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Le scanner mixte Epson 4870

par Jean-Marie Solichon

Les évolutions des scanners mixtes se succèdent à un rythme soutenu chez Epson. Bien que sautant une génération à chaque renouvellement de matériel, j’en suis tout de même à mon troisième scanner Epson en cinq ans ! Alors, à quoi bon ? Avec ce 4870 mon espoir était d’améliorer mes numérisations de film 120. Le 2450 permettait d’imprimer un A3 « présentable » à partir de mes ektas 6x7 ou 6x9, je voulais pouvoir aller jusqu’au A3+. Ainsi, les essais qui suivent ont-ils été réalisés à partir d’un positif couleur au format 6x9.

Pour évacuer tout de suite la question des autres formats, je préciserai que l’Epson 4870 donne de très beaux scans à partir de 4x5 et qu’avec le 24x36 il fait nettement mieux que mon Minolta Dimage ScanElite II (scanner dédié film de résolution maximum 2800dpi).

Dans les lignes qui suivent j’ai tenté dans un premier temps de montrer ce que le 4870 apportait de plus que le 2450 et, dans un second temps, d’apprécier sa qualité par rapport à celle de matériels bien plus onéreux : Nikon Coolscan 8000 et Imacon Flextight.

Ci-dessous l’image qui a servi de mire (certains reconnaîtront les lieux !) ; il s’agit d’une photo réalisée avec une chambre Toyo 45CF, objectif 120mm Super Symmar HM de Schneider, chassis pour roll-film à insertion Toyo au format 6x9, film Provia 100F ; 1/60ème de sec à F : 16.


l'auteur

Jean-Marie Solichon
né en 1956
formation supérieure en horticulture et en botanique et écologie
directeur du Jardin Exotique de Monaco depuis 1993
photographie en Moyen format depuis 1995, en grand format depuis 1999

contact :
tel : 06.09.25.19.85
ou + 377.93.15.29.80 (HB)
jmsolichon(at)gmail.com  
www.jmsolichon.com

 

 

   

 


Les deux carrés blancs indiquent les portions de l’image qui ont été utilisées pour juger la définition (coussin de belle-mère, au centre) et le rendu dans les ombres (à gauche sous le figuier de Barbarie).

1. Epson 4870 contre Epson 2450

Si l’on fait abstraction de la définition théoriquement double du 4870 par rapport au 2450, le plus récent des deux apporte un certains nombre d’améliorations très concrètes :

- Des passe-vues efficaces : celui consacré aux 4x5 (par deux) maintient parfaitement, pour les films 120 il manque un support pour les petits côtés mais c’est inévitable en raison des formats très variés et, en tout état de cause, bien supérieur au passe-vue indigent du 2450. A noter que ce passe-vue 120 convient parfaitement aux 6x12.

- La possibilité de numériser le 13x18 et le 6x17, mais en bricolant des passe-vues spécifiques.

- La présence du dépoussiérage électronique « ICE ». Très efficace mais à réserver aux images qui le nécessitent vraiment car il prend énormément de temps ( 30 minutes au lieu de 4 pour un 6x9 !).

- Un illuminateur de transparent qui n’est plus fixe mais se déplace en même temps que le CCD, d’où un éclairage plus homogène.

Et la définition alors ?

Je vous propose d’en juger sur les deux images ci-dessous. Elles ont été réalisées en numérisant le même ekta à la résolution maximale de chaque scanner, puis en redimensionnant les fichiers en plusieurs étapes pour obtenir un document de 32x47cm à la résolution de 300dpi. Dans chacun de ces documents le même morceau de 350 pixels de côté a été prélevé. Notons que le 4870 n’aime pas les gros fichiers et se refuse à numériser les 6x9 (et 6x7 également) à 4800dpi et sous 12bits/couche. Il faut donc se contenter de 8bits/couche qui accouchent néanmoins d’un joli bébé de 465Mo !

 

 

   

 

L’Epson 4870 apporte donc une définition supérieure à celle de son aïeul 2450. Bien sûr, et ça ne surprendra personne, pas dans une proportion du simple au double. Pour imprimer ce fichier il faut accentuer ; et bien, accentuons ! La photo suivante représente les portions d’image prêtes à être imprimées (accentuation : gain 250%, rayon 1,2 pixels, seuil 3 niveaux) au format A3+.

 

   

 

La différence me paraît encore plus nette ici. Elle se traduit, dans la pratique, non seulement par la possibilité d’imprimer au format A3+ avec le fichier issu du 4870 mais, qui plus est, avec une qualité supérieure à ce que l’on obtient au format A3 à partir du 2450. Pour moins de 500 Euros et sans oublier les avantages signalés plus haut, je ne vois vraiment pas ce que l’on pourrait demander de plus à ce scanner !

2. Numériser à la résolution maximale 
ou à la résolution utile ?

Faut-il numériser systématiquement à la résolution maximale du scanner (et ré-échantillonner ensuite) ou bien directement à la résolution juste nécessaire pour obtenir le fichier voulu ? Avec mon premier scanner Epson (un 1200 « Photo ») la question ne se posait pas. Avec le 2450 il me semble qu’il valait mieux numériser les films 120 à la résolution maxi. Et avec ce 4870 ? Et bien vous avez la réponse sous les yeux (fichiers accentués):

   

 

La différence est faible, mais on peut encore créditer la numérisation à la résolution maximale d’un très léger avantage. Le jeu en vaut-il la chandelle ? C’est à chacun d’en décider en fonction, notamment, de ses capacités de stockage, de ses besoins en impression de taille supérieure, etc…

3. Epson 4870, nec plus ultra ?

J’ai été un peu choqué par le qualificatif de « professionnel » attribué au scanner Epson 4870 par une revue de photographie généralement considérée comme sérieuse. Certes, je le répète volontiers, cet appareil en donne beaucoup pour un prix très léger. Mais concurrence-t-il réellement les scanners bien plus onéreux ? Grace à l’aimable concours de Marc Genevrier et Henri Peyre, je suis en mesure d’apporter, ci-après, un élément de réponse en comparant l’Epson à un Coolscan 8000 ED de Nikon et à un Imacon Flextight Photo. Des appareils de 7 à 10 fois plus coûteux que lui.

Notre image-test a donc été numérisée par chacun de ces trois scanners à leur résolution maximale, soit 4800dpi pour l’Epson 4870, 4000dpi pour le Nikon et 3200dpi pour l’Imacon. Les trois fichiers ont été ré-échantillonnés pour descendre au format A3+ à 300 dpi. Le même morceau d’image a été prélevé sur les trois fichiers et regroupé ci-dessous après accentuation selon les valeurs déjà citées.

 

   

 

Pas de surprise : de manière très évidente la définition des images progresse en même temps que le prix des trois appareils. On notera aussi que, dans ce cas précis, elle progresse en même temps que décroît la  résolution maximale théorique des scanners en présence : tous les pixels ne sont pas égaux entre eux loin s’en faut !

Cela n’est pas visible sur les extraits publiés mais l’Imacon et le Nikon scannent jusqu’au grain du film, ce dont l’Epson est clairement incapable. Ce qui m’incite à dire que les deux premiers cités sont plus proches entre eux qu’ l’un ou l’autre ne l’est de l’Epson. Dans la pratique on pourra agrandir sans problème les scans issus du Coolscan au moins jusqu’au 40x50 et ceux obtenus via l’Imacon jusqu’au 50x60 minimum.

A dire vrai je ne m’attendais pas à une telle différence entre les 4800dpi de l’Epson et les 3200dpi de l’Imacon. Je pensais : il y aura une petite différence en définition et une grande différence en  dmax. En fait c’est tout à fait l’inverse. La différence en définition est énorme, mais en matière de dmax c’est certes sensible mais pas pas colossal. On en jugera sur le document ci-dessous, non sans difficulté compte-tenu de l’étroitesse de la zone ciblée ; sur des portions d’image plus étendues l’œil discerne mieux les différences.

 

   

En conclusion

Je crois qu’il est important d’appeler un chat un chat. Le scanner Epson 4870 est un appareil au rapport qualité/prix explosif. Il donnera d’énormes satisfactions à un photographe amateur qui pratique à la fois le 4x5 et le moyen format et réalise ses propres impressions en A3+ maximum. Pour un utilisateur exclusif de bobine 120 le choix d’un scanner dédié film moyen format se justifie pleinement. Et pour le travail réellement professionnel, ou les impressions en grande largeur, il faut un matériel réellement…professionnel !

 

 

dernière modification de cet article : avril 2004

 

     
 

 

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