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Romain Courtemanche
"Du Bruit sous le
silence" est le titre de cette série. Il n’y a pas une explication précise au sujet de ce titre, il fait essentiellement usage d’indicateur en donnant une première direction de lecture. « Du bruit sous le silence » est un projet que j’ai mené avec pour leitmotiv de produire des photographies liées à mon environnement, et de traiter ces éléments de manière frontale. Je me suis imposé de ne chercher en aucun cas à sublimer ou à mettre en scène les images. Au contraire, travailler avec pour matière première le réel. Et par l’acte photographique prélever, s’il y a lieu, l’odeur quelle qu’elle soit d’une réalité.
Les tonalités d'ensemble de la série sont enfermées dans le sépia. Pourquoi ce choix ? Le choix s'est-il exercé à la prise de vue, à la sélection des images, ou est-ce un travail de retraitement ? Bien que les photographies soient dans un même ton, je ne qualifierais pas cette tonalité de sépia. Mes sujets étant variés, détails, portraits, paysages urbains, je devais donner une cohérence de ton à mon projet. Ce travail s’est fait en partie lors de la prise de vue. J’utilise des optiques non traitées multicouches qui ont tendance à donner un rendu peu contraste, que j’apprécie et que je pousse par un léger travail de traitement colorimétrique. Quant à la sélection des images, pour celles que je n’ai pas gardées, les raisons ne sont pas liées à des aspects de colorimétries mais plus à des aspects de cohérence dans la série.
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l'auteur
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On a l'impression que le thème dominant est la solitude en milieu urbain, une solitude qui masque une violence faite à la chair ? Seriez-vous d'accord avec cette lecture ? Pour réaliser les photographies j’ai pas mal traîné dans mon quartier, dans Paris. Il y a donc forcement un sentiment de solitude urbaine révélée. Mais là n’était pas le propos principal. Outre le fait de prélever quelques onces de quotidien et de banal, l’enjeu était de faire des images avec ce leitmotiv de radicalité, chercher à transcrire une réalité que je voulais brute de décoffrage. Là ou aussi, et heureusement, se dissimule une violence, que ce soit « faite à la chair », comme vous le notez, mais qui peut aussi s’exprimer dans un portrait, dans un hall d’immeuble... Il s’agit plus d’une intensité ou d’une tension que je souhaitais voir transpirer d’image en image.
Diriez-vous que c'est une série autobiographique ? Si volonté autobiographique il y a, cette part se draine dans ce que la série donne seulement à ressentir dans son ensemble, et non dans ce que je montre.
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Parlez-nous des conditions de prise de vue et du traitement de ces images : quel matériel employez-vous ? Je travaille avec une linhof Technika, avec pour principales optiques un 150mm et un 90mm. J’utilise des films négatifs (Kodak Portra), en général je fais un châssis par prise de vue. Une fois les plans films développés, je fais mes scans avec un Imacon. Ensuite je finalise mes images avec Photoshop, du nettoyage de négatif à un léger travail de colorimétrie et parfois quelques retouches.
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Pourquoi la chambre grand format ? Ce sont l’esthétique, le plaisir de la manipulation de ce matériel, et bien entendu, les qualités de rendu qui m’ont amené à la chambre. Par la suite, la pratique du grand format m’a permis de pousser mes envies photographiques. Je ne suis pas dans l’accumulation d’image, je préfère me concentrer dans une direction, cibler ce qui me semble être l’essentiel. De fait l’utilisation d’une 4x5 (en argentique), de par son coût et sa pratique, s’avère être un filtre parfait pour dégager toutes envies d’images qui au final n’auraient pas d’intérêt dans la série.
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Quels sont vos objectifs en photo pour les prochaines années ? D’abord à ce jour, la possibilité d’exposer, de diffuser mes photographies me permettrait de porter au bout ce projet. Pour demain, je commence les premières photographies d’une série en résonance avec du « Du bruit sous le silence », et je suis dans l’étape de postproduction d’une nouvelle série « Le feu d’Annie », visible d’ici peu de temps sur mon site. Et pour les prochaines années, mon ambition première est de poursuivre mes projets avec ce désir et ce goût de la photographie.
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