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l'interviewé
Lionel TURBAN
né en 1980
Fondateur du site
Disactis.com, Lionel s'est consacré très tôt à l'étude technique des
Procédés Anciens en Photographie. Son désir serait que ces pratiques
soient reconnues aujourd'hui comme des outils libres et non
confidentiels, au service de l'expression contemporaine et de
l'épanouissement personnel
Chimie et petit matériel pour la Photographie Artisanale
www.disactis.com
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Interview de Lionel Turban,
fondateur de Disactis
Lionel, pouvez-vous nous
présenter Disactis ?
En une ligne, de façon froide et concrète,
il s'agit d'un site web de taille modeste, consacré aux procédés anciens
de Photographie, divisé en trois parties majeures qui sont un Forum de
discussions, une Boutique en ligne sur laquelle il est possible de se
procurer certaines chimies pour la pratiques de quelques-uns de ces
procédés et d'une petite galerie virtuelle constituée d'espaces
personnels où chacun est libre de déposer ses images numérisées, au
regard muet de l'Autre.
Comment en êtes-vous venu
à créer Disactis ?
C'est un peu particulier. Les choses se
sont construites petit à petit, sans préméditation et voici l'histoire
un peu plus en détails si ceci peut intéresser :
Je suis d'une génération qui a grandi avec
l'évolution des outils informatiques. J'ai connu les premiers
ordinateurs grand public qui exigeaient certaines connaissances en
programmation, puis l'accessibilité à Internet. La construction de sites
web m'était alors devenue assez familière et m'est apparue comme une
possibilité de partage et de diffusion de toutes ces choses qui
constituaient mes activités personnelles un peu techniques. Que ce soit
en Peinture, en Infographie et Animation 3D comme en Photographie
Argentique, en Musique, et entre autres choses encore, il s'agissait
d'une sorte de blog avant l'heure, sûrement sans grand intérêt.
J'ai longtemps été une sorte de
touche-à-tout animé de passions très éclectiques avec un intérêt marqué
depuis toujours pour les techniques de la Photographie et du Cinéma dans
leurs premiers pas. Disactis, qui a également porté d'autres noms avant
celui-là, était alors un véritable fourre-tout qui partait réellement
dans tous les sens. Le temps passant, les choses se sont affinées et
structurées pour se recentrer naturellement vers les procédés anciens en
Photographie.
A cette époque et pendant plusieurs
années, tout ça n'intéressait vraiment que peu de personnes. Le site
n'était absolument pas visité, totalement inconnu, et j'ai longtemps
écrit dans le vide, sans écho, sans même savoir vraiment pourquoi je le
faisais. Tout ça sentait la poussière et la naphtaline, alors que les
outils Numériques commençaient à donner de très bons résultats. Ceci
n'intéressait pas d'autant plus que les images exécutées à partir de ces
procédés sortent rarement du cadre de la copie des images d'époque bien
que ce réflexe soit presque normal et, pourquoi pas, un choix délibéré
qui peut rendre de très bonnes choses de nos jours.
Les autres sites sur le sujet étaient
rares et les quelques pratiquants tout aussi isolés que moi, parfois
réunis en petits clubs, groupes ou associations sans doute
vieillissants, même si tout ce petit monde était encore tout à fait
actif.
2007 et 2008 ont été je pense, les années
qui ont marqué le retour de la vague Procédés Anciens, par le Collodion.
Les groupes Facebook de toutes sortes centrés sur ce sujet ont fleuri au
niveau international, on en a parlé énormément, parfois dans un mauvais
esprit style combat de coqs, jusqu'à en ressentir sans doute une
certaine saturation voire malheureusement parfois un dégoût qui brise
l'intérêt et la beauté de la chose, mais tout est résolument revenu par
cette technique en particulier. La gestuelle de ce procédé, aidée par
les capacités du réseau mondial à pouvoir enfin diffuser facilement de
la vidéo en streaming (en continu, sans téléchargement), a littéralement
fasciné le "Monde". Tout a changé ensuite en une année ou deux. Les
jeunes ou moins jeunes photographes étant en proie peut-être à un
certain ennui dans leur pratique habituelle sans doute noyée dans
l'océan d'images numérisées, ont réellement découvert quelque chose, ont
été happés par ce rituel très théâtral de l'élaboration d'une plaque au
Collodion, par son rendu particulier. La Photographie (re)devenait alors
différente, de sa fabrication totalement manuelle jusqu'à son aspect
final. Beaucoup se sont alors engouffrés en même temps dans cette
pratique "nouvelle". Je reste encore à ce jour assez surpris de cette
montée en puissance soudaine et massive, uniquement engendrée par la
prolifération Internet.
C'est là que le nombre de visiteurs en
direction de Disactis a commencé à grimper de façon marquée. Le site est
réellement sorti de sa léthargie il y a en somme assez peu de temps.
La question de l'approvisionnement des Chimies nécessaires étant ensuite
rapidement apparue, c'est à ce moment, en toute fin 2009, que la
Boutique en ligne a proposé ses cinq ou six premiers produits chimiques,
essentiellement pour dépanner rapidement.
Finalement, les choses au fil du temps et
depuis le départ, se sont construites réellement sans que je force quoi
que ce soit, sans que je communique nulle part ailleurs que sur les
espaces que j'ai mis en place. Je dois absolument tout aujourd'hui à la
seule communication qui a été faite par tous ceux qui ont pu parler de
Disactis quelque part sur le web.
Le site est aujourd'hui, je l'espère, un peu moins amateur qu'il y a dix
ans mais toujours très artisanal ; il continue à évoluer doucement grâce
à la confiance de ses clients, ses visiteurs et il fournit en chimie des
faiseurs d'images partout en Europe, que ce soit des amateurs éclairés,
des écoles d'Art, des Musées, des artistes établis, des professionnels
de la Photographie, des Restaurateurs d’œuvres anciennes, etc.
La base de données est constituée par le
Forum de discussions ; elle est construite essentiellement par une
poignée d'habitués qui pour certains ont une très ancienne expérience et
est aujourd'hui consultée par plusieurs centaines de personnes chaque
jour.
Le réseau Internet en général est à
présent très riche en documentation sur nos pratiques. Presque tout y
est expliqué, il n y a plus de secrets. C'est juste merveilleux d'avoir
accès à autant d'informations de façon instantanée... Jusqu'à il y a 15
ou 20 ans, la circulation des informations restait relativement lente à
l'accès de tous. Aujourd'hui, tout va vite, tout est disponible tout de
suite. Une question posée peut recevoir une réponse universellement
visible, seulement quelques secondes plus tard.
Les premiers pratiquants de la nouvelle
vague qui peut-être s’imaginaient être les nouveaux pionniers de leur
temps pour un bon moment, les rares magiciens de l'image ancienne ou les
nouveaux détenteurs de secrets de fabrication qui les maintiendraient en
haut de l'affiche, ne sont plus les seuls à savoir. Aucun à présent n'a
le monopole ou le savoir absolu et certains nouveaux pratiquants
deviennent techniquement très bons, très vite. Les Maîtres n'existent
hélas pas, ou plus vraiment. Il faut bien admettre qu'aujourd'hui,
chercher à briller par l'unique fait qu'on sait manipuler, a perdu son
intérêt et peut même déjà passer pour désuet. Nous pouvons seulement
maintenant commencer, mais c'est encore difficile, à détacher les
procédés de ce qu'ils sont par définition, pour faire la différence au
niveau de l'intérêt des images. C'est un pas important, mais les
Procédés Anciens sont encore une discipline trop confidentielle.
De mon côté, j'essaye aujourd'hui de
m'appliquer à améliorer le service au niveau de la fourniture en
Chimies. Les choses se font très lentement car le marché reste assez
petit au regard de ce qu'il doit être en temps normal pour faire évoluer
rapidement une entreprise. Il y a encore beaucoup de travail et je dois
être en mesure de savoir répondre à un maximum de questions touchant
tous les procédés en Photographie, même ceux qui s'écartent un peu de la
partie qui nous intéresse en temps normal. Ce n'est pas toujours
évident, je dois faire constamment des recherches et presque chaque jour
vient m'apprendre de nouvelles informations.
Le Forum est une aide pour cela. Il est
une armoire d'archives en ce sens qu'il devient une source
d'informations diverses, centralisée et consultable sans restriction, où
chacun est libre d'apporter sa pierre.
A présent, si je pouvais totalement
détacher mon nom de Disactis et rester davantage dans l'ombre, cela
m'arrangerait. Le devant de la scène n'a jamais été un lieu pour moi.
Cette attitude n'est bien-sûr pas vraiment compatible avec l'esprit
Commerce, c'est pourquoi il me faut tout de même participer encore au
Forum et communiquer un minimum, mais je veux à tout prix éviter
l'overdose. Dans notre culture, voir un nom sans cesse affiché à l'écran
aux quatre coins du web peut vite devenir fatiguant, faire fuir au lieu
d'attirer. Pour communiquer, j'essaye de me cantonner encore et toujours
aux seuls espaces que j'ai créés et je préfère mettre en avant le
travail des autres dans la mesure du possible. Mon rêve serait que
Disactis n'ait plus besoin de mon nom pour exister en matière
d'informations et de publications d'images, mais il me faut encore
passer beaucoup de temps à répondre aux questions posées par mail,
parfois très pointues dans la technique. Je dois faire vivre mon
commerce aujourd'hui. S’il n'existait plus, par effet mécanique, plus
personne n'entendrait parler de moi.
Bien-sûr, ce n'est pas cette petite
interview qui facilitera les choses dans le sens de la discrétion, mais
ce sera sans doute la seule fois où je m'exprimerai sur diverses choses.
Vous avez très certainement l'exclusivité pour les quarante ou cinquante
prochaines années de silence qui vont suivre à mon sujet, si je le peux
et selon surtout ce qu'il me sera permis de devenir ou pas.
Etes-vous simplement
boutique en ligne ou avez-vous un magasin ? Pourquoi ce choix ?
Les habitants de la planète "Procédés
Anciens" étant très dispersés et souvent isolés, un magasin physique
serait aussi privé de présence humaine qu'un cratère Lunaire car déjà
trop éloigné de ses clients les plus proches. De nouveaux locaux dans
lesquels Disactis sera installé dans quelques semaines, seront cependant
accessibles à qui voudra se rendre sur place. Ces lieux seront même
équipés pour accueillir les pratiquants qui pourront manipuler un peu
dans de bonnes conditions si besoin est.
Faites-vous de la
photographie vous-même ? De quel genre ?
Oui, mais ceci n'intéressera probablement
personne. C'est un plaisir purement personnel qui ne contente que moi,
il me fait du bien à l'âme simplement et ceci n'a de sens que pour moi.
C'est l'un des moyens qui me permet
d’apprécier le temps passé sur Terre.
C'est la seule chose qui m'importe. Je
n'ai aucun message à faire passer à travers ma pratique, aucun objectif
de preuve à atteindre.
Le besoin de silence et de distance est
très présent.
Il m'arrive de publier quelques images de
temps en temps, mais il s'agit dans ces cas-là, surtout de maintenir
l'activité commerciale du site via la démonstration par le résultat
qu'il est possible d'obtenir en pratique. Les images se bornent à des
sujets simples et jamais trop travaillés. Rien de transcendant à coté de
ce que peuvent sortir d'autres pratiquants, qui pour certains que je
connais maintenant personnellement, y mettent tellement de leur énergie,
de leurs espoirs les plus élevés, de leurs doutes les plus angoissants,
de leur existence tout entière simplement.
Exister et se démarquer dans le domaine de
la Photographie à notre époque est devenu très compliqué, c'est pourquoi
je pense qu'il faut choisir ce médium (et encore plus le Procédé ancien
qui devient souvent à tort un prétexte), avant tout pour soi et non pour
les autres ou dans un but faussé qui ne marchera pas dans la plupart des
cas.
Quel est votre procédé
alternatif préféré ?
Tous ont quelque chose d'attirant et de
particulier, à tel point qu'il m'a été longtemps difficile de faire des
choix dans la technique à employer pour le tirage de mes images. Je
pense que c'est un travers de technicien qui perd son temps à fixer son
attention sur un point qui pompe de l'énergie inutilement et je crois
que cette nature me condamne à errer entre ces procédés pour toujours,
mais après tout, est-ce un mal ? Cet intérêt multiple m'a mené là où
j'en suis aujourd'hui, par des années d'études dans la solitude. A ce
jour, j'avoue pourtant avoir une préférence pour les procédés qui
offrent de grandes possibilités d'interprétation du négatif à tirer,
comme pour me rapprocher de la Peinture qui reste quelque chose qui
tient une place importante dans mon existence. Parfois je reviens
occasionnellement vers d'autres techniques étudiées auparavant, par
simple assouvissement du désir de manipulation, pour également ne pas
perdre la main, ne pas oublier certains réflexes importants et bien-sûr
en apprendre encore pour mieux répondre aux questions posées. Si ensuite
une belle image peut en sortir, alors c'est une bénédiction, mais c'est
tellement rare, tant de belles photographies, tous médiums confondus,
nous sautent à la figure à longueur de journée.
Le reste est surtout du test de
laboratoire pour assurer la qualité des nouveaux lots de chimie qui sont
destinés à la commercialisation, car après tout, pour beaucoup, je suis
principalement un vendeur de produits chimiques et rien de plus.
Comment voyez-vous
l'avenir de la photographie alternative ?
Je ne suis hélas pas devin, c'est un
exercice risqué. Même si c'est une vision personnelle que je vais vous
donner, il m'est tout de même difficile d'apporter une réponse à cette
question. Mon avis, qui ne restera pour certains passages qu'une
parlotte semi-intellectuelle, apportera peut-être quelques éléments pour
s'orienter sur l'état des choses en 2013 de mon point de vue de
distributeur de consommables qui voit les choses de l'intérieur depuis
quelques temps.
Les chimies dont nous avons besoin dans
nos pratiques sont de moins en moins compatibles avec la société en
devenir dans la laquelle nous vivons et qui nous rappelle
perpétuellement que la Santé publique et l'Environnement sont au centre
des préoccupations.
Dans le scénario le plus sombre, une
grande partie des chimies dont nous avons besoin, nous deviendraient
définitivement inaccessibles au moins en Europe, pour diverses raisons
et alors il nous faudrait nous résigner et nous passionner pour d'autres
activités à faible d’impact nocif. Logiquement, je pense que nous allons
doucement dans ce sens et sans doute sommes-nous peut-être encore pour
quelques dizaines d'années dans le meilleurs des cas, les derniers
pratiquants autorisés à manipuler les matières plus ou moins dangereuses
nécessaires à nos objectifs, sans devoir être officiellement diplômés
des hautes écoles scientifiques et avoir un permis d'accès total à un
laboratoire suréquipé. N'oublions pas toutefois, qu'il existe quelques
procédés sans dangers majeurs pour l'individu ou l'environnement.
Ceux-là, comme le Cyanotype que beaucoup considèrent de façon un peu
dédaigneuse comme un procédé pauvre parce qu'ils n'ont seulement pas
connaissances de ses capacités, seront peut-être les derniers qui malgré
tout, nous offriront sans rancune leurs nombreuses possibilités
d'expression en matière de Photographie "alternative".
Dans un autre ordre d'idées à présent plus
personnel et détaché de la matière, si la chimie était éternellement
disponible :
Quoique les motivations qui poussent à ces
pratiques puissent être très diverses, on a principalement vite fait de
se prendre pour de grands artistes ou des Alchimistes magiciens
merveilleux. On peut l'admettre, nous passons tous au départ par une
phase euphorique, quasi hypnotique, plus ou moins longue. Il est évident
qu'il faut écarter le plus vite possible de son esprit l'idée que sous
prétexte que nous utilisons des techniques peu connues et marginales,
nous devenons des êtres à part, dont il faudrait admirer
systématiquement les œuvres si peu communes. Ce serait se tromper et se
lasser encore plus vite pour finalement abandonner.
Le Procédé Ancien a le défaut, de par sa
contrainte technique, de détourner très souvent le Photographe du but
final qui est de servir le rapprochement initial entre l'Homme et son
sujet, lorsque l'un se trouvait face à l'autre. En effet, le regard se
détourne malheureusement facilement du sujet (l'image) pour se tourner
vers l'objet (la plaque, le tirage, la manipulation). Il y a un
cheminement parfois très long avant d'enrayer le processus ou plutôt de
l'avoir totalement digéré pour l'oublier et se mettre à réellement
chercher la charge émotionnelle dans l'image.
Je pense d'ailleurs que nous choisissons absolument tous sans exceptions
ces outils non pas purement et uniquement parce qu'ils rendent un aspect
visuel différent, ce serait un mensonge que de l'affirmer, mais aussi
parce qu'ils contentent un certain besoin cérébral qui nous classe
aujourd'hui dans la catégorie plus ou moins prononcée des « Nerds »(1)
qui cherchent en plus à se détacher du lot. Il faut l'accepter et ce
n'est pas une honte. Les grands Artistes cherchent à tout prix et avec
rage à se détacher du groupe des « Geeks »(2), techniciens vides
d'émotions et de sens esthétique, alors que leur attirance pour tel ou
tel procédé est à la base strictement le même que pour ces derniers.
Choisir de faire une photographie avec des outils obsolètes et
contraignants, surtout à une époque où la technologie les dépasse et
peut les copier, sera toujours de la Geek Attitude. Derrière chaque
Grand Artiste du Procédé Ancien, se tient un Geek aux manettes... Mais
est-ce alors un problème s’il en sort quelque chose de beau ? Les Geeks
et les Grands Artistes ne sont que des images qui n'existent que pour
personnifier un ressentiment de l'un envers l'autre ou un manque
quelconque que l'on ressent quelque-part en soi. A chacun de se placer
dans la catégorie des Grands Artistes ou des Geeks ... ou pas.
Nous avançons aujourd'hui dans la vie au
cœur d'un flux continu d'images traitées, manipulées et même
matérialisées de toutes les façons possibles. Finalement, aux yeux du
Monde, le Collodion ou les tirages Platine/Palladium pour ne désigner
que ceux qui fascinent le plus les techniciens, n'ont pas plus d'intérêt
ni de valeur qu'une impression numérique de bureau un peu soignée si
rien ne capte l'attention dans l'image. Le fait que des sels précieux
"inaltérables" soient mis en œuvre ou que la plaque soit unique,
présente des reflets métallisés, que les techniques employées soient
celles des pionniers, ne fait vibrer dans la plupart des cas que le
pratiquant lui-même ou le petit cercle réuni des Amateurs du procédé. Le
Procédé Ancien, ou peut-être son aspect purement technique, a tendance à
être idolâtré voire fantasmé plus que réellement matérialisé parfois, et
son titre sert bien souvent, malheureusement mais naturellement de
faire-valoir au nouveau pratiquant auprès du public pour tenter de
donner un peu plus de consistance à son travail.
A ce jour, très peu d'images
contemporaines exécutées par les Procédés Anciens se vendent sur le
marché de la Photographie, car le support n'intéresse finalement que peu
de monde en dehors du technicien. L'image Photographique en général est
aujourd'hui un produit de consommation éphémère et courant. Nous pouvons
même affirmer que chaque jour par les réseaux sociaux, et même si cela
est dématérialisé, il nous est permis de consommer un torrent de
nouvelles images Photographiques toutes fraîches, réellement très
belles, mais que nous oublierons aussi vite que celles qui n'ont aucun
intérêt tant le flux est continu.
Nous ne sommes plus au XIXe siècle où la
Photographie était un médium neuf, en pleine découverte, où les images
étaient toutes fabuleuses parce qu'elles étaient les premières et le
produit de quelques experts. On amalgame justement souvent ces
techniques des premières heures pratiquées aujourd'hui, à une notion
toute fausse d'exceptionnel ou de précieux. Cette notion peut être
existante malheureusement aujourd'hui seulement lorsque l'objet devient
un lien physique symbolique entre les personnes. Mais aujourd'hui, à
part la famille proche, les amis, qui considérera tout ça comme quelque
chose d'exceptionnel (et encore...) ? Qui mettra plus de 20€, à part
pour conserver un lien quelconque, dans un tirage Palladium alors que
les impressions Numérique aujourd'hui sont capables d'en égaler la
profondeur des noirs, le détail le plus fin ou même la longévité ?
Quasiment personne, sauf si vous êtes devenu un Artiste reconnu ou
plutôt un bon commercial qui doit travailler parfois sa propre image
plus que ses images et qui réussit à créer l'envie d'appropriation chez
l'autre, chez celui qu'on appelle le collectionneur, qui est une «
espèce » à part et qui n'a pas du tout la même approche de la
Photographie que nous autres qui pratiquons. Le vrai collectionneur
s'attache aujourd'hui souvent à un nom plus qu'à une image, ou plutôt il
s'attache au lien nom/image (il ne faudrait tout de même pas détruire le
rôle de l'image), parce que ce nom a été introduit volontairement dans
le cercle des collectionneurs, et ce de façon parfois même tout à fait
confidentielle. De très bons Photographes peuvent aujourd'hui ne jamais
d�����passer le stade de l'expo de MJC de quartier (ceci n'est pas
péjoratif) malgré tous leurs efforts, alors que d'autres très mauvais
peuvent être introduits dans le "Monde de l'Art" parce que leur réseau a
fonctionné. Ce n'est pas une généralité accomplie heureusement... De
véritables bons faiseurs d'images réussissent à percer, parfois en
empruntant des chemins étranges, mais c'est tellement difficile et
encore plus difficile de continuer à exister sur la ligne du temps.
Ce que j'écris là n'est pas nouveau. Tout
a été fait, tout a été vu, tout a déjà été dit et débattu. Je ne fais
peut-être que réchauffer ce que certains d'entre vous auront déjà lu
ailleurs.
L'idéal pour moi, hormis pour celui qui
doit vivre de ses images et qui doit certainement avancer aujourd'hui
dans une remise en question permanente et tout à fait angoissante de ses
choix, serait que ces pratiques deviennent essentiellement des outils
d'expression et d'épanouissement personnel sans prétention, sans
snobisme, sans essayer sans cesse de convaincre qui que ce soit pour
quelque raison que ce soit, mais avec toute leur beauté et leur valeur
attachante qui parfois donne naissance à des résultats fantastiques,
comme par exemple dans la Peinture, le Dessin, ou même l'Ecriture ou
encore la Photographie en général simplement. Des outils accessibles à
tous moyennant le minimum d'intérêt et de sérieux requis, et qui
contentent principalement la satisfaction d'être vivant, de savourer le
temps de l'existence par la culture et l'enrichissement discret du soi
qui passe par l'expression du corps sur la matière. J'aimerais, mais
c'est une utopie puisque nous sommes humains et que surtout les
motivations peuvent être si diverses, que le Procédé Ancien se libère de
ses grands maux actuels (qu'on me pardonne le style 10 commandements) :
Que ces pratiques soient détachées de
l’objectif obsessionnel de reconnaissance quelconque, du besoin absolu
de montrer sa maîtrise technique ou d’exposer à grand bruit son complexe
de supériorité par l’emploi de gros matériel, de l’envie de dire qu’on
sait mieux que son voisin de façon agressive ou ironique, de l’envie de
montrer qu’on existe dans le cercle par tous les moyens possibles ou
encore du besoin d'être dans une démarche de preuve par la production de
masse ou de démesuré, de spectaculaire mais vide de sens. Toutes ces
choses qui donnent une mauvaise image de notre spécialité, la première
visible pour qui cherche des informations, et qui finalement augmente
cette sensation de manque d'attachement entre le Photographe et le
médium qu'il a choisi pourtant avec sincérité au départ.
On peut simplement espérer que par le
nombre grandissant de pratiquants, les choses se diluent tranquillement
et que la simplicité reprenne le pas sur l'inévitable tape à l'œil qu'on
trouvera de toute façon et naturellement toujours.
J'en parle parce que j'ai la tête dedans
quotidiennement depuis quelques années de par ma fonction, que j'ai vu
l'évolution du système et que les comportements précités communiquent
vraiment une mauvaise image de nos disciplines par les nombreux retours
que j'ai pu avoir de nouveaux arrivants.
Mais c'est vrai, tout ce qui est un peu
technique souffre malheureusement de ces maux en somme tellement
humains.
Pour ajouter encore un peu à notre
malheur, le public qui « consomme » de l'image Photographique par le
Procédé Ancien, parce que c'est toujours mis en avant, est
majoritairement un public de pratiquants de Procédés Anciens.
Ceci n'aide pas à engendrer des regards
plus sains et accueillants sur les images telles qu'elles devraient être
accueillies...
Petit à petit, un public plus large s'y
intéresse, mais je dirais qu'il s'intéresse plus à l'aspect ancien,
délavé ou « sale », qu'autre chose.
Les logiciels de retouche aujourd'hui,
peuvent faire d'une image captée à l'appareil numérique, une parfaite
copie d'un tirage ancien avec ses défauts qui deviennent des qualités
esthétiques de nos jours.
Bref, c'est je le rappelle, un désir
personnel qui pourra sûrement passer pour trop lisse, mou de la chique
et ennuyeux, puisque je reconnais que les choses ont de l'intérêt parce
qu'elles prennent du relief sur d'autres.
Ceci est simplement une piste de réflexion
car parfois nous pouvons avoir du mal à nous placer au milieu de tout
ça.
Il est bon, et je le conseille souvent
dans un murmure, de savoir s'éloigner de temps en temps de ces
discussions assourdissantes qui peuvent asphyxier l'esprit et faire
perdre le goût d'avancer dans sa propre pratique qu'on a choisie à
l'origine avec le cœur.
Certains cependant partagent ma vision et
le vivent déjà de cette façon depuis bien longtemps, sereinement. Un
nombre de pratiquants totalement anonymes et discrets, à mille lieues
des groupes de paroles souvent centrés sur eux-mêmes où gravitent
toujours les mêmes noms et qui tournent éternellement en boucle les
mêmes sujets (ce que nous faisons également sur Disactis !), œuvrent
dans l'ombre sans aucun désir de grandeur ou de reconnaissance, ont une
maîtrise absolue des techniques et sont capables de produire de belles
pièces dont peu connaissent l'existence, mais le font simplement pour
eux-mêmes dans un premier temps, pour leur humble plaisir ou pour
d'autres raisons personnelles comme par exemple soigner une blessure de
l'âme ou exprimer quelque chose qu'ils ne peuvent pas dire autrement,
mais dans la culture de la simplicité et du "bon pour soi". Ces gens-là
qu'on penserait reclus ou égoïstes, sont souvent même généreux en
matière de transmission de leur savoir-faire, contrairement à ce que
l'on pourrait imaginer.
Des images qui naissent dans un monde
aujourd'hui foisonnant, font leur vie simplement et parfois sortent au
grand jour, captent les regards dans la durée, que ce soit sous les yeux
d'un seul être ou de milliers.
Rien n'a plus de sens qu'une Photographie
qui provoque un silence dans le regard accueillant qui vient la faire
exister.
Sans prétention, sans parasitisme auditif,
sans discours, sans commentaire...
Le temps s'arrête, l'esprit s'ouvre, entre
en contemplation, se nourri et grandit. Dans une bulle, l'image parle à
celui qui l'écoute, dans un langage subtil et éthéré que seule l'âme
profonde peut saisir. C'est un don unique qui peut ne concerner qu'une
seule image et un seul regard l'espace d'un instant seulement et pour le
restant de l'éternité.
Ce qui au fond anime la passion de chacun
d'entre-nous, que nous soyons technicien acharné ou juste attaché au
visuel, c'est précisément le souvenir marqué à jamais, de cette relation
intime et muette que nous avons tous connue au moins une fois, un jour
avec une image.
En dehors de cette parenthèse
philosophique amateure qui nous divertit un peu de la substance de la
question initiale, il se pourrait aussi simplement que cette nouvelle
vague d'intérêt pour la Photographie Ancienne ne soit qu'un effet de
mode et disparaisse comme elle est apparue, retombée dans cet ennui du
commun propre à l'Homme avide de nouveauté sans fin, dans la monotonie
des sujets traités ajoutée à la difficulté technique. Alors ne
subsisteraient à nouveau que quelques illuminés isolés ou parfois réunis
en petites tribus sauvages dont les pratiques ne parlent au fil du
temps, plus à personne d'autre qu'à eux-mêmes. La réalité, pour appuyer
ce qui vient d'être dit, est également la suivante :
Un grand nombre de nouveaux pratiquants,
et ce depuis le début de la "nouvelle vague" il y a cinq ou six ans,
vont démarrer comme des lions affamés, se considérant déjà comme les
Photographes Alchimistes merveilleux de demain. L'intérêt, même si il
est absolument toujours sincère au départ, va durer quelques semaines,
quelques mois, au mieux un an ou deux, puis finalement faces à un manque
de créativité qui pouvait être le même dans leur pratique précédente,
vont abandonner car la contrainte technique ajoute son poids dans la
balance.
Vraiment très peu, à ce jour, insistent,
produisent sur la durée et passent par des phases de recherches
profondes pour construire leurs images. Très peu comprennent que le but,
mais surtout la clé d'une belle image dans nos procédés comme dans tous
finalement, est fonction essentiellement de ce qu'il se passe dans le
cadre et dans la tête du Photographe face à son sujet, et non de ce
qu'il se passe uniquement au laboratoire même si la maîtrise technique
reste un point important. Il est peu courant de ressentir à travers une
image ou une série, cette sensation de corps à corps du Photographe avec
son travail, son sujet. Il est même très peu courant, dans les Procédés
Anciens, de se trouver face à de vraies séries, et encore moins de
vraies séries qui se tiennent. C'est au final ce qui fait la différence
entre le divertissement passager peut-être à la mode pour les uns et le
véritable outil d'expression pour les autres, ceux-là vraiment très
rares et qui pourtant n'ont jamais cessé d'exister discrètement depuis
les origines.
Et pour casser tout de suite de façon
inattendue ce côté élitiste autoritaire démodé et aigri que je n'aime
pas non plus, les premiers ne sont toutefois pas à blâmer, très loin de
là, puisqu'ils assouvissent finalement leur besoin d'épanouissement
personnel par la manipulation dont j'ai déjà parlé et qui reste
l'essentiel de nos jours. Peut-être est-ce leur seul but qui lui-même a
toute sa place ? Oui !
Parfois même, ces amateurs éphémères
réussissent des coups de maître surprenants en matière d'image.
Au Photographe de choisir sa propre route.
Tout est possible si l'on cherche à être
simplement heureux. Ce but doit être le seul qui motive tout travail,
qu'il soit éphémère ou de longue haleine, dans la Photographie ou tout
autre domaine d’ailleurs.
Mais le travail sur la durée finit toujours
par laisser une trace plus marquée, c'est indiscutable. Que ceux qui
aujourd'hui travaillent avec acharnement leurs séries ne désespèrent pas
et insistent encore, le temps sera leur meilleur allié. Qu'ils
conservent bien leurs images, le Futur les révélera et leur donnera la
valeur qu'elles méritent.
Enfin, pour en revenir à une analyse plus
terre à terre sur l'avenir de cette Photographie très artisanale, il y a
la barrière sécuritaire concernant la Chimie, dont j'ai commencé à
parler plus haut. C'est un message que je réécris souvent, à en devenir
certainement insupportable, et je saisis l'opportunité de cette interview
pour l’asséner à nouveau : régulièrement je reçois de la part de tous
nouveaux pratiquants, des demandes excitées et hasardeuses de listes de
produits chimiques aléatoirement choisis, parfois mal orthographiés ou
pire, confondus avec d'autres, dont ils auraient besoin au plus vite,
communiquées parfois même suite à des "stages". Que l'on recommande à un
grand débutant non-équipé, non-expérimenté et un peu "tout fou" l'usage
par exemple de sels de Cadmium ou de Cyanure alors que des substances
beaucoup moins nocives peuvent les remplacer, me dérange quelque part et
remet en question chaque jour mon rôle dans la distribution de Chimie.
Je dois être constamment vigilant là-dessus.
C'est une image que j'aime diffuser et
rediffuser encore : On ne s'attaque pas à la Chimie comme on fait un
nouveau gâteau pour la première fois le mercredi après-midi avec les
gamins. Il faut acquérir le minimum des termes techniques de base en
chimie et essayer d'éviter par exemple les très symboliques "recettes"
et autres "ingrédients" dans son vocabulaire. De là, on commence à se
conditionner en partie au travail rigoureux que la Chimie requiert. A ce
sujet, il faut savoir qu'un grand nombre d'échecs dans la pratique sont
engendrés simplement par un manque de propreté, de soin. C'est encore
une preuve que l'exigence de la Chimie n'est pas toujours prise en
considération mais la sanction du mauvais résultat tombe sans détour. Il
faut étudier avant de se lancer et non l'inverse, il faut si possible se
rapprocher de pratiquants aguerris, surtout humbles et consciencieux
pour l'apprentissage, pour comprendre une formule sans l'appliquer je
dirais "mécaniquement" car c'est là que les erreurs, parfois
potentiellement graves, peuvent survenir à plusieurs niveaux. Bref il
faut tout de même renvoyer l'image sérieuse que nos manipulations
exigent. Ceci est vraiment important pour la survie de nos pratiques
dans le futur et c'est malheureusement la partie un peu austère de nos
disciplines qu'il faut accepter.
Le problème majeur dans notre domaine,
c'est un certain manque de discipline, d'intérêt sérieux minimum à avoir
et de désir d'étudier. C'est un comportement d'aujourd'hui... On veut
consommer vite pendant que c'est chaud, sans trop de considération, un
peu à l'aveugle. On veut pouvoir déballer et que ça marche sur le champ.
On arrive tout excité, on veut tout faire
tout de suite alors qu'on ne saisit pas encore le sens d'une formule,
qu'à la limite on en n'a que peu de choses à faire et qu'on ne sait pas
encore ce qu'on s'apprête à manipuler. Je commence déjà à retirer
certains sels du catalogue public, que je considère comme sans intérêt,
si ce n'est de s'empoisonner de façon radicale lorsqu'on débute. La
majorité des pratiquants ne sont pas formés à la Toxicité, n'en ont pas
même toujours le désir, et n'ont pas les moyens de faire traiter
correctement leurs déchets.
Cette notion de traitement des déchets est
d'ailleurs relativement nouvelle, la préservation de l'Environnement
étant une cible prioritaire depuis quelques années. C'est sans doute
précisément ce qui signera l'interdiction de ces pratiques à terme et
plus largement de l'accès à la Chimie quelle qu'elle soit dans beaucoup
de domaines.
Pour l'heure, il faut tenter de mettre
l'accent sur l'information. C'est dans ce sens qu'une nouvelle version
de la Boutique en ligne est en cours de conception et dans laquelle
chaque Fiche Produit contiendra directement le cadre d'Identification
des Dangers (symboles et mentions de dangers, Conseils de prudence) dans
le but de sensibiliser d'emblée au caract��re nocif qu'on aurait tendance
à vouloir occulter, ainsi que l'accès à la Fiche de Données de Sécurité
complète. Les ���������tiquetages sont également en cours de mise en conformité.
Tout ceci représente beaucoup de travail encore une fois, et sans
vouloir devenir un centre de formation complète, il va falloir penser à
rédiger des documents informatifs élémentaires sur ce qu'il faut savoir,
directement accessibles et non rébarbatifs. A ce sujet, le document
rédigé par François Leterrier est un premier modèle à suivre car il est
unique en la matière, très intéressant, instructif et tout à fait
accessible.
http://disactis.com/Toxicite/Toxicite.pdf
J'ai cependant remarqué une chose qui me
semble importante à préciser. Les demandes inconscientes précitées,
émanent quasi-exclusivement de débutants qui ont suivi ou non des stages
hors de nos frontières Françaises. Dans notre pays, en comparaison des
autres, il semble que les notions de nocivité sur la personne ou
l'environnement soient davantage prises au sérieux, qu'elles soient déjà
pas mal présentes dans la conscience collective et que les quelques
personnes qui donnent des stages, semblent attentives à la transmission
de ces notions. C'est une chose rassurante et encourageante.
Pour terminer sur une note beaucoup plus
optimiste que ce roman noir, peut-être un peu condamnateur et désordre
que je viens de vous exposer, ce serait sans doute l'unique chose que
j'aimerais que vous reteniez de tout ce charabia :
Avec mes quatre petites années de recul
sur le marché direct de la pratique de la Photo à l'ancienne, il est à
noter que de nombreuses écoles du primaire et du secondaire, se mettent
petit à petit à proposer des ateliers découverte dans leur programme,
ciblés sur la Photochimie et ses possibilités en matière d'expression et
de création. Bien-sûr, cet éveil passe par les procédés les plus simples
et les moins dangereux, mais j'entrevois l'espoir qu'à travers ce
travail pédagogique, nos indispensables enseignants si patients
provoquent une étincelle. Qu'ils amorcent une culture nouvelle, sérieuse
et structurée du travail manuel de l'image qui a sa place légitime aux
cotés des outils tout-numérique, non-réservée à une élite auto-proclamée,
et qu'ils contribuent à faire germer dans l'esprit de nos enfants cette
notion d'épanouissement personnel (qui reste mon seul moteur), dans la
sérénité et la sagesse, qu'il est possible de tirer de ces découvertes
d'un autre temps, totalement disposées à l’expression d'aujourd'hui. Les
Sciences et l'Art dans leur plus belle union, tout ça dans les écoles,
de mini-écoles d'Arts techniques où l'essentiel de ce qu'il faut savoir,
et qui fait défaut aujourd'hui, pourrait être enseigné pour donner de
bonnes bases.
En attendant, puisque l'avenir ne nous est
pas connu, profitons dans la conscience de ces outils merveilleux,
puisque chaque jour compte et nous est compté, puisque l'existence se
doit d'être bien vécue.
Notes galerie-photo
(1) Nerd : dans le
domaine des stéréotypes de la culture populaire, le Nerd est une
personne solitaire passionnée et obnubilée par des sujets intellectuels
liés aux sciences (notamment les mathématiques, la physique et la
logique) et aux techniques, ou de manière générale par tout sujet
intellectuel auquel la majorité des gens accorde peu d'attention.
Apparu à la fin des années 1950 aux États-Unis, le terme est devenu
plutôt péjoratif, à la différence de geek. En effet, comparé à un geek,
un nerd est plus asocial, et plus polarisé sur ses centres d'intérêts,
auxquels il consacre plus de temps.
source :
wikipedia
(2) Geek : Geek,
parfois francisé en « guik », est un terme d'argot américain, qui
désigne une personne extrêmement pointue dans un domaine précis (aux «
cultures de l'imaginaire » particulièrement). Du fait de ses
connaissances pointues, le geek est parfois perçu comme trop cérébral).
Le mot a été peu à peu utilisé au niveau international sur Internet de
manière revendicative par les personnes s'identifiant comme tel. Le
terme a alors acquis une connotation méliorative et communautaire.
Avec le succès des gadgets de techniques avancées, une personne qui aime
de tels objets voudra s'autoproclamer « geek », bien que cela ne
corresponde ni au sens premier (péjoratif) ou second (passionné) du
terme. L’archétype classique du geek est celui de l'adolescent
passionné d'électronique, d'informatique. Cette passion s’exprime
concrètement à-travers de nombreuses activités, telles que le jeu de
rôle, le cinéma, les séries télévisées, les jeux vidéo ou encore la
programmation informatique.
source :
wikipedia
dernière
modification de cet article : 2013
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