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l'interviewé



Rémy Duroir

Créateur d’images, conseiller artistique, formateur et conférencier, président et conservateur du Musée de la Photo de Graçay. Débuts en peinture à 15 ans. Membre du Groupe Solstice à sa création par Jund en 1967. Autodidacte, il débute en photo en N&B. 1977, il dépose le projet de Musée à Graçay. 1986, il participe à la fondation du Groupe Lumière, association de photographes indépendants. 1999, ouverture du Musée de la Photo. 2008, il est l’invité de l’exposition La Photo, art de mémoire  à Tours, avec Jean Dieuzaide. 2009, ouverture de la Galerie-Atelier PHOTO 5 à Saint Outrille.

Musée de la photographie
2, place du Marché
18310 GRAÇAY

musee@museephoto.com
Tél: 02 48 51 41 80

 

Photographies
François Croizet
& Rémy Duroir

 

 

Le Musée de Graçay a accueilli
le 6ème congrès de galerie-photo
consacré aux techniques alternatives
les 12 et 13 octobre 2013

Il organise également des stages consacrés à ces procédés

 

Lire aussi...


 

Actes et rencontres du
6ème Congrès Galerie-Photo
Alternatif !
Musée de la photo de Graçay
 les 12 et 13 octobre 2013

thème : Alternatif ! Procédés photographiques non conventionnels, historiques, actuels ou de demain…

Organisation
François CROIZET
Erick MENGUAL
 

Le DVD du congrès de Graçay est disponible sur commande ici :
www.galerie-photo.com/commande-dvd-congres-gracay.pdf


 

contre-histoire de la photographie, par camille bonnefoi
Interview de Lionel Turban, fondateur de Disactis
jean-claude mougin : la scène du crime
justine montmarché et sébastien bergeron : photo de rue
marie-noëlle leroy : sténopé, le pouvoir de l'imagination
michel graniou : palladium
reproduire pour exposer
street box camera

 

 

 

 

 

 

 

Le musée de la photographie de Graçay

Une interview de Remy Duroir,
Président et Conservateur du musée

 

Rémy, comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la photographie ?

Je me suis intéressé à la photo vers l’âge de quinze ans, alors que je pratiquais déjà le dessin, et que j’envisageais une carrière artistique ; en autodidacte total, je me suis mis au travail de laboratoire où j’ai beaucoup inventé (sans savoir que d’autres l’avaient fait avant moi, parfois un siècle auparavant…)

C’est également à cette période que je me suis mis en quête de mes premiers boîtiers. J’ai amassé les objets photographiques sans me considérer comme collectionneur, c’est d’ailleurs toujours le cas, même à la tête d’un musée comme celui de Graçay.

Pour moi, les appareils sont des outils pour aider à réussir les créations, et comme tout outil, ils doivent prolonger le geste et se faire oublier : ils doivent juste être efficaces, à n’importe quel niveau ; après tout on peut faire un trou dans une plaque, avec une vrille, un vilebrequin, une perceuse électrique mais pourquoi pas aussi, avec un rayon laser…Toujours l’outil, mais avec des moyens différents…C’est pareil en photo !

 

 


Chambre d'atelier Lorillon, Paris, 1900

 

 

Le musée a aujourd'hui 14 ans, pouvez nous retracer ces années d'existence, les moments forts, et quelle conclusion tirez vous d'une décennie d'activités ?

Le Musée a 14 ans, mais son projet remonte à 36 ans. Il m’a fallu beaucoup de temps pour convaincre des partenaires. Désormais, ceux-ci sont parfaitement définis : la Ville de Graçay et la Communauté de Communes de Vierzon, le Conseil Général du Cher et la Région Centre qui participent chacun au financement de l’emploi d’animatrice, auxquels s’ajoutent des partenaires financiers saison après saison.

Chaque visite est un temps fort du Musée et certaines nous laissent des souvenirs impérissables : l’équipe de Sylvain Halgand et les animateurs de son site collection d’appareils, Jean Loup Princelle, les conservateurs des Musée de Bièvres ou Chalon sur Saône, Bob White, écrivain anglais spécialiste de l’appareil ancien, ou le petit fils de Louis Lumière.

Les Expositions de photographes sont également des instants très marquants ; ainsi, environ 80 artistes ont laissé leur empreinte, dont Yves Lanceau, Stéphane Tsekas, Jean Daniel Lemoine, Alain Clochard ou Philippe Plisson. Mais sans aucun doute c’est au cours des stages de formation et en particulier avec les enfants, que les moments les plus mémorables doivent se chercher : les réactions naïves et directes du jeune public face à l’expression photographique sont toujours là pour nous émouvoir.

Avec plus de trois mille visiteurs par an et une activité ininterrompue dans les domaines de la sauvegarde et de la présentation du patrimoine, dans la promotion de l’art photographique et dans la formation, on peut conclure sans vanité aucune que le musée, sorti sans moyens ou presque de mon imagination, joue, une décennie et demie plus tard, un rôle important dans le monde de l’image.

 

 


Cinématographe 35mm Prévost, Paris, 1905

 

 

Comment est rythmée actuellement la vie du musée ?

L’année se divise en deux parties, en saison (de mai à septembre) et hors saison comme souvent sur les sites à vocation touristique.

Par contre hors saison le Musée de la Photographie, n’est pas mort : moins de visiteurs, certes, mais plus souvent des visites de passionnés ou même de spécialistes.

Le calendrier est rythmé tout d’abord par les expositions de photographes (6 artistes sur 10 mois) puis par l’alternance des stages adultes (5 stages de 2 jours et demi sur huit mois, travail à la chambre, sténopé ou gomme bichromatée et stages pour jeunes (découverte de l’art photographique par les techniques numériques). Un thème fédérateur est proposé chaque année.

L’année 2011 s’était terminée sur une formidable exposition de 100 appareils stéréoscopiques.

En 2012, c’est Georges Eastman qui était à l’honneur, ainsi que sa première société de fabrique de plaques qui fêtait ses cent trente ans. Pour l’année en cours, l’événement reste l’adjonction de deux grosses collections de plus de mille appareils, à celles du musée déjà existantes ; si bien que je ne suis plus le premier donateur…

 

 


Vue la salle des "anciens" ( daguerréotype, chambre de type Bayard, chambre d'atelier)

 

 

Qu'est ce qui fait l'originalité du musée ?

Le Musée Graçay n’est pas un musée comme les autres.

Tout d’abord, il y a un décalage entre son ambition nationale, voire internationale, et son implantation dans une commune du Berry de moins de 2000 habitants.

Ensuite, nous présentons en exclusivité les souvenirs historiques et le matériel construit par Lucien Prévost, un des pionniers du cinématographe en 1900.

Enfin il est le seul à réunir trois vocations sous la bannière CAPRI, Centre d’Animation Photographique et Rencontre de l’Image : la conservation du patrimoine, la promotion de l’art photographique et la formation jeunes et adultes.

 

 


Une des vitrines de la salle des "modernes"

 

 

En quelques chiffres, pouvez vous nous indiquer ce que possède le musée (collections, plus belles pièces, fiertés) ?

Sans entrer dans le détail, le musée présente environ 3000 appareils et documents au public, il possède une réserve importante de plus de trois mille pièces. La collection fait actuellement l’objet d’une numérisation systématique et dans quelque temps, la liste sera consultable sur le site comme c’est le cas en ce moment pour la collection stéréo.

Autour d’une photographie de Victor Hugo par Nadar en 1884, se pressent des daguerréotypes, des ferrotypes, des photoglypties et bon nombre de procédés anciens ; un atelier d’artiste en 1900 nous replonge dans l’atmosphère du labo avec ses fioles de produits étranges, ses plaques de verre et ses agrandisseurs. Dans tout l’étage, les chambres rivalisent d’élégance avec leurs bois, leurs cuirs rouges et leurs objectifs en laiton ; la plus imposante d’entre-elles est une chambre d’atelier Lorillon de 1899 de plus d’un mètre quatre vingt de haut, au format 30x30.

Les vitrines sont pleines de box, folding, détectives, reflex 24x36 ou 6x6, on trouve même les premiers appareils numériques. Chez les « modernes », on retrouve quelques collections typiques : appareils de l’ex bloc de l’est : Russie, Ukraine, RDA, ainsi qu’un bel ensemble d’EXAKTA, mais aussi des ALPA, de nombreux KODAK qui font l’objet d’une exposition spéciale depuis 2012, des moyens formats, des flash, des posemètres de toutes les époques, et parmi toutes ces accumulations, quelques belles originalités qui s’appellent Le Pascal des frères Japy, La Stella de Roussel, La Jumelle de Carpentier, la chambre Klopcic, les chambres à daguerréotypes, tous ces appareils au nom poétique dont le plus symbolique pour des collectionneurs est sans aucun doute Le Rêve… Cet appareil était vendu à Paris par les Etablissements Prévost, encore un lien avec notre ingénieur local, Lucien Prévost, 1875-1911, dont nous présentons quelques souvenirs et productions : caméras de prise de vue 35mm ou 70mm, projecteur de cinématographe, lampe à arc, premier cinématographe des frères Lumière par Carpentier… La liste des fiertés serait longue…

 

 

 

 

Combien de visiteurs enregistrez-vous chaque année ?

Environ 3000 visiteurs fréquentent le Musée chaque année. Nous souhaitons toujours plus de visites bien entendu, mais c’est un chiffre très important compte tenu du peu de publicité que le musée diffuse. Nos moyens actuels ne nous permettent pas de mettre en place une véritable politique de communication, nos atouts sont donc notre site internet www.museephoto.com, le bouche à oreille qui semble fonctionner très bien et le soutien de la presse locale ou nationale spécialisée. Nous comptons beaucoup, depuis janvier 2013, sur nos nouveaux partenaires de Vierzon qui peuvent nous ouvrir des portes grâce à un Office de Tourisme très actif et le soutien des élus.

 

 

 

 

Comment un musée de la photo vit-il et attire-t-il du public aujourd'hui ? La photo a-t-elle connu un regain d'intérêt ces derniers temps ou a-t-elle toujours joui d'un certain attachement vis à vis du public ?

La photographie bénéficie toujours d’une grande popularité et souvent le Musée est le théâtre de discussions passionnées sur la grandeur de l’image argentique, l’originalité des procédés alternatifs ou l’infaillibilité de l’image numérique…

Comme je ne suis en rien passéiste, j’essaye de donner au Musée l’image du simple bon sens photographique. Photographions, il en restera toujours quelque chose !...

 

 

 

 

Quels sont les points forts du musée ?

Sans aucun doute son originalité, l’accueil individualisé, et la mise en action d’un principe simple : « produire de la qualité, même avec de faibles moyens, et sans se prendre au sérieux. »

 

Et ses points faibles ?

L’exigüité des locaux.

 

 

 

 

Quels sont vos projets, vos ambitions ?

Un ami du musée rêve d’une chambre photographique de taille humaine, pour que le visiteur puisse découvrir le mystère de l’inversion de l’image de l’intérieur… C’est un projet, qui peut se réaliser sous peu de temps, mais qui nécessite une bonne logistique et quelques bons plans architecturaux…

Nous pensons aussi sortir le plus possible le musée de ses murs, par des expositions, des animations et des présentations dans d’autres lieux. Notre ambition se résume en quelques mots : faire partager à plus de gens encore notre passion, ou plus exactement nos passions photographiques.

Pour de nouvelles réalisations, nous devons d’abord résoudre un gros problème, celui de l’espace réservé à la muséographie. Le Musée est plein et nous sommes encore très loin de montrer toutes ses richesses. Plus la moindre place pour des trésors qui dorment dans nos réserves. Même pour l’étiquetage, les étagères trop pleines semblent trop petites… Faut-il enlever certains objets de la présentation pour laisser la place à d’autres ? Véritable dilemme, que je préfère «éviter », pour me consacrer à un vrai projet d’agrandissement.

 

   

 

 

dernière modification de cet article : 2013

 

 

 

tous les textes sont publiés sous l'entière responsabilité de leurs auteurs
pour toute remarque concernant les articles, merci de contacter henri.peyre@(ntispam)phonem.fr

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