|
||||||||||||||||||||||||||
|
Photo et matièreEntretien avec David Vuillermoz
David, quel est le sujet de cette série ? Je voudrais que cette série « humanʼs bellongings » nous amène à un questionnement sur notre relation à lʼobjet : ou en sommes nous avec lui ? Le plaisir de possession éphémère (ou pas) que nous pouvons ressentir face à lʼobjet est-il lié à son utilité, à sa nouveauté, à sa beauté, à sa rareté ? Lʼabandon, le désintérêt vis a vis de lʼobjet est il seulement induit pas son obsolescence ? Les photographies encadrées sont des objets. Les cadres réalisés artisanalement pour chaque prise de vue sont indissociables de lʼimage, ils essaient dʼen être le prolongement une charnière vers la quête du tactile, de lʼautre sens. Les objets ou les hommes avec leurs objets sont mis en image à lʼaide dʼune chambre 20X25 .Ils sont fixés soit sur film, soit, et de plus en plus au fil de la démarche par le procédé du collodion humide sur plaque
|
|||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||
l'auteur
|
Cet objet est une photographie de l'établi du Scieur de Centron, petit village de Savoie. J'adore traîner dans l'atelier de la scierie. Régis est à la retraite depuis bien longtemps ; il a 89 ans aujourd'hui et il a eu une vie bien remplie ; cet établi lui a servi de 1950 à 1991 quand il a stoppé son activité. Cette accumulation d'outils me fascine ; je pourrais la regarder des heures ; c'est ce que j'ai voulu partager. Le cadre est en vieux bidons d'huile cylindriques de 60 litres, récupérés sur place à l'atelier, découpés, mis en forme puis vernis. En bas à gauche du cadre le bouchon du bidon d'huile est amovible... mais une fois dévissé rien ne coule... il suffit de sentir le bouchon (car il est imprégné de l'odeur dʼhuile). on repart à fond dans l'univers décrit par la photo !
|
|||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||
Cette photographie a été réalisée au fond du garage d'un pilote de rallye, en Haute-Savoie. Dans ces endroits certains objets sont en paix pour quelques instant , dʼautres pour presque lʼéternité (cʼest le cas de la paire de skis oubliée contre le mur au fond a gauche ; elle ne reverra jamais plus la la neige, elle est fondue dans le décor ) Le cadre est en béton noir et poudre de verre avec insertion de bande de pneus de courses rechapés récupérés sur place, et vernis.
|
||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||
Photographie réalisée en studio avec 200 paires de chaussures, des skis, des bâtons de skis et un homme casqué. Le cadre est en marqueterie de ski
vintage
La fixation de chaussure avant, sur la cadre en bas à droite, est amovible : elle est aimantée. On peut la manipuler et l'observer de prés ; on y découvre sur la semelle les premiers carres en métal vissés manuellement sur le ski. Le sujet de cette image est la surconsommation et l'obsolescence des objets. Un homme casqué nous fixe dans la photo. Ou qu'on soit, face à la photo, il nous regarde ; il nous renvoie en fait notre regard. Je voudrais que le spectateur se sente vraiment seul dans l'idée qu'il a concernant ces objets, seul dans la perception qu'il en a et dans l'idée qu'il a de son rapport avec eux. C'est notre solitude radicale face à la masse des objets que je voudrais qu'on sente.
|
||||||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||||||
Cette photographie a été réalisée en studio avec 200 paires de chaussures de ski des bâtons des skis et un homme casqué ; j'ai réalisé l'image sur un négatif couleur ; c'est quelque chose de différent, je l'ai fait pour moi. Le cadre est en béton marbré poli avec insertion de fissures en plexi-glass transparente neutre et 4 attaches de chaussure de ski.
Dernière mise à jour : juin 2013 |
||||||||||||||||||||||||||
|