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pratique
|
Quantification du pixel
lors du scan en numérique
Lorsqu'un scanner attaque une image ou un document, la
numérisation se déroule en deux temps :
- on découpe l'image en petits carrés, les pixels
- on mesure le niveau du signal en RVB (Rouge-Vert-Bleu) dans chacun de
ces pixels. Cette information est alors codée en langage binaire sur
8 bits ou plus, pouvant prendre la valeur 0 ou 1. C'est la
"quantification" ou "attribution d'une valeur numérique" à une
information. Plus le codage est fin (8, 12, 16 bits...) plus la plage
dynamique est étendue.
Les schémas ci-dessous vous permettront de mieux de
comprendre à la fois la finesse croissante de l'analyse mais aussi
l'évolution croissante du poids de l'image suivant le type de réglage
que vous choisissez dans le logiciel d'acquisition de votre scanner.
Une règle doit prévaloir absolument :
Ne scannez pas avec un excès de poids. Vous ne feriez
qu'alourdir des fichiers déjà très importants si vous travaillez sur de
gros formats d'image.
On consultera également sur ce point les pages suivantes :
résolution
résolution en numérique
|
représentation théorique |
type de scan |
rapport de poids
(poids d'une image de 10 cm pour impression) |
résultat |
utilité |
|
au trait
(bitmap) |
1
(171 ko) |
le pixel ne peut être que noir ou blanc |
texte seul
en général utilisé à 600 ppp en sortie |
|
Niveaux de gris
8 bits |
8
(1,34 Mo) |
(28 teintes possible=256)
256 niveaux de gris |
photographie noir et blanc |
|
RVB
8 bits
on parle de scan en 24 bits |
24
(4 Mo) |
(28 teintes pour chaque couche) soit 256x256x256
couleurs possible (16,7 millions) |
photographie couleur
échantillonnage suffisant en regard des possibilités d'analyse de
l'oeil humain |
|
RVB
16 bits
on parle de scan en 48 bits |
48
(7,99 Mo) |
(216 teintes pour chaque couche) soit 25536 exposant 3,
soit
281 474 976 710 656 couleurs |
photographie couleur
échantillonnage conseillé si la photographie doit être très
retouchée (donc appauvrie) au traitement d'image |
|
CMJN
8 bits |
32
(5,33 Mo) |
espace colorimétrique différent du RVB et plus
pauvre que le RVB (synthèse soustractive). Ne peut pas être comparé. |
scan pour communication directe à l'imprimeur. Si
on doit faire de la retouche, mieux vaut scanner en RVB et convertir
le fichier par la suite. |
* Vocabulaire :
Le bit correspond au "transistor", le circuit de base susceptible de
stocker ou pas une charge électrique dans l'ordinateur - c'est le plus
petit atome d'information à l'intérieur de la machine.
On trouve souvent aussi le terme d'octets (ou bytes), qui correspond au
regroupement de 8 bits. L'octet avec son regroupement en Mega-octet (un
million d'octets) est la mesure habituelle des capacités des organes de
l'ordinateur. Le giga-octet correspond enfin à 1000 Mega-octet.
Extrait d'un courrier d'Emmanuel
Molia (rectifiant justement une erreur dans l'article ci-dessus,
depuis effacée) - 8 décembre 2003 :
(...) Le scan de 16 bits restitue, en théorie, 65536 (216)
nuances par couleur primaire. Ce qui donne au total pour une image
couleur, un fichier pouvant contenir 255363, soit très
exactement la somme colossale de 281474976710656 couleurs, pour un poids
deux fois plus gros qu’une image 8 bits.
Ceci appelle pourtant plusieurs remarques, absolument capitales.
L’œil humain ne distingue pas autant de nuances, que les meilleurs écrans
actuels ne sont de toute façon pas en mesure d’afficher. En revanche,
comme vous le faîtes remarquer, ce surplus d’informations est très utile
pour les corrections de couleurs.
En pratique, les films positifs sont capables de capter des écarts de
luminosité de 5 diaphragmes, restitués sur un écart de densité de 8
diaphs. Les négatifs couleurs enregistrent des écarts de luminosité de 7
voire 8 diaphs, restitués sur un écart très réduit de densité. (Le
masque orangé rend les négatifs couleurs beaucoup plus denses que les
positifs).
De plus, rares sont les scanners capables de distinguer toutes les nuances
pour un authentique scan 16 bits.
Les fabricants de scanners à plat ou film, et notamment Nikon, annoncent
des Dmax délibérément exagérées : 4,2 D dans la documentation
commerciale du Nikon LS 4000, 4,8 D pour le tout nouveau Nikon LS 5000.
Ces constructeurs font l’amalgame entre les capteurs et les
convertisseurs analogique/numérique.
Le convertisseur a/n de 14 bits du Nikon LS4000 est capable de convertir
les signaux électriques sur 16384 valeurs pour chacun des capteurs (R,
V, B). Ces 16384 valeurs (log 10 16384 = 4,2) sont ensuite convertis en
8 bits ou en 16 bits, car Photoshop ne gère que ces deux types de
fichiers RVB.
De même, le convertisseur a/n 16 bits est capable de convertir les signaux
électriques sur 65536 valeurs par primaire (log10
65536 = 4,8). Mais avoir une armoire à 65536 étagères ne signifie pas pour
autant qu’on y range 65536 pulls de couleurs différentes, et c’est là
que réside la plus grande faiblesse des scanners grand public, dont les
composants électroniques génèrent un bruit important qui atténue
considérablement le nombre des nuances perçues. Ce phénomène est très
marqué avec les signaux électriques de faible amplitude (basse lumière
pour les positifs, et haute lumière pour les négatifs).
C’est pourquoi un scanner à tambour - un matériel professionnel à 50 000 €
- dont les capacités pourraient paraître plutôt modestes (scan en 8
bits) - produit un résultat d’une qualité qui laisse loin derrière les
scanners vendus à 1000 - 2000 €.
Pour vous en convaincre, je vous invite à comparer les images présentées
sur le site marginal software.
http://www.marginalsoftware.com/Scanner/Scanner_Intro.htm
dernière
modification de cet article : 2003
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