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Préliminaires
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Des appareils reflex moyen et grand format
par Bernard SULMON
Un engouement pour les chambres grand format, de type folding ou monorail, est apparu chez les amateurs, et se trouve renforcé du fait que la plupart des professionnels s’en séparent et les mettent en vente. Rares sont pourtant ceux qui optent pour un appareil grand format (GF) de type reflex. Certes, l’offre de ce type de matériel reste assez limitée. Ceux proposés sont généralement d’anciens modèles dont la fabrication a été arrêtée depuis déjà plus de 30 ans… voire davantage. Or, pour les adeptes du portrait en GF, la saisie du regard, d’un sourire, d’une pose… de l’expression qui se dégage d’un modèle nécessite d’agir promptement, de déclencher rapidement. Les chambres traditionnelles se prêtent mal à ce style d’exercice. Elles sont plutôt réservées aux prises de vue figées, à la pose peu naturelle. Pour accélérer la prise de vue, on peut, certes, équiper sa chambre d’un dos à glissière (on en reparlera rapidement à la fin de cet article), mais pour pouvoir suivre, sur le dépoli, les expressions du modèle jusqu’au déclenchement rien ne vaut un SLR ou un TLR. Si les reflex mono objectifs apportent, en ce sens, un plus indéniable (SLR : Single Lens Reflex), ceux à double objectif (TLR : Twin Lens Reflex) sont, à cet égard, encore plus performants, puisqu’il s'exemptent de la parallaxe temporelle. Je vous propose donc de dresser, ci-après, un panorama des quelques appareils de type SLR et TLR - de format supérieur ou égal au 6x9cm - que l’on rencontre encore, de temps à autre, en vente d’occasion.
Auparavant, il me semble utile de définir quelques caractéristiques communes à la plupart des SLR grand format. Préliminaires : caractéristiques communes au SLR grand format. Ils sont principalement équipés d’un obturateur focal à rideau(x)/ . En corollaire, la synchronisation flash ‘X’ est limitée à une plage comprise entre le 1/20 et le 1/5ème de seconde, quant elle existe ; . La mise au point s’effectue par un système à soufflet et crémaillère ; . Le miroir ne dispose pas d’un retour instantané ; . Ils disposent généralement d’un miroir qui peut être bloqué en position relevée et d’un dépoli à fixer en lieu et place du châssis. Cet ensemble permet donc d’user également de l’appareil en visée directe, comme toute autre chambre folding ou monorail. . Ces appareils ne peuvent pas être équipés de grand-angle, d’une part à cause du débattement nécessaire pour le grand miroir qu’ils emploient et, d’autre part, parce que les objectifs à formule rétro-focus pour le GF sont plutôt rares sinon inexistants. La focale la plus courte utilisable correspond donc approximativement à la longueur hors-tout de l’appareil. . De même, la course du soufflet de mise au point est relativement limitée de sorte que ces appareils n’acceptent pas davantage de très longues focales. On peut toutefois y monter des formules téléobjectif (celles de l’époque étant des télé-xénar, télé-arton, télé-raptar, télé-dynar,…etc.), ou encore faire usage de planchettes à tube d’extension. . Afin d’éviter que la lumière ne pénètre par le dépoli lors de la prise de vue effective, l’appareil doit comporter un mécanisme qui couvrira celui-ci juste avant que l’obturateur ne s’ouvre. En général, ce sera le relevage du miroir qui vendra occulter la partie inférieure du dépoli. . Pour une visée plus lumineuse, une haute hotte de visée vient généralement entourer le dépoli et ainsi limiter les réflexions parasites engendrées par les éclairages de studio (ou encore réduire le manque d’étanchéité du système d’occultation du dépoli). . Si le miroir induit un redressement de la visée haut/bas, l’inversion droite/gauche subsiste (comme avec tous les SLR et TLR non équipé d’un prisme redresseur). De quelques SLRGRAFLEX : RB GRAFLEXL’offre Graflex fut abondante, quoique la plupart des modèles soit issue d’un même concept initié vers 1902 par le fabricant Folmer & Schwing, qui fut livré en différentes variantes (Auto-Graflex / RB Graflex / Graflex Série B, C, D / Super D, etc …) et différents formats au fil du temps.
Je décrirai ci-après le RB GRAFLEX 4x5. Une version ‘PORTRAIT’ en format 5x7 fut disponible et en diffère, outre le format, par la bascule disponible sur l’axe horizontal.
. Obturation focale à rideau textile à
fentes. Le rideau est constitué d’une bande de tissu, percée de 3 ou 4 fentes de
largeurs différentes. La portion correspondant à le fente choisie défilera
devant le cadre porte châssis. La vitesse d’obturation s’établie par combinaison
de 2 éléments : . Découvrement de la pellicule lors de l’armement, mais ici, le miroir abaissé fait office d’obturateur secondaire, ce qui empêche l’exposition accidentelle de la pellicule durant cet armement. . Dos graflex nécessitant l’usage de châssis doubles comportant des fentes pratiquées tout au long de leurs côtés, ou encore d’un dos à escamotage comportant une douzaine de plan films insérés dans des septimes. Plus tard, des versions avec dos international à attaches du type graflock furent disponibles. Certains appareils furent transformés pour accueillir un dos graflock, en adaptant, en conséquence, la hauteur du dépoli. . Prise de vue en format paysage ou portrait par simple rotation du cadre porte châssis (RB = Revolving Back). Aucun mécanisme n’a toutefois été prévu sous le dépoli pour rappeler à l’utilisateur le format (H ou V) de prise de vue sélectionné. Mouvements : Mise au point : Objectifs : Synchronisation flash : Certains bricolèrent encore un système où 2 lamelles métalliques sont mises en contact lors de la rotation de la clé d’armement qui intervient lors du déclenchement. GOLTZ & BREUTMAN – DresdenMENTOR REFLEXCes SLR furent construits en différents formats dont le 6x9cm, le 9x12cm et le 10x15cm. Plus tard, cette firme fut reprise par PENTACON Gmbh qui en continua, pendant un temps, la commercialisation.
Obturation : A l’armement, la pellicule reste donc cachée sous les 2 rideaux : nul besoin donc d’un obturateur secondaire. Point besoin, non plus, de consulter un abaque à combinaisons largeur fente/tension ressort pour sélectionner une vitesse d’obturation. Il suffit de choisir directement celle souhaitée sur le cadran gradué du bouton d’armement. Les vitesses directes s’étagent du 1/5ème sec. au 1/100ème sec + pause B et T. Sous le bouton d’armement (qui fait aussi usage de sélectionneur des vitesses), se situe un second bouton qui correspond à un mécanisme complémentaire de minuterie dont le but est d’assurer la fermeture automatique de l’obturateur placé préalablement en pause B. Dans cette hypothèse, le premier rideau s’ouvrira après appui sur le déclencheur, tandis que le second sera lâché automatiquement après ¼ sec à 3 sec (en fonction du choix opéré). Mouvements : Le porte objectifs est placé au centre de 2 cadres
métalliques concentriques, ce qui autorise :
Visée : Mise au point : . un viseur pliant, dit sportif, comportant un miroir à 45°, est disponible. Celui-ci entraîne bien sûr l’annulation du redressement haut/bas. Objectifs : A partir du modèle 10x15cm, le format des
planchettes est identique à celui utilisé par les autres appareils
professionnels de la gamme Mentor : Synchronisation : Une prise de type PC est prévue sur le flan latéral droit de l’appareil et est commandé par un micro-interrupteur. Compte tenu de la distance que le rideau doit parcourir (soit 15cm lors de la prise de vue en hauteur), la vitesse maximale de synchronisation X s’établie au 1/5ème de seconde. Dos : Divers :
. Pour assurer que ce qui est net sur le dépoli, le soit, dans la même mesure, sur la pellicule, le dépoli repose sur 4 cales d’épaisseur. PRIMAR - VEB GörtlitzCet appareil fut disponible dans différents formats, dont le présent 9x12cm.
Obturation : Mouvements : Mise au point : Visée : Objectifs : Le placement d’objectifs requiert de faire usage, à chaque fois, d’une bague adaptatrice assurant la liaison entre le diamètre du porte objectif et celui de l’objectif à installer. Il apparaît donc ne pas avoir réellement été conçu pour permettre un changement rapide d’objectifs. Rien n’empêche toutefois de disposer de toute une panoplie d’objectifs montés chacun sur une bague spécifique, qu’il suffit alors de visser/dévisser. S’agissant, en principe, d’objectifs ne comportant pas d’obturateur, peut importe l’orientation que l’objectif occupe après son vissage, sauf repère de la bague de diaphragme. Synchronisation : Châssis : STUDIOFLEXAvant de mettre ce reflex SLR sur le marché, cette firme française proposait des double objectifs horizontaux destinés à la prise de vue de portraits en studio. . Un premier modèle, composé de deux chambres en
bois 13x18cm, accouplées côte à côte, fut commercialisé. L’une de ces chambres
était équipée d’un objectif monté sur obturateur à rideaux (style Thornton &
Pickard) et d’un porte-châssis, tandis que l’autre comportait un objectif
identique monté sur un boîtier de la même épaisseur que celui de l’obturateur à
rideaux et un cadre porte dépoli. Les deux corps arrières étaient mus d’avant en
arrière à l’aide d’une vis sans fin unique, afin d’assurer la mise au point. Celui présenté ici en constitue l’évolution logique : un SLR. Très volumineux, mais bien moins que ses prédécesseurs, il se compose d’un socle comportant 2 tubes sur lesquels coulissent un corps arrière comportant la chambre à miroir et un corps avant supportant l’objectif.
Le corps arrière se meut simplement par coulissement et vis de blocage. Une vis sans fin parcourt le socle de part en part, et se commande à l’aide d’ un bouton moleté situé à l’arrière du socle. Cette vis entraîne le corps AV et en assure ainsi la mise au point fine.
Obturation : Mouvements : Objectifs : Pour une automatisation plus poussée, des objectifs en monture spéciale à présélection furent proposés par le fabricant. La bague de diaphragme de ces objectifs y est entourée d’un tube autour duquel s’enroule un ressort boudin. Ce tube est tourné dans le sens horaire jusqu’à ce qu’un arrêt fixe le bloque en cette position (le diaphragme est ouvert au maximum). Dans cette position, le ressort boudin est tendu. Juste avant le déclenchement, l’arrêt fixe est soulevé et, sous l’action du ressort, le tube tourne en sens inverse pour tenter de rejoindre sa position de départ. C’est là qu’un autre arrêt mobile (fonction du diaphragme présélectionné) en limite la rotation (le diaphragme se ferme partiellement ou totalement). La liaison entre le bouton de déclenchement (situé sur le corps arrière) et l’objectif (situé sur le corps avant) se réalise à l’aide d’un câble de bicyclette et par une came de commande. Dos : Le cadre porte-châssis est destiné à l’utilisation de châssis métalliques simples ou d’un dos rollfilm RADA 6x9cm monté sur planchette 9x12cm. La sélection du format paysage ou portrait n’est pas automatique (pas de dos rotatif), mais nécessite de retirer le porte-châssis, de lui faire subir une rotation d’un quart de tour , de le replacer et d’en refixer les attaches. ARCA SWISS : Arca ReflexIl s’agit, en fait, d’une chambre réflexe comportant un obturateur à rideaux qui venait compléter la gamme d’accessoires des monorails de la marque. Elle fut proposé dans les formats 6x9 et 9x12cm et repose sur un cadre standard (étrier sans bascule, mais avec décentrement en hauteur). Elle était destinée à remplacer le corps arrière des monorails de la marque et permettait ainsi de disposer d’un SLR de grand format comportant tous les mouvements AV et un décentrement en hauteur à l’arrière. La mise au point s’effectue via la hotte de visée repliable et sa loupe escamotable, ou à l’aide du viseur monoculaire à miroir à 45° prévu pour les monorails. L’originalité du système réside dans le fait qu�������������������������������������������������������������������������������������������������on peut aussi y adapter un système à soufflet et crémaillère autonome qui transforme ce qui n’est qu’un accessoire au départ en un véritable SLR. Aucune bascule ni décentrement ne sont implémentés à l’avant. Le décentrement arrière devient toutefois inopérant, puisque le soufflet et sa crémaillère de commande sont solidaires du corps de la chambre même. Une poignée en L (à installer sous le cadre) doit le rendre apte à une utilisation à main levée.
De quelques SLR de format 6x9 cm...THORNTON & PICKARDDe fabrication anglaise (1928), ce junior spécial présente déjà toutes les caractéristiques des reflex mono objectifs récents.
Caractéristiques techniques Junior Spécial
Hormis le couplage de l’armement à l’avance de la pellicule de première part, et celui de présélection automatique du diaphragme, toutes les caractéristiques des SLR récents y sont déjà présentes. Jugez-en plutôt : . format 6x9cm Les systèmes de mise au point (soufflet / crémaillère / planchette porte objectifs) et d’obturation retenus permettent l’usage de presque tous types d’objectifs proposés par le fabricant ou d’autres manufacturiers (à l’exception des grand-angle non rétrofocus). La course du soufflet permet également -dans certaines limites- la mise au point rapprochée sans nécessiter d’accessoires additionnels tels que bagues macro, bonnettes… L’obturateur est du type à recouvrement et est commandé par un seul bouton. Les rideaux de l’obturateur se rejoignent lors de l’armement, ce qui évite d’avoir à masquer la pellicule lors de cette opération (bouchon d’objectif ou volet de châssis). Ce bouton d’armement est gradué en vitesses d’obturation. Contrairement à certains appareils de la même époque, voire plus récents même, il ne nécessite donc pas deux manœuvres séparées, ni de lecture d’un abaque. Nombreux furent, en effet, les obturateurs où il fallait d’abord sélectionner la largeur séparant les rideaux supérieur et inférieur (ou fente), puis choisir la tension du ressort de rappel. PLAUBEL : Makiflex & PecoFlex 1La Makiflex est une chambre réflexe au format carré nominal de 9x9cm destiné aux châssis 6,5x9cm utilisés par les Makina, aux dos rollfim 58x85mm manuels de marque RADA ou à compteurs automatiques de marque PLAUBEL. Un porte châssis spécial était prévu pour exploiter la totalité du format carré.
Makiflex standard (1 seul bouton de commande des vitesses)
Un petit compteur se situe sur le flanc droit. Il s’incrémente d’une unité après chaque déclenchement et renseigne donc l’utilisateur sur le nombre total de prises de vues déjà réalisées avec l’appareil. La notice d’instruction faisait-elle référence à ce compteur pour déterminer le moment où il serait recommandé de faire graisser/huiler les roulements de l’obturateur ? Vitesse d’obturation : fonction du type de Makiflex : le modèle standard ne comporte qu’un seul bouton de vitesses et est limité au 1/125ème sec + B + T, tandis que le modèle plus perfectionné (qui comporte deux boutons de vitesse) monte au 1/400ème sec et descend, à l’aide d’un mécanisme de minuterie complémentaire, à plusieurs secondes.
Makiflex - Version à vitesses étendues jusqu’au 1/400ème - 2 boutons de vitesses
La mise au point s’effectue par crémaillère et soufflet. Le corps avant ne comporte aucun mouvement de décentrement ou bascule. Ce corps fait usage des planchettes utilisées sur la Peco Junior 9/12, c'est-à-dire de format 12x12cm. La visée peut se réaliser à hauteur de poitrine à l’aide du viseur pliant (muni d’une loupe escamotable), ou à l’aide d’une hotte à miroir à 45°. La focale la plus courte utilisable avec une planchette normale est le 135mm. Pour l’utilisation de longues focales, compte tenu de ce que la course de la crémaillère de mise au point n’atteint que 7cm, il faut faire usage d’une planchette comportant un tube d’extension. Sans tube d’extension, le 210mm constitue pratiquement la focale la plus longue utilisable. Le passage du format de prise de vue horizontal au vertical (ou inversement) s’opère par simple rotation du porte châssis. Plaubel livrait des objectifs Xenar ou Symmar monté sur une dispositif spécial permettant la présélection du diaphragme. En armant ce dispositif, on ouvre le diaphragme au maximum et on tend simultanément un ressort de rappel. Un bouton de commande manuel (doublé d’un filetage pour câble) permet de lâcher le ressort de rappel jusqu’à la butée mobile correspondant à l’ouverture de diaphragme présélectionnée. Un câble spécial relie ce dispositif à la commande de déclenchement du boîtier. La Pecoflex est une Makiflex montée sur un rail et avec un corps avant de Peco Junior. La longueur utile du soufflet est plus importante et le recours à des planchettes à tube d’extension n’est plus systématique dès qu’on recourt à un objectif de focale supérieure à 210mm. Pecoflex Seuls les mouvements avant sont donc disponibles, c'est-à-dire bascules H et V, décentrement en hauteur et largeur. Il fait naturellement usage des viseurs disponibles pour la Makiflex, viseur de poitrine pliant avec loupe ou hotte équipée d’un miroir à 45° (qui annule le redressement haut/bas généré initialement par le miroir de la chambre réflexe). Musashino – Rittreck 6x9 cmIl s’agit d’un appareil réflex de format nominal 6x9cm. Son mode de prise de vue normal est le format paysage, ce qui permet de limiter la longueur du miroir à 6cm environ. Pour la prise de vue en format portrait, il faut le fixer sur le flanc.
L’obturateur est à 2 rideaux textiles à recouvrement et à commande automatique. Le bouton d’armement se situe sur le flanc droit, tandis que la bague des vitesses se situe à gauche. Il propose des vitesses s’étalant de la seconde au 1/400ème avec pause B et blocage B sur le bouton de déclenchement (soit l’équivalent du T). La sélection de la vitesse d’obturation se réalise après armement. La mise au point s’effectue par crémaillère et soufflet. La visée s’effectue à hauteur de poitrine à l’aide du viseur pliant à loupe escamotable, ou encore à l’aide d’une hotte de visée comportant un miroir à 45° . Le volet protège-objectif situé à l’avant fait, pour les focales courte et normale, également office de pare-soleil. Les objectifs sont amovibles et fixés sur mini planchettes rentrantes, plates ou à tube d’extension, en fonction de leur focale. Compte tenu de la longueur du miroir, la focale la plus courte non-rétrofocus qui peut y être utilisée est le 90mm (il doit être possible de faire usage d’un objectif rétrofocus plus récent de focale plus courte). L’objectif standard livré avec l’appareil est le LUMINANT 105mm à présélection manuelle. Des focales de 200, 300 et 400mm furent disponibles et montés sur planchettes à tube d’extension. La concurrence en proposa d’autres dont le 180mm
Ces appareils utilisent, soit des châssis pour
plan films 6,5x9cm, soit des dos Rittreck existants en 2 modèles :
Les dos manuels RADA et automatique PLAUBEL sont également compatibles. De quelques TLRCAMBO – TWR 54Il ne s’agit pas d’un TLR au sens où on l’entend habituellement. En fait, il s’agit de 2 chambres identiques rectangulaires superposées et commandées par un système à crémaillère unique. Le côté REFLEX ne provient que de la hotte de visée monoculaire à miroir à 45° qui lui est normalement associée.
Si cette formule induit quelques contraintes, elle permet toutefois de choisir plus librement le mode de prise de vue : visée avec hotte à hauteur de poitrine ou visée directe sur le dépoli arrière à hauteur d’œil. Pour limiter la hauteur de l’appareil, les chambres sont de format rectangulaire (et non carré). De la sorte, pour photographier en mode portrait, il faut basculer l’appareil d’un quart de tour . On dispose alors de 2 chambres identiques placées côte à côte. Les objectifs sont montés sur des planchettes rondes à blocage instantané (rotation d’un quart de tour avec cliquet de blocage débrayable). Deux cadres porte planchettes coulissent dans un système à rainure. Ces cadres sont maintenus au centre grâce à des ressorts boudin. Une double came assure l’écartement automatique de ces deux cadres en fonction de la distance de mise au point, ce qui permet d’annuler la parallaxe de visée.
La firme CAMBO proposait cet appareil avec 3 jeux d’objectifs (150, 210 ou 270mm) avec doubles cames correspondantes. L’utilisateur pouvait opter pour deux Xenar ou un Xenar en visée et un Symmar en prise de vues. Les optiques comportent nécessairement un obturateur central, puisque aucun obturateur focal n’est installé. GOWLAND – GowlandflexLes Gowland furent fabriqués à l’initiative du photographe américain Peter GOWLAND qui désirait disposer d’un appareil capable de délivrer des clichés de qualité suffisante (compte tenu des pellicules alors disponibles) pour pouvoir couvrir une double page dans les magazines de l’époque, ce tout en assurant une visée continue du modèle jusqu’au déclenchement. Elles ne sont plus fabriquées actuellement, mais des accessoires restent disponibles et la maintenance des anciens appareils continue encore d’être provisoirement assurée.
Koni-Omega : OmegaflexLes appareils TLR de format supérieur au 6x6cm encore exploitables actuellement sont suffisamment rares que pour ne fasse pas l’impasse sur l’Omegaflex, bien que celui-ci soit inférieur au 6x9cm, et d’autant plus qu’il présente quelques particularités techniques innovantes pour l’époque (1968), qui restent encore très intéressantes aujourd’hui.
Sur cet appareil se superposent 2 chambres rectangulaires identiques de format paysage 6x7cm . On se retrouve dans la même configuration que pour le Cambo TWR54. Le mode portrait nécessite donc de le placer sur le flanc. On dispose alors de 2 chambres situées côte à côte. Un écrou de fixation se situe à l’emplacement habituel de tout TLR, c'est-à-dire sur le fond, tandis que deux autres sont situés sur le côté . En mode d’utilisation à main levée, la poignée de maintien de l’appareil vient se fixer sur ces 2 derniers filetages. En mode portrait (sur le flanc donc), le porte à faux n’est pas négligeable, ce qui nécessite l’utilisation d’une rotule de bonnes dimensions pour un fixage sûr au trépied. Contrairement à tous les appareils cités ci-avant, celui-ci ne s’utilise qu’avec les couples d’objectifs fournis par le fabricant. Point question d’y monter ce qu’on veut. Ces couples sont au nombre de quatre : 55 / 90/ 135 et 180mm en obturateur copal. Le couple de 135mm est particulièrement dédié au portrait et son objectif de visée dispose également d’un diaphragme afin de pouvoir aisément juger de la profondeur de champ. Les objectifs sont montés sur une platine rectangulaire comportant un système de fixation rapide au corps de l’appareil (système à pince) ainsi qu’une came de couplage pour le système de correction de parallaxe. Un mécanisme de prévention du retrait d’un couple d’objectif est prévu : celui-ci ne sera possible qu’après avoir inséré le volet de protection du magasin film.
On connaissait déjà les mécanismes suivants de correction ou de mise en évidence de la parallaxe de visée : . différents cadres ou repères tracés sur le
dépoli (yashica TLR, …) ; Ici, Koni-Omega innove : ce sera une lentille de fresnel rectangulaire qui se déplace derrière le dépoli carré. Le champ plus brillant généré par l’utilisation de la fresnel est censé immédiatement situer le champ correctement embrassé par l’objectif de prise de vues. Ce système est commandé par une tige en contact avec la came insérée dans chaque couple d’objectifs. La mise au point s’effectue par un système à crémaillère qui fait avancer ou reculer la platine entière, par manœuvre d’un long bouton moleté situé du côté droit (vue de l’arrière) comportant les tables de profondeur de champ pour chacun des 4 objectifs disponibles.
La visée s’effectue : Un troisième type de viseur (hotte avec dépoli et loupe de visée) est disponible pour la prise de vue en mode macro. Il se fixe directement sur la chambre de prise de vues afin d’éviter une parallaxe de visée que le système de correction intégré ne peut éliminer à d’aussi courtes distances. Afin d’augmenter la distance objectif / pellicule, des platines additionnelles de différentes largeur (20 ou 40mm) peuvent s’insérer entre le boitier et les objectifs. L’omegaflex fait usage des dos amovibles pour films 120 (ou de ceux prévus pour films 220) dont la commande d’avance se réalise très rapidement par une originale tirette va et vient. Il s’agit des mêmes magasins que ceux utilisés sur les appareils à télémètre Koni-Omega (type Rapid ou Rapid 200). Leur retrait en milieu de film s’effectue simplement, mais uniquement après insertion de leur volet de protection. Un emplacement pour stocker ce volet y a même été intégré. Une particularité importante de ces dos réside dans leur système intégré de planéité de la pellicule : une plaque de pression vient fortement plaquer la portion de film à exposer contre la fenêtre de prise de vues. Par ailleurs, la pellicule n’est pas repliée aux 2 extrémités, comme c’est généralement le cas dans les dos de type Blad / RB67 / … etc. En première partie de manœuvre de la tirette, un mécanisme vient reculer cette plaque de pression afin de ne pas griffer la pellicule et d’ainsi en faciliter le défilement. En seconde partie, le film est avancé, un repère s’affiche pour indiquer qu’une nouvelle vue est disponible, tandis qu’un doigt vient armer l’objectif.
Un mécanisme de prévention n’autorise le déclenchement que lorsque l’objectif est armé et que le volet de pellicule est retiré. Le bouton de déclenchement est situé sur le boîtier même (et non sur chacun des couples d’objectifs) : inutile donc d’avoir à dévisser le câble déclencheur à chaque changement d’objectif. Il agit indirectement, par un système de renvoi, sur la commande idoine de l’objectif de prise de vue . Comme on peut aussi armer l’objectif manuellement, les multi expositions sont tout à fait possibles. Des dos à glissière (va & vient)Un dos à glissière n’est finalement qu’un dépoli et un porte châssis (ou porte dos rollfim) réunis sur une même base ; base qui peut se mouvoir sur un système à 2 glissières attaché à la chambre. On passe alternativement de l’un à l’autre par simple glissement. Ce dos est habituellement pourvu d’un arrêt débrayable afin d’en éviter le glissement intempestif et la découverture accidentelle de la pellicule. Lorsqu’on passe du dépoli au porte châssis, un volet de protection de la pellicule se retire automatiquement, et inversement. Avant de faire glisser ce mécanisme, il convient toutefois de ne pas omettre de fermer préalablement l’obturateur et, si cela n’avait pas encore été fait, d’également choisir le diaphragme de prise de vue. Certains dos de ce type sont pourvus d’un système de commande à câble qui permet le pilotage automatique de l’ obturateur et de son diaphragme (ex. : Sinar + obturateur Sinar-Copal). En mode portrait, la glissière des modèles à réducteur (6x7 ou 6x9 cm) ne déborde généralement que latéralement (soit d’un côté ou soit de l’autre, ou encore légèrement des 2 côtés), tandis qu’en mode paysage, le débordement est prévu pour ne dépasser qu’au dessus de la chambre. Les modèles prévus pour le plein format (4/5 inches) sont toutefois difficilement utilisables en format paysage parce que le mécanisme à glissière déborde alors largement des 2 côtés, et - notamment - sous le niveau de la chambre. Il viendra donc buter sur le banc optique avant d'atteindre la fin de sa course. On peut, certes, placer l’ensemble en toute fin de rail, mais on risque alors un déséquilibre de l’ensemble... tout le poids se retrouvant à l’arrière de la rotule. En ce qui concerne les chambres pliantes (foldings), il faut que celles-ci soient bien fixées à fond de plateau sur les rotules qui les supportent, faute de quoi la glissière viendra également y buter avant qu’elle n’ait atteint la fin de sa course (en ce qui concerne le mode paysage s’entend, bien sûr). Parmi l’offre disponible, on retrouve des systèmes propriétaires qui ne peuvent se monter que sur le type d’appareils pour lequel ils ont été conçus et d’autres avec attaches universelles graflock. Les premiers permettent de limiter l’épaisseur supplémentaire due à l’usage du dos à glissière puisqu’ils se substituent au dos graflock. Les seconds viennent ajouter à l’épaisseur du dos graflock même celle du dos à glissière. Ces dos présentent, de toutes façons, une épaisseur non négligeable dont il y a lieu de tenir compte puisque la distance minimale objectif / dos s’en trouve tout naturellement accrue... les focales les plus courtes utilisées sur l'appareil deviendront inutilisables une fois qu’il sera équipé du dos (mais, comme on vise ici du portrait, le 90mm et focales inférieures ne sont normalement pas celles de prédilection pour les photos en 4/5 inches). Ce vice se mue toutefois en vertu lors de l’utilisation de longues focales ou de télé-objectifs. Certains systèmes ne permettent que la prise de vue en format réduit (6x7 ou 6x9 cm) par rapport au format nominal de l’appareil sur lequel ils sont montés, alors que d’autres autorisent le plein format (4x5 inches). D’autres encore n’autorisent le montage que d’un type de dos rollfilm spécifique, tandis que d’autres disposent d’attaches graflock ou baby-graflock, et admettent en conséquence des châssis ou dos standards. Rares sont toutefois ceux qui soient réellement d’un usage universel. Quelques exemples : Les toyo destinés à des dos Mamiya RB67 ou à des dos Mamiya Press :
Les Arca-Swiss destinés aux dos rollfim Plaubel et/ou Rada Les Rittreck destinés aux dos horseman spéciaux (à ergots latéraux) :
Les plus int��ressants, pour du portrait, sont les universels simultan��ment conçus pour ��tre montés sur tout type de chambre comportant des attaches au standard graflock qui disposent d’un porte châssis supportant le format nominal de la chambre. Leur encombrement devient, bien entendu, non négligeable. Leur avantage est de pouvoir y placer des châssis standards doubles, des châssis grafmatic ou encore des dos pour bobines ( 6/7, 6/9 ou 6/12cm) de type à insertion ou dos d'âne en format portrait.
A côté des dos à glissière, existent également des modèles rotatifs, plus particulièrement chez Horseman. Dos Horseman rotatif En conclusion, si le dos à glissière constitue bien une alternative pour accélérer la prise en de vue, il ne permet toutefois pas de visualiser le sujet en continu jusqu’au déclenchement. Seule la procédure d’insertion du châssis et de retrait de son volet s’en trouve d’ailleurs simplifiée. Cette alternative présente, par ailleurs, nombre de contraintes qui en rende l’usage finalement peu crédible pour du portait. Il a fait cependant le bonheur de bien des portraitistes jusque dans les années soixante.
© Bernard SULMON
Notes 1 sur les chambres
Plaubel voir l'article les Chambres
Plaubel, du même auteur,
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dernière modification de cet article : 2010
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