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l'auteur
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Une image de Pascal Bonneau :
l'Eloge du tirage Platine
Galerie-photo :
Pascal, quel a été votre parcours en photographie ?
Pascal Bonneau : D’aussi loin que je
me souviens, l’image d’une façon générale et la photographie en
particulier m’ont attiré. J’ai réalisé mes premières images à l’âge
de 12 ans, avec un instamatic Agfa. Bien plus tard vers 18 ans, avec
ma première paye de géomètre, je me suis offert mon premier 24x36.
Premiers arbres, premiers paysages… puis le reportage !
C’est en arrivant à Aix-en-Provence à
la fin des années 70 que les choses ont commencé à se préciser. J’ai
participé à un stage de tirage n&b sur papier baryté, chez André
Paul Jacques, à Aix-en-Provence. La découverte du record-rapid a été
sans aucun doute un "révélateur", "un déclencheur". C’est à partir
de là que ma passion du labo a réellement débuté.
J’ai rapidement pris conscience de
l’importance du travail de labo, des possibilités d’interventions
sur l’image. Petit à petit, j’ai commencé à tirer pour quelques amis
puis de plus en plus. La prise de vue est passée au second plan. En
1984 je remonte à Paris et j’entre chez Picto, d’abord rue Delambre
puis rue de Rennes.
J’ai eu la chance de rencontrer, et de
tirer pour eux, des photographes tels que HCB, Robert Doisneau,
Willy Ronis, Josef Koudelka, J-H Lartigue (les collections) ainsi
qu'un grand nombre d’anonymes dont le travail était souvent tout
aussi intéressant.
Avant de quitter Picto, j'ai participé
à un stage de techniques anciennes de virages chez Jean-Pierre et
Claudine Sudre à Lacoste au printemps 86. Il y a des moments dans la
vie où le mot-révélation prend toute son ampleur. Et ce fut le cas.
Vingt ans après je me souviens encore de l'accueil qui nous a été
réservé, de la gentillesse, de la disponibilité et du
professionnalisme de Jean-Pierre et Claudine. Je me trouvais dans un
lieu habité par la Photographie. Je ne savais pas encore, au début
de cette semaine de stage, ce qui allait changer dans ma vision et
dans mon parcours. Je découvrais pour la première fois des mots tels
que Kallitypie (simili-platine), Calotype, papier salé, tirage à
l'albumine... Le jour où Claudine nous a montré ses portfolios des
ateliers Nadar, j'ai immédiatement compris que c'était dans cette
direction que je voulais aller.
Ce n'est qu’en 95 à Marseille, que
j'ai commencé mon aventure avec les techniques historiques,
traditionnelles. (Je n'aime pas beaucoup le mot de "techniques
alternatives". Peut-être ne suis-je pas bien "au courant !"...) Je
me suis essayé à diverses techniques comme la gomme bichromatée, le
charbon, le Van Dick, l’argyrotypie, la kallitypie et la ziatypie.
Il me restait encore à expérimenter quelque chose que je pensais
inaccessible :
Le platine et le Palladium par développement.
Dans le même temps, je me suis offert
ma première chambre 8x10, une Hobo. Très économique, elle m’a permis
de faire mes premiers pas en grand format. Depuis j’ai acquis une
chambre plus sophistiquée et je me consacre à la prise de vue et au
tirage platine-palladium. Parallèlement à mon activité, j’organise
plusieurs types de stages : La prise de vue en grand format, le
développement des films et tirages barytés sur trois jours. Le
tirage au platine-palladium sur quatre jours.
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Amoureux du platine, veuillez noter :
Pascal Bonneau
organise des stages :
Stage de tirage platine sur 4 jours
- développement au pyrocat HD, fabrication des composants au meilleur
coût
- tirage au palladium pur (intérêt du double-étendage)
- tirage platine-palladium
- tirage au platine pur. A chaque fois comparaison suivant les papiers.
600 € TTC matériel compris - démarrage du stage à partir de deux
personnes vous devez venir avec vos négatifs (de préférence convenant à
la gradation 1)
Pascal Bonneau - 06
20 33 64 74
atelier-291@hotmail.fr
Les stages ont lieu à Marseille. Possibilité de déplacement. |
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peupleraie à Mirabeau © Pascal Bonneau
Pourquoi cet intérêt
pour le platine ?
C'est un long cheminement. Mon
activité de tireur, durant plus de vingt ans, m’a fait connaître une
grande variété de surfaces sensibles. Il est devenu de plus en plus
difficile de trouver un papier argentique ayant une très grande
richesse et surtout d’une qualité de fabrication constante. Il est
vrai aussi que mon séjour chez Jean-Pierre et Claudine Sudre était
toujours gravé dans ma mémoire. Ma petite expérience avec la
ziatypie m’a fait entrevoir les possibilités du palladium. Mais le
problème est que cette technique est "Pop" : c’est une image par
noircissement direct. Comme d’autres techniques argentiques
d’ailleurs. Mon expérience de tireur s’est trouvée à rude épreuve.
D’une façon générale, mon intérêt pour ces techniques réside dans le
fait qu'il s'agit de tirage par contact. J'ai passé le plus clair de
mon temps à agrandir tant et plus de pauvres 24x36 qui ne m'avaient
rien fait... Le tirage au platine résonne un peu comme un mythe.
J’ai lu beaucoup d’articles, de livre et consulté une grande
quantité de sites sur le sujet. Je me suis décidé à franchir le pas.
Ce qui distingue une image au platine
de tous les autres procédés est la grande subtilité des tonalités
obtenues en dosant le platine et le palladium à part égale, ou bien
en faisant varier les proportions de l’un ou l’autre. En procédant
de la sorte on peut arriver à une très belle harmonie tonale. Une
autre caractéristique du platine-palladium est son extrême étendue
de contraste et de modelé, surtout en employant la technique du
double étendage. La précision, la finesse et la délicatesse des
détails ne sont pas le simple fait du tirage par contact. De plus
nous obtenons une image parfaitement mate. Une dernière raison qui
m’a amené à cette technique est que l’image finale est d’une
inaltérabilité bien supérieure aux images argentiques.
Pour mes propres images, je ne pense
absolument pas revenir aux tirages argentiques.
Quels sont vos maîtres
en photographie ?
Il y en a beaucoup. Parmi les plus
anciens je peux citer Atget, Robert Demachy, Gustave Le Gray. Il y a
bien évidemment Alfred Stieglitz et Eduard Steichen ainsi que la
majorité des photographes exposés à la Galerie 291. Chez les plus
contemporains, Ansel Adams, Minor White, Eduard Weston. J’aime
beaucoup ce que font Dick Arentz et Kerik Kouklis. J’en oublie
beaucoup… La liste pourrait être longue.
Pour vous qu'est-ce
qu'une bonne photographie ?
C’est une vaste question. Je pense
qu’il y a autant de réponses qu’il y a de photographes. Pour ma part
étant assez rêveur et contemplatif, il faut qu’une photographie me
fasse voyager, me transporte. C’est une image dont je ne me lasse
jamais. J’aime beaucoup ce que vous avez écrit en parlant des
photographies proposées par la Galerie-Photo. Me permettez-vous de
vous citer ? "leur sujet est construit, non pas cadré. Elles ne
dénoncent rien, mais sont des propositions de bonheur. Leur qualité
technique est au sommet des possibilités techniques et de
conservation actuelles. Si elles ont une ambition c'est celle du
simple devoir de l'Art, qui est d'émerveiller encore et encore1".
Quels sont vos
matériels et techniques de prise de vue ?
J’utilise une chambre Canham avec un
dos 8x10 et un dos 4x10.
Un objectif Nikon W 5,6 de 240m/m.
Mes films sont : Bergger BPF 200, FP4+ et HP5+,
je les utilise de 50 à 320 ISO.
Je développe ces films avec le pyrocat HD, en cuve jobo sur moteur
sinusoïdal.
1 voir la page
"à propos du site"
dernière modification de cet article
: 2006
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