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l'auteur
sur la technique d'éclairage
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Vincent Ziegler
Vincent, comment vous est venu ce goût pour la lumière ? J’ai réalisé cette série en 2000. Je
voulais tenter d’évoquer les maîtres dans l’art du portrait et du
clair-obscur en peinture. J’étais fasciné par la délicatesse des
teintes, l’infinie gradation de la palette et ces jeux de lumière à
couper le souffle. Il me fallait donc privilégier le travail à la
chambre grand format pour capturer le plus de nuances et de détails
possibles, pour ressentir le frisson de la peinture. Qu'est-ce qui fait qu'on progresse dans le domaine de l'éclairage ? Avez-vous des recommandations ? La technique d’éclairage nécessite beaucoup de précision. Il s’agit d’éclairer le modèle le plus près possible avec de grandes sources de lumière, type boîtes à lumière. En effet, plus on éclaire de près et plus le contraste augmente entre le côté lumière et le côté ombre. L’esthétique tient pour beaucoup dans les zones de transition entre ces deux extrêmes. D’où le choix de sources douces et l'obtention du dégradé vers des ombres profondes par la proximité de l’éclairage. Cette proximité rend la mesure très pointue : un léger écart du modèle et tout est à reprendre. Bien sûr, on pose pour les hautes lumières.
Comment se passe une séance de pose ? Le modèle doit-il être patient ? Les séances durent environ quatre heures, soulagées par deux ou trois pauses-café. Le travail ne sera pas entrepris sans une rencontre préalable. L’interprétation est si personnelle et la technique si précise que je ne peux rien faire sans une totale adhésion du modèle qui doit être particulièrement patient et motivé. Les réglages se font réellement au centimètre près mais l’image peut bien être plastiquement parfaite que je la considère comme un échec si la personne ne s’y retrouve pas. On entend souvent dit qu’un portrait est le reflet de l’âme. Cela ne peut se concrétiser que par l’écoute.
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Le portrait du cavalier m’a soumis à une grande tension nerveuse : imaginez la jument prise de panique au milieu d’une artillerie de plusieurs dizaines de milliers d’euros ! Il fallait régulièrement la sortir du manège pour la détendre, prendre mille et une précautions afin qu’elle ne renverse pas le matériel, ne pas la stresser et obéir à un rituel précis dans la préparation du matériel, installer des repères au sol pour se repositionner dans les réglages... La jument était épuisée, le cavalier était épuisé, le photographe était épuisé. C’est un très bon souvenir, mais je crois bien que j’y réfléchirais à deux fois avant de renouveler une telle aventure. Pour réaliser ce portrait, j’ai utilisé une Sinar F équipée d’un obturateur Sinar-Copal et d’un viseur reflex. Sans ces deux accessoires, j’ai la quasi-certitude que la prise de vue aurait été impossible, compte tenu du cadrage acrobatique et de la difficulté à contourner l’animal. L’éclairage a été réalisé avec des générateurs et des torches Broncolor Pulso 2 et Pulso 4, respectivement 1600 et 3200 joules. J’ajoute que les lampes-pilotes font 650 watts, ce qui me paraît essentiel lorsqu’on veut un contrôle précis de son travail.
dernière modification de cet article : 2013
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