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l'auteur

Henri Gaud
Photographe pour les Editions GAUD
Editions familiales publiant des livres
spécialisés dans les domaines du patrimoine
en premier lieu les abbayes cisterciennes
puis le vitrail contemporain et
aujourd'hui majoritairement
les jardins contemporains
le rapport minéral végétal.

Editions Gaud
11 rue Brulard
77950 MOISENAY
tél. 01 60 66 94 60 - 06 07 65 08 70
fax 01 60 69 92 08

henrigaud55@gmail.com

 

 

 

 

version anglaise

 

Une série d'Autochromes 
de 1916 à 1930

Couples Stéréoscopiques 6x13 Achetés à l'hôtel Drouot en 1977

Un seul magasin porte quelques indications : Port-Cros (Avril 1924) Nargis (Novembre 1923) Rambouillet - Cernay (1924)

Notre héroïne : elle n'a pas l'air très commode, la guerre de 14 a peut-être eu raison de sa bonne humeur.

Vue d'intérieur : pour un film de 1 iso, délicat, la pose a due être un peu longue ;-) d'où l'air crispé. Les détails du journal sont bien visibles, pas de date lisible dans le champ, hélas !


Sur le détail du journal, les grains de fécules assez lisibles, mais je crains que le réseau des grains de fécules, bleu vert et rouge, cohabite difficilement avec la mosaïque de Bayer du Canon 1Ds II.

 


Détails des HL et des Ombres : D hl : 1,52 ; D ombres : 2,16.

 


Notre héroïne : en vacances sans doute ; avec un peu d'entraînement vous pourrez voir ce couple stéréoscopique en relief. Ces prises de vues 6x13 sont montées entre 2 verres, et peuvent être visionnées avec le stéréoscope Planox, semi automatique avec transport des couples vers la lanterne grâce un système d'aimant .

(Note : toutes les vues qui suivent sont stéréoscopiques. Pour des raisons de poids et de lisibilité de l'image, nous ne présentons qu'une vue de chaque couple).

 


Notre héroïne : la poésie des fleurs, valeur éternelle ;-))) 
Les nuances sont très bien rendues, la séparation est bonne, grâce au système trichrome du procédé autochrome, les saturations sont de bon niveau, bien que le procédé soit très doux, une pose bien calée, sans doute grâce au spotmètre de l'époque, le Justophot.

 


Notre héroïne : Toujours la pose devant des fleurs et plantes méditerranéennes, le rendu est toujours aussi intéressant, pas de bascules couleur, les ombres restent très neutres, les hautes lumières ne sont pas cramées, même le chapeau est bien détaillé.

 


Le couple idéal, l'assortiment des tons est plutôt drôle, et madame fait la tête, on peut mettre cette attitude sur le dos du fort soleil l'éclairant de face.

 


Sans doute un petit problème technique, comme une sous-ex corrigée au traitement, ou une tentative de Zone-Système avant la lettre, ce qui serait praticable avec ce film N&B Couleur où c'est la même couche qui gère le contraste des trois couleurs.

 


On peut admirer le rendu de détail, les HL sont très propres, très détaillées, mais les ombres restent d'une densité raisonnable. Sans doute un paysage méditerranéen proche des côtes.

 


Voilà la côte : le voyage de notre photographe se fait en bateau, cette collection comporte environ 500 couples stéréoscopiques dont une quarantaine d'Autochrome, le bateau de notre photographe est souvent présent sur les vues.

 


Nous voyons assez bien le bateau, nous ne sommes pas chez le petit peuple ;-)). L'autochrome coûte assez cher, il est réservé plus encore que la photographie N&B au photographes disposant de bons moyens ; chaque plaque vaut le prix d'une boite N&B (12 plaques à l'époque). Madame a besoin d'une canne, le temps passe, on a plus 20 ans ;-).

 


Les traînées vertes sont typiques des problèmes que peuvent rencontrer les autochromes, les grains de fécules de pommes de terre vieillissent mal si l'autochrome ne reste pas à l'abri de l'air ambiant. Ces autochromes une fois traités sont coupés en deux pour replacer le couple dans le bon sens et montés sur un verre. L'ensemble du sandwich de verre est fermé par un papier collant noir ; si tout se passe bien, l'autochrome reste en bon état, ce qui est assez étonnant compte tenu de l'étrangeté du procédé.

 


Vue typique comme on les aime chez les stéréophotographes, qui recherchent les effets valorisants la stéréoscopie. Le premier plan donne un effet de profondeur incroyable, si l'on observe le couple au moyen d'un stéréoscope.

 


Probablement Venise, l'histoire ne dit pas si c'est son bateau qui a porté notre photographe jusque là, sans doute d'après les autres photos N&B qui nous content son long voyage autour de la Méditerranée. Ces couleurs semblent très "vérité vraie".

 


Ces vues ont des tonalités différentes, même si l'on sent une bonne homogénéité. pour conserver ces différences, les reproductions ont été faites avec une balance des blancs spécifique, calée sur la table lumineuse. Le Planox dispose d'une lanterne "lumière du jour", une ampoule classique et un filtre bleu assez soutenu. Il reste du détail dans les ombres, pour la localisation, c'est comme pour les autres vues, une devinette, a vous de trouver.

 


Quelques indices de plus pour une reconnaissance, certains pensent à la Corse. On est pas loin du contre-jour, et le rendu reste très correct. Le contre-jour a longtemps été la bête noire du photographe amateur, ni les optiques, ni les films ne pouvaient le supporter. La pose est bonne, la règle des F/16 fait ses preuves, avec 1 ISO, la pose de base est d'une seconde !

 


Un repos mérité après ce long voyage, à l'abri dans cette maison a fausses tourelles un peu ridicules, dans le pur style "côte d'azur" d'un goût souvent discutable ;-)). Mais cela n'enlève rien au charme de cet endroit. Il faut bien se caler pour supporter la ou les secondes de pose. Les ombres restent assez détaillées, et les HL également, vertue du soleil d'hiver, et souplesse de ce film, l'ekta n'aurait peut-être pas fait aussi bien.

 


C'est ma préférée de la série, cette image est parfaite, très bon équilibre chromatique pour un intérieur en lumière naturelle, il a fallu attendre le numérique pour pouvoir a nouveau se moquer de la température de couleur de cette façon.

 

Une petite page économique - dates prisent en compte 1930-2004 : (Informations extraites du catalogue Photo-Plait de 1930)

Les plaques Autochromes se vendent par 4 soit 13,10 F pour les plaques 6x13. Le développement et le montage des plaques est facturé 4,80 F.

Le Planox pour visionner les couples vaut 1065 F en 1930. Le Photomètre Justophot automatique vaut 175 F. Un Heidoscope 6x13 version Tessar F/4,5 et magasin vaut 4100 F.

L'INSEE me donne 1F de 1930 pour 0,5 Euro de 2004

Soit un équipement de 5340 F de 1930 soit 2670 Euros de 2004. Soit pour un plaque d'Autochrome 6x13 8 F de 1930 soit 4 euros de 2004.

Selon les informations que j'ai pu glaner sur le net un ouvier-employé de 1930 gagne l'équivalent de 4250 euros par an, soit 350 Euros par mois.

Si vous avez la chance de gagner aujourd'hui 3000 euros par mois, si vous convertissez le prix de l'équipement stéréo + autochrome en terme de mois de votre salaire, la conversion vous fait l'autochrome à 34 euros et l'équipement à 23 000 euros. Ces comparaisons sont bien sûr hasardeuses, mais permettent de cerner un peu le problème, et de comprendre l'alliance naturelle entre le coût de la photographie et la taille du bateau de notre photographe.

 


Sans doute la vue "Rambouillet - Cernay (1924)". Ce vieillard a sans aucun doute connu les tout-débuts de la photographie, et se voyant en couleurs et en relief, une pensée traversa son esprit : "jusqu'où ira-t-on ?"

 

 

 

Note de 2005

Après la publication de cet article, M. Jorn Ake, l'un de nos lecteurs résidant aux États-Unis, a identifié certains des lieux représentés dans les images de cet article : qu'il en soit remercié.

M. Henri  Gaud

Je ne suis pas certain qu'on vous ait déjà fait cette suggestion, mais je pense que les vues autochromes stéréo de votre articlewww.galerie-photo.com/autochrome.html

sont très probablement prises lors d'un voyage en Croatie. Le pont photographié est avec certitude le pont de Mostar, qui a été reconstruit récemment par le gouvernement bosniaque à grands frais. Et les images suivantes, suggérant la Côte d'Azur [Riviera] sont en fait Dubrovnik vue du sud. La vue suggère la Corse mais je suppose que c'est en fait Trogir ou l'une des autres villes de la côte près de Split (de la même façon je pense que la scène vénitienne y est prise, bien que cela puisse être pris plus au nord dans une ville d'Istrie appelée Rovinj, mais je peux me tromper). De plus, les images botaniques proviennent des très vastes jardins au nord de Dubrovnik, jardins dont n'existe plus qu'une toute petite partie.

Quoi qu'il en soit, les photos proviennent le plus probablement d'une excursion en Croatie, excursions courantes encore aujourd'hui où les bateaux font la traversée aller-retour d'Italie en Croatie, pour le simple plaisir d'un bon repas de poisson ! Vu les hostilités qui se sont déroulées là dans la deuxième moitié du XXIème siècle, ces images représentent donc des lieux qui ont toute chance de ne plus ressembler à ce qu'il y a sur les photos.

Un beau document, merci,

Jorn Ake.

post-scriptum :

J'espère que je ne me trompe pas ! Je pense avoir identifié correctement ces images, sauf peut-être la photo de style vénitien, qui pourrait effectivement être Venise puisque Venise se trouve à la jointure entre la Croatie et l'Italie. Peut-être ces voyageurs ont-ils fait un périple autour des côtes de l'Adriatique pour atteindre Dubrovnik, avec comme point de départ ou comme destination finale Venise. Ce serait logique.

 

Note de 2011

Note de l'auteur : un correspondant nous a donné en mars 2011 plus d'information sur la personne photographiée. Il s'agit de Madame Henry dont le nom est intimement lié à Port-Cros :

La notoriété de Port-Cros naît par le roman. En 1897, Paul Bourget écrit « Les voyageuses », Eugène Melchior de Vogüé en 1898 décrit l'île avec sensibilité dans « Jean d'Agrève ». C'est dans la période de l'entre-deux guerres, avec l'installation sur Port-Cros en 1921 de Marcel et Marceline HENRY, que l'île devient un véritable foyer intellectuel. De 1925 à 1938, Jean Paulhan, directeur de la Nouvelle Revue Française (NRF), loue le fort de la Vigie et Jules Supervielle s'installe au fort du Moulin. Ils y attirent d'autres écrivains comme Malraux, Valéry, Gide et Arland, ainsi que Saint-John Perse, qui vient y jeter l'ancre régulièrement. Amoureux de la nature et conscients de l'intérêt patrimonial de l'île, le couple HENRY invite également des naturalistes scientifiques qui procèdent aux premiers inventaires. Délégués de la Société Nationale de Protection de la Nature, ils mettent tout en œuvre pour entretenir l'île et la préserver d'une fréquentation excessive. C'est sous l'impulsion de Marceline HENRY, qui fait donation à l'Etat de son domaine, et avec le soutien de Paule Desmarais, principale propriétaire privée, que le Parc national de Port-Cros est créé en décembre 1963.

Avril 2011 : nouveau rebondissement (du même correspondant)
Bonjour Monsieur Gaud, Je rentre de Port Cros ou j'ai remis a Monsieur Buffet un tirage des AUTOCHROMES que vous m'aviez adressé. Oh Surprise !! Monsieur Buffet m'a dit que ces Autochromes, qu'il ne connaissait pas, ne représentent pas Madame HENRY, sa grande Tante, il m'a montré en effet des photos de Madame Henry et elles n'ont rien a voir avec la personne qui est sur les Autochromes. Par contre c'est sûr ces autochromes ont été faits à Port Cros. Il pense que la personne est Madame ROUGERIE, l'ancienne propriétaire du Manoir d'Helene que la famille Henry a acheté et que ces photos sont antérieures à l'arrivée des HENRY sur Port Cros Je vous joins une photo de Madame HENRY : en effet elle n' a rien a voir avec les AUTOCHROMES...

 

Note de 2015

Le journal "le Quotidien" que tient la personne photographiée (Mme Rougerie ?) est daté du 18 octobre 1924.
Merci à Jasmine pour la datation !

 

Vous pouvez voir ces autochromes en relief sur le blog d'Henri Gaud :
http://trichromie.free.fr/trichromie/index.php?post/2009/10/06/Allo-Tochrom

 

version anglaise

 

 

Autres pages sur la photo en relief :

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dernière modification de cet article : 2011

 

 

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pour toute remarque concernant les articles, merci de contacter henri.peyre@(ntispam)phonem.fr

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