Restauration - modification
d’une chambre Linhof 13x18
de 1939
par Christophe Métairie
La chambre d'origine : chambre Linhof Standard 13x18 datant de
1939 telle que je l'ai reçue. optique Schneider Xenar 210mm f/4.5
obturateur Compound Ek-III/7
La chambre modifiée
Vous ne rêvez pas, c'est bien la même
chambre... une fois la remise en état effectuée. Les modifications
faites : dos moderne 5x7, placage en bois d'ébène, corps avant
moderne et renfort en carbone de l'abattant.
Un peu d'histoire
Pendant longtemps, les photographes
professionnels ont travaillé avec des chambres photographiques
chargées avec des plans film aussi bien en reportage qu'en studio.
Avant la seconde guerre mondiale, les formats compacts utilisant du
film 35mm (24x36) et 120 (moyen format) étaient des formats assez
peu utilisés dans le monde professionnel. Les formats de plan film
courants étaient différents en Europe et aux Etats-Unis : formats
métriques pour l’Europe (10x12cm, 13x18cm et 18x24cm) et en pouces
pour les états unis (4x5", 5x7" et 8x10"), la chambre présentée sur
cette page a été construite avec un dos au format 13x18cm et était
donc destinée au marché européen.
A l'époque, les marques ont
généralement un catalogue de chambres très fourni avec des formats
et des possibilités de mouvements variés, une panoplie
impressionnante d'accessoires en tout genre (prise de vue,
laboratoire...). Il faut dire que le monde de la photographie était
alors plus simple : la technologie utilisée pour la construction du
matériel pouvait être maîtrisée par tout bon artisan et ne
nécessitait pas des millions d'investissement comme aujourd'hui. Il
y avait donc profusion de marques plus ou moins importantes et le
marché de la photographie était plus ouvert aux petites entreprises
qu'actuellement.
Image réalisée avec la chambre restaurée et son optique d'époque
Schneider Xenar 210mm f/4.5 Cette optique datant de 75 ans est plus
douce qu'un Apo Symmar moderne mais les résultats sont tout à fait
corrects pour une optique de cet Age ! Cliquez sur les points
rouges pour voir le niveau de détail délivré par cet ancêtre
Cette chambre est une Linhof modèle
"Standard" ; on appelle souvent faussement "Technika" toutes les
chambres Linhof de ce type. La célèbre chambre Technika apparaît
sous forme de prototype en 1934, mais c'est en 1936 qu'elle est
commercialisée dans les formats 6x9cm et 10x12cm. La Technika est
dotée de mouvements sur le corps arrière alors que le modèle
Standard en est dépourvu. Chez Linhof le nom Technika signifie
chambre technique "Technische Kamera" et seules les chambres dotées
de mouvements arrières portent ce nom.
C'est en 1937 qu'apparaît le modèle
"Standard" 13x18cm qui est présenté sur cette page. Cette chambre
est construite sur la même base que la Technika mais elle est plus
légère et plus compacte : le dos tournant (paysage / portrait par
simple rotation) est conservé mais les mouvements de bascule sur le
corps arrière ne sont plus présents. Ce type de chambre simplifié
est souvent appelé "Standard Presse" car son utilisation en
reportage ne nécessite pas de mouvements complexes. Une simple
échelle de mise au point le long de la rampe de mise au point et un
viseur approximatif permettaient une prise de vue rapide (pour
l'époque).
Je vous laisse imaginer ce temps où le
photographe partait en reportage "de presse" avec une telle chambre,
un gros trépied et un sac rempli de châssis porte film ; il devait
falloir une sérieuse expérience pour ramener des images prises sur
le vif exploitables, sans mesure de lumière fiable ni aide à la mise
au point. D'autant que les films de l'époque n'étaient pas très
sensibles, ce qui ajoutait encore à la difficulté !
Extrait du catalogue de l'époque Premier modèle de Linhof Standard
1937 équipée d'un viseur dit "sportif". Le modèle 1939 que je
présente sur cette page est différent au niveau de la petite poignée
à la base du corps avant et du type de viseur installé. sur cette
image nous pouvons voir le dos rotatif incliné.
La construction de cette chambre est
entièrement en aluminium, le soufflet est en cuir et les mouvements
sont réduits à leur plus simple expression sur ce modèle
"standard" : uniquement un décentrement horizontal et vertical sur
le corps avant, aucune bascule pourtant si pratique pour contrôler
l'orientation de la profondeur de champ. Un viseur pliable sommaire
est présent sur la face supérieure et afin de pouvoir faire une mise
au point rapide au jugé, une échelle des distances de mise au point
est intégrée sur l'abattant qui supporte les rails de mise au point.
La chambre est assez légère et compacte pour un modèle 13x18 :
21x21x9cm en position repliée et 2,1kg sur la balance. De plus
l'utilisation d'aluminium permet une très bonne rigidité par rapport
aux chambres en bois de l'époque.
L'utilisation de téléobjectifs et la
macro sont possibles, puisque l'extension maximale est de 540mm.
Pour l'utilisation de grand angulaires, l'abattant possède une
position "vers le bas" qui évite qu'il ne soit visible dans le bas
du cadre (voir photo ci-dessous), l'utilisation d'optiques grand
angle jusqu'à 110mm est possible sans problème (110mm en 13x18cm
équivaut au même angle de champ qu'un 24mm en 24x36mm). Une
articulation permet de conserver le corps avant vertical quand
l'abattant est dans cette position. Les optiques livrées en standard
en 1939 allaient du grand angle au téléobjectif : Schneider super
angulon 120mm, Schneider Xenar 210mm et Schneider Tele Xenar 360mm.
D'autres marques étaient proposées par Linhof comme Zeiss (Tessar
210mm) ou Meyer (Plasmat-Satz 210mm, Aristostigmat 120mm, Tele-Megor
400mm).
la chambre avec l'abattant en position "vers le bas" cette position
évite que l'extrémité de l'abattant ne rentre dans le champ en grand
angle notez le mécanisme de compensation pour conserver le corps
avant horizontal malgré l'inclinaison de l'abattant
toutes les pièces sont frappées de l'année de fabrication "39"
Pourquoi la transformation ?
J'ai choisi de remettre en état cette
chambre afin de pouvoir l'utiliser régulièrement. Le but n'est pas
de la remettre à neuf telle qu'elle était à sa sortie d'usine, mais
plutôt de la remettre au goût du jour avec un nouveau corps avant
afin de permettre les mouvements de bascule et une modification du
dos pour que l'utilisation de châssis 5x7" modernes soit possible.
Par ailleurs, le format 13x18cm était courant en Europe à l'époque
mais est tombé en désuétude aujourd'hui, et il est plus facile de
trouver des châssis et des films au format 5x7 pouces actuellement.
La taille externe des châssis 13x18cm et 5x7" est la même, seule
diffère la taille des plans film.
Le soufflet en cuir d'origine après un nettoyage en douceur et une
couche de cirage: malgré son âge il est en parfait état et n'a
nécessité aucun travail
A l'époque les châssis doubles
modernes que nous utilisons actuellement (Fidelity, Lisco ...)
n'existaient pas et les films étaient stockés dans des châssis
métalliques simples, très fins. Ces châssis anciens sont assez
difficiles à trouver et pas très pratiques à utiliser ; il a donc
fallu adapter un dos récent sur cette chambre, afin d'être en mesure
d'utiliser des châssis doubles 5x7" modernes, tout en conservant la
rotation du dos : passer du cadrage horizontal à vertical en une
seconde par une simple rotation du dos est extrêmement pratique !
le dos 13x18 d'époque n'est pas compatible avec les châssis doubles
modernes
Les travaux effectués
La chambre a été achetée d'occasion
(pour une chambre de cet âge c'est plutôt normal !) sur la toile et
a été entièrement démontée, passée au décapant chimique pour enlever
toutes les peintures et traces de colle anciennes. Le décapant
chimique (marque V33) est bien car, à l'inverse d'un ponçage manuel,
il n'enlève pas de matière. On retrouve donc les parties métalliques
brutes telles qu'elles étaient lors de leur fabrication. Désolé je
n'ai pas de photo des pièces décapées, pris dans ces travaux, j'ai
totalement oublié d'en faire!
Cette opération effectuée, j'ai trouvé
un dos Linhof Technika d'occasion au format 5x7 ; ce dos était monté
sur une grosse plaque d'aluminium et était utilisé sur un appareil
de prises de vues aériennes en Allemagne dans les années 70.
le dos Linhof 5x7 d'occasion trouvé sur la toile. Monté sur une
plaque d'aluminium de plusieurs kg, ce dos était utilisé en prise de
vue aérienne dans les années 70.
Le dos 5x7 a été lui aussi entièrement
décapé, mais après un essai de montage sur l'arrière de la chambre,
un problème s'est posé : le dos original rotatif (ci-dessous pièce
n° 1) est monté sur l'arrière de la chambre à l'aide d'une gorge
circulaire (le cercle blanc) et le diamètre de la gorge du nouveau
dos 5x7 (ci-dessous pièce n°2) n'est pas le même. La seule solution
pour conserver la rotation du dos a été de passer le dos 5x7 à la
fraiseuse pour supprimer la gorge (ci-dessous pièce n°2, pointillé
vert) et de fixer le dos 5x7 sur la partie rotative du dos original
(pièce n°1). Cette solution est la plus simple et c'est la seule
opération que je n'ai pu réaliser moi-même : n'ayant ni le matériel
ni les connaissances suffisantes pour utiliser une fraiseuse, j'ai
fait appel à une entreprise de la région travaillant dans
l'aéronautique.
Pièce n°1: partie rotative du dos original avec sa gorge Pièce n°2:
dos 5x7 moderne, la gorge (pointillés verts) a été fraisée pour être
supprimée. Les deux pièces sont fixées ensembles avec 4 vis, Le dos
moderne se monte sur la chambre par l'intermédiaire de la plaque
rotative du dos original.
Nous pouvons comprendre plus
facilement en voyant le montage fini sur la photo de gauche : le dos
moderne 5x7 (pièce 2) monté sur le dos rotatif original (pièce 1).
La photo de droite met en évidence un
autre problème que j'ai rencontré : le dos moderne est plus grand
que le dos original et que le corps principal de la chambre de 6mm,
différence qu'il a fallu combler pour que l'aspect esthétique ne
soit pas oublié. J'ai choisi de réaliser un "placage" en bois
d'ébène, je dis placage entre guillemets car un placage de 6mm n'est
plus vraiment un placage! Le bois de placage utilisé mesurant 0.4mm
d'épaisseur, pas moins de 15 épaisseurs ont été nécessaires pour
mener à bien cette opération... qui a pris pas loin d'une semaine !
Le bois de placage utilisé, bois d'ébène de macassar, épaisseur
0.4mm bois brut non poncé, non ciré
Le placage terminé apporte 6mm de plus sur tout le pourtour de la
chambre, qui permettent d'égaliser la taille du dos moderne et la
taille du corps de la chambre.
Une fois les parties en ébène
assemblées sur la chambre, un ponçage a été réalisé, en partant du
grain assez gros (60) puis au grain très fin (600) puis à la paille
de fer afin d'avoir un fini aussi lisse que possible.
La dernière opération a été de
protéger les parties en bois en les cirant à l'ancienne : cire
d'abeille et essence de térébenthine, la même cire qui est utilisée
en ébénisterie. Après plusieurs couches jusqu'à la saturation de
l'absorption, un passage au chiffon en laine permet de révéler la
beauté du bois et de le faire briller.
la rotation pour le passage du cadrage vertical à horizontal
Le dos 5x7 moderne comportait un
habillage en cuir noir qui n'allait plus très bien avec le placage
d'ébène : encore du travail pas prévu... le remplacement de
l'habillage en cuir par de l'ébène s'est montré assez difficile à
réaliser proprement, le résultat n'est pas parfait, mais il a le
mérite de donner une apparence cohérente à cette chambre. Le
découpage du bois a été fait avec une scie de placage spéciale, la
finition des découpes au papier de verre, mais il a fallu refaire
certaines pièces plusieurs fois, le bois de 0.4mm d'épaisseur ayant
une fâcheuse tendance à se fendre et à casser très facilement ! Un
cirage des pièces du placage a été effectué à la cire d'abeille
additionnée d'essence de térébenthine, c'est beau et ça sent bon !
Le problème du dos résolu, il a fallu
s'occuper de la remise en état de l'abattant et des rails de mise au
point. L'abattant étant en aluminium assez fin (4mm) et assez
souple, une plaque de renfort en carbone a été fabriquée, plaque de
4mm qui a été collée à la résine époxy et passée au four à 50°
pendant 24 heures pour plus de rigidité. La découpe du carbone a été
faite avec un outil rotatif Dremel muni d'un disque diamanté, j'ai
utilisé de la toile émeri de plus en plus fine et de la paille de
fer pour la finition finale (vous trouvez
ici des infos pour réaliser des plaques de carbone si vous êtes
intéressé). Une plaque de pour trépied compatible ARCA d'une
longueur de 20cm est fixée sur l'abattant ; en téléobjectif ou en
macro, elle permet d'aligner le centre de gravité de la chambre et
le point de fixation sur la tête du trépied pour plus de stabilité.
En prise de vue courante, la plaque située sous le corps de la
chambre (6cm, compatible ARCA) donne un ensemble équilibré.
la plaque de carbone qui renforce l'abattant d'origine. Cette plaque
dépasse de 6mm pour s'adapter à la dimension du corps de la chambre
muni de son placage en ébène.
Les rails de mise au point sont en bon
état, un simple décapage et une nouvelle peinture faite à la bombe
pour carrosserie de voiture, couleur gris titanium ont suffi à
redonner un aspect correct à ces pièces. La bombe de peinture pour
voiture fonctionne très bien, en 4 ou 5 couches fines ; un passage
au four à 50° pendant quelques heures permet un meilleur
durcissement de la peinture.
Le rail de mise au point décapé et repeint à la bombe : difficile de
croire que sa fabrication date de 75 ans !
La gravure originale sur l'abattant, en face intérieure n'a pas été
peinte
La charnière originale qui fait la
liaison entre le corps de la chambre et l'abattant étant en bon état
et sans trop de jeu : elle a été conservée. Le remontage des 2
pièces n'a pas posé de problème. De la résine époxy a juste été
utilisée en plus des vis de fixation de la charnière pour bien la
maintenir et la fixer définitivement.
Le corps de la chambre avec l'abattant et sa plaque de renfort en
carbone
Le montant avant original ne comporte
pas de mouvement de bascule, uniquement un décentrement vertical et
horizontal. Les 2 montants verticaux étant légèrement faussés, le
coulissement du décentrement vertical se faisait assez mal. J'ai
voulu le redresser ; il a tout simplement explosé en morceaux... la
fonte d'aluminium n'apprécie pas les torsions ni les efforts trop
prononcés ! J'ai donc finalement opté pour le remplacement du corps
avant original en choisissant un corps avant de chambre Linhof
Kardan 4x5 des années 60. J'ai déjà utilisé ce type de corps avant
sur le montage que j'avais réalisé pour le Pentax 645D (voir
ici): cette pièce comporte tous les mouvements nécessaires
(décentrement et bascules dans tous les axes) et reste très
compacte. C'est le même corps avant qui est utilisé sur les chambres
Technika actuelles, gage de fiabilité et de qualité ! Ce corps
avant, même assez ancien, accepte les planchettes porte objectif au
standard actuel Linhof Technika 4x5 (96x99mm) ; ces planchettes sont
compactes, pratiques à utiliser et très courantes, contrairement aux
planchettes introuvables qui équipaient la chambre à l'origine.
Le corps avant prélevé sur une Linhof Kardan 4x5
Une fois démonté, le corps avant
de la Kardan a été remonté sur le chariot de mise au point de la
chambre en cours de réhabilitation. Pour ce faire, le chariot a dû
être modifié en limant sa face supérieure qui n'était pas plate. En
conservant le chariot de mise au point d'origine, on a l'avantage de
conserver aussi l'articulation qui permet de garder le corps avant
bien vertical même lorsqu'onplace t l'abattant en position grand
angle (incliné vers le bas).
Le nouveau corps avant est monté sur le chariot de mise au point
original, en position grand angle, le montant avant reste bien
vertical grâce à l'articulation sur le chariot (flèche rouge)
Avant l'assemblage des 2 pièces, le
tenon de la queue d'aronde (qui servait à l'origine pour le
décentrement horizontal) a été comblé à l'aide d'une résine mélangée
à de la poudre d'aluminium (ci-dessous, flèche rouge). La place
manquant pour utiliser des vis, l'assemblage du corps avant moderne
sur le chariot de mise au point original a été fait à l'aide de
résine époxy avec une cuisson au four: ce type d'assemblage est
invisible et indestructible. Un placage en ébène a été réalisé sur
les flancs des montants verticaux et des 2 boutons rotatifs.
L'assemblage du corps avant moderne sur le chariot de mise au point
Après le remontage du soufflet, la
chambre est prête à être utilisée ; elle est moderne et tout à fait
utilisable. Un peu lourde quand même : 4,5kg sans optique. Le dos
moderne et le placage en bois de 6mm sur tout son pourtour ont
largement alourdi cette chambre qui pesait au départ 2,1kg. Il faut
bien voir que le poids de la chambre est minime par rapport aux
accessoires nécessaires pour une journée de prise de vue : j'ai
marché une journée en montagne avec ce matériel, 2 optiques, des
châssis 5x7 et un trépied, pour un poids total de 12,5kg... on
regrette assez vite d'être parti en randonnée avec un matériel de ce
type ! Ceci dit, les images réalisée avec la chambre sont belles et
même si le poids est un frein, les images réalisées méritent
l'effort !
La chambre finie après 3 mois de travail
Les optiques utilisées
Schneider Xenar 210mm f/4.5,
année de production 1939, obturateur Compound d'époque
J'ai reçu cette chambre avec son
optique d'époque montée sur une planchette adaptée, un Schneider
Xenar 210mm f/4.5 qui a plutôt bonne réputation. Son numéro de série
correspond bien à une optique fabriquée dans les années 1937-1939.
Cette focale de 210mm équivaut à la focale standard dans ce format
(la diagonale du format), soit un équivalent à un 43mm en format
24x36.
La bague de fixation de l'obturateur
sur la planchette métallique étant fortement grippée, il a été
impossible de démonter l'optique pour la remonter sur une planchette
moderne. J'ai dû découper la planchette originale pour la mettre aux
dimensions des planchettes modernes.
Malgré ses 75 ans de service,
l'obturateur fonctionne parfaitement mais les vitesses lentes
semblent assez rapides. Effectivement, après passage au banc de
mesure, il apparaît que si la mécanique fonctionne bien, les
vitesses ne sont pas justes.
Obturateur Compound Ek-III/7 - 1939 :
temps affiché sur l'optique |
temps réel mesuré |
1 / 100 ème seconde |
1 / 72 ème seconde |
1 / 75 ème seconde |
1 / 58 ������me seconde |
1 / 50 ème seconde |
1 / 47 ème seconde |
1 / 25 ème seconde |
1 / 21 ème seconde |
1 / 10 ème seconde |
1 / 13 ème seconde |
1 / 5 seconde |
1 / 11 éme seconde |
1 / 2 seconde |
1 / 4 seconde |
1 seconde |
0,62 seconde |
temps réel mesuré sur
l'obturateur Compound de 1939
Ces mesures ont été faites sur une
série de 10 déclenchements pour chaque vitesse et si l'obturateur
n'est pas juste, il est régulier comme une horloge avec une
variation de moins de 5%. A partir du moment où l'on connait les
vitesses réelles il est facile de compenser le problème lors des
prises de vues sur le terrain.
Schneider Apo Symmar 210mm f/5.6 " Linhof selected " année de
production 1988, obturateur Copal 1
La seconde optique que j'utilise sur
cette chambre est un Schneider Apo Symmar "Linhof Selected " 210mm
f/5.6. Cette optique est parmi les meilleures du marché dans la
version normale et la mention "Linhof Selected" signifie que cette
optique a été sélectionnée parmi les meilleurs modèles. Selon le
numéro de série, elle a été fabriquée en 1988. Etant équipé du
matériel de mesure, j'ai mesuré la vitesse d'obturation réelle du
Copal 1 qui est monté sur l'optique.
Obturateur Copal 1 - 1988
temps affiché sur l'optique |
temps réel mesuré |
1 / 400 ème seconde |
1 / 183 ème seconde |
1 / 250 ème seconde |
1 / 135 ème seconde |
1 / 125 ème seconde |
1 / 86 ème seconde |
1 / 60 ème seconde |
1 / 51 ème seconde |
1 / 30 ème seconde |
1 / 32 ème seconde |
1 / 15 ème seconde |
1 / 14 ème seconde |
1 / 8 ème seconde |
1 / 7 ème seconde |
1 / 4 seconde (0,25 sec) |
0,24 seconde |
1 / 2 seconde (0,5 sec)
|
0,46 seconde |
1 seconde |
0,92 seconde |
temps réel mesuré sur
l'obturateur Copal 1 de 1988
Comme souvent sur un obturateur
récent, les vitesses lentes et moyennes sont parfaitement calées,
par contre les vitesses rapides sont pour le moins généreuses avec
la réalité : un 400ème qui est en fait un 200ème et un 250ème qui est
plus proche du 125ème... cela fait quand même 1 diaphragme de
surexposition... Cela dit, comme dans le cas précédent, le fait de connaître les chiffres exacts permet de faire des corrections
lors des prises de vue.
Service de mesure de vos obturateurs
Vous trouverez sur cette page un nouveau service que je
propose : la
mesure de la vitesse réelle de vos obturateurs.
Pas loin de 50 années séparent ces 2
optiques. Si l'Apo symmar est largement supérieur dans tous les
domaines (résolution, uniformité...), le rendu du Xenar n'est pas
dénué de charme et je pense l'utiliser pour des portraits où sa
douceur et ses angles imparfaits risquent d'être particulièrement
esthétiques. Ce sujet fera l'objet d'un prochain article !
En conclusion
Image réalisée avec la chambre restaurée et son optique Schneider
Apo Symmar "Linhof Selected" 210mm cliquez sur les points rouges
pour voir le niveau de détail délivré par cet objectif scan epson
V700 à 1600dpi
Malgré son poids un peu trop élevé à
mon gout, l'utilisation de cette chambre est agréable, les
mouvements du corps avant sont précis et suffisants en photographie
de paysage. La rigidité de l'ensemble est très bonne et aucun jeu ne
vient gêner le photographe lors de réglages précis.
Les négatifs noir et blanc obtenus
sont scannés avec un Epson V700 à 1600dpi ; j'utilise un passe-vue
BetterScanning mounting station qui permet un réglage fin de la
hauteur du passe vue et possède un verre anti-newton. Avec ce passe
vue la netteté est optimale sur l'ensemble du film et aucun anneau
de newton ne vient gâcher les scans.
Les possibilités de tirage sont
énormes puisque les fichiers issus des scans à 1600dpi font 7930 x
10680 pixels, soit 84,50 mégapixels ! Evidemment la netteté pure des
fichiers quand on regarde les images à 100% à l'écran n'est pas
aussi bonne qu'en numérique mais la taille des fichiers compense
largement ! Le grain et le rendu des ombres donnent aux images
l'aspect si caractéristique du noir et blanc argentique et avec ce
système de prise de vue, on peut sans problème obtenir des tirages
de 80x115 cm (impression à 240 dpi) de très haute qualité !
Vous l'aurez sûrement compris à la
lecture de cet article, la réalisation de ce projet a demandé pas
mal de travail, pas loin de 4 mois ont été nécessaires pour mener à
bien cette remise en état, mais au final, la chambre est agréable à
utiliser, elle n'a plus rien à envier aux chambres modernes et les
images sont belles. C'était le but recherché !
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