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Une photographie
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l'auteur
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© Roberto Aita
Est-ce que le sténopé sur format 20x25 vous tenterait ?Si cela m’était économiquement possible, bien entendu, je ferais des images au sténopé dans des formats géants ! Concrètement comment se passe une prise de vueCe n’est pas évident d’emporter avec moi tous ce dont j’ai besoin pour faire des sténopé au Polaroid… le problème avec le film pelable Polaroid est qu’il donne une émulsion très fragile lorsqu’elle est humide… et beaucoup de déchets si bien qu’en plus de l’appareil, du dos et de votre régime de films vous devez emmener différents seaux et boîtes pour les films développés et vos déchets. Plutôt ennuyeux quand vous photographiez au bord de la mer ou dans endroit sauvage ! Y a-t-il pour vous la logique esthétique (ou philosophique) du sténopé ?Il me semble évident que les images faites au sténopé ont des
qualités à elles que vous ne pouvez pas obtenir en utilisant des
appareils munis d’objectifs. Il s’agit également d’une technique
photographique qui est plus en prise avec le concept de temps. Si vous
faites attention aux mots, qui sont plus importants dans la langue que
nous n’avons tendance à le penser, la photographie au sténopé est
philosophiquement plus proche du concept de « prise de vue » que de «
shooting ». Le mot anglais, plus récent, me fait penser à l’acte de
faire feu avec des armes ; d’une façon étrange, «shooter» sa photo y tue
le temps et ce que vous obtenez sur le film est une impression de «monde
sans vie»… regardez ce que l’artiste Français Maurice Benayoun dit avec
son travail sur la réalité virtuelle Pourquoi photographiez-vous si souvent des bords de mer ?J’ai une attirance étrange et profonde pour l’eau ; quand je suis au
bord de la mer ou d’une rivière, je ressens une grande énergie venant de
l’eau… De plus je suis fasciné par les vieilles activités humaines
autour de l’eau : collecte du sel, pêche, thermalisme, etc. Mon corps
vibre à une fréquence plus basse au bord de la mer… Pourriez-vous tenter de définir avec des mots le sujet de vos photographies ?Le sujet de ma photographie est une sorte de « paysage mental », quelque chose que vous pouvez aussi trouver par exemple dans les films de Andrei Tarkovskij, Alexandr Sokurov, Artavazd Pelesjan et d’autres cinéastes-poètes d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale. Il y a aussi une influence profonde des cinéastes britanniques Brothers Quay, du metteur en scène expérimental espagnol Josè Val del Omar et des peintres de la Renaissance. A cause des émotions profondes et sauvages que leurs images m’ont donné j’ai une dette envers les photographes Français André Naggar, Sarah Moon and Antoine d'Agata.
dernière modification de cet article : 2005
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