|
|||||||||||||||||||||||||||||||
l'auteur
|
La prise de vue
|
Installation La chambre est placée face au sujet avec les corps arrière et avant verticaux (bascules et décentrements à “zéro”). Cette disposition est valable pour un paysage. En studio, face à une nature morte, on ne procède pas obligatoirement ainsi. |
|
Mise au point On procède à la mise au point en observant, sous un voile noir, l’image sur le verre dépoli. Une loupe est nécessaire pour s’assurer de la netteté de l’image. |
|
Décentrement vertical On peut monter le corps arrière, descendre le corps avant, voire combiner les deux mouvements. Sur ce modèle de chambre les trois possibilités sont offertes, ce qui n’est pas toujours le cas. Les chambres pliantes ne permettent généralement que le décentrement du corps avant. |
|
Ce que l’on voit sur le verre dépoli (en réalité, le
vignetage est moins important)
1 - La chambre est posée face au sujet. L’horizon se retrouve sensiblement au milieu de l’image. |
|
2 - Le décentrement vertical permet de donner plus d’importance au sol (corps avant abaissé ou corps arrière remonté). | |
3 - Grâce à un décentrement latéral, on décale le château dans la composition. Procéder ainsi évite les fuyantes. Avec un édifice comme ce château photographié d’assez loin, le défaut serait léger, mais présent. Un bâtiment aux lignes régulières (parallèles bien marquées) met parfaitement en évidence les problèmes de restitution de la perspective. | |
Bascule
La bascule (ici du corps avant) permet de déplacer le plan de netteté. Configurée ainsi, la chambre va donner une image montrant un sol net depuis quelques mètres jusqu’à l’infini. En fait, la zone de netteté n’est pas augmentée mais déplacée: le sol sera net mais le haut de la vigne risque d’être flou. Il faudra diaphragmer (augmenter la profondeur de champ) pour que cette |
Sauf rares exceptions, la chambre photographique s’utilise sur trépied. On l’installe sur son support et on la dirige vers le sujet, axe optique parallèle au sol et corps arrière (porteur du dépoli) vertical. Dans cette configuration, l’horizon est au milieu de l’image.
Viennent ensuite les mouvements de décentrement. Concrètement, on modifie la “hauteur” du corps avant (portant l’objectif) par rapport au corps arrière, tout en gardant les deux corps parallèles. Selon le type de chambre utilisée, le décentrement s’opère en déplaçant l’avant, l’arrière ou les deux blocs. Le décentrement vers le haut est le plus classique, mais il peut aussi s’effectuer vers le bas, la droite, la gauche ou cumuler deux axes. Cette opération permet de construire le cadrage en vertical ou en horizontal.
Contrairement à un appareil classique, ce n’est pas l’orientation de la chambre mais les décentrements qui permettent d’ajuster l’image dans le cadre.
À noter que ces mouvements ne touchent pas à l’axe optique. Celui-ci reste perpendiculaire au plan du dépoli (et donc du négatif ou du capteur). Cette façon de travailler permet de respecter les perspectives et de représenter sans déformation les objets photographiés.
Les mouvements de bascule, eux, modifient l’angle de l’axe optique, lequel n’est donc plus perpendiculaire au plan du film. Il faut savoir que, sans bascule, le plan de netteté reste parallèle au plan du film et toujours à même distance de l’appareil. Les mouvements de bascule permettent de déplacer horizontalement et/ou verticalement le plan de netteté de l’image : il s’agit toujours d’un plan, mais il n’est plus parallèle à celui du film. La bascule donne l’impression que la zone de netteté a augmenté car on peut la placer sur la partie choisie de l’image. Par exemple, on peut avoir un sol net de deux mètres à l’infini, mais si un poteau y est planté, celui-ci sera net à sa base et flou à son sommet.
La chambre technique est sophistiquée à l’extrême afin de mettre en application les principes énoncés ci-dessus. C’est un appareil qui allie solidité, performances et précision des mouvements. Cette chambre en métal possède un rail rigide sur lequel se déplacent deux corps symétriques reliés par un soufflet et capables de mouvements de décentrement et de bascule identiques. Le corps avant porte l’optique et le corps arrière le dos à ressort (avec son dépoli) qui permet de loger le châssis. Cet outil constitue le meilleur choix pour l’apprentissage pratique de la chambre ainsi que pour l'utilisation en studio. Sur le terrain, on peut lui reprocher son poids et son encombrement. Beaucoup, d’ailleurs lui préféreront une chambre pliante (folding). Certes celle-ci offre moins de possibilités, mais elle est plus légère et moins encombrante.
Chambres de différents types et formats De gauche à
droite : Rittreck, 13 x 18 cm, pliante en métal ; Sinar F2, 4 x 5 pouces, monorail ; Linhof “Baby” Technika, chambre pliante 6 x 7 / 6 x 9 cm ; Sinar F2, 8 x 10 pouces (20 x 25 cm), monorail. |
|
Différentes tailles de châssis 8 x 10 pouces, 13 x 18 cm, 4 x 5 pouces et 6,5 x 9 cm. La bobine de 135, au premier plan, donne l’échelle. |
Avec l’arrivée du numérique, la taille des capteurs s’est réduite au point que le 24 x 36 est désormais considéré comme un “plein format” alors qu’il apparaissait comme un petit format en argentique. Les temps changent, mais les chambres restent. Elles peuvent utiliser du film moyen format avec des dos spécifiques ou bien des capteurs numériques (la taille du Cmos est proche de celle des films moyen format), mais ce n’est pas la vocation initiale de ces appareils. Le support historique de la chambre est le plan film dans son châssis (qui a succédé aux plaques de verre). Un châssis est simplement une boîte qui tient le film à l’abri de la lumière et peut être ouverte (grâce à un volet amovible) au moment de la prise de vue. Les châssis sont généralement doubles, ils contiennent deux films que l’on peut exposer séparément. Les châssis sont standards et affichent trois tailles principales: 4x5’’ (10 x 12,7 cm), 5 x 7’’ (12,7 x 17,8 cm) et 8 x 10’’ (20 x 25 cm). Comme on le voit, les standards américains se sont imposés face aux formats européens – 9 x 12, 13 x 18 et 18 x 24 cm – mais on trouve aussi des châssis dans ces dimensions.
Il existe de nombreuses autres tailles de film, du petit 6 x 9 cm au grand 20 x 24’’ (50 x 60 cm). Les plus grands ne sont disponibles que sur commande, directement chez Ilford par exemple. Les émulsions couleur tendent hélas à disparaître, mais l’argentique noir et blanc reste florissant. Pour les plus acharnés, il est possible de faire de la couleur avec du noir et blanc, en expérimentant le procédé trichrome de Ducos du Hauron par exemple (voir le site http://trichromie.free.fr)
Exposition du film :
Avant de partir pour une prise de vue, les châssis sont chargés dans le noir avec des plans films. Un dispositif à ressort (“springback”) permet d'écarter le dépoli vers l'arrière afin que le châssis prenne sa place. Le plan film se retrouve ainsi à la position exacte qu'occupait le dépoli lors de la mise au point. Une fois le châssis ouvert, on peut actionner l’obturateur afin d’exposer le film. La chambre ne dispose pas de système intégré de mesure de la lumière, il faut donc mesurer l’exposition séparément avec un posemètre. | |
Une fois la photo exposée, le volet est remis sur le châssis avant d’être enlevé de l’appareil. Exposer en oubliant d’enlever le volet, exposer plusieurs fois un même film, placer le film à l’envers dans le châssis sont autant d’erreurs classiques que tout photographe à la chambre a commises au moins une fois ! Photographier avec une chambre exige de nombreuses qualités, parmi lesquelles être méthodique et savoir prendre son temps. |
L’avantage des négatifs de grande taille est d’offrir une résolution très élevée. Ils permettent d’obtenir, par agrandissement, des tirages plus grands et mieux définis. Important en argentique, cet atout est moins décisif depuis l’arrivée du numérique. En revanche, les grands négatifs permettent de pratiquer le tirage contact afin d’obtenir la meilleure qualité d’image possible et, surtout, de pratiquer certains procédés traditionnels et historiques. De quoi produire des photographies palpables et réelles.
Ce château, situé non loin du domicile de François Croizet, s’inscrit, de façon un peu marginale il est vrai, dans l’histoire de la photographie. Honoré Théodoric d'Albert de Luynes, 8e duc du nom, a en effet largement contribué à l'essor des procédés photographiques au XIXe siècle. Sous l'égide de la nouvelle société française de photographie, il organisa et finança de 1858 à 1867 deux concours, le premier sur la stabilité des épreuves photographiques et le second sur le meilleur procédé de reproduction photomécanique. Ces deux concours furent remportés par Louis Alphonse Poitevin pour son procédé de tirage au charbon.
|
|
Développement d’un tirage contact platine d’après un négatif 4 x 5 pouces (10,5 x 12,7 cm). | |
|
dernière modification de cet article : 2015
tous les textes
sont publiés sous l'entière responsabilité de leurs auteurs |
|||||
une réalisation phonem |
|
||||
|
|||||