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le photographe
Rob McElroy vit et
travaille à Buffalo, dans l'Etat de New York. Il est daguerréotypiste et
photographe. Il possède un atelier, un laboratoire de recherche et l'une
des rares - si ce n'est la seule - galerie exclusivement consacrée au
daguerréotype.
Ces 12 dernières années
il a mené une recherche obstinée sur le daguerréotype, expérimentant et
perfectionnant le procédé. Son objectif était le perfectionnement du
daguerréotype de sorte d'arriver à la mise au point d'une plaque
uniformément polie et sensibilisée avec une parfaite constance d'un bord
à l'autre, d'obtenir un résultat qui présente une gamme complète de
valeurs et soit à la fois prédictible et constant d'une plaque à la
suivante. Pour Rob, "le polissage de la plaque jusqu'à l'obtention d'une
surface parfaite ressemblant à un miroir est la clé de l'obtention d'une
image sans défaut. Le polissage détermine également la constance de la
sensibilité à la surface, la capacité de la plaque à reproduire un large
rang de contrastes et la possibilité pour la plaque de fournir des
blancs clairs (les hautes lumières), des noirs profonds (les ombres) et
une grande gamme de tons entre les deux".
Il dit encore :"Ma méthode de polissage, je l'ai trouvée après des
heures d'essai, d'erreurs et sur une période de plusieurs années En
utilisant les moyens modernes, vous pouvez obtenir un niveau de
perfection et de contrôle qui n'a jamais été atteint depuis les années
1850."
Rob a également réalisé
quelques "premières" en daguerréotypes : il a été le premier a exposer
un daguerréotype en utilisant le flash électronique, et un grand nombre
de ses images ont été réalisées par ce moyen. Le flash électronique lui
a permis d'être le premier à pouvoir arrêter une action sur une plaque
daguerréotype, quelque chose d'impossible dans les années 1850, et avant
l'apparition des puissantes unités de flash de studio.
Sa chambre de prise de vue, qu'il a conçue et fabriqué lui-même, lui
permet de réaliser des daguerréotypes à main levée, sans employer de
pied.
Il est également l'inventeur d'une nouvelle bande de scellement pour
daguerréotypes qui prévient toute entrée d'air à la fermeture et permet
d'expurger toutes vapeurs atmosphériques dangereuses qui auraient pu
être emprisonnées avec le daguerréotype au moment du scellement.
Il dit : "le
daguerréotype et ma passion. Maintenant que je le contrôle, au lieu que
ce soit lui qui me contrôle, je peux réaliser des images nouvelles et
intéressantes qui ne soient pas seulement belles et mystérieuses, mais
qui jouent aussi avec les limites du procédé, en présentant une gamme de
tons, des contrastes et des réflexions qu'aucun autre procédé
photographique ne peut prétendre produire.
Rob McElroy
347 Franklin St.
Buffalo, NY 14202
Studio/gallery:
716-877-3000
idag@pce.net
http://www.cdags.org/?page_id=993 |
In english |
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Daguerréotypes de Rob McElroy
Photo ©2009 by Ginny Stewart
Comment êtes-vous venu à la daguerréotypie ?
Je suis photographe professionnel depuis 1980, je réalise des
photographies pour des commandes commerciales, publicitaires, de
magazine, de photojournalisme de sports ou d'industrie. J'ai
commencé à apprendre le daguerréotype en 1997 dans un workshop de la
George Eastman (George Eastman House Historic Process Workshop)
conduit par Ken Nelson, qui est un expert en matière de
daguerréotype. J'ai été le premier des nombreux étudiants de Ken à
faire mes daguerréotypes en utilisant mon propre équipement, pour
l'essentiel conçu et construit par moi-même. Après le stage de
spécialisation de Ken l'année suivante, j'ai continué seul, pendant
les 12 dernières années, à travailler à atteindre un niveau de
perfection technique qui puisse rivaliser avec celle des maîtres des
années 1850, et qui puisse me permettre d'exposer ma propre vision
artistique sur la surface du plus beau, du plus vivant et du plus
mystérieusement hanté des procédés photographiques jamais inventé,
le daguerréotype.
Outre ce que je dois à Ken, Je dois
une grande part de mon inspiration et de mon niveau technique à mon
ami et collègue Irving Pobboravsky, le maître moderne du plus
difficile des mediums. Personne n'a avancé plus loin que lui dans la
connaissance et la compréhension du daguerréotype.
©Rob McElroy
Quelle part de votre temps de photographe vous prend la
daguerréotypie ?
J'y consacre approximativement 80% de
mon temps de photographe. Je continue de faire de la photographie
commerciale, mais le daguerréotype consomme de plus en plus mon
temps, principalement du fait de la beauté des images qu'on peut
obtenir, mais aussi à cause de la grande difficulté du procédé.
J'aime bien les défis, et le daguerréotype est le procédé le plus
difficile et le plus compliqué à maîtriser de tous les procédés
photographiques inventés, sans exception.
Avec quel matériel sont pris ces daguerréotypes ?
J'utilise un équipement photographique
moderne pour mes daguerréotypes de sorte d'atteindre la meilleure
qualité d'image possible. Ca ne m'a jamais intéressé d'utiliser des
appareils des années 1850 ou des reproductions d'appareil des années
daguerriennes comme le font d'autres photographes. Tous mes
appareils ont été modifiés afin de pouvoir accueillir les
porte-plaque spéciaux et les dos nécessaires aux daguerréotypes. Je
travaille avec plusieurs appareils différents. J'ai une Kodak Master
Camera 8" x 10" (principalement pour les daguerréotypes pleine
plaque) qui a été faite dans les années 1940 et qui utilise un
porte-plaque qui peut s'accommoder de tailles d'image différentes,
du 3¼" x 4¼" jusqu'au 8" x 10". J'emploie une Sinar pour mes images
4" x 5", et j'ai conçu sur-mesure et construit un appareil avec
bascule et décentrement pour les petites images en 2½" x 3½".
J'ai aussi construit une chambre daguerrienne simple, équipée d'un
objectif moderne très rapide, qui me permet de prendre à main levée
des daguerréotypes circulaires (sans pied), pourvu que le soleil
brille bien.
J'ai conçu et fabriqué moi-même mes
boîtes de sensibilisation, la chambre à mercure, la hotte à fumée,
ainsi que d'innombrables autres accessoires nécessaires à la
pratique de ce procédé longtemps oublié, dont un miroir d'inversion
conçu un peu grand pour le 11" x 14" qui me permet de prendre des
daguerréotypes pleine plaque latéralement corrects (sans inversion).
©Rob McElroy
Avez-vous établi des ponts entre votre pratique de la daguerréotypie
et la photographie numérique ? La
photographie numérique est un outil de production d'image (tout
comme le film l'a été les 120 dernières années) qui n'a rien à voir
avec le daguerréotype à moins que vous ne vous en serviez pour faire
un tirage positif d'une photographie existante. Ce positif peut
alors être photographié ou reporté par contact sur une plaque de
daguerréotype, pour faire une copie en daguerréotype. Si c'est bien
fait, les copies en daguerréotype peuvent apparaître plus vivantes
et plus en relief que l'image de première génération. Au-delà de
cela, la photographie numérique n'a qu'un rôle documentaire en
relation avec le daguerréotype... à moins que vous ne désiriez
porter en daguerréotype l'écran de votre ordinateur, cela marche, on
peut transformer une image complètement numérique en daguerréotype.
Quels sont les avantages et les inconvénients du daguerréotype au
sein de la famille des procédés photographiques ?
Comme une peinture, le daguerréotype est un objet unique. L'image
est unique et il n'y en a pas deux exactement pareilles. La plaque
exposée dans l'appareil devient l'objet final, et, dans la mesure où
il n'y a pas de négatif à partir duquel on pourrait faire des copies
multiples, le daguerréotype sera toujours considéré comme un objet
précieux, plutôt qu' un exemplaire de 10, de 20 ou de 30 d'une
édition limitée, possédé du coup par pas mal de gens. C'est pour
cette raison que le daguerréotype est à part des autres procédés
photographiques ; il est plus proche de la peinture et, toujours
comme la peinture, il porte la volonté de l'artiste, depuis la
vision qu'il a eue, directement jusqu'à une représentation finale
unique qui la reflète.
Le daguerréotype a l'avantage également de présenter l'une des plus
longues échelles tonales, grâce à laquelle il peut capturer des
hautes lumières incroyables et du détail dans les ombres (que la
plupart des autres procédés ne peuvent enregistrer) ; cela permet
d'obtenir des images extrêmement pointues qui semble bien plus
"réelles" que la photographie sur papier.
Le seul désavantage du daguerréotype
est qu'il peut difficilement être reproduit, mais je vois plutôt
cela comme un avantage, spécialement pour les collectionneurs avisés
du monde entier.
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