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livres

Nathalie Luyer

Vit à St-Mandé (94)
Tél : 06 03 83 63 82
clic@visavisphoto.com
  www.visavisphoto.com

  Editirice
 Fondatrice et Directrice
des éditions de photographie
VISAVIS - 1987

VISAVIS, un titre & cinq collections

VIS A VIS International
s'est imposé
comme la revue de référence
de la photographie contemporaine
témoin de son époque
visuelle et culturelle

Chaque publication
suit le même concept
 sur support haut-de-gamme
la photographie contemporaine
en vis-à-vis de textes d'auteurs.

Professeure
École nationale supérieure
d'architecture Paris XIIIème - 2007>2020
cours : critique de l'image

Fondatrice et Directrice
du Centre culturel O'BAOBAB, Sénégal
2012>2020

Formation et distinction
Maîtrise d'histoire de l'art
Sorbonne Paris IV - 1985
Langue maternelle : néerlandais
Chevalier des Arts et Lettres - 1997


 

 

 

 

Vis A Vis sur le net :
une interview de Nathalie Luyer

 

 

Galerie-photo : Nathalie Luyer, vous avez fondé en 1990 la revue VIS A VIS International...

Nathalie Luyer : Non, nous l'avons fondée en 1987 avec Bernard Corvaisier. Puis en 1990 il a souhaité arrêter, tandis que moi, je voulais continuer l'aventure. J'ai donc créé en 1990 ma propre société, tout en conservant le titre de Vis A Vis que j'avais trouvé. Ma vie a souvent été ponctuée de rencontres qui ont donné naissance à une création. C'est l'échange et le partage qui m'intéresse. D'ailleurs cette revue est aussi un partage entre les artistes que je publie et les lecteurs. le concept même du titre est un partage : un vis-à-vis entre des images et des textes.

 

G.-P. : Comment en êtes vous venue là ? Qu'est-ce qui a été à l'origine de cette création ? Et pourquoi une revue de photographie ? 

N. L. : Quand nous nous sommes rencontrés avec Bernard, nous avons eu très vite l'idée de développer ensemble une revue de photo. Lui était dans l'Architecture et moi dans des études d'Histoire de l'art (j'avais juste 25 ans!), mais tous les deux nous faisions aussi de la photographie et nous étions passionnés par ce moyen d'expression. Nous avions envie de faire une revue qui nous ressemblait et qui manquait. Au début nous voulions mêler les arts graphiques (dessins et gravures) avec la photographie et publier en vis-à-vis des textes de personnalités du monde de la culture actuelle. Pour cela nous avions choisi un papier Arche afin de rester le plus proche possible de l'original. Pour la photographie les papiers Job ont toujours été nos partenaires privilégiés, car c'est celui qui permettait également d'imprimer avec une grande qualité de reproduction. Même s'il y avait à l'époque Zoom qui justement n'avait pas cette qualité de reproduction et Camera international qui l'avait mais restait peut-être trop classique à notre goût, nous avions la chance de n'appartenir à aucun groupe de presse ce qui nous laissait une entière liberté dans nos choix. Lorsque Bernard à arrêté au bout de trois ans, j'ai alors orienté la revue uniquement dans le monde de la photographie en développant de nouvelles rubriques : la photo de mode, la photo de plateau pour le cinéma, la photo de reportage, la photo numérique et la photo précieusement conservée dans les collections de la Bibliothèque nationale et du Musée d'art moderne. Avec bien sûr toujours la partie centrale réservée à la photo de Galerie développée sur une quinzaine de photographes ayant chacun son portfolio. Le nombre de pages a augmenté jusqu'à 136 par numéro. J'étais arrivée alors à une revue qui se situait entre la presse (puisque le titre était distribué en kiosque) et l'édition (puisque chaque numéro avait la qualité d'un livre que l'on avait envie de conserver).

 

G.-P. : Y a-t-il un public pour des revues papier de haut de gamme ? 

N. L. : Oui, il y a un public pour ce type de revue puisque les ventes augmentaient. Mais bien sûr cela reste un public élitiste comme tout produit haut-de-gamme. Avec un tirage de 10.000 exemplaires, la revue était distribuée également en Europe, aux Etats-Unis Canada et au Japon. Malheureusement les NMPP (distributeur et diffuseur presse) qui ont le monopole sur la distribution en kiosque en France réglaient très irrégulièrement le montant des ventes en France quant à celles de l'export, nous pouvions parfois attendre plus de neuf mois leurs paiements. C'est la raison pour laquelle, j'ai décidé de cesser la distribution en kiosque pour ne fonctionner qu'uniquement en librairie et par abonnement. C'est à cette même période que Vis A Vis est devenu le titre de base tout en développant parallèlement d'autres collections toujours orientées autour du même concept : la photographie en vis-à-vis de textes d'auteurs sur des supports haut-de-gamme.

 

G.-P. : Le tirage de VIS A VIS est assez irrégulier… est-ce une liberté que vous vous donnez pour garder le plaisir ?

Oui et encore davantage maintenant à l'heure du numérique, des portables et d'internet ! Je suis une vraie résistante. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si la vie m'a menée sur la route de la photographie et de l'édition. La photographie arrête le temps et l'édition le prolonge. Je me permets ici de reprendre un extrait du dernier livre d'Annie Ernaux (Gallimard) que je viens de lire ce mois-ci : "Aucune photo ne rend la durée. Elle enferme dans l'instant. La chanson est une expansion dans le passé, la photo la finitude. La chanson est le sentiment heureux du temps, la photo son tragique. J'ai souvent pensé qu'on pourrait raconter toute sa vie avec seulement des chansons et des photos."

 

G.-P. : Vous lancez aujourd'hui un site internet. Qu'y montrez-vous ? Quel est votre objectif ?

N. L. : Il y a 18 ans Vis A Vis a commencé par la revue qui reste la référence, puis les autres collections ont enrichi le titre et maintenant le site de Vis A Vis online permet un partage encore plus grand à l'échelle mondiale. Ce qui est accessible à internet ne sera jamais accessible à  l'édition haut-de-gamme. Une diffusion jusque dans un petit village de Lituanie d'où je viens de recevoir des photos que je présenterai en juillet prochain sur le site où encore d'Amérique latine, de Chine, des Etats-unis... de nombreux internautes découvrent le titre seulement maintenant, puisque le mailing qui est envoyé tous les 6 du mois à 3.000 institutions, galeries, agences, iconographes, écoles de photographie ainsi qu'aux photographes à travers le monde, commence à faire boule neige et entre dans de nombreux réseaux, comme le vôtre par exemple. Vis A Vis online c'est : le 6 du mois, 6 photographes, 6 photos comme les 36 poses d'1 pellicule avec des regards différents. Le concept est simple et permet à chacun de participer et d'être présenté en vis-à-vis de grands noms du monde de la photographie, comme c'était déjà le cas dans la revue. Je prends donc d'internet ce que je trouve positif, c'est à dire le réseau et l'échelle mondiale, mais comme vous pouvez le voir dans le site cela reste pour faire un lien et donner davantage de moyens à l'édition papier, parce que le virtuel ne suffit pas et que l'édition papier restera le support privilégié de la photographie.

 

G.-P. : Comment voyez-vous le marché de la photographie contemporaine en France ? 

N.-L. : Nous ne pouvons pas occulter l'expansion du monde numérique et la baisse d'au moins 30% du noir et blanc. Cela dit, je reste convaincue que cet effet de découverte et de mode du numérique atteindra bientôt sa limite et que la photographie argentique noir & blanc avec ses films et ses papiers "baryté" gardera une place de choix, en tout cas celle que je défends depuis 18 ans : Un moyen d'expression au même titre que la peinture où l'écriture sur un support haut de gamme digne d'être conservé dans le temps. 
Le marché de la photographie d'art a progressé de 145% en sept ans et il faut constater que rarement l'apparition d'une nouvelle technologie où d'un nouvel outil a fait disparaître les anciens. Les différentes techniques et moyens d'expression peuvent très bien cohabiter d'une manière complémentaire et non antagoniste. La photographie noir & blanc s'adaptera au nouveau siècle. En perdant l'aspect "utilitaire", "jetable" et "virtuel" du numérique, le procédé traditionnel gagnera encore en prestige... le film photo, auquel je fais un clin d'œil en présentant le concept de mon site "comme les 36 poses d'1 pellicule" n'est-il pas l'essence même de la photographie ?

 

Vous avez depuis longtemps un œil pour la sélection des photographies. Avez-vous des conseils à donner aux auteurs qui présentent leurs œuvres ? 

Je me garderai bien de donner des conseils en ce qui concerne un moyen d'expression. Chacun doit rester libre de s'exprimer tel qu'il le sent. Tout est une histoire de sensation, mémoire affective, désir d'expression. Même si bien sûr chacun est plus ou moins talentueux pour exprimer ce qu'il ressent, ce qu'il voit où le message qu'il veut faire passer. Je me contente simplement d'orienter quand on me le demande, que ce soit les photographes qui viennent me voir à Vis A Vis ou mes étudiants. Un regard extérieur peut en effet apporter une lumière que l'on ne voyait pas, un déclic que l'on avait pas senti ou un œil neuf qui éclaire... mon principe éditorial est entièrement subjectif, tout en correspondant à l'époque dans laquelle je vis. Je pense en effet que Vis A Vis aura été le reflet des années 90 comme Zoom aura été celui des années 80 et que le développement des sites sur internet sera celui des années 2000.

 

Collectionnez-vous personnellement la photographie ? 

Non, car je n'ai pas du tout l'esprit de collectionneuse. Je garde pourtant précieusement de nombreux tirages que les photographes que j'ai publiés m'ont offert, comme je garde aussi de nombreuse photos de famille et de moments précieux de ma vie, dans plusieurs boîtes et de nombreux albums. J'aime conserver les images pour ce qu'elles représentent et non pas pour leur valeur marchande.

 

 

   

Dernière mise à jour : 2005

 

 

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