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l'auteur
Un grand merci à
Jean Desmaison |
Test du DJI Pocket 2par Henri Peyre
IntroductionLe DJI Pocket 2(1) est une mini camera vidéo avec nacelle stabilisatrice capable de filmer en vidéo 4K et annoncée pour être capable de prendre des images en 64 Mpx dans le mode photographie. Cet article en commente l'usage possible pour un utilisateur professionnel de photographie et de vidéo haute résolution
Premier contactIl y a au déballage de l’appareil un premier temps d’émerveillement, à cause de la jolie qualité de l’objet, qui est dense, et dont le plastique est de bel aspect. Lui succède rapidement un temps d’inquiétude : les mécanismes semblent bien fragiles et l’utilisation de certains accessoires à emboîter (les bases par exemple) nécessite parfois de forcer un peu l’assemblage, ce qui est contradictoire avec la délicatesse de l’ensemble et fait un peu peur.
La poignée multi-usages en place Après quelques jours d’utilisation, on s’habitue à cet outil un peu sophistiqué.
Utilisation en vidéoL’emboîtement de l’appareil au téléphone permet de disposer d'un écran de contrôle de prise de vue plus important que l'écran original. Le montage nécessite de retirer du DJI Pocket 2 un petit cache qui libère l'accès à un tiroir ; on monte dans le tiroir libéré un adaptateur spécial (livré avec la caméra), dont le coté extérieur se fichera dans la prise de l'appareil photo. Ce montage apparait fragile et nécessite d’être renforcé par un des nombreux accessoires proposés sur le net.
Si on dispose à-côté d’un appareil photo offrant la vidéo 4K l’appariement de la DJI Pocket 2 au téléphone ne présente guère d'intérêt, car la caméra perd d’emblée sa discrétion. De la même façon les accessoires complémentaires comme la batterie extérieure, en venant par trop augmenter la dimension de l’objet viennent contrarier cet immense avantage comparatif. Nous ferons une exception seulement pour la poignée multi-usages qui, en augmentant modérément la hauteur de l’appareil, permet heureusement d’éloigner les micros de la main qui risque de les étouffer, et offre aussi à la fois la possibilité d’une prise de son indépendante et celle de communiquer avec le micro-cravate DJI Pocket 2 à distance (livrée aussi avec le kit creator, en supplément). On distingue les micros intégrés du Pocket 2 juste en dessous de la tête.
Le DJI Pocket 2 en association avec les plus intéressants micros-cravates actuels, français de surcroît de chez Picogear(4) La "poignée multi-usages" permet de brancher des micros extérieurs et est donc réellement utile (on recommande son achat à l'intérieur du DJI Pocket 2 Creator Kit, qui comprend aussi un pied, une lentille grand-angle pour élargir le champ de prise de vue et un micro à distance). Le Creator Kit La DJI Pocket 2 est tellement miniaturisée et légère que, bluffé, on oublierait presque de parler de l’essentiel. Elle offre un stabilisateur. Ce stabilisateur permet de prendre des images vidéo à allure professionnelle quasi-stables même sans pied, ce qui est formidable dans les conditions difficiles. Il améliore sensiblement l’onctuosité des départs et arrivées de panoramiques, mais ces derniers souffrent bien entendu du flou lors des prises de vue à 25i/s, raison pour laquelle on voit en-ligne un grand nombre de panoramiques au ralenti de moitié, tournés donc à 50i/s, et toujours un peu grandiloquents, avec leur effet de ralenti... Pour aider le stabilisateur, DJI a monté sur son appareil un objectif très grand-angle, qui nécessite qu’on s’approche énormément des objets proches pour varier les plans. Ceci induit en proximité de grosses déformations sur les objets qui font que la caméra ne peut pas prétendre à l’universalité et qu’il serait difficile de faire raisonnablement tout un film avec (quoique cela puisse être aussi un parti-pris créatif !) Ce très grand-angle reste très utile en intérieur en espace confiné. Même si une recherche rapide sur Internet indique qu’un grand nombre d’utilisateurs est demandeur d’un objectif d’angle encore plus grand, qui s’obtient en coiffant l’objectif d’une lentille adaptée, nous avons trouvé que c’est la plutôt l'impossibilité de disposer aussi d’une focale plus courte qui blesse : elle empêche le système de rester généraliste. Il est vrai que les images d’une focale plus courte seraient beaucoup plus difficiles à stabiliser, d'où le choix d'un champ d'ouverture très large ! Le stabilisateur est capable d’assurer le suivi des visages en mode selfie, ce qui intéressera pas mal d’auteurs de vidéo personnelles pour Youtube et consorts. Le visage est vraiment bien suivi, dans un mouvement onctueux qui a fort belle allure, tandis que la mise au point se fait automatiquement (si on le désire, bien sûr, car un mode pro donne la possibilité d’intervenir sur les paramètres de prise de vue). Combiné avec le micro-cravate maison, on obtient ainsi assez facilement un excellent environnement technique de bonne qualité, posé sur le pied du Creator Kit et, cette fois, exceptionnellement, avec un téléphone branché et tourné vers soi en image retour pour mieux contrôler la prise de vue. On pourrait dire que c'est le seul moment d'emploi vraiment indiqué du téléphone sur le DJI Pocket 2 ! La DJI Pocket 2 avec deux accessoires utiles du Creator Kit : la poignée multi-usages et le micro-cravate. Les recommandations pour faire un film d’allure professionnelle, avec de jolis flous (obligatoires par exemple en cas de pluie ou de neige), sont naturellement de placer la caméra en mode pro, de fixer le nombre d’images par seconde à 25 et l’obturateur au 1/25ème de seconde. Il faut alors compenser l’exposition à l’extérieur au moyen de filtres Freewell à différentes graduations de gris. Ces filtres aimantés adhèrent directement sur l'objectif de la caméra. Un kit de filtres gris neutre de chez Freewell(6). Attention à leur manipulation... ils sont si petits que le risque de les perdre au moment de la mise en place est très élevé ! Par contre, une fois en place sur l'objectif, ils tiennent bien !
On peut ne pas suivre ces recommandations d'exposition et placer l'obturateur de la camera en mode automatique : l’exposition automatique permet la plupart du temps d’obtenir de très belles images en servant parfaitement la beauté des couleurs par la précision de l’exposition, si on accepte quelques nuages blanc brûlés... et les défauts inhérents à l'amateurisme : la pluie pourrait bien alors devenir une sorte de bruité bizarre, et les objets ou personnes en mouvement se détacher bien moins de fonds devenus trop nets. Avec les filtres disponibles dans le commerce on doit souvent se contenter d’une exposition approchée à 1/3 ou 2/3 de diaf, ce qui peut finir par peser plus sur la qualité du résultat que la non-observance des prescriptions concernant l’obturation idéale. Là encore il y a des compromis à faire et, évidemment, on ne sera pas aussi à l’aise qu’avec la prise de vue cinéma d’un appareil photographique doté de ce mode. La DJI Pocket 2 apparaît finalement comme une caméra très satisfaisante pour se filmer soi-même en intérieur. Dans le cadre d’une prise de vue professionnelle en 4K à l’extérieur on la réservera à quelques vues d’ensemble qui exigent de la discrétion, et il faudra assez vite acheter des filtres gris supplémentaires pour une utilisation extérieure par temps ensoleillé. Mode photographie haute résolution : pas de miracle
On n’obtient naturellement pas la même qualité qu’avec un appareil doté d’un capteur de 64mpx de plein format ; disons qu’on en est même très loin. Pour grossir le trait, nous avons pris une photographie de matin d’octobre d’une place de Rochechouart : image en demi-contre-jour à la lumière difficile, prise en Raw, avec une balance des blancs corrigée dans Camera Raw, les basses lumières bien remontées et les hautes lumières bien redescendues en post-traitement. Le genre d’image qui ne peut être sauvée que si on a de la réserve dans le fichier brut.
Là, justement on n’a pas de réserve, ni en dynamique, où, à cause de la taille du capteur, on est déjà limité, ni en netteté, où le traitement interne de l’appareil, soucieux de présenter des images nettes, a déjà fait pas mal de dégâts :
Notre conclusionOn l'a compris : on n’achètera pas le DJI Pocket 2 Osmo pocket 2 pour ses capacités photographiques. 3 types d’utilisation nous
semblent intéressants en mode vidéo : La qualité obtenue n’est pas équivalente à celle obtenue avec la vidéo d’un appareil comme le Sigma fpL mais le résultat est un compromis acceptable qui peut se glisser furtivement dans un montage 4K. Les couleurs obtenues sont vraiment nativement très belles et très bien équilibrées (nativement bien plus justes que dans pas mal d’appareils photo) et la caméra n’est à la peine que dans les basses lumières, à cause de la petite taille de son capteur. Le réglage standard laisse toutefois quelques blancs brûlés et il vaudra mieux passer en mode manuel, sous-exposer légèrement, et remonter le gamma dans un logiciel de montage comme DaVinci Resolve.
Caractéristiques techniques
Notes(1) Voir sur le site du constructeur ici (2) Le DJI Pocket 2 doit à notre avis être acheté sous cette version creator (3) Sur
l'illustration une batterie supplémentaire non
DJI : (4) Ici un
support de téléphone non DJI : (5) A voir sur le site des français de Picogear (tout est en anglais) : https://www.picogear.com/store/picomic-2-pro-dual-wireless-kit/ (6) Filtres de
chez Freewell :
Dernière mise à jour : octobre 2023 |
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