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l'auteur
Dan FROMM
Dan Fromm est né en 1944
Il a suivi des études d'économie
a travaillé comme spécialiste
des modèles en économétrie,
comme prévisionniste
économique et comme statisticien
Mais il a toujours refusé de répondre
aux questions concernant
la valeur des actions
cotées en bourse
La photographie est une autre
de ses vocations
il a commencé la photo
dans le but d'enregistrer
les couleurs naturelles des poissons
tropicaux qu'il avait choisi
d'héberger et de nourrir chez lui
En plus des photos de ses poissons
il a préparé et présenté de nombreux
diaporamas et films de ses voyages
dans les pays où il est allé
étudier les poissons
contact :
danielwfromm(at)hotmail.com
|
Traduction
Emmanuel Bigler
est professeur (aujourd'hui retraité) d'optique et des
microtechniques à l'école d'ingénieurs de mécanique et des
microtechniques (ENSMM) de Besançon.
Il a fait sa thèse à l'Institut d'optique à Orsay
E. Bigler utilise par ailleurs une chambre Arca-Swiss
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Des optiques inattendues pour chambre de
presse 6x9
ou : les notes personnelles d’un collectionneur
Partie 3 : Objectifs utiles en photo de tous les jours (suite)
et conclusion
par Daniel W. Fromm
Cet article est dédié à la mémoire de Charlie Barringer
(1943-2010)
Table des matières
6 Des objectifs utiles pour de la photo de tous les jours, ou à des
distances «normales»
6.2 Description des objectifs
6.2.3 De 127 mm à 180 mm (5 pouces à 7 pouces)
5 pouces (127 mm)/4 Ross Wide Angle Xpres
[revendu]. Non traité, ne ferme qu’à f/11. Selon le Vade
Mecum, c’est «une optique de très haute qualité» et «
l’objectif f/4 de 5 pouces (127 mm) pour le MoD ouvre apparemment
à f/3,1, vu que la lentille frontale est de l’ordre de 28% plus
large, et en réalité plus grande que dans une optique normale de
6 pouces (152 mm). Il couvre un champ énorme, vraiment bien,
presque toute la surface d’une Pleine Plaque [4]». Les
lentilles sont assez propres, mais il y a quelques marques sur la
lentille arrière qui ne partent pas au nettoyage. Un objectif
intéressant, on démonte facilement le groupe arrière mais le groupe
avant est bloqué par une petite vis sans tête qui est facile à
retirer, mais très difficile à remettre en place ensuite. Le plan
d’appui sur planchette est intégré à la monture, donc j’ai eu pas mal
de problèmes pour l’adapter sur une chambre. Le Vade Mecum met en
garde contre le décollement des lentilles, mais le mien n’en souffre
pas. Il ressemble, comme le dit le Vade Mecum, à un grand angulaire à
6 lentilles de type Plasmat. Je l’ai acheté en boutique. Mes images de
tests sur film 24x36 n’étaient pas très piquées à tous les
diaphragmes, avec beaucoup de lumière parasite. Inutilisable pour moi,
mais à 10$, le pari n’était pas trop risqué.
5 pouces (127 mm)/4,5 Cooke Aviar. Un autre objectif de
chez Taylor Hobson. Ferme à f/32, en monture filetée M39x1. L’Aviar
est une formule dialyte à 4 lentilles non collées, deux dans le
groupe avant et deux à l’arrière. Le vendeur eBay à qui je l’ai
acheté décrivait son état ainsi : «Très bon état, à part
quelques traces de chocs sur la monture de lentille arrière et un
peu d’usure du traitement de surface dans les coins. une belle
pièce pour collectionneur de matériel photo ancien.» Lorsque
j’ai reçu cet objectif, je me suis rendu compte que les lentilles, y
compris les lentilles à l’intérieur, étaient d’une saleté
repoussante, le diaphragme était coincé, et l’arrière de la monture,
là où on visse le groupe arrière, était sévèrement marqué suite à
des chocs. Ces traces de chocs rendirent très difficile le dévissage
du groupe arrière. J’ai finalement réussi à extraire les deux
groupes et je les ai désassemblés pour nettoyer les lentilles
internes. Il restait un voile résistant aux méthodes habituelles de
nettoyage ; au microscope je me suis rendu compte que le verre était
littéralement attaqué. De fait, cet objectif est une épave
inutilisable, pas tout à fait ce qu’on désigne habituellement par
«en bon état». Cette affaire m’a montré qu’il est aujourd’hui
de plus en plus important de demander au préalable aux vendeurs sur
eBay si l’objet en vente est vraiment utilisable ou pas.
Malgré ce désagrément, j’ai fait des photos avec, du diaphragme 5,6,
au 1/1000ede seconde, jusqu’au diaphragme 32, au 1/30ede seconde, un jour de temps gris et couvert puis à f/11 et f/22 un jour
plus ensoleillé. L’objectif donne une image de netteté acceptable à
partir de f/8 jusqu’à f/22, à la rigueur on peut encore l’utiliser à
f/32. L’obturateur à rideaux de la Speed et vraiment utile. À f/16,
j’ai obtenu des images à peine moins piquées qu’une autre prise avec
mon Tominon 127/4,5. Finalement cet objectif en si mauvais état
n’était pas complètement inutilisable, jusqu’à ce que la commande de
diaphragme se bloque pour de bon.
127/4,5 Tominon sur Copal Press N°1, ferme à f/45. Démonté
d’un appareil Polaroid CU-5, prévu pour travailler autour du
rapport 1:1. Je l’ai acheté pour récupérer l’obturateur, même si
la seule façon d’ouvrir pour faire la mise au point est de bloquer
sur la position «T». Je n’ai pas réussi à trouver le temps de le
tester plus près que 1:5. De là jusqu’à l’infini, de façon
surprenante, j’ai obtenu de bons résultats à f/11 et f/16, du coup
il est dans ma trousse d’objectifs pour mon usage quotidien. J’en ai
acheté un deuxième juste pour l’obturateur.
Figure 1: Autour de 5 pouces (127 mm) de focale : trois objectifs
avec des focales autour de 5 pouces. Tous sont parfaitement
utilisables, sur une 6x9, le Tominon 127/4,7 semble être le meilleur. |
Figure 2: Objectifs classiques, obturateurs classiques : l’Ektar
127/4,7 fut fabriqué pour être monté sur les obturateurs
Supermatic et Graphex (= Rapax), les deux fabriqués aux
États-Unis, ainsi que sur Compur N°1. Kodak, qui fabriquait les
Supermatics, et Wollensak, qui fabriquait les Rapax (= Graphex)
ne se sont jamais mis d’accord sur les cotes fonctionnelles de
ces obturateurs et les deux ont des dimensions différentes des
produits de chez Deckel (= Compur). Les trois types d’obturateurs
fonctionnent bien s’ils sont en bon état. |
130/6,3 Carl Zeiss Jena Tessar sur Compound, ferme à f/50.
Extrait d’un appareil pliant de type Folding Pocket Kodak N°3 modèle
G. Fabriqué en 1912. Je l’ai acheté dans une foire-photo parce que
mes autres Tessars f/6,3 sont si bons. Cette optique est montée dans
un obturateur plus petit que celui du Zeiss Kodak Anastigmat N°2
mentionné plus bas, mais les deux focales de ces deux objectifs
sont très voisines. Son obturateur a été révisé en 2008 par Carol
Miller. C’est vraiment un très bon objectif. De même, il n’est pas traité.
13 cm/6,8 Goerz Doppel Anastigmat sur Compur à commande par
molette [5] [revendu], Je l’ai acheté à un vendeur
sur Internet, qui le présentait comme un Dagor. Le prix était très
bas. L’objectif est une formule dialyte, ce n’est pas un Dagor comme
annoncé par le vendeur. Il ne porte aucun nom et aucun numéro de
série. Le vendeur pensait qu’il provenait d’un appareil Tenax. Selon
le Vade Mecum, les Tenax étaient livrés avec toute une variété
d’objectifs de 13 cm ouvrant à 6,8, dont des Dagor, des Tenastigmat
(parfois des triplets, parfois des dialytes, sans doute les auteurs du
Vade Mecum auront-ils confondu), des Tenaxiar (triplet), Kalostigmat
(dialyte), et Syntor (dialyte). Il y a de quoi s’y perdre. Cet
objectif n’est pas aussi piqué que je l’aurais aimé, et il est un peu
affecté de lumière parasite.
135/4,8 Wray Lustrar sur Synchro-Compur-P. J’ai acheté
deux exemplaires de ces objectifs de type Tessar dans un lot sans
rien savoir de ce que j’achetais. La description du vendeur sur
eBay.co.uk ne les identifiait pas et le texte gravé sur les bagues
frontales étaient illisibles sur l’image. Leurs obturateurs,
néanmoins, étaient reconnaissables comme étant de la famille des
Synchro-Compur, donc j’ai misé sur le lot en espérant que les
obturateurs seraient réutilisables. Les objectifs arrivèrent montés sur de mystérieux cylindres qui se
sont avérés être des rampes hélicoïdales pour l’appareil Peckham Wray.
Les deux obturateurs étaient gommés ; l’un des deux a pu être remis en
route. Chaque objectif a un bloc optique arrière en mauvais état ; une
face de l’une des lentilles près du diaphragme semble être tachetée et
un peu rugueuse. Lorsqu’on achète chat en poche [6],
il faut évidemment s’attendre à des surprises. Le meilleur des deux
n’est pas si horrible que cela, mais les images prises avec sont
toujours un peu molles et affectées de lumière parasite. Utilisable,
certes, mais je ne vais pas m’embêter avec, le Tominon de 127 étant
bien meilleur.
135/5,6 Symmar, convertible en 235/12. Lorsque j’ai acheté
cet objectif, il était sans obturateur. J’ai transféré les groupes
optiques sur un Synchro-Compur-P remis en état récupéré sur le
Lustrar 135/4,8 évoqué plus haut. L’échelle des diaphragmes était
donc graduée pour le 135/4,8, mais c’est suffisamment proche pour le
Symmar 5,6. Ce Symmar était proposé sur eBay comme optique
d’agrandisseur, probablement parce que dépourvu d’obturateur. Il
donne des images à peu près aussi bonnes que le Tominon de 127, il
n’est pas évident de décider si c’est mieux ou moins bien. J’espère
qu’il sera meilleur sur format 4x5 pouces que le Tominon.
135(?)/7,7 Aldis Uno sur obturateur Lukos II cassé, non traité. Je l’ai
acheté parce que mon petit Uno 7,7 de 4,75 pouces est si
intéressant. Ce Uno de 135(?) est très utilisable également, grâce
à l’obturateur à rideaux de mes Speeds. Utilisable ne voulant pas
dire exceptionnel. La focale n’est pas marquée sur l’objectif, d’où
mes doutes sur sa valeur réelle. Les objectifs Aldis Uno sont un peu
des télé-objectifs, de ce fait leur distance focale ne peut pas être
simplement estimée en mesurant le tirage mécanique à l’infini.
135/10 Apo Saphir sans obturateur, en filetage M39x1, ferme
à f/64. Je l’ai acheté sur eBay.fr parce que le prix était bas
et parce que cela faisait un moment que j’en voulais un. Les
lentilles sont assez propres, le diaphragme fonctionne, la peinture
est en mauvais état comme annoncé sur eBay.fr. Il donne de bonnes
images.
150/4,5 Boyer Saphir en filetage M45x1. Ferme à f/32.
Contrairement au Saphir B f/3,5 pour agrandisseur, c’est une formule
Tessar. Je l’ai acheté parce qu’il avait l’air beau et qu’il n’était
pas cher. En l’achetant je pensais que c’était une optique de prise
de vue et je fus surpris de voir sur la déclaration en douane que le
vendeur le décrivait comme optique d’agrandisseur. Un conseil :
lorsque le même nom est utilisé pour agrandissement ou pour prise de
vue, bien faire spécifier au vendeur de quel type il s’agit avant
d’acheter. Cet objectif n’a pas le pare-soleil incorporé comme tous
les Boyer d’agrandisseur que j’ai vus, et une source française
mentionne un catalogue Boyer où seul ce modèle de Saphir 150/4,5 est
décrit. Les fiches techniques de chez Rolyn (l’ancien
importateur Boyer aux États-Unis, NdT) pour les Saphir mentionne
que le filetage devrait être un M39x1 à l’arrière. ; le mien est en
fait fileté à M45x1. Lors de mon premier essai, cet objectif donnait
vraiment de mauvaises images à grande distance ; j’en avais conclu
que c’était effectivement un objectif d’agrandisseur. Lorsque j’ai
refait un test, au contraire, les images étaient bonnes pour des
objets à 5 m et à 200 m. En fait il s’avère que tous les
Saphirs de formule Tessar sont optimisés pour des objets à grande
distance, quelle que soit leur monture ou leur étiquette.
150/5,6 Boyer Saphir BX en monture filetée M39x1. Les
groupes optiques se montent directement sur un obturateur de type
Press N°1 trop épais de 0,3 mm, récupéré d’un appareil Polaroid
CU-5. Sur cet obturateur, l’objectif donne de bonnes images à une
distance de 50 fois la focale. Le Saphir BX est en fait Zircon
ré-étiqueté, il n’est pas optimisé pour l’agrandissement. C’est un
objectif convertible, le groupe arrière donne une focale de 250 mm
ouvrant à f/12. Comme mon Saphir BX 105/5,6, c’est une très bonne
optique. Plus un autre, toujours sans obturateur, également acheté chez un
vendeur sur eBay.fr. Je mise bas, mais j’attrape vite.
150/6,3 Zeiss Tessar sans obturateur, monté sur adaptateur
fileté M39x1, ferme à f/36. C’est un cadeau de Vivek Iyer, non traité.
Fabriqué avant 1912. L’échelle des diaphragmes a un intervalle de 1
cran entier, à partir de 6,3. La commande de diaphragme est marquée
«A 2». Proposé sur eBay.de comme objectif d’agrandisseur. Attaché
devant mon Nikon, il donne des images bien plus qu’acceptables à 5 m
et à 200 m. Un bon objectif.
150/6,3 Zeiss Tessar en filetage M34x0,75, ferme à f/45,
non traité. Fabriqué en 1936 d’après une formule de 1911. Selon
Arne Cröell, le nouveau calcul version 1911 du Tessar f/6,3
original de 1902 avait pour but de rendre l’objectif plus facile à
fabriquer sans en affecter la qualité. Il est gravé :
«Vergrösserung» à l’arrière, donc on aurait pu penser que
c’était un objectif d’agrandisseur. L’échelle des diaphragmes est
gravée de chaque côté de la commande d’ouverture de l’iris, et il y
a des filetages pour montage des deux côtés. Arne suggère que cet
objectif était prévu pour de la prise de vue jusqu’au rapport 1:1
et pour les réductions en le montant inversé. C’est un cadeau de Jim
Galli. Dans mes premiers essais, cette optique m’est apparue très
sensible à la lumière parasite, mais cet effet semble en fait dû à
au montage que j’ai fait par devant un obturateur.
150/9 Konica Hexanon GR-II [revendu]. C’est un
objectif pour banc de reproduction, ferme à f/45. Encore un autre
objectif acheté dans une foire-photo à cause de la combinaison entre
la belle allure et le faible prix de l’objet. Il se languit dans
l’un de mes tiroirs parce que mon Pro Raptar 160/5,6 est plus que
bon, et parce que ce Konica n’est ni plus petit ni plus léger que
mon Pro Raptar. Le remonter sur obturateur coûterait probablement
très cher. La meilleure façon de s’en servir semble être via un
adaptateur à visser devant un obturateur N°1. L’arrière est en
filetage M46 x 0,75. Il donne des images nettes à grande distance
mais un peu affectées de lumière parasite. J’interprète une baisse
de la saturation des couleurs, par comparaison avec des diapos du
même sujet prises avec un autre objectif au même endroit et au même
moment, comme étant une preuve de la présence de lumière parasite.
Je l’ai revendu pour récupérer ma mise de fonds et parce que mon
Cooke Copying de 6 pouces (152 mm)/9 donne de meilleures images.
150/9 Eskofot Ultragon [revendu]. Un autre exemple
d’objectif pour banc de reproduction. Je l’ai acheté comme
alternative au 150 GR-II au cas où ce dernier n’aurait pas fait l’affaire.
Cet Eskofot demande un adaptateur pour être monté devant un
obturateur. Je n’ai jamais pris d’images avec, finalement je l’ai
revendu pour récupérer ma mise. Ces objectifs sont également vendus
sous le nom de Staeble Ultragon, Helioprint et Repromaster. Les
avis sur rec.photo.equipment.large-format et photo.net, concernant
la performance des Ultragons, sont largement inconsistants, allant
de «absolument rien à en dire» jusqu’à
«superbe !». J’avais acheté cet objectif chez un
vendeur sur Internet.
150/9 Rodenstock Apo Ronar. Ferme à f/64. Livré monté sur
un lourd disque de laiton noirci au filetage M72x1, trouvé dans une
foire-photo. Le disque se visse directement sur un adaptateur que
Steve Grimes m’avait fabriqué pour mon Konica Hexanon GRI 210/9. Il
donne de très bonnes images, et monté sur mes chambres il couvre le
6x9 à l’infini. Je pense qu’il est un peu plus piqué que mon Cooke
Copying Lens de 6 pouces (152 mm)/9 aux ouvertures moins fermées que
f/16. Plus un autre, un cadeau de Vivek Iyer. Il ne semble pas être aussi
piqué que le premier, en étant tout de même très bon.
150/9 Schneider G-Claron [revendu]. Ferme à
f/64. Les groupes se montent sur un obturateur N°0. C’est un autre
cadeau de Vivek Iyer. Pas tout à fait aussi bon que l’un ou l’autre
de mes Apo-Ronars de 150.
6 pouces (152 mm)/1,9 Dallmeyer Super Six
[revendu]. Ferme à f/16. Selon le Vade Mecum «les
Super Six ont été introduits à partir de 1930 environ … et
sont devenus l’objectif à tout faire pour la prise de vue,
l’enregistrement de traces, la projection, lorsqu’on avait besoin
d’une optique à grande ouverture … Une comparaison entre
l’Opic et le Super Six en 4 pouces de focale suggère qu’ils étaient
assez proches l’un de l’autre à pleine ouverture, et qu’ils
égalaient le Pentac f/2,9, tous objectifs entièrement utilisables à
pleine ouverture. … On disait chez Dallmeyer qu’ils étaient
encore fabriqués dans les années 1970 selon la combinaison optique
originale. En testant en parallèle un 4 pouces (101 mm) non traité
et un 6 pouces (152 mm) traité, l’intérêt du traitement anti-reflet
est parfaitement évident, dans ce dernier cas l’image est plus
claire et plus contrastée. Le Super Six était encore en production
vers la fin de l’époque londonienne (1980) pour satisfaire la
demande particulière d’au moins un client.»
Ce Dallmeyer de 6 pouces (152 mm) est un monstre, la partie frontale
de la monture fait 90 mm de diamètre et son poids de 3 livres et
demie (1,6 kg) le rend presque trop lourd pour une Graphic 6x9. Cet
objectif rendra de meilleurs services comme focale normale à grande
ouverture monté devant une Speed 4x5 pouces plutôt que sur une petite
6x9. Le Super Six a été construit dans une grande gamme de focales, le
plus souvent ouvrant à f/1,9 ; le plus long est un 8 pouces (203 mm)
ouvrant à f/2. Pendant que je me tâtais pour savoir si j’allais monter
mon Super Six de 6 pouces sur une planchette –le devis de chez S.K.
Grimes s’élevant à 125$– une optique identique s’est vendue sur eBay
pour 1475$ ! Le mien m’avait coûté à peine moins ; en vérité, je
l’avais acheté plus pour faire scandale que pour m’en servir
effectivement. Comme je n’avais pas estimé son prix aussi haut, du
coup je l’ai vendu à quelqu’un qui, au contraire, était preneur à
grand prix. Je l’avais acheté chez un vendeur sur Internet.
6 pouces (152 mm)/2,8 Elcan. Ferme à f/22, provient d’une
caméra de photo aérienne Vinten F-95. Je l’ai acheté avec un Elcan de
3 pouces (76 mm)/2 à un vendeur Internet qui m’avait fourni auparavant
un Dallmeyer Super Six de 6 pouces (152 mm)/1,9 et un Aviar de
14 pouces (356 mm)/5,6. Apparemment, il couvre à peine plus que
le 6x9.
Figure 3: Un Elcan de six pouces (152 mm) : vraiment une belle optique |
L’arrière de la monture fait 61,8 mm de diamètre, donc il ne passe
pas à travers l’ouverture du corps avant d’une Speed. Son tirage
optique est de l’ordre de 50 mm, il n’est pas pratique de le
monter complètement devant un obturateur, comme je l’avais fait pour
le Taylor Hobson de 4 pouces (101 mm) provenant d’une même caméra
F-95. Cependant, comme la distance entre le plan d’appui de la
planchette et l’arrière de la monture est de 55 mm, de même que mon
Elcan de 3 pouces (76 mm)/2 être utilisé sur une Speed Graphic
4x5 pouces. C’est donc en apparence une autre bonne affaire qui n’a
pas marché comme je le voulais. De même que l’Elcan de 3 pouces que
j’ai acheté en même temps,
c’est une erreur, mais une erreur qui reste à un prix abordable : les
deux optiques m’ont en effet coûté 39,11$ port compris.
Figure 4: «Je vous la laisse», sur l’air de «Too Fat Polka» (chanson
traditionnelle, voir ici http://lyricsplayground.com/alpha/songs/t/toofatpolka.shtml [7]) :
cet air connu décrit bien la situation avec cet objectif …
Son tirage optique [2] est si court qu’on ne peut pas
faire la mise au point à l’infini si on le monte devant une
planchette de Graphic 6x9. Le barillet ne passe pas à travers le
corps avant d’une Graphic 6x9, et, hélas, cette optique ne couvre
que le 6x6. |
6 pouces (152 mm)/9 Cooke Copying. Une optique de banc de
reproduction fabriquée chez Taylor Hobson, ferme à f/90. Le Vade Mecum
en dit : «Copying f/9 : on trouve cet objectif ouvrant à f/9
en focales de 6 pouces (152 mm) et 12 pouces (305 mm). Il semble
être de formule à 4 lentilles de type Q15 [Tessar], avec un traitement
de couleur brune, donnant une très haute qualité d’image. C’est
aussi une optique compacte très intéressante à utiliser sur de
nombreuses chambres grand format. Il ne semble pas avoir été livré
sur obturateur. De fait, c’est peut être une optique proche de
l’Apotal, mais dans une version simplifiée au montage un peu moins élaboré.
… En focale de 6 pouces, c’est une pièce intéressante qu’on
peut trouver à faible prix.»
Figure 5: Une optique de repro de chez Taylor Hobson, de type
tessar : différentes montures pour la même combinaison optique.
Tous sont superbes. |
C’est effectivement une optique toute petite, une formule Tessar avec
un traitement anti-reflet brun. Sur sa monture est gravée
l’inscription : «Supplied by Photostat Limited
London.» (fourni par Photostat Limited, Londres). Chez S.K.
Grimes m’ont fabriqué un adaptateur pour le monter devant un
obturateur N°1. Je crois que l’une au moins des lentilles du groupe
arrière est radioactive ; les verres du groupe arrière étaient jaunes
lorsque j’ai reçu l’objectif, probablement sous l’effet du
rayonnement, mais le groupe frontal était clair. Depuis que j’ai
acheté le mien, un autre exemplaire est apparu sur eBay, numéro de
série 501965, qui semble être bien plus jaune que le mien. J’ai exposé
les lentilles jaunies pendant un mois aux UV d’une lampe BLB de 20W,
ce qui les a éclaircies.
C’est un objectif très piqué et très
contrasté pour les prises de vues à grande distance à f/9 et f/16.
L’échelle des diaphragmes n’a pas de graduation à f/11. Un petit
objectif très intéressant, le meilleur diaphragme est f/16.
6 pouces ¼(159 mm)/6,3 Bausch & Lomb
Tessar Ser. IIb. Ferme à f/32 comme indiqué, en fait c’est f/45.
Non traité. Acheté à un vendeur sur Internet, simplement «parce
que». Un catalogue Bausch & Lomb de 1920 indique que cet objectif
couvre le 4x5 pouces à pleine ouverture et le 5x7 pouces (13x18 cm)
«aux plus petites ouvertures». Le prix à l’époque était
de 47,5$. Bien que la bague des diaphragmes soit gravée 4,5, 5,6,
…, (pas 6,3), 8, …, comme attendu la focale et l’ouverture
maximale (lorsque la bague des diaphragme est placée sur 4,5) semblent
correctes. Les images que j’en obtiens à 10 m et à 300 m à f/11 et
f/16 sont passables, ce n’est pas mon meilleur objectif mais ce n’est
certainement pas le plus mauvais. Plus un autre, avec la focale marquée en mm, pas en pouces : 158 mm.
Dans la bonne monture, ferme à f/45. Fabriqué après la deuxième guerre
mondiale, traité, et avec un point violet et jaune sur la bague de
filtre frontale. La signification de ce point coloré m’est inconnue.
Cela semble être la même combinaison optique que le plus ancien que
j’ai. La comparaison des deux objectifs me fait penser que le plus
ancien est installé dans une mauvaise monture et que l’écartement
entre groupes et faux. Le plus récent donne de meilleures images que
le plus vieux, mais n’est pas aussi bon que le Pro Raptar 160/5,6.
Mais cela reste une optique très utilisable.
160/5,6 Pro Raptar sur obturateur Rapax «face bleue», une
focale à peine plus longue que la normale en 4x5 pouces. C’était la
réponse de chez Wollensak au Symmar de chez Schneider. C’est une très
bonne optique à usage général, je l’ai achetée une fois bien certain
que son groupe arrière passerait à travers l’ouverture du corps avant
de ma Pacemaker 6x9. Il est aussi piqué que mon Ektar 101/4,5 et donne
des images superbes. Pas franchement bon marché, mais en tant que
neuf-de-vieux-stock acheté chez un vendeur de matériel d’occasion il
m’a coûté bien moins cher que l’équivalent d’occasion chez Schneider
ou Rodenstock. Aujourd’hui c’est devenu une optique faisant l’objet de
dévotion chez les amateurs, ce qui amène à des prix absurdes sur eBay.
Andrew Glover, connu sous le nom de dagor77 sur eBay, a vendu un grand
nombre de ces objectifs ; il pense que les Pro Raptar 160/5,6 et
210/5,6 sont les meilleures optiques de type Plasmat dans leur focale.
Figure 6: Autour de 6 pouces (150 mm) de focale : tous ces objectifs sont très
utilisables, je ne serais pas privé si je ne devais n’utiliser
qu’un seul d’entre eux. Mais ces bonnes optiques de type
«Plasmat» sont un peu meilleures que les Tessars ; le Wollensak
Pro Raptar étant le meilleur du lot. |
170/6,3 Kodak Anastigmat sur obturateur Ilex Universal. De
type dialyte, non traité, probablement récupéré sur un appareil pliant Kodak.
Trouvé dans une foire-photo, acheté pour l’essayer.
Figure 7: Deux dialytes Kodak : le 170/6,3 sur obturateur Ilex
vient probablement d’un appareil pliant Kodak Folding Pocket. Le
203/7,7 est conçu pour être monté sur un banc de repro pour arts
graphiques, il possède un filetage externe à l’avant afin de
pouvoir y fixer un prisme déviateur de faisceau à 90°. Des
versions plus récentes de cet objectif sont traitées anti-reflet
et portent la mention «Kodak Ektar». Comme on peut le voir sur
le 170, les dialytes de chez Kodak n’ouvrent pas tous à 7,7. |
7 pouces (178 mm)/4,5 Cooke Aviar
Series II [revendu]. Un autre objectif de chez Taylor
Hobson, acheté pour sa distance focale qui s’insère dans un trou de ma
collection, et parce que, comme d’habitude, il n’était pas trop cher.
Le Vade Mecum cite une publicité de 1955 ainsi : «Le piqué et
la définition de cette optique sur tout le champ la font qualifier
tant par les photographes amateurs que par les professionnels comme
le meilleur anastigmat jamais fabriqué, tous pays confondus. Ces
objectifs sont éminemment recommandés pour le travail en noir et
blanc ou la production de diapositives en couleurs.», en
remarquant : « … bon, d’accord, c’était vrai en 1955,
mais ces
objectifs sont toujours aussi bons aujourd’hui.»
Chez S.K. Grimes m’ont fabriqué un adaptateur pour le monter devant un
obturateur N°1. Cet Aviar de 7 pouces, contrairement au petit
désastre de l’Aviar de 5 pouces (127 mm)/4,5, est vraiment en
excellent état et fournit de bonnes images ; bien contrastées, mais
pas tout à fait aussi piquées que le 6 pouces (152 mm)/9 à f/11 et
à f/16. Disons que je ne qualifierais pas son piqué comme excellent.
Zeiss Kodak Anastigmat No. 4, f/6,3. Non traité, c’est une
optique de chez Bausch & Lomb que j’ai achetée … vraiment
juste parce que le prix était bas. J’estime sa focale autour de
7 pouces (178 mm). Il est plus gros que le Bausch & Lomb de
6 pouces ¼(159 mm) mentionné plus haut. Il est
intéressant de remarquer que ces deux objectifs sont assemblés dans
la même monture. Sa longueur hors-tout n’est que de 21 mm, le
diamètre maximum du diaphragme est de 22 mm. La pleine ouverture
semble effectivement être f/6,3, mais sur la graduation
«f/6,3» en réalité on est à f/8. La lumière réussit à passer à
travers, une image se forme, et à pleine ouverture on obtient une
image passable bien que sombre sur le dépoli. Finalement les images
qu’il donne ne sont pas mauvaises du tout.
180/5,6 Tominon sans obturateur, ferme à f/45. Je l’ai
acheté juste pour voir ce qu’il valait. Maintenant, je sais, c’est
un triplet. Il est fileté à l’arrière pour se monter sur un
obturateur N°1, comme les objectifs Tominon macro prévus pour le
système Polaroid MP-4. Malgré cela, cet objectif n’est pas
mentionné dans aucune des documentations que j’ai pu trouver
concernant le système MP-4. Contrairement aux autres Tominons
pour MP-4 que j’ai pu voir, il a un numéro de série. Il était
décrit correctement comme ayant une rayure prononcée sur la
lentille de sortie. Malgré cela, l’image vue à l’œil n’a pas
l’air mauvaise, mais à grande distance, en revanche, elle est très
mauvaise.
180/6,3 Boyer Saphir sur Synchro Compur N°1, Je l’ai acheté avec l’aide d’un ami néerlandais, à ce vendeur des Pays
Bas : http://www.fotoapparatuur.nl.
Son obturateur est arrivé cassé, et fut réparé ensuite. C’est un bon objectif, mais
il est plus gros et plus lourd que l’Apo Saphir 180/10. Je l’ai mis de
côté temporairement, ce sera peut-être définitif d’ailleurs. Il y a de
la moisissure sur la face externe de la lentille frontale, il est
plutôt sale à l’intérieur, et je n’arrive pas à dévisser la lentille
frontale pour la nettoyer.
Figure 8: Autour de 7 pouces (180 mm) de focale : l’Apo Saphir
est le meilleur, le Fotokopist est le moins bon – je le
considère comme inutilisable pour la photo générale – mais le
Béryl est le meilleur compromis pour le format 6x9. |
180/6,8 Fotokopist Spezial Reproduktions Optik, ferme à f/45,
non traité. C’est un double Gauss de formule 4/4 légèrement
asymétrique. Je l’ai trouvé dans une foire-photo. Il y avait une
entreprise Fotokopist GmbH à Berlin en 1941, et une autre à Francfort
sur le Main en 1940. «Fotokopist» ressemble à la description
d’un poste de travail, c’est aussi le nom de la firme. Lorsque je
l’ai essayé, j’ai trouvé que les images à grande distance étaient
mauvaises.
180/6.8 Boyer Béryl. En filetage M39, ferme à f/32. Je l’ai
acheté à un vendeur sur marktplaats.nl dans l’idée d’en remonter les
groupes sur un obturateur et de m’en servir effectivement s’il n’est
pas franchement plus mauvais que l’Apo Saphir 180/10. Ses groupes se
vissent sur un obturateur N°1. J’ai plusieurs obturateurs N°1 en
attente dans mes tiroirs, et chacun ici sait qu’un obturateur sans
objectif pleure de solitude en réclamant une optique. Ce Béryl peut
aussi être monté devant un obturateur en utilisant les mêmes bagues
d’adaptation que l’Apo Saphir de 180 ; du coup çà libère un obturateur
pour un autre usage et le vignettage ne sera sans doute pas un
problème. Cet obturateur N°1 dans son tiroir va donc continuer à
mendier pour recevoir une optique.
C’est un objectif convertible, le
groupe arrière seul est un 230/13. Avant la deuxième guerre mondiale, Boyer avait au catalogue des
trousses de Béryls convertibles basées sur des groupes optiques de
différentes focales, s’adaptant sur la même monture, et qu’on pouvait
combiner pour obtenir des objectifs complets dans une variété de
focales différentes. Je ne suis pas certain que d’échanger les groupes
entre mon 180 et mon 210 (voir ci-dessous) ait vraiment une utilité
pratique, parce que les focales sont si proches ; mais je ferai
forcément l’expérience un jour ou l’autre.
Cet objectif donne de bonnes images, il est très utilisable. Les
Apo-Saphirs sont un peu meilleurs, mais je ne me sentirais pas privé
si je n’avais que des Béryls à la place des Apo-Saphirs. Et les Béryls
ont plus de couverture angulaire, de ce fait ce Béryl me serait plus
utile en 4x5 pouces ou en 5x7 pouces.
180/10 Boyer Apo Saphir. En filetage M39, ferme à f/90.
Acheté au même gars sympa d’Aix-en-Provence qui m’avait déjà
vendu sur eBay.fr un Luminar 40/4,5 dans un lot avec trois
objectifs d’agrandisseur Boyer. Le prix était bas et c’est un
objet intéressant. Il y a une fente pour insérer des diaphragmes à
vannes. Mon Apo Saphir de 360 donne de très bonnes images, il en va
de même de ce 180. À dire vrai, ce 180 donne des images dont la
qualité est suffisamment au-dessus de celle de mon Aviar de
7 pouces (178 mm)/4,5, pour que le Boyer finisse par remplacer
l’Aviar dans mon usage quotidien.
6.2.4 De 200 mm à 270 mm (8 pouces à 11 pouces)
203/7,7 Kodak Anastigmat sans obturateur, ferme à f/64.
Non traité, fabriqué en 1941. Trouvé dans une foire-photo. L’avant de la
monture de lentille frontale est fileté pour recevoir un prisme
déviateur à 90°. Donc c’est une version pour banc de reproduction.
Dans l’état actuel, il est très difficile à monter, mais j’ai
réussi à le «suspendre» devant mon Nikon pour faire quelques
vues-test. Il est très compétitif vis à vis de mon Béryl-S
210/7,7.
210/4,5 Industar-51 [revendu]. Fabriqué chez
KOMZ (l’usine d’Optique et de Mécanique de Kazan). Cet objectif
soviétique me fut livré sur un soufflet, probablement pour la
monture filetée M39 d’un Zenit reflex 24x36, via un adaptateur mâle
au pas Leica-39. Je l’ai monté sur la Speed en utilisant un
adaptateur de chez S.K. Grimes qui convertit le M39 femelle en M39
mâle. Comme je l’ai monté, l’objectif couvre le 6x9. L’adaptateur
soviétique, de facture franchement rustique, a besoin d’être noirci
à l’intérieur pour éviter les réflexions parasites. J’avais
l’impression que l’objectif I-51 était beaucoup plus petit et
léger que le Konika 210/9 GR-II (voir ci-dessus), mais lorsque je
les ai mis côte à côte, je me suis rendu compte que je m’étais
trompé. L’objectif I-51 sur son adaptateur M39x1 est plus long et
plus lourd que le GR-II sur son adaptateur pour obturateur N°1 ; le
GR-II donne l’impression d’être énorme notamment parce que sa bague
de commande des diaphragmes est de très grand diamètre. Aux
distances normales, à f/11 et f/16, L’objectif I-51 s’est révélé
nettement moins piqué que le GR-II. Mais il était bon marché, pas de
frissons ; je l’avais acheté dans une foire-photo.
210/5,6 Boyer Zircon. Sans obturateur, ferme à f/64. J’en
ai acheté deux sur eBay, le premier à un vendeur du Royaume Uni, le
deuxième en Espagne. Celui qui venait du Royaume Uni a disparu
pendant le transport ! Celui d’Espagne est effectivement arrivé,
mais à ma grande déception, il n’est pas du tout en bon état tel
que décrit par le vendeur : la lentille frontale ressemble à la
très classique «lentille récurée à la paille de fer». Bon gré
mal gré, j’ai maintenant une meilleure idée de ce qu’est un
Zircon. Les groupes optiques se vissent directement dans un
obturateur N°1 et l’espacement est correct. C’est une formule
Plasmat de type 6/4. Au centre, le piqué et le contraste sont
compétitifs avec mon Béryl-S 210/7,7 malgré la lentille frontale
abîmée. C’est un objectif convertible, le groupe arrière seul est
un 350 mm ouvrant à f/12.
Cet objectif peut être utilisé sur une Graphic 6x9 à condition de
le monter devant un obturateur. Le groupe arrière ne passe pas à
travers le corps avant de la chambre et ne passerait même pas à
travers la fenêtre du film !
210/5,6 Rodenstock Rodagon [revendu]. Sans
obturateur. Je l’ai acheté pour spéculer, à un vendeur sur
TouTyPasse.com, l’un des sites français équivalent à craigslist. Il
est arrivé en bon état, sauf en ce qui concerne un décollement de
lentilles à la périphérie du groupe avant. Les objectifs Rodenstock de
cette époque (numéro de série 6302503, date probablement de 1967)
sont, malheureusement, sujets au décollement des doublets. Je l’ai
revendu.
210/5.6 Fujinon-W. Acheté en groupes démontés sans obturateur
sur le forum grand format US parce que le prix était vraiment bas.
Les groupes se remontent directement sur un obturateur N°1. La
lentille frontale est rayée, pas aussi affreusement que celle de
mon Zircon de 210. Le groupe arrière ne passe pas à travers
l’ouverture du corps avant de la Speed, on doit donc le dévisser et le
revisser depuis l’arrière de la chambre après pose de la planchette.
On ne peut pas l’utiliser sur une Century ou sur une Crown 6x9, ces
chambres n’ont pas assez de tirage, mais c’est bon sur une Speed 6x9.
Il est moins bon que mes Béryls 210/6,8 et 210/7,7 testés en parallèle
dans la même session. On peut noter que Perez et Thalmann (voir le
site web http://www.hevanet.com/cperez/testing.html ) ont trouvé que le
Fujinon 210/5.6 qu’ils ont testé (la même version que le mien) est
parfaitement acceptable à f/16 et f/22 ; pas de données pour f/11.
210/6,3 Prinz. C’est une formule Tessar qui me fut livrée
sur obturateur Copal N°1 classique à armement séparé. Je ne voulais
pas de l’objectif, j’avais acheté uniquement pour l’obturateur.
Vraiment très bon marché ; cela n’arrive pas souvent, mais les
objectifs des marques marginales ou peu connues se vendent parfois
moins cher que le prix normal de l’obturateur d’occasion. Chez
Yamasaki Optical m’ont dit qu’ils fabriquaient cet objectif pour
chez Prinz «il y plus de vingt ans». Yamasaki vend
toujours un 210/6,3 sous la marque Commercial Congo, et les mesures
que j’ai pu prendre sur mon objectif correspondent à ce qu’il y a
sur leur site web. J’ai regardé à travers, et fait des images avec.
Bien que la lentille frontale soit affectée de marques de
nettoyage visibles et de fines rayures invisibles, à l’œil nu
les images sont claires et les résultats sont bons à f/11 et f/16.
210/6,3 Boyer Saphir. Sans obturateur, en monture filetée
M45x1, ferme à f/32. Une formule Tessar, Le diaphragme est bloqué sur f/8, en essayant de le décoincer, je l’ai
cassé. Les groupes ne se montent pas sur un obturateur N°1, si l’on en
croit les fiches techniques de chez CEDIS-Boyer ; mais malgré cela, il
faut que je regarde comment réparer le diaphragme. Je l’ai acheté sur
eBay.fr.
210/6,8 Boyer Béryl sans obturateur, en monture filetée
M39x1, ferme à f/45. C’est une formule de type Dagor 6/2. Les
groupes optiques se montent sur un obturateur N°1. C’est un
objectif convertible, le groupe arrière seul est un 360 ouvrant à
f/13. Acheté sur eBay.co.uk. Cet objectif a passé sa vie monté dans un photocopieur
Gestetner. Utilisable, mais au premier essai j’ai trouvé qu’il n’était pas aussi
bon que mon Béryl S 210/7,7. En recommençant, finalement il s’avère
aussi bon. C’est un objectif convertible, le groupe arrière seul est
un 360/13. Acheté sur eBay.fr.
Figure 9: 8 pouces de focale (210 mm) : en haut à gauche, c’est
un Apo Gerogon 210/5,6, en haut au centre c’est un Konica
Hexanon GRII 210/9, et en haut à droite c’est un Béryl 210/6,8.
Si je devais choisir parmi ces trois-là, je prendrais le Béryl.
Mais en fait j’utilise plutôt un Béryl-S 210/7,7 qui n’est pas
sur la photo. |
210/6,8 Boyer Émeraude [rendu à son propriétaire
avec mes remerciements]. Sans obturateur, en monture filetée
M53x0,75. Emprunté à Philippe Cas pour voir ce qu’est cet objectif et
s’il donne de bonnes images à grande distance. C’est une formule Dagor
de type 6/2. Selon chez Rolyn Optics, c’est une optique pour la
reprographie non recommandée comme objectif de prise de vue à grande
distance. En fait il donne de meilleures images que l’Industar I-51
à 200 m, mais il est moins bon que mon Béryl-S. Selon Eric Beltrando,
l’Émeraude n’est autre qu’un Béryl assemblé dans une monture avec
une fente pour les diaphragmes à vannes. En résumé, l’Émeraude est
une variante du Béryl.
210/7,7 Boyer «S» 1/1. Le catalogue 8/82 de chez
Rolyn Optics inclut une version à six lentilles en deux groupes
pour le 210/7,7 Boyer Béryl S. En monture filetée M39, ferme à
f/32, ce qui n’est, en fait, pas très fermé pour une optique
destinée aux arts graphiques, si telle était sa destination
première. Un objectif mystérieux lorsque je l’ai acheté, là encore
je me suis laissé tenter par son prix très bas. On peut le
monter sur un obturateur N°1 grâce à mon adaptateur de chez S.K.
Grimes qui transforme un M39 femelle en un filetage de N°1 mâle ;
il faut en plus un court tube-allonge en filetage Leica-39. Le
tube-allonge est nécessaire parce que la lentille de sortie de
l’objectif est trop large pour passer à travers l’adaptateur. C’est
un clone du Dagor, mais qui ne souffre pas du décalage de la
meilleure mise au point [8] lorsqu’on le diaphragme.
Il
se focalise à l’infini monté sur un court tube-allonge devant un
obturateur N°1 sur ma Century Graphic. Sur ma Speed 6x9, qui
demande plus de tirage, on atteint presque le rapport 1:1 en
empilant plus de tubes sans qu’aucun vignettage n’apparaisse. Aux
distances de 35 pieds (10 m) et de 1000 pieds (300 m) et à
f/11, il est à peine plus mou que mon Konika GR-II, mais pas de
beaucoup ; à f/16 le Konica reste meilleur, mais c’est à peine
visible. Il donne un bon contraste avec des belles couleurs bien
saturées. Parfois il remplace le 210/GR-II dans ma trousse à outils
quotidienne parce qu’il est si petit, presque aussi piqué et tout
aussi contrasté. Eric Beltrando dit que c’est simplement un Béryl
dont l’ouverture maximale est bridée. Les groupes ne se montent
pas dans un obturateur N°1. C’est un objectif convertible,
le groupe arrière seul est un 360 ouvrant à f/13.
210/9 Konica Hexanon GR-II. Un autre exemple d’objectif pour
banc de reproduction, en monture filetée M72x1, ferme à f/45. Steve
Grimes m’a fabriqué un adaptateur en forme de bol cylindrique avec
épaulement qui permet de le monter devant un obturateur Copal N°1.
Monté de cette façon, l’optique couvre le 6x9 avec un bonne marge de
décentrement. L’assemblage se focalise plus près que
6 pieds (1,80 m) sur ma Century, plus près encore sur ma Speed.
Presque toute l’épaisseur de l’obturateur est devant la planchette et
l’adaptateur tient l’objectif devant l’obturateur ; ce qui apporte
trois pouces (76 mm) de tirage supplémentaires par rapport à la
disposition classique sur planchette avec l’objectif monté sur
obturateur entre les groupes, avec le groupe arrière derrière la
planchette. Néanmoins, si l’objectif était classiquement monté sur
obturateur central, on ne pourrait pas l’utiliser sur une Graphic 6x9
parce que le groupe arrière est plus large que l’ouverture du corps
avant de la chambre. Sur cette chambre, et pour cette raison, il y a
certains objectifs modernes qu’on ne peut pas monter. Adapté sur
obturateur et planchette, ce Konica conviendrait parfaitement sur une
Speed 4x5 pouces, mais ne couvrirait sans doute pas le format 4x5
pouces à cause d’un vignettage mécanique.
Le 210/9 GR-II est un objectif très piqué que j’utilise également
en macro sur mon Nikon via un assortiment de vieilles bagues de
conversion de l’obturateur N°1 femelle vers du Leica-39 mâle, suivie de quelques pouces de long en tubes-allonge ELNY, en enfin un
convertisseur du Leica-39 femelle vers une baïonnette mâle Nikon.
Cet objectif est vraiment bon à pleine ouverture, un peu meilleur à
f/11 et f/16 ; meilleur entre f/9 et f/16 que mon MicroNikkor AIS
200/4. Avant de le mettre en compétition avec le Boyer 210/7,7, je
n’avais pas remarqué qu’il souffrait un peu de lumière parasite. Il
y a sans doute besoin d’un pare-soleil, et aussi d’un bon nettoyage.
J’en ai possédé deux. Le premier, acheté dans une foire-photo, était
suffisamment peu poussiérieux à l’intérieur pour que M. Grimes me
conseille de ne pas gaspiller mon argent à vouloir absolument le faire
nettoyer. Lorsque j’en ai vu un autre sur eBay, dans un lot avec un
210/9 Apo-Gerogon (voir plus bas), j’ai acheté ce lot. Le GR-II du
lot eBay était plus propre que le premier, donc j’ai revendu le
premier.
210/9 Eskofot Ultragon [revendu]. C’est le grand
frère de l’Eskofot de 150, je ne l’ai jamais utilisé, je l’avais
acheté parce que le prix était très bas et que c’était une
alternative possible pour le 210/GR-II si je n’en avais pas été
satisfait. Je l’ai revendu pour récupérer ma mise, je l’avais
acheté chez un vendeur sur Internet.
210/9 Rodenstock Apo-Gerogon [revendu]. Ferme à
f/64. Cet objectif pour arts graphiques était dans le lot eBay avec
mon second 210/9 GR-II. Je l’ai revendu aussi vite que possible :
absolument impossible de le remonter sur un obturateur.
Plus un autre que j’ai toujours, c’est un cadeau de Vivek Iyer.
210/9 Schneider G-Claron. Ferme à f/90. De type Dagor. Je
l’ai acheté pour spéculer, à un vendeur sur eBay.fr ; il était vraiment
trop beau pour le laisser passer. Il donne de très bonnes images en
6x9, du coup ce sera difficile de s’en séparer.
240/9 Schneider G-Claron [revendu]. Ferme à
f/90. J’en ai trouvé deux sur mon marché aux puces local, je les ai
achetés pour spéculer, pas pour m’en servir sérieusement. Les deux
étaient en monture Schneider 837 qui ressemble de très près à un
obturateur N°1. Sur planchette, comme ils devaient être montés
normalement, ils ne se focalisent pas du tout à l’infini sur ma
Speed. Ils y arriveraient s’ils étaient montés devant l’obturateur,
mais je n’ai pas vu de façon commode d’y parvenir. Utilisables ou
pas, je n’en sais rien, j’ai fait des images-test avec le Nikon et
ils se sont avérés vraiment très bons de f/11 à f/22.
Le site des archives de chez Schneider-Kreuznach
(http://www.schneiderkreuznach.com/archiv/archiv.htm
donne accès à la documentation des G-Clarons ; il y en a de deux
types. Le plus ancien document, daté 7/76, indique une formule 6/2
comme un Dagor. Le document plus récent, daté 5/82, indique une
formule Plasmat 6/4. Ma paire de G-Clarons a été fabriquée entre
les dates 10/67 et 11/68, ils sont les deux de type Dagor. C’est
une surprise considérable. Les gens affirment d’habitude, sur
usenet et autres groupes de discussion, que les G-Clarons sont de
type Plasmat 6/4. Une recherche sur Internet ne m’a donné qu’une
seule référence aux anciennes versions. Peu de temps après avoir revendu mes des G-Clarons de 240, j’ai trouvé
un autre G-Claron 240/9, de type Dagor, sans obturateur, à bon prix
sur eBay.co.uk, et je l’ai acheté, toujours pour spéculer. Le vendeur
m’a dit : «il est comme neuf» et c’était vrai. Une
optique magnifique, mais, comme les autres, trop difficile à utiliser
sur mes appareils. L’ayant acheté pas cher et revendu cher, cela m’a
permis de racheter encore d’autres objectifs … qui m’intéressent
et dont j’aurais vraiment l’usage.
240/10 Boyer Apo Saphir sans obturateur en monture filetée
M53x0,75 (la même que mes Apo Saphirs 300/10 et 360/10), ferme à
f/128. Je l’ai acheté à un vendeur sur Internet parce que cette
fois je le voulais vraiment, je n’ai pas d’autre justification.
Comme prévu, il donne de très bonnes images, le meilleur diaphragme
est f/16.
250/5,6 TeleOptar sur obturateur Graphex
[revendu]. Acheté après lecture d’une annonce dans le
magazine Shutterbug. C’était la plus longue focale disponible dans
le catalogue standard pour les Graphics 6x9. Je n’ai jamais aimé
cet objectif, je l’ai revendu.
250/6,8 Boyer Béryl sans obturateur, en monture filetée
M61x1. Acheté pour spéculer plus ou moins, à un vendeur sur
TouTyPasse.com, l’un des équivalents français de craiglist.
Maintenant que je l’ai, je suis tenté de laisser l’Apo Saphir 240/10
et le Taylor Hobson Copying de 10,16 pouces (258 mm)/9 à la maison
et d’utiliser plutôt ce Béryl lorsque j’ai besoin d’une focale
autour de 10 pouces (254 mm). C’est un objectif convertible, le
groupe arrière seul est un 450 ouvrant à f/13. S.K. Grimes m’a
modifié pour pas cher, par perçage et filetage de la bague externe,
la monture de mon Apo Ronar 150/9 pour en faire un adaptateur du
M61x1 vers le M72x1. Les premières images que j’ai faites avec
étaient franchement mauvaises, mais je n’ai pas vu clairement d’où
venait le problème, si c’était la faute de l’objectif ou la mienne. De
fait, le problème vient de moi, bien que mon ophtalmologiste m’ait
rassuré en certifiant que ma vue est bonne.
10,16 pouces (258 mm)/9 Taylor Hobson Copying Lens. C’est
une formule Tessar en monture filetée M39x1, ferme à f/128. Je l’ai
acheté dans l’espoir qu’il pourrait m’être utile dans ma trousse à
outils quotidienne. Plus petit et plus léger que le Nikkor-Q
260/10, et bien moins cher que l’adaptateur pour le monter. Gravé
«Supplied by Eastman Kodak Limited.» (distribué par
Eastman Kodak Limited). Il semblerait que le Taylor Hobson de
10,16 pouces (258 mm)/9 ait été à l’origine prévu pour un appareil
de reprographie spécial de type Haloid Model D type VR, vendu par
la suite sous le nom de Xerox 1385, une machine de fabrication de
plaques offset par électrographie, couplée à une chambre pour
reproduction permettant des agrandissements et des réductions.
L’objectif arrive à se focaliser à l’infini sur un court
tube-allonge vissé devant un obturateur N°1 sur la Speed, on peut
ajouter plus de tubes si on veut mettre au point plus près. Il
couvre le 6x9 à l’infini. Monté sur la Century, il a besoin de
plusieurs pouces de longueur de tubes-allonge pour atteindre une
gamme de distances de mise au point raisonnable. Les images sont
bonnes, mais mes premiers essais avaient une dominante jaunâtre ;
probablement à cause des effets d’irradiation sur le verre du
groupe arrière qui contient des impuretés radioactives. Une
exposition à la lumière UV (même procédure qu’avec mon Cooke
Copying de 6 pouces/9, voir plus haut) m’a permis de décolorer les
lentilles. Une fois les lentilles redevenues transparentes, les
images sont apparues très piquées et contrastées à grande distance
entre f/11 et f/16. C’est un bon remplaçant pour mon TeleOptar
250/5,6.
260/10 Nikkor-Q. Je pense que cet objectif est identique au
modèle plus connu 260/10 Process Nikkor. Je l’aime bien, c’est un
double Gauss de formule 4/4. Je l’ai acheté à la fois parce que le
prix était bas et pour remplacer le TeleOptar 250/5,6 que je
n’aime pas. Ce Nikkor est une pièce superbe. Il ferme à f/32, là
encore un diaphragme minimum qui est encore bien ouvert pour une
optique destinée aux arts graphiques. Dans l’intérêt de la science,
j’ai dépensé plus d’argent que je n’aurais dû chez S.K. Grimes pour
avoir un adaptateur spécial me permettant de monter cet objectif sur
un obturateur N°1. C’est un très gros objectif qui a un air
parfaitement absurde monté sur une Graphic 6x9. Selon la fiche de
contrôle-qualité qui accompagnait l’objectif, sa distance focale
réelle est de 266,6 mm. Je ne l’aurais probablement pas acheté si
j’avais déjà été équipé du Taylor Hobson de 10,16 pouces (258 mm)
lorsque je suis tombé sur le Nikkor. Je pense que le Taylor Hobson
donne de meilleures images.
Figure 10: 10 pouces (250 mm) de focale : la focale réelle de mon
Nikkor-Q 260/10 est de 266 mm selon la fiche de contrôle
qualité. Cet objectif est identique à un autre qui sera vendu
plus tard sous le nom de Process Nikkor. Pour plus d’informations
sur cet objectif, voir
http://homepage2.nifty.com/akiyanroom/redbook-e/ [9],
où on le qualifie de «Supernatural Grand Lens» (une
grande optique surnaturelle !). |
270/9 G-Claron sans obturateur [revendu]. Acheté
pour spéculer, à un vendeur sur TouTyPasse.com, l’un des équivalents
français de craiglist. C’est un bel objectif, de type Plasmat, et les
groupes se montent sur un obturateur N°1. Revendu.
6.2.5 300 mm (12 pouces) et au-delà
30 cm f/9 Cooke Apotal. Une formule Tessar pour arts
graphiques de chez Taylor Hobson, ferme à f/128. Le prix était
bas. Il y a des filetages de montage à chaque extrémité, plus une
bague d’ajustement qui se visse du côté de l’objet. Plus une fente
pour diaphragmes à vannes. Un bel objectif, souffrant malgré tout de
quelques éraflures à peine visibles sur la face avant de la lentille
frontale. Le Vade Mecum dit : «les versions en 12(305 mm)
et 14 pouces (356 mm) étaient mont�������������������������������������es sur un obturateur Acme N°4,
diamètre 2¼ pouces (57,15 mm) x 24 filets au
pouce (au pas de 1,06mm) … ils couvraient très bien à la
fois en piqué et en illumination … La partie centrale de
l’image est particulièrement impressionnante, très piquée et très
contrastée.»
Là encore, les verres du groupe arrière de cet
objectif étaient faiblement jaunis, probablement pour les mêmes raison
d’irradiation due à des impuretés radioactives évoquées plus haut. Je
l’ai traité de la même façon aux UV (voir plus haut à propos du Cooke
Copying 6 pouces/9). On ne peut pas l’utiliser sur une Graphic 6x9,
mais après avoir éclairci les verres je l’ai attaché devant mon Nikon
sur une longue chaîne d’adaptateurs ; la partie centrale de l’image
est indéniablement piquée et contrastée ; il est bon à f/11, meilleur
à f/16, pas tout à fait aussi bon à f/22 qu’à f/16. C’est un
concurrent sérieux en face de mon Apo Saphir 300/10 et de mon Apo
Nikon 305/9, mais cette concurrence n’est tout de même pas assez forte
pour justifier de faire fabriquer un adaptateur spécial pour le monter
devant un obturateur.
300/10 Boyer Apo Saphir. Sans obturateur, en monture filetée
M53x0,75. Ferme à f/128. Je l’ai acheté parce que le prix était
bas. C’est un peu plus confortable de l’utiliser sur ma Speed 6x9
que d’utiliser l’Apo Nikkor de 305, et, au contraire de celui-ci, il
se focalise à l’infini sur mon assemblage en tandem dans sa
configuration courte. Ce Boyer de 300 n’est pas tout à fait aussi
piqué aux grandes ouvertures que l’Apo Nikkor de 305.
12 pouces (305 mm)/4 Taylor Hobson Telephoto, ferme à
f/16. Sans doute la plus longue focale qui puisse être confortablement
utilisée sur une Speed Graphic 6x9. Malheureusement, il vignette à
l’infini : 2 à 3 mm perdus de chaque côté de l’image. Ce n’est pas dû
à l’objectif, qui couvre largement, mais à l’ouverture trop limitée de
l’avant du soufflet. Je l’ai acheté chez ce vendeur de surplus
militaires qui m’avait déjà vendu plusieurs caméras de photo aérienne
AGI F-135, chacune avec une paire de Biogons 38/4,5, plus deux Biogons
sans appareil. Il vendait ces optiques Taylor Hobson de
12 pouces (305 mm)/4 comme provenant des caméras F-139, mais il a
tout vendu. Le Vade Mecum explique que ce télé-objectif de 12 pouces (305 mm)/4 équipait les
caméras F-95 et les Agiflites, en ajoutant : « C’est un objectif tout
à fait désirable, mais son tirage optique est trop court pour qu’on
puisse le monter facilement sur un appareil 6x6 civil ou une chambre
grand format … d’une extrêmement haute qualité pour le 6x6, il
couvre presque le format 4x5 pouces.» Un autre commentaire un peu
plus loin indique que l’objectif : « est connu pour couvrir le
4x5 pouces». Le mien provient d’une caméra de photo aérienne AGI
F-139 de la RAF. Cette caméra F-139 est la version à moteur électrique
de la Williamson F-134 qui fonctionne avec un mécanisme d’horlogerie à
ressort. L’Agiflite est une version améliorée de la F-139. J’ai vu les
montures Agiflite, elles sont identiques à celle de la caméra F-139.
Comme c’était à prévoir, le tirage optique de l’objectif est très
court : à l’infini la distance entre le sommet de la dernière lentille
et le foyer est de 85 mm environ, donc on peut l’utiliser sur tous
les modèles et formats de Speed Graphic (non reflex) mais pas sur une
Graflex (reflex). Je ne pense pas qu’on puisse le monter sur un
obturateur central. Mauvaise surprise : extraire le premier objectif
de sa monture de F-139 afin de le remonter sur une planchette s’est
avéré très difficile. Par la suite, j’ai racheté un deuxième objectif
de même type pour avoir des pièces de rechange –on ne peut jamais
savoir quand un vendeur de surplus va vider complètement son stock de
tel ou tel matériel– et là, au contraire, désassembler la monture
F-139 fut très facile. Ce deuxième objectif de rechange est en fait en
meilleure condition que le premier, donc c’est celui que j’utilise.
J’ai fini par revendre le premier, complètement à perte.
C’est une grosse optique, lourde –94 mm de diamètre frontal–, qui
pèse trois livres (1,36 kg), ce qui impose des contraintes mécaniques
considérables sur les rails intérieurs et sur le corps avant de la
chambre. Fred Lustig recommande de mettre une «béquille» sur la barre
transversale des rails externes pour soutenir ce poids. J’ai fabriqué
un telle béquille à partir d’un bout de polycarbonate
de ½ pouce (12,7 mm) d’épaisseur, avec une lèvre en
acrylique collée dessus. Par chance, cette épaisseur de
½ pouce (12,7 mm) est exactement la bonne. De la même
façon que son petit frère de 4 pouces (101 mm)/4, ce 12 pouces
(305 mm)/4 arrive à se focaliser à l’infini avec le corps avant de
chambre sur les rails intérieurs, il faut donc un dispositif de calage
spécial pour bien mettre d’équerre le corps avant. L’espaceur que Fred
Lustig m’a fabriqué spécialement pour mon 4 pouces de focale marche
aussi pour ce 12 pouces.
305/9 Apo-Nikkor. C’est un objectif pour arts graphiques de
type dialyte, ferme à f/128. En monture filetée M72x1, il se fixe sur
le même adaptateur d’obturateur que mon Konica GR-II 210/9. Il y a une
fente pour diaphragmes à vannes. Je l’ai acheté chez un vendeur sur
Astromart, le prix était bas. Je l’ai acquis pour l’utiliser avec
mon montage en tandem. Installé sur l’adaptateur du Konica GR-II 210/9
pour obturateur N°1, il ne fait pas la mise au point à l’infini sur le tandem.
Mais monté sur environ 40 mm d’épaisseur d’adaptateurs du N°1 vers
une monture T, T vers M39 et enfin M39 vers N°1, il se focalise à des
distances intéressantes sur la Speed. Adam Dau de chez S.K. Grimes me
dit que les groupes de ce 305/9, une fois extraits de la monture, se
remontent directement sur un obturateur N°1. Je n’ai pas osé démonter
mon objectif.
Figure 11: Les focales autour de un pied de long (305 mm) : l’Apo
Nikkor 305/9 et le Taylor Hobson Telephoto de
12 pouces (305 mm) qui était sur la caméra de photo aérienne
AGI F-139. Le télé de 12 pouces est bien plus confortable à
installer sur une Speed Graphic 6x9 que l’Apo Nikkor. |
Plus un autre, acheté dans une foire-photo dans l’espoir de le
revendre avec profit. Ce deuxième exemplaire n’était pas aussi bon à
200 m que le premier. Finalement je l’ai revendu avec une faible
perte.
Figure 12: Optiques de un pied (305 mm), détails en vue frontale :
le télé de douze pouces (305 mm) est un gros objectif …
franchement gros. |
14 pouces (356 mm)/5,6 Cooke Aviar [revendu].
Non traité, ferme à f/16. Acheté chez le même marchand de camelote
sur Internet qui m’avait vendu le Super Six de
6 pouces (152 mm)/1,9. Le numéro de série est 286842, marquage
du Ministère de la Défense [des États-Unis] «Broad
Arrow». Fabriqué dans le cadre du même contrat que l’Aviar de
14 pouces (356 mm)/5,6 numéro TT 285405 décrit dans le Vade
Mecum. Après qu’il soit arrivé, je me suis rendu compte que j’avais
fais une gaffe, en fait il est trop gros et trop lourd pour être
utilisé sur une Speed 6x9. L’image vue à travers les lentilles est
meilleure que prévu ; en faisant des images-test avec le Nikon,
j’ai trouvé de la lumière parasite présente à toutes les
ouvertures, le meilleur diaphragme est la pleine ouverture.
Finalement, pas aussi utilisable que je l’avais espéré.
14 pouces (356 mm)/10 Wray Apo Process Lustrar Series II.
Ferme à f/90. En principe devait être traité, mais ne paraissait pas
l’être. Je l’ai acheté dans l’espoir de pouvoir le monter sur ma
Speed. Comme l’Apotal 300/9, il a une monture filetée des deux côtés
ainsi qu’une fente pour les diaphragmes à vannes. Le Vade Mecum dit :
«Ce modèle était disponible en focales de 4 (101 mm),
12 (305 mm), 18 (457 mm) et 25 pouces (635 mm). Ces optiques
sont encore une formule dialyte, mais de plus haute performance,
avec un traitement anti-reflet plus résistant, donc bien préférables
à l’usage. Un dialyte peut être utilisé de l’infini jusqu’au domaine
de la macro, ce pour quoi il a été en principe conçu. On les trouve
rarement sur obturateur, bien qu’ils soient marqués série 11.
… Le B.J.A. 1953 p.212 mentionne le modèle en 25 pouces de
focale comme ayant été récemment re-calculé et ”extraordinairement
bon” jusqu’aux modèles de 18 (457 mm) et de 36 pouces (914 mm)
de la série. Cet objectif était vraiment bon même pour le travail de
séparation trichrome à f/16, de fait bien plus ouvert que l’usage
habituel dans ce genre de travail.»
À l’œil l’image à pleine
ouverture est très mauvaise, c’est une méchante surprise. Je l’ai
testé avec le Nikon, je l’ai trouvé mou et sujet à la lumière parasite
à f/11 ; meilleur à 1/16 et parfaitement piqué quoiqu’un peu affecté
de lumière diffuse à f/22. Très décevant.
360/10 Boyer Apo Saphir. Ferme à f/128, en monture filetée
M53x0,75. Acheté sur photo.net à un membre du groupe qui avait posé
une question à propos des Apo Saphirs ; je lui ai répondu et il m’a
proposé de me vendre le sien. Je l’ai acheté parce que le prix
était bas est qu’il est plus petit que le Wray de
14 pouces (356 mm)/10. C’est une formule Heliar, avec une fente
pour diaphragmes à vannes. Sur www.galerie-photo.info, Henri Gaud parle
d’un autre Apo Saphir de plus longue focale : « … 600
mm f/10 (celui-ci est très bon, je l’utilise encore, à part le
cercle de couverture, il est au même niveau qu’un Fuji C, avec un
rendu un peu plus chaud).» Sur le même groupe de discussion, Simon Clément mentionne un
extrait du catalogue Boyer 7/65 à propos de l’Apo Saphir :
«spécialement étudié pour les reproductions en noir
et blanc et couleur, symétrique, correction chromatique très
poussée, optique composée de cinq verres, angle de
45°.» Très piqué et contrasté à f/11, encore meilleur à f/16, pas aussi bon
à f/22 qu’à f/16. Bien meilleur que mes autres objectifs de
14 pouces (356 mm), de plus il se monte sur mon tandem.
420/9 Apo Nikkor. Ferme à f/128. En monture filetée M90x1, il se
visse sur l’adaptateur prévu pour raccorder mon 480 sur un
obturateur N°1. La surface externe de la lentille arrière porte une
monstrueuse «marque de nettoyage» en forme de cercle de 25 mm
de diamètre. Par ailleurs, très propre, et il donne d’aussi bonnes
images que mes autres Apo Nikkors. Le prix était franchement très bas.
Figure 13: De belles longues focales : deux Apo Nikkors 420/9 et
480/9. Je n’utilise pas le 420 parce que sa focale est trop
proche de 360 mm. En 6x9, les deux objectifs sont parfaitement
utilisables. |
450/10 Lomo RF-5. Ferme à f/90. En monture filetée
M72x1, se monte de justesse sur l’adaptateur du 210/9 GR-II parce
que le groupe arrière est plus long. C’est une optique pour arts
graphiques avec une fente pour diaphragmes à vannes. Acheté dans une
foire-photo dans l’espoir qu’il serait assez bon pour l’utiliser
avec le tandem. C’est une formule Double Gauss 6/4 à angle de champ
réduit. Il m’a donné de bonnes images avec le Nikon. Si j’avais su
que je trouverais peu de temps après un Apo Nikkor 480 de prix
abordable, je n’aurais pas acheté cet objectif. Cependant il est un
peu plus facile à installer sur le tandem que le 480, parce qu’il
est plus petit.
Figure 14: L’un est bon, l’autre pas, mais les deux sont des
presse-papier à ce jour : mon LOMO RF-5 450/10 est utilisable,
mon Apo Process Lustrar Ser. II de 14 pouces (355 mm)/10 ne
l’est pas du tout ; mou en-dessous de f/22, affecté de lumière
parasite diffuse. Je n’utilise pas le RF-5 parce que sa focale
est trop proche de celle de mon 480. |
480/9 Apo-Nikkor. C’est un objectif pour arts graphiques de
formule dialyte, ferme à f/128, en monture filetée M90x1. Avec une
fente pour diaphragme à vannes. Acheté à un vendeur sur Astromart,
le prix était bas. Cet objectif m’a poussé à construire mon
système d’appareils en tandem. Bien plus gros que le RF-5, il
pèse environ 100 g de plus. Il arrive à faire la mise au point à
10 pieds (3 mètres) de distance avec le tandem lorsqu’il est
monté sur l’obturateur du premier appareil avec une bague-allonge
d’environ 40 mm de long. Ce tube n’est pas absolument nécessaire,
mais donne suffisamment d’espacement entre l’adaptateur d’objectif
et le verrou de planchette sur le corps avant. Je n’ai trouvé que
peu de situations pour lesquelles le 480 est la bonne focale,
d’habitude c’est trop long. Mais cette optique donne de très bonnes
images.
600/9 Klimsch Rodenstock Apo Ronar-L [revendu].
C’est une optique pour arts graphiques, formule dialyte, ferme à
f/260. Acheté chez un vendeur sur Internet avec l’idée de fabriquer
une «Baby Bertha» de format 6x9 pour faire des images avec.
C’est un objectif gros et lourd, il pèse dans les 3,3 kg ; finalement
je l’ai revendu. Un éléphant, en quelque sorte, peut-être même un
éléphant blanc. L’Apo Nikkor 600/9, qui est bien plus léger, semble un
meilleur choix pour la «Baby Bertha». Le nom de «Big Bertha
» (la Grosse Bertha) était, jusqu’aux années 1960, un
surnom appliqué aux longues focales des reflex mono-objectifs de grand
format en 4x5 et 5x7 pouces.
610/9 Apo-Nikkor. Une autre optique de repro de type
dialyte, le diaphragme ferme jusqu’à f/128. Sur catalogue son poids
est de 1,4 kg, soit très exactement 3 livres si j’en crois une
balance postale. Je l’ai acheté parce que son prix était très bas
et parce que je désespérais de trouver un jour un Apo-Nikkor de 600
quel qu’en soit le prix. Le 600/9 est de type Tessar, au catalogue il
pèse 775 g, et devrait se monter sur l’adaptateur de mon Apo-Nikkor
480/9. Le modèle 600/9 est bien moins facile à trouver que le 610/9.
Figure 15: Toujours plus long : hélas, cette optique de 610 mm de focale
n’est pas tout à fait montable sur mes Graphics en tandem, mais
cet objectif m’incita à construire ma «Baby Bertha» en
combinant une Graflex 6x9 RB série B et une Cambo SC 6x9. |
Je l’ai monté sur un adaptateur pour obturateur N°1 de chez S.K.
Grimes, en vue de l’utiliser comme longue focale sur ma «Baby
Bertha», un appareil très spécial de ma conception, c’est un reflex
6x9 mono-objectif formé de l’association en tandem entre une Graflex RB
série B 6x9 et une Cambo SC 6x9. On peut aussi utiliser l’objectif sur
la Cambo sans la Graflex. J’ai essayé ce montage en tandem lorsque j’ai attaché la Graflex derrière la Cambo j’avais un tube
allonge de 12 pouces (305 mm), et j’ai racheté un corps de Cambo
supplémentaire plus un rail de 30 pouces (762 mm).
36 pouces (914 mm)/8 Bell & Howell Telephoto. Un objectif
d’appareil de prise de vue aérienne, monté sans obturateur. C’est un
cadeau de Charlie Barringer. Pas de diaphragme, l’optique est dans un
état horrible, complètement inutilisable. Son poids dépasse les 9 kg.
Cette expérience m’encourage à être très méfiant avant d’ajouter une
focale vraiment longue à ma collection. Il serait très difficile et
très coûteux d’atteindre l’extension de soufflet nécessaire; les très
longues focales sont lourdes et leur usage ne sera pas facile. Je ne
refuserais pas en cadeau un Apo Nikkor 1210/12,5 pour monter sur ma
Baby Bertha, mais le monstre de chez Bell & Howell me dit que je pourrai
probablement pas m’en servir en pratique.
6.3 Lesquels de ces objectifs constituent ma «trousse de
voyage» ?J’ai plus d’objectifs qu’il est nécessaire ou même possible de
transporter sur le terrain. L’ensemble ne tiendrait pas dans la
sacoche dont je me sers pour transporter ma Graphics, mes objectifs,
mes accessoires. Certains de ces objectifs sont fonctionnellement
équivalents. D’autres ne sont pas si bons que çà. Après la dernière
tournée de tests comparatifs, j’ai réduit ma «trousse de voyage» à la
liste suivante : Pour usage général : l’Apo Grandagon 35/4,5, avec le filtre dégradé
concentrique ; le Super Angulon 47/5,6 ; l’Hexanon 60/5,6 ; le WF
Ektar 80/6,3 ; le Saphir BX 105/5,6 (= Zircon) ; le Tominon 127/4,5 ;
le Pro Raptar 160/5,6 ; le Béryl S 210/7,7 ; le Béryl 250/6,8 et
l’Apo-Nikkor 305/9. J’ai choisi ces focales en vue de conserver des écarts entre focales
voisines qui soient à la fois relativement constants et pas trop
grands. C’est la raison pour laquelle, par exemple, j’ai décidé de
prendre le 160 Pro Raptar plutôt que le Saphir BX de 150. Les deux
sont de bonnes optiques, mais le 150 est trop proche de la focale de
127, et trop loin de 210. Pour la Graphic en tandem : l’Apo Saphir 360/10, l’Apo-Nikkor 480/9.
Les optiques pour le tandem et les rails de couplage voyagent dans des
sacoches séparées qui contiennent également l’Apo-Nikkor 610/9 pour
usage avec ma Cambo SC 6x9, avec ou sans le module Graflex 6x9 RB
série B. Lorsque j’aurai construit un support pour cette optique, je
compte l’essayer sur le tandem. Pour la macro et la proxiphoto sur le terrain : l’Enlarging Pro Raptar
de 4 pouces (101 mm)/5,6.
Pour bien préciser à quel point les vieux objectifs peuvent être
bons : mes Tessars Carl Zeiss Iéna 6,3 de de 130 et 150 furent
fabriqués en 1912. Le fait qu’ils soient compacts et légers rend plus
facile à justifier leur présence dans mon assortiment de voyage. Le
meilleur de mes deux Tessars 85/6,3 de chez B&L les rejoindra
finalement. Parce que je les aime bien et que j’ai de la place pour eux ; les Apo
Saphirs de 135 et de 180, le Béryl de 180 et le Taylor Hobson de 10,16
pouce (258 mm). C’est parfaitement irrationnel, bien que tous, comme
les Tessars 6,3, soient petits et légers. Je me déplace avec plus d’objectifs que la moyenne des photographes
raisonnables. Du moins, tant que je peux me plier à la fameuse règle
d’Edward Weston’s («Si c’est à plus de 500 pieds de
distance de la voiture, ce n’est plus photogénique») ; dans
ces conditions le volume et le poids de mon matériel me semblent
supportables. Pour les sujets franchement trop loin des routes, j’ai
un chariot qui roule assez bien même sur un sol inégal.
Je me comporte très différemment avec mes Nikons 24x36. Lorsque j’ai
acheté mon premier vrai appareil photo, un Nikkormat FTN, en 1970, il
était livré avec un manuel d’instructions recommandant d’avoir des
focales de longueurs égales à la moitié de la normale, la normale, le
double, etc…. Mon assortiment Nikon a peu d’objectifs et suit à
peu près cette progression. J’ai les focales suivantes : 24, 55, 105,
200, 400, et 700. J’ai à peu près l’équivalent en angle de champ en
6x9 avec mes 47, 105, 210 et 420. Pour marquer les limites de la
série, il n’y a pas d’objectif de 25 mm de focale couvrant tout le
format 6x9 – l’Apo Grandagon de 35 semble être la focale la plus
courte couvrant ce format – et en 800 de focale, bien que cela soit
possible avec la Baby Bertha, ce n’est vraiment pas pratique d’emploi.
Dernières acquisitions
Objectifs macro
75/4,5 Comparon sur obturateur Prontor Press N°00. Ferme à
f/22. C’est un objectif d’agrandisseur de type Tessar qui équipait
un appareil de chez Sirchie Fingerprint Laboratories destiné à la
photographie des empreintes digitales en format 4x5 pouces. Sirchie
vend de l’équipement pour cette application, en particulier des
appareils de prise de vue et de la poudre spéciale pour prendre les
empreintes digitales, les utilisateurs étant divers services de
police et sécurité. J’ai acheté cet appareil spécial non pas pour en
récupérer l’objectif, qui devrait en principe bien fonctionner comme
optique macro, mais simplement pour en récupérer l’obturateur. Le
prix était bas, bien que l’obturateur demande une révision.
3”/1.9 Oscillo-Paragon 1:0.85x sur obturateur Ilex
Universal N°3. Ferme à f/16. Je l’ai extrait d’un appareil photo
Tektronix C-27 pour enregistrement de traces d’oscilloscope. Les
groupes optiques sont d’excellents presse-papiers : j’avais acheté
cet objectif uniquement pour l’obturateur.
105/4.5 D.O.Industries sur obturateur Copal Press N°0.
Ferme à f/32. C’est une formule optique Tessar prévue pour on ne
sait quelle application (prise de vue ? agrandisseur ? les deux sont
possibles) ; il était monté sur un appareil de chez Sirchie
Fingerprint Laboratories destiné à la prise de vue d’identité
judiciaire. L’entreprise D.O.Industries est un successeur de Elgeet,
qui fabriquait des objectifs à Rochester et en importait du Japon.
D.O.I. est toujours en activité sous le nom de Navitar. Cet objectif
de 105 semble avoir été fabriqué à Rochester ; il n’est pas marqué
«made in Japan». Je l’ai également acheté pour son obturateur.
Une intéressante source
d’obturateurs : les appareils pour copie d’écran d’oscilloscope
Les appareils photo pour l’enregistrement des traces
d’oscilloscope prenaient l’image sur film instantané Polaroid. La
plupart de ceux qui étaient vendus aux États-Unis étaient fabriqués
chez Hewlett Packard ou chez Tektronix. Quelques modèles sont
équipés d’un obturateur qui vaut la peine d’être récupéré si on a la
chance de pouvoir trouver l’appareil à faible prix.
Là où certains voient des
objectifs, d’autres ne voient que leurs
obturateurs. Les vendeurs chez qui j’ai acheté
des appareils Sirchie équipés de ces objectifs
sur obturateurs pensaient qu’ils vendaient des
appareils de prise de vue complets. La plupart
des photographes auraient pensé acheter des
objectifs. En fait je n’achetais que des
obturateurs. |
Les appareils Tektronix C-12, C-19, C-27, et C-58P ont des
obturateurs mécaniques. Quelques uns sont équipés d’un objectif
Oscillo-Paragon sur obturateur Ilex N°3. Dans le jargon Ilex,
l’obturateur de type Universal est un modèle de type presse,
auto-réarmant ; l’Acme est un obturateur classique à armement et
déclenchement séparés. Les obturateurs Ilex pour oscilloscopes que
j’ai pu voir sont difficiles à réutiliser parce que leurs tubes
arrières n’ont pas de filetage extérieur pour le montage classique
sur planchette avec une bague filetée.
D’autres exemples de ce genre d’appareil ont des objectifs
Oscillo-Raptar sur obturateurs Alphax. Quelques uns de ces
obturateurs, pas tous, ont un filetage de bague à l’arrière.
Les modèles Hewlett Packard 196A et 196B ont également des
obturateurs mécaniques. J’en ai vu avec des objectifs Oscillo-Raptar
sur obturateurs Alphax ou Pi-Alphax.
Quelques uns de ces appareils pour oscilloscopes sont équipés
d’un obturateur Copal Press. C’est par exemple le cas des Polaroid
DS-31, 34, 39, du Shackman 7000 et du Tektronix C-4. La dimension de
ces obturateurs n’est pas clairement identifiée, on ne sait pas sur
les modèles pré-cités si c’est un numéro 0 ou 1. Les obturateurs
Copal qui équipent les appareils Polaroid pour oscilloscopes ont
tous un diaphragme d����ouverture maximale limitée, à l������exception de
ceux dont l’objectif est un Tominon 127/4,7.
La plupart des appareils pour copie d'écran d'oscilloscope ont un
obturateur à actionnement électromagnétique et temporisation
électronique. En les regardant, on reconnaît ces obturateurs
électromagnétiques au fait que la plupart sont dans une monture en
plastique dépourvue de tout levier de commande des diaphragmes ou
des vitesses ; certains sont marqués clairement comme étant des Ilex
Electronic – mais les vendeurs n’affichent pas souvent des images
montrant quels sont les objectifs sur ces appareils. Lorsque la
photo de l’obturateur semble montrer une prise d’alimentation
électrique, un porte-fusible, ou des boutons de réglage des
diaphragmes ou des vitesses (plutôt que les leviers traditionnels),
on peut être à peu près certain qu’il s’agit d’un obturateur
électromagnétique. Les modèles Tektro C30 et la série C-5x, par
exemple C-5, C-51 (sauf le C-58P) ont des obturateurs électroniques,
de même que chez HP les modèles HP 122, 123, 197A et 197B. Il est
difficile de réutiliser ces obturateurs, cela n’en vaut pas la
peine.
La liste précédente d’appareils pour copie d’écran d’oscilloscope
est bien loin d’être exhaustive, mais elle inclut les modèles qu’on
trouve le plus courament sur eBay. Certains modèles que je n’ai pas
mentionnés sont potentiellement de bonnes sources d’obturateurs,
mais il faut être très prudent avant de les acheter. Certes, ce qui
a été vendu une fois pourra être revendu si on ne peut pas s’en
servir, mais comme ces appareils sont lourds et encombrants, les
frais d’expédition peuvent vite devenir rédhibitoires et la revente,
à fonds perdus.
Les objectifs Oscillo-Paragon et Oscillo-Raptar, dont les focales
habituelles sont entre 3 et 5 pouces (76 à 127 mm), sont parfois
vendus sur obturateur sans l’appareil complet. Certains préconisent
de les utiliser comme objectifs macro en format 4x5 pouces. Si le
prix est assez bas et si on se contente d’images floues de petits
objets, ou si on peut récupérer l’obturateur, pourquoi pas ? Ceux de
3 pouces (76 mm) de focale ne couvrent pas le format 4x5 pouces à
l’infini, donc inutile d’y penser en tant que grands angulaires bon
marché pour le 4x5, ce n’est pas fait pour ça.
En achetant d’occasion un appareil pour capture d’écran
d’oscilloscope, ou un objectif monté sur obturateur extrait d’un tel
appareil, si on espère en récupérer l’obturateur Ilex ou Alphax
parfaitement fonctionnels, on prend un risque. Quelques uns de ces
obturateurs, pas tous, ont des diaphragmes qui n’ouvrent pas au-delà
de ce qui était nécessaire à leur usage spécial. J’ai acheté un
Tektro C-27 contenant un objectif Oscillo-Paragon 75/1,9 sur
obturateur N°3 Ilex Universal, dont le diaphragme ne s’ouvre qu’à
28 mm ; normalement les obturateurs Ilex Universal N°3 pour
applications photo classiques ouvrent jusqu’à 34,6 mm. Et j’ai
également vu un Oscillo-Raptar sur Alphax avec un diaphragme très
limité. Il vaut probablement mieux éviter les optiques 75/1,9. Les
optiques 80 mm/1,3 et 125 mm de focale sont de meilleures affaires.
Objectifs pour usage
général
60/14 SOM Berthiot Périgraphe VIa sans obturateur, avec
diaphragmes sur disque rotatif, ou diaphragme rotatif à vannes. Dans
un moment où la passion de la collection chère à Charlie Barringer
était le seul motif d’achat, j’ai aquis cet objectif auprès d’un
vendeur sur leboncoin.com et ebay.fr, qui le proposait en parallèle
avec un Périgraphe Berthiot 90/14. Le 60 me fascinait et il me le
fallait absolument. De fait, je rêvais d’avoir une optique de
ce genre depuis que j’avais essayé le Protar Série V 62/18 de
Charlie ; en voyant ce beau petit Périgraphe en image, le désir
devint réalité. Selon la chrolologie Berthiot de P-H. Pont, il fut
probablement fabriqué en 1951.
Henri Gaud a affiché sur son blog une page du catalogue 1912 des
Établissements Phillipe Tiranty,
http://trichromie.free.fr/trichromie/index.php?post/2011/01/27/PERIGRAPHE
– où on peut voir une description des Périgraphes Lacour-Berthiot
f/14 et f/6,8.
Le catalogue indique que ces deux modèles sont des convertibles,
la couverture angulaire annoncée est de 115° pour le modèle f/14 et
95° pour le modèle f/6,8. Les modèles ouvrant à f/14 étaient
porposés en focales de 45, 60, 75, 90, 120, 135, 150, 200, 250, 300,
350, 400, 450, et 500 mm. Les formats recommandés à f/25 sont
systématiquement affichés entre 100 et 110 degrés (en limite de
couverture sans mouvements). Si je trouve un jour un Périgraphe
45 mm f/14, je sens que je vais céder à la tentation, suivant
l’exemple de Charlie Barringer.
La couverture annoncée dans ce catalogue de 1912 est probablement
optimiste. Un autre catalogue SOM Berthiot non daté, mais
certainement de l’entre deux guerres,
(voir
http://www.collection-appareils.fr/accesnotices/html/lire_repertoire?repert=som_berthiot
&marque=Som%20berthiot
&modele=Catalogue&PHPSESSID=333965b3c0b5e4652c9d3802b532215d )
dit que les Périgraphes f/14 couvrent 106°, avec un champ total
illuminé qui est de 112°.
J’ai une brochure de chez SOM-Berthiot qui date probablement de la
fin des années 1940 et qui annonce une couverture de 100° pour le
Périgraphe VIa 90/14, et ne précise pas que c’est un convertible ;
chez SOM-Berthiot, le modèle convertible de formule Dagor s’appelle
Eurygraphe. Georges Laloire m’a envoyé une fiche technique Berthiot;
non datée mais probablement de l’entre-deux guerres, qui annonce
100° pour les Périgraphes f/14. La couverture angulaire, finalement,
semble variable en fonction de l’époque …
Ce petit Périgraphe est en quelque sorte un cadeau empoisonné. Il
a une focale trop courte pour se focaliser à l’infini sur une
Pacemaker Speed Graphic 6x9 si on le monte sur la planchette
métallique standard. Il est possible de fabriquer une fragile
planchette rentrante en bois. J’ai réussi à mettre au point
l’objectif sur l’infini en bricolant un montage rustique. Mais la
gamme de vitesses lentes très limitée de la Pacemaker Speed Graphic
(1/50, 1/30) reste, de toutes façons, très contraignante.
L’objectif arrive à faire la netteté à l’infini sur une Century
Graphic avec une réserve de tirage proche de 25 mm, mais il faut un
obturateur. Malgré son petit diamètre, on ne peut pas renfoncer tout
l’objectif à l’entrée d’un obturateur Compur/Copal/Prontor N°1, mais
on peut le monter par devant. Malheureusement, le tube arrière d’un
obturateur N°1 obstrue la pupille de sortie de l’objectif, on peut
le vérifier en regardant l’arrière de l’objectif depuis les coins du
dépoli 6x9.
Le Périgraphe se monte devant un obturateur Ilex N°3, mais le
vignettage mécanique causé par l’arrière du tube reste un réel
problème. La façon la moins coûteuse d’utiliser cet objectif avec
une gamme de vitesses d’obturation satisfaisante consiste à
sacrifier un Ilex N°3 en coupant le tube arrière sur presque toute
sa longueur et en le fixant sur une planchette ; on monte alors
l’objectif complet en le vissant devant l’obturateur.
Adam Dau de chez S.K. Grimes m’a formellement déconseillé de
coller définitivement un obturateur sur une planchette ; il est bien
préférable de tarauder des trous filetés dans la platine arrière de
l’obturateur et de le tenir par des petites vis traversant la
planchette. Le seul inconvénient de cette solution est son prix ; il
faut démonter complètement l’obturateur pour pouvoir tarauder des
trous sans risquer d’endommager le mécanisme.
Comment monter un obturateur
Ilex N°3 «raccourci» sur une planchette de
Pacemaker 6x9. Pour atteindre un très court
tirage et éviter le vignettage, il a fallu
couper le tube arrière non fileté de cet
obturateur ; de ce fait, la manière habituelle
de monter un obturateur sur une planchette – un
anneau fileté qui se visse sur l’arrière de
l’obturateur – est devenu impossible. Quelques
vis traversant la planchette, quelques trous
filetés taraudés à l’arrière de l’obturateur
pour les recevoir, et le tour et joué. |
Finalement, je me suis rendu conpte qu’un obturateur Ilex N°3 que
j’avais récupéré d’un appreil pour oscilloscope Tektronix C-27 avait
un diaphragme dont l’ouverture était limitée à 28 mm seulement, au
lieu des 34,6 attendus. Il a donc fallu enlever complètement ce
diaphragme, au prix d’un démontage complet de l’obturateur. Mais au
moins ai-je ainsi épargné à Adam Dau l’hérésie consistant à coller
un obturateur sur une planchette.
Le résultat de ce travail de précision est un ajustement serré de
cet objectif devant une Century Graphic. L’objectif arrive à mettre
au point sur l’infini avec une petite réserve de tirage de quelques
millimètres. L’obturateur est beaucoup plus large que la
planchette ; une fois monté, on ne peut plus déverrouiller le corps
avant. Pour monter l’objectif sur l’appareil, il faut repousser le
corps avant le plus profond possible sur les rails intérieurs, puis
serrer le verrouillage et enfin attacher la planchette avec son
obturateur et son objectif.
À petit objectif, gros
obturateur. Le Périgraphe 60/14 est un objectif
si petit que sa monture peut être enfoncée à
l’intérieur d’un obturateur Ilex N°3.
L’obturateur s’adapte tout juste sur une Century
Graphic. |
Le diamètre du filetage arrière de l’objectif est très proche de
celui de l’obturateur, mais les pas de vis sont très différents. Si
on se contente d’insérer l’objectif à l’intérieur du filetage
d’entrée de l’obturateur en essayant de tourner jusqu’à ce que «ça
coince», on n’arrive pas à une fixation sûre. En garnissant le
filetage de l’obturateur d’un petit bout de papier collant noir
(servant habituellement à occulter la lumière au labo photo), le
filetage d’objectif arrive finalement «à mordre» sur quelque chose,
et la tenue est meilleure. Encore un bricolage que le regretté
Charlie Barringer aurait apprécié en connaisseur …
J’ai fait des tests comparatifs entre mon Périgraphe 60/14 et un
Konica-Hexanon (récupéré d’un Koni-Omega). À f/16 et f/22, le
Périgraphe est notablement meilleur. Maintenant, je comprends
pourquoi David Goldfarb, qui utilise un Périgraphe 120/14 sur une
chambre 8x10 pouces, ainsi que Chauncey Walden, qui travaille avec
un 75/14 en 4x5 pouces, sont si enthousiastes de leurs Périgraphes.
90/6,8 Boyer Béryl en monture simple sans obturateur et
sans diaphragme ; convertible, chaque groupe est un 160/13. Je l’ai
démonté d’un Endoscopographe Chevet Wild, un appareil pour prises de
vues endoscopiques breveté par le CNRS (Centre National de la
Recherche Scientifique, France) qui prend six petites images
circulaires sur support Polaroid en cassettes (film-pack).
Les blocs optiques, conformément aux fiches techniques Boyer, se
vissent directement sur un obturateur N°00. Chez S.K. Grimes m’ont
spécialement gravé une échelle des diaphragmes sur l’un de mes
Prontor Press N°00. J’ai acheté cet objectif parce que je me suis un
jour intéressé, sans raison particulière, aux optiques de type
Béryl, ou si l’on préfère, de formule Dagor.
Cet objectif donne, en moyenne sur le champ, de bonnes images ;
mais la qualité au centre n’est pas tout à fait à la hauteur de mon
Ektar 101/4,5. Il faut dire que l’Ektar est moins bon que le Béryl
dans les coins.
135/6,8 Boyer Béryl sans obturateur, ferme à f/22.
Convertible, chaque bloc est un 250/13. Je l’ai acheté sur Internet
à un vendeur italien, après avoir regardé l’objet sans l’acheter
pendant un an. Donc c’est encore un accès de Béryl-manie. Tous les
autres objectifs Boyer que je possède ont un traitement anti-reflet
de couleur bleutée ; celui-ci est ambré. Il était présenté comme un
objectif d’agrandisseur et il est installé sur une monture rentrante
plus large que celle proposée habituellement chez Boyer pour leurs
optiques d’agrandisseurs. Le diaphragme possède un encliquetage
comme il est d'usage sur les objectifs d’agrandisseurs.
Les fiches techniques CEDIS-Boyer indiquent que les groupes
optiques se vissent directement dans le filetage d’un obturateur
N°0. Mais les groupes de ce Béryl particulier ne sont pas à la bonne
dimension. Les anciens objectifs Boyer ne sont pas toujours
conformes à ce que les fiches techniques ultérieures CEDIS-Boyer
indiquent. Chez S.K. Grimes m’ont donc fabriqué un adaptateur pour
le monter devant un obturateur N°1, c’est une espèce de disque avec
un gradin, plutôt que l’habituel adaptateur en forme de bol avec
épaulement.
Le Béryl de 135 avec son
adaptateur mince à épaulement pour montage sur
obturateur N°1. Lorsque l’arrière de la monture
d’objectif est plus étroite que le diamètre
avant du filetage d’obturateut sur lequel on le
monte, l’adaptateur peut être très plat. |
Eric Beltrando pense que cet objectif date de l’époque
CEDIS-Boyer. Il m’a raconté que le patron de chez CEDIS-Boyer, M.
Kiritsis, avait consacré pas mal de temps à apprendre à se servir
correctement de la nouvelle cloche de dépôt sous vide de
l’entreprise. Selon Eric, ses premiers résultats en fabrication
produisaient des couches minces anti-reflet de couleur ambrée, et
non pas bleutées comme c’était la règle à l’époque. Les précédents
propriétaires de l’entreprise Boyer avaient l’habitude d’envoyer
leurs lentilles chez Berthiot pour le dépôt anti-reflet.
En fait je ne suis pas d’accord avec Eric. Ce Béryl de 135 porte
le numéro de série 539868. Je possède par ailleurs un Apo Saphir N°
689511 dont la fiche de contrôle-qualité est datée du 28 octobre
1964. Je suis certain que chez Boyer avaient l’habitude de numéroter
leurs fabrications dans l’ordre chronologique, donc nécessairement
mon Béryl de 135, à peine plus ancien, date forcément de l’époque où
les patrons étaient encore la famille Lévy, avant CEDIS-Boyer.
Cet objectif donne de bonnes images, mais mon Apo-Saphir 135/10
est meilleur. Ce n’est pas pour dénigrer le Béryl, mais lorsqu’on
peut se contenter d’une ouverture maximale de f/10, les Apo Saphirs
sont vraiment excellents.
135/6,8 SOM Berthiot Périgraphe sans obturateur, ferme à
f/32. Il ne porte pas cette indication, mais c’est un Série VIb. Je
l’ai acheté sur Internet à un vendeur qui travaille sur
Marktplaats.nl et qui le décrivait comme un objectif d’agrandisseur.
Encore un autre exemple de formule Dagor ouvrant à f/6,8, acheté
pour les mêmes raisons et au même moment que le Béryl de 135. Le
prix était bas. Les deux groupes sont identiques, et ne se montent
ni sur une obturateur N°0 ni sur un N°1. La monture semble être
filetée au pas de M37x1. Selon la chronologie de P-H. Pont, il a
probablement été fabriqué en 1948. Les lentilles semblent traitées
anti-reflet, d’une couleur bleutée très pâle.
«Rapide, le Périgraphe !» …
disait-on autrefois. En 1912, la publicité pour
le Périgraphe 6,8 de chez Berthiot annonçait
«Extra-Rapide». Notre façon de penser la
«rapidité» des objectifs a un peu changé
depuis … |
Une autre façon de monter un
objectif sur un tube-allonge fileté au pas Leica-39.
Mon petit Périgraphe 135/6,8 rentre à
l’intérieur d’un tube-allonge Leica, lequel se
visse sur une bague de conversion du M39x1/26”
vers l’entrée du N°1 (M40x0,75). Afin que
l’objectif tienne fermement, j’ai entouré les
filetages avec un peu de papier collant noir. À
première vue c’est affreux, mais ça marche bien. |
Cet objectif n’est pas aussi piqué que mon Béryl 135/6,8, testé
en parallèle ; mais il reste cependant très utilisable.
Comme il a été mentionné dans la discussion sur les Périgraphes
f/14, Henri Gaud a affiché sur son blog une page du catalogue de
chez Tiranty de 1912. Ce catalogue mentionne des Périgraphes Lacour-Berthiot
convertibles ouvrant à 6,8 dans les focales de 54, 85, 95, 110, 135,
180, et 350 mm. La couverture angulaire annoncée dans ce catalogue
est de 95°, c’est nettement plus grand que les formats recommandés ;
ces derniers correspondent à peu près systématiquement à un angle de
75° pour usage sans mouvements. Pour les Périgraphes 6,8, un
catalogue Berthiot de l’entre-deux guerres annonce autour de 70° à
pleine ouverture et 85° au meilleur diaphragme.
Dans mon autre brochure SOM Berthiot qui date d’après la deuxième
guerre mondiale, le Périgraphe f/6,8 n’est pas proposé en tant que
convertible. Une autre différence entre le Périgraphe f/6,8 et le
Béryl est la couverture angulaire annoncée. Boyer annonce 85°, et la
brochure SOM d’après guerre : seulement 65°. Le Dagor convertible de
chez Berthiot est étiqueté «Eurygraphe» ; son ouverture maximale,
complet avec les deux groupes, est entre f/6 et f/6,4 selon la
focale.
900/10 Boyer Apo-Saphir sans obturateur, ferme à f/128.
Contrairement à mes autres Apo Saphirs de plus courte focale (le
plus long que j’avais est un 360) cet objectif n’a qu’un seul
filetage de montage et non pas deux de chaque côté. Le cercle image
annoncé à l’infini est de 655 mm.
Je l’ai vu sur eBay.de, j’avais misé bas en m’attendant à être
dépassé ; tout au contraire, «l’éclair magique» a frappé juste et je
l’ai eu pour la moitié de ce que je considérais comme mon maximum.
Le tarif officiel sur le catalogue de chez Rolyn Optics en 1982
était de 4899$. Je l’ai payé 201$ port compris. Cet objectif a une
focale et un tirage optiques bien trop longs pour être utilisable
sur mon «Tandem Graphic 6x9», mais je peux l’utiliser sur ma «Baby
Bertha» et sur ma Cambo SC 6x9.
Le 90/6,8 et le 900/10, ou :
«le peu lumineux» posé sur «le très sombre». |
Le filetage permettant de le monter est un monstre : M140x1,5 ;
comme mes autres objectifs de longue focale, il couvre facilement le
6x9 lorqu’il est monté devant un obturateur N°1. Mais au contraire
des autres, il a besoin d’une béquille pour le soutenir ; son poids
excède ce qu’un obturateur peut porter sans dommage. Il y a de
nombreuses façons de fabriquer une béquille qui s’adapte au rail
Cambo. Le moins coûteux, de mon point de vue, consiste à bricoler un
corps avant de Cambo SC 4x5. Il faut couper une partie du
cadre-support, car l’objectif ne passe pas à travers le cadre,
limité à un diamètre de 121 mm seulement.
Ce 900 couvre le 6x9 lorsqu’on le monte devant un obturateur
Copal N°1. Je l’ai vérifié au préalable avant de l’envoyer chez S.K.
Grimes pour y faire fabriquer un adaptateur pour obturateur N°1, et
j’ai vérifié à nouveau au retour de l’ensemble. Il y toutefois un
problème pour l’utiliser devant un obturateur N°1, qui vient à la
fois d’un bon coup de chance et d’une mauvaise analyse du système.
J’ai utilisé avec succès des optiques jusqu’à l’Apo Nikkor de 480,
montés devant un obturateur N°1 sur ma «Tandem Graphic». De fait
j’avais eu beaucoup de chance. Je n’avais jamais fait attention ni
beaucoup réfléchi à la manière précise dont le 480 fonctionne monté
de cette façon. Je n’avais pas pensé à chercher la position et le
diamètre de la pupille de sortie, pas plus qu’à la position et au
diamètre de l’iris de l’obturateur, lorsque j’ai envoyé ce 900 chez
S.K. Grimes. Comme quoi, ne pas faire d’analyse du tout est en soi
une très mauvaise analyse.
La pupille de sortie de mon 480 a un diamètre de 30 mm à f/16.
J’ai pris des images à f/16 et f/22, de ce fait je n’avais jamais
remarqué qu’aux diaphragmes plus ouverts que f/16 l’ouverture de
l’obturateur occulte partiellement la pupille de sortie de
l’objectif. Cette occultation se produit avec le 900 à toutes les
ouvertures plus larges que f/32. Pour autant que j’aie pu le voir,
l’ouverture de l’obturateur ne se comporte pas comme diaphragme
d’ouverture réduisant la luminosité au centre du film, mais comme
l’un des diaphragmes de champ qui vignette le cone de rayons projeté
par l’objectif, et qui s’appuie sur sa pupille de sortie. De ce fait
il y a à la fois une limitation de l’angle de couverture (lorsque
l’objectif est très fermé), plus un effet de diaphragme d’ouverture
(dès que l’objectif est plus ouvert que le diamètre de
l’obturateur).
De la même façon il m’est impossible d’utiliser mon Apo Nikkor
610/9 monté devant un obturateur N°1 sur ma «tandem Graphic», mais
c’est possible avec la «Baby Bertha» et la petite Cambo monorail à
la condition que l’objectif soit plus fermé que f/22.
Une solution à ces problèmes de vignettage consiste à monter un
gros Compound N°5 devant l’Apo Saphir 900 ou devant l’Apo
Nikkor de 610. Par une étrange coïncidence, j’avais depuis un
certain temps en stock un Compound N°5 – un obturateur à usage
industriel, me semble-t-il – dépourvu de diaphragme. Je l’avais
trouvé dans les petites annonces (en français dans le texte)
de eBay.fr. Du coup je vais pouvoir récupérer et mettre de côté les
précieuses pièces d’daptation de ce 900 vers un obturateur N°1. Je
pourrai monter l’adaptateur en forme de bol directement sur la
planchette, je pourai agrandir les trous de fixation ; mais
l’obturateur Compound devra passer en révision.
7 Quelles grandes leçons en tirer ?
Ken Ruth avait raison. Les objectifs sans obturateur sont vraiment
faits pour les Speed Graphics, et sont très abondants sur le marché.
Avec une dépense minime et un peu d’ingéniosité ou d’imagination, les
différents types de travaux photographiques accessibles aux Speed
Graphic 6x9 peuvent être étendus dans toutes sortes de directions
inattendues.
Cependant, je ne suis pas si enthousiaste que cela d’avoir à
travailler en macro-photo sans flash, en «obscurité ambiante». De mon
point de vue, les optiques macro pour le grand format doivent être
soit montées sur obturateur central, soit montées devant un obturateur
similaire de façon qu’on puisse les utiliser au flash synchronisé. Les
obturateur de type Copal Press N°1 équipant les appareils Polaroid
MP-4 sont parfaits pour cette application. D’autres obturateurs, à
première vue moins chers et de relativement grand diamètre, se sont
avérés moins utiles et finalement reviennent plus cher à mettre en
œuvre. Sur un autre point, Ken Ruth avait tort. Les objectifs de longue
focale (pas trop longues tout de même) récupérés sur les anciens
photocopieurs et les bancs de reproduction qu’on peut monter devant un
obturateur central sont parfaitement utilisables avec les
Graphics 6x9. Il en va de même pour les optiques macro de courte
focale sans obturateur. Et il n’y a pas besoin d’avoir une Speed
Graphic pour tirer parti des faibles prix de ces objectifs.
Grâce à eBay, le matériel acheté qui ne se justifie plus peut être
revendu pour récupérer les fonds nécessaires à l’achat d’autres
équipements plus utiles. Un acheteur astucieux peut même se procurer
du matériel juste pour l’essayer et parfois le revendre avec un petit
profit. Et on tombe parfois sur des aubaines exceptionnelles.
Nos chères petites chambres de presse, si bon marché et si
sympathiques, celles qui sont juste à la frontière entre les appareils
de moyen format et les chambres de grand format sont capables
d’accepter une très large gamme d’objectifs prévus au départ pour
d’autres applications. Je n’ai jamais utilisé une Graphic de la même
façon que mon Nikon, mais dans les situations où on peut mettre en
œuvre une Graphic 6x9, ces fidèles chambres de presse sont
capables de fournir des résultats que des appareils de formats plus
petits ne sont pas capables d’égaler.
Remerciements
Merci à Emmanuel Bigler pour la traduction en français ainsi que
pour ses remarques et suggestions qui ont bien amélioré le texte.
Le dernier mot …
Figure 16: Stinky le chat insupportable, vous informe qu’il est
extrêment vexé de ce que son maître le néglige, en lui consacrant
infiniment moins de temps qu’à sa collection d’objectifs. |
8 Notes et Références
-
[1]
-
Dan Fromm nous dit quelques mots sur son ami Charlie
Barringer dans l’annexe ci-dessous (§ 9).
- [2]
-
On appelle tirage optique la distance entre le
sommet de la dernière lentille et le foyer de l’objectif. Un tirage
optique trop court empêche presque toujours de monter un grand
angulaire de chambre sur un boîtier reflex.
- [3]
-
de type «Plasmat» : le Plasmat est au départ
un objectif à 6 lentilles en quatre groupes (6/4) conçu par Paul
Rudolph, le père du Planar et du Tessar chez Carl Zeiss, alors qu’il
travaillait en 1918 chez Hugo Meyer après avoir quitté Zeiss. Le
Plasmat est une combinaison quasi-symétrique un peu comme le Dagor
de von Hoegh chez Goerz, sauf qu’au lieu de triplets collés dans le
Dagor, le Plasmat n’utilise que des doublets avec un écart d’air
entre le doublet et la lentille du groupe de 3 lentilles. C’est
l’une des combinaisons (6/4) les plus fructueuses de l’histoire de
l’optique photographique, qui a inspiré encore de nos jours la
conception des optiques de chambre de focale standard de très haute
performance.
- [4]
-
Pleine Plaque : un format ancien de plaques
pour chambres, la pleine plaque (full plate ou plate 1/1) a pour
dimensions 8 pouces ½ x
6 pouces ½ (165x216 mm).
http://en.wikipedia.org/wiki/Film_format
- [5]
-
Compur à commande par molette : dans les
Compurs d’avant guerre, les plus anciens ont la commande des
vitesses par une molette située au dessus de l’objectif. La
dénomination anglaise est : dial-set Compur, en allemand
Rad-Compur.
http://www.kamera-geschichte.de/images/v0011a.jpg
Par la suite les Compurs reçoivent une commande par bague autour de
l’obturateur lui-même, en allemand : Ring-Compur, en
anglais : rim-set Compur.
http://www.kamera-geschichte.de/images/v0012a.jpg
- [6]
-
acheter chat en poche : équivalent français de
l’expression idiomatique to buy a pig in a poke.
- [7]
-
http://lyricsplayground.com/alpha/songs/t/toofatpolka.shtml
- [8]
-
mais qui ne souffre pas du décalage de la
meilleure mise au point lorsqu’on le diaphragme : sur un certain
nombre d’objectifs anciens, surtout les grands angulaires anciens
comme le Dagor, le plan de meilleure mise au point tel qu’on peut
l’apprécier à l’œil sur le dépoli n’est pas le même à pleine
ouverture ou lorsqu’on ferme l’objectif au diaphragme de travail
habituel pour exposer le film.
C’est dû aux résidus d’aberrations,
en particulier en bord de champ ; l’effet est particulièrement
prononcé avec une optique affectée d’aberration de sphéricité, par
exemple si on voulait utiliser une simple lentille mince.
L’estimation visuelle de la netteté se fait soit sur un détail à la
loupe soit sur l’ensemble de l’image, en pratique cette estimation
de meilleure mise au point ne donne pas la même position à pleine
ouverture ou à ouverture fermée comme f/22. Pour les optiques
anciennes affectées de ce problème, on recommande souvent de faire
la mise au point à l’ouverture de travail pour éviter ce décalage du
plan de mise au point. Ce qui n’est qu’un pis aller vu la très
faible luminosité de l’image résultante aux petits diaphragmes et vu
l’augmentation de profondeur de champ apparente ce qui ne facilite
pas non plus la mise au point optimale.
- [9]
-
http://homepage2.nifty.com/akiyanroom/redbook-e/
9 Annexe : À la mémoire de Charlie Barringer (1943-2010)
C’est à l’occasion de discussions sur usenet, en ligne et hors-ligne,
à propos d’un obscur objectif macro de chez Zeiss, que Willem-Jan
Markerink m’a présenté à Charlie Barringer et Marc James Small,
co-auteurs du livre The Zeiss-Ikon Compendium
(Zeiss Compendium East & West: 1940-1972, ISBN
1874707243, Hove Books, 2002). Charlie et moi-même découvrîmes
rapidement que nous habitions à quelques kilomètres l’un de l’autre,
et une amitié s’ensuivit. Charlie fut à la fois pour moi un frère et
un inspirateur, mais il eut aussi une très mauvaise influence.
Charlie m’encourageait à poursuivre mes deux activité de loisirs si
proches consistant à photographier et accumuler du matériel
photographique. Il était lui-même un photographe très actif, ces
dernières années principalement avec du matériel numérique, mais
c’était un collectionneur obsessionnel. C’est dans le monde des
collectionneurs de matériel photo qu’il est le plus connu comme
spécialiste du matériel Zeiss ; de fait, Zeiss fut sa première passion
en photo. Mais ses goûts étaient «catholiques» [au sens étymologique :
universels, NdT]. Tout ce qui pouvait exister de bon matériel avait
de l’intérêt pour lui ; en plus de ses nombreux appareils Zeiss et,
naturellement, les objectifs Zeiss qui les équipent, il possédait des
optiques de premier plan provenant de différents fabricants. L’un de
ses trésors les plus précieux était un Super Aviogon 44/5,6. Un autre
trésor, qui faisait dire de lui qu’en plus d’être collectionneur avide
il n’était guère perfectionniste, était un Zoomar à miroir de 80 pouces
(2 mètres) de focale qui avait, apparemment, été percé par une balle
à travers la lentille frontale. Ainsi, la plupart du reste de sa
collection était paradoxalement dans un état assez peu présentable.
En matière d’objectifs, il recherchait sans relâche tout ce qui
pouvait l’informer et tout ce qui était extrême. Sur le côté
informatif, par exemple, il avait une petite pile de Sonnars 50/1,5
principalement pour comprendre ce que Zeiss avait fait. Concernant
l’extrême, c’est à dire en focales très courtes ou très longues,
c’était simplement ce qui le passionnait.
Charlie m’expliquait souvent l’importance de faire une bonne photo au
bon moment, et la moindre importance des défauts de l’optique, par
exemple les rayures sur les lentilles. Pour lui, un objectif «assez
bon» était assez bon pour lui. Le véritable test de qualité était le
tirage final, mais pas l’apparence de l’objectif ou sa combinaison
optique. Il avait, de ce fait, un grand respect et une véritable
affection pour l’humble Tessar. Il y avait cependant des occasions où le désir de perfection
s’emparait de lui. L’obscur objectif qui nous avait fait nous
rencontrer était un Mikrotar 45/4,5 que j’avais acheté dans une
foire-photo. Il en avait un, de même que M. Small. Lorsque je décidai
de revendre le mien, j’en ai parlé à Charlie, en mentionnant sans
insister que j’avais un acheteur potentiel. Il sortit alors le sien de
son tiroir, le vérifia, prétexta qu’il était défectueux, et comme
paniqué, m’implora littéralement de lui vendre le mien.
Il y avait aussi des situations où il était pris par le démon de
posséder tel ou tel objet. Il avait une Speed Graphic Miniature qu’il
utilisait de temps en temps pour tester des objectifs sans obturateur.
Un jour, j’avais acheté une Crown Graphic 6x9 avec un dos Graflok mais
pas de dépoli de visée, pour récupérer les pièces, et je décidai
finalement que cette chambre était dans un état trop bon pour que je la
démonte. Lorsque j’en parlai à Charlie, il fit mine de découvrir qu’il
lui fallait absolument une Crown Graphic, et il n’eut de cesse que de
me convaincre de lui vendre la mienne. Il lui fallait cette
chambre, sa vie ne serait pas complète sans qu’il en ait une. Il
n’arrêta pas de geindre, de me tanner, de pleurer et de me supplier
jusqu’à ce que je lui donne finalement cette chambre en cadeau pour
qu’il cesse de me harceler. Charlie a aussi eu une mauvaise influence sur moi. Il utilisait sa
Mini Speed pour déterminer si l’un de ses objectifs extrêmes, un Elcan
de 1,75 pouce (44,5 mm)/2,8 pourrait couvrir le 6x9 ; après avoir jeté
un coup d’œil à l’image formée sur le dépoli de la Mini Speed, il
décida que çà couvrait comme il faut. La simple vision de cette grande
optique de courte focale attachée à la va-vite devant la Mini Speed fut la source
d’inspiration dont j’avais besoin pour acheter ce même objectif et le
monter, correctement cette fois, sur une planchette. Malheureusement
il s’avéra après coup que cette optique ne couvre pas du tout le 6x9.
Au moins, aujourd’hui, nous le savons. Charlie restera toujours vivant dans ma mémoire, malgré cette
anecdote, plus comme une personne sympathique et attentionnée plutôt
qu’un «accumulateur» et un éternel étudiant en matériel
photographique. Pendant la dernière période de sa maladie il se dévoua
de toutes ses forces pour ses parents âgés et pour sa femme, chez qui
on avait diagnostiqué un cancer du sein alors que lui-même était
condamné. Il s’accrocha à la vie jusqu’au jour où il apparut
clairement que Thérèse, sa femme, était guérie. Vers la fin de sa vie,
il donna quelques unes des perles de sa collection d’objectifs à ses
amis. Ses héritiers, disait-il, ne regretteraient pas ces objets et il
savait que ses amis en seraient heureux.
13 décembre 2010
Index
-
Émeraude, 6.2.4, 6.2.4
-
Aldis, 6.2.3, 6.2.3
-
Anastigmat, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
Apo Gerogon, 6.2.4, 6.2.4
-
Apo Nikkor, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
Apo Process Lustrar Series II, 6.2.5, 6.2.5
-
Apo Ronar, 6.2.3, 6.2.3
-
Apo Ronar-L, 6.2.5, 6.2.5
-
Apo Saphir, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
Apotal, 6.2.5, 6.2.5
-
Aviar, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.5, 6.2.5
-
adaptateur, 6.2.4, 6.2.4
-
adaptateur M39 vers N°1, 6.2.4, 6.2.4
-
Bausch & Lomb, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3
-
Bell & Howell, 6.2.5, 6.2.5
-
Bell & Howell Telephoto, 6.2.5, 6.2.5
-
Beryl, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4
-
Boyer, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
Boyer << S >> 1/1, 6.2.4, 6.2.4
-
Carl Zeiss Jena, 6.2.3, 6.2.3
-
Compound, 6.2.3, 6.2.3
-
Compur, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 8
-
Compur à bague, 8
-
Compur à molette, 6.2.3, 6.2.3, 8
-
Cooke, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
Cooke Aviar Series II, 6.2.3, 6.2.3
-
Cooke Copying, 6.2.3, 6.2.3
-
Copal, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
Copal N°1, 6.2.4, 6.2.4
-
Copal N°1 Press, 6.2.3, 6.2.3, 7
-
CU-5, 6.2.3, 6.2.3
-
corps avant, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5
-
Dallmeyer, 6.2.3, 6.2.3
-
Doppel Anastigmat, 6.2.3, 6.2.3
-
décalage de mise au point, 8
-
Elcan, 6.2.3, 6.2.3
-
Eskofot, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
Fotokopist, 6.2.3, 6.2.3
-
Fuji, 6.2.4, 6.2.4
-
Fujinon W, 6.2.4, 6.2.4
-
G-Claron, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4
-
Goerz, 6.2.3, 6.2.3
-
Hexanon GR-II(, 6.2.4
-
Hexanon GR-II), 6.2.4
-
Hexanon GRII, 6.2.3, 6.2.3
-
Ilex Universal, 6.2.3, 6.2.3
-
Industar, 6.2.4, 6.2.4
-
Klimsch, 6.2.5, 6.2.5
-
KOMZ, 6.2.4, 6.2.4
-
Kodak, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
Kodak Folding Pocket, 6.2.3, 6.2.3
-
Konica, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
| -
Lomo, 6.2.5, 6.2.5
-
Lomo RF-5, 6.2.5, 6.2.5
-
Lukos II, 6.2.3
-
Lustrar, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.5, 6.2.5
-
M34x0.75, 6.2.3, 6.2.3
-
M39x1, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4
-
M45x1, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
M46x0.75, 6.2.3, 6.2.3
-
M53x0.75, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
M61x1, 6.2.4, 6.2.4
-
M72x1, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
M90x1, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
MP-4, 6.2.3, 6.2.3, 7
-
Nikkor-Q, 6.2.4, 6.2.4
-
Nikon, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
obturateur Graphex, 6.2.4, 6.2.4
-
obturateur Lukos II, 6.2.3, 6.2.3
-
Plasmat, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 8
-
Pleine Plaque, 8
-
Polaroid, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 7
-
Prinz, 6.2.4, 6.2.4
-
Pro Raptar, 6.2.3, 6.2.3
-
Rapax shutter, 6.2.3, 6.2.3
-
Rodagon, 6.2.4, 6.2.4
-
Rodenstock, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5
-
Ross, 6.2.3, 6.2.3
-
Saphir, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
Saphir BX, 6.2.3, 6.2.3
-
Schneider, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.4
-
Speed Graphic, 7
-
Super Six, 6.2.3, 6.2.3
-
Symmar, 6.2.3, 6.2.3
-
Synchro Compur N°1, 6.2.3, 6.2.3
-
Synchro Compur P, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3
-
Taylor Hobson, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5, 6.2.5
-
Taylor Hobson Copying Lens, 6.2.4, 6.2.4
-
Taylor Hobson Telephoto, 6.2.5, 6.2.5
-
TeleOptar, 6.2.4, 6.2.4
-
Tessar, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3
-
Tominon, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3
-
tirage optique, 8
-
Ultragon, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.4, 6.2.4
-
Uno, 6.2.3, 6.2.3
-
Vinten F95, 6.2.3, 6.2.3
-
Wollensak, 6.2.3, 6.2.3
-
Wray, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.5, 6.2.5
-
Xpres, 6.2.3, 6.2.3
-
Zeiss, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3, 6.2.3
-
Zenit, 6.2.4, 6.2.4
-
Zircon, 6.2.4, 6.2.4
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voir partie
1
voir partie 2
voir partie 3
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Dernière modification : 2011
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