Photographie en relief
rien ne vaut le 6x13 !
Une interview de Guy Laluque
Vous avez eu de nombreux
appareils photographiques. Vous définiriez-vous comme un collectionneur
ou comme un photographe ?
Je suis plutôt collectionneur dans l’âme.
Comment vous êtes-vous
intéressé à la photographie en relief ?
J'ai eu comme ami très proche pendant de
longues années un antiquaire spécialisé en livres rares et cartes
postales anciennes. J'ai découvert parmi ses collections personnelles
des cartes en relief ainsi que de belles visionneuses stéréoscopiques
anciennes alimentées de vues sur verre de différentes époques.
Enfant, j'avais vu de telles images dans
des petites visionneuses View master.
Après avoir déniché quelques informations
sur la possibilité de réaliser ce genre de photos, j'ai débuté avec un
appareil 35mm en me décalant légèrement de la gauche vers la droite
après chaque prise de vue.
Je n'ai pas été satisfait du résultat :
les images étaient trop ou pas assez espacées. J'ai alors commencé à
fabriquer une petite réglette sur laquelle je fixais mon appareil avec
un décalage de la première à la seconde photo de 6,5cm (ce qui
correspond à la moyenne de l’écartement des yeux). Le résultat a tout de
suite été probant ! Mais attention, je ne prenais alors que des sujets
figés et sans vent.
Mon épouse et mes enfants ont été mes
premières victimes... ils ne devaient pas bouger entre le premier et le
second cliché ! La pellicule utilisée était évidemment de la diapo.


Après quelques temps d’utilisation de ce
système, j’en vins à acquérir un matériel plus sérieux réalisant en
instantané les deux photos.
Mon premier appareil de ce genre fut un
Verascope 40 avec sa visionneuse en bakélite. Le résultat était
excellent mais je trouvais le format trop petit.
Sur la pellicule 35mm on obtenait des
images de 24x30mm. Je passais directement alors à la taille qui
m’attirait depuis mes débuts, le format 6x13.
Je fis donc l’acquisition d’un appareil de
fabrication française auprès d’un antiquaire en matériel photo ancien.
Cet appareil nommé Summum, invention de Louis Leullier, date de la fin
des années vingt. Il est équipé d’un dos film utilisant la pellicule
120. Je commençais alors à réaliser des clichés de ce format qui ne m’a
plus quitté depuis.



Quelle est pour vous le
meilleur procédé et pourquoi ? Quel matériel recommanderiez-vous
aujourd'hui à quelqu'un qui voudrait se mettre à la photographie en
relief ?
Il existe actuellement différentes
manières de procéder.
La première, acquérir un appareil au
format 35 mm prévu pour la photo stéréoscopique (on en trouve en
occasion et même en neuf sur des sites de ventes spécialisés sur
internet tel que
3d photo
world), ou Ebay.
Avec ces appareils les résultats sont
parfaits mais je leur reproche le trop petit format. Je reste partisan
du 6x13 avec appareil stéréoscopique ancien équipé en dos film (les
pellicules 120 restent toujours fabriquées et sont en vente sur internet
aussi).
Le montage des deux diapos sous plaques de
verre n’est pas compliqué. Un appareil ancien en parfait état de
fonctionnement se trouve dans une fourchette de prix entre 500 et 1500
euros en moyenne.
Un appareil moderne fabriqué en nombre
limité coute entre 2000 et 2500 euros environ. Je recommande donc
l’ancien... De plus ces objets ont une histoire, ce qui n’est pas pour
me déplaire

appareil Summum et visionneuses anciennes)
J’ai aussi dernièrement tenté les photos
au numérique, mais cela ne me convient pas.
Donc après avoir utilisé différentes
méthodes, pour moi le meilleur procédé est le format 6x13. Le résultat
est sensationnel. Couleur vives, grandes images, profondeur et
luminosité de la vue ainsi réalisée. Emerveillement des amis et de la
famille observant les photos à l’aide d’anciens stéréoscopes .
Et quels conseils
donneriez-vous à celui qui veut commencer la photographie stereo ?
Pour débuter, quelques conseils : Tout
d’abord si l’on souhaite obtenir des informations, le mieux est de se
rapprocher du
Stéréo club de France qui regroupe des centaines d’adhérents
très compétents sur le sujet.
Deuxièmement, ne pas se désoler si les
premiers clichés obtenus ne sont pas ce que l’on en attendait.
Recommencer et persévérer, avec un peu d’expérience, vite acquise, on
maitrise rapidement son sujet. Faire partager le résultat à son
entourage, famille, amis. Les réactions seront certainement
encourageantes. Ensuite, le reste vient tout seul. On en redemande et on
s’émerveille soit même de ses résultats.
Pour terminer, je dirais simplement, voir
des photos en relief, c’est la vie !
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