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l'auteur

Philippe Berger

Né en 1954 et habite en Belgique
Analyste en biologie clinique
Il se passionne depuis 30 ans pour la photographie
au charbon transfert monochrome et en couleur
mineurdecharbon@skynet.be
http://www.philippeberger.net

 

Avertissement au sujet des illustrations :
la gélatine employée par Philippe Berger est un corps solide et transparent dans lequel l'image est prisonnière. Sur les illustrations de l'article, ces gélatines ont été posées sur un simple papier blanc.
(galerie-photo)

 

 

Curiosité : 
les gélatines de Philippe Berger

 

 

Galerie-Photo : Philippe Berger, on a envie de vous dire : "qu'est-ce que c'est que ça ?"

C'est de la peau de Polaroid dans de la gélatine.
La gélatine est solidifiée et très solide, ce n'est pas un objet fragile, c'est une feuille de gélatine de 20x20 cm qui n'est pas plane mais ondulée par la force de traction interne et l'image Polaroid n'est pas sur mais dans cette peau de gélatine. Il n'a aucun contenant plastique ou autre. On a une feuille de gélatine, une peau de gélatine sans support, rigide mais pas plane, transparente, avec une image polaroid transparente à l'intérieur. 
Il n'y a aucun support qui donne forme à la gélatine si ce n'est sa consistance propre. Vous constaterez que la peau de gélatine n'est pas plane mais prend une certaine ondulation (légère) dans l'espace et elle tient par sa seule rigidité.

 

Comment faites-vous cela ?

En fait, j'utilise un film diapositive noir et blanc 24x36 mm Agfa Scala 200 à sa valeur nominale. Ce film me donne du détail et une netteté surprenante pour le 24x36 mm. Avec mon agrandisseur, j'expose cette diapositive noir et blanc sur un film polaroid polacolor 59 J'obtiens une image sépia d'une très grande netteté au format 4x5 inches. J' enlève la pellicule polaroid dans un bain d'eau très chaude selon la technique propre du film polaroid. C'est ici que je quitte le monde connu de polaroid. Ma pellicule polaroid, je ne la dépose pas sur une feuille de papier mais sur un lit de gélatine selon une technique que j'ai mis personnellement au point et qui est directement issue du procédé au charbon double transfert.

 

Est-ce que cela tient dans le temps ?

Oui. La gélatine ne jaunit pas avec le temps. De plus, elle est tannée avec une solution de formaldéhyde (comme les momies égyptiennes) qui la conservera un peu comme les momies des pharaons ou les animaux empaillés. Dans les anciennes photographies qui jaunissent avec le temps, ce n'est pas la gélatine qui jaunit mais le papier, ce qui pourrait expliquer que je n'en utilise pas, et la dégradation de l'argent s'ils n'est pas transformé en sels aurique. La conservation des colorants Polaroid est propre à la technologie polaroid, c'est pourquoi je préfère en général un charbon comme image (peau de charbon) car le charbon encore à l'heure actuelle le procédé photographique le plus stable dans le temps étant donné qu'il utilise des pigments purs très stable à la lumière.

 

 

Finalement l'image s'imprègne de son lit de gélatine transparente, se gorge de la transparence de la lumière, obligeant le spectateur à cherche son angle de visibilité.  L'image refuse la planéité et laisse la gélatine sculpter l'espace, Elle offre à la pellicule Polaroid la possibilité de choisir son mouvement propre. Chaque image a ainsi son propre espace... On pourrait appeler cette technique "Peau de Polaroid" .

 

Philippe Berger, au fond, est-ce que tout cela est encore de la photographie ?

Je n'utilise pas le support papier. C'est un refus, mais non systématique. Le métal, le verre, le plexiglas et l'absence de support permettent de créer un autre monde, celui que l'on n'imagine pas pour la photographie. Pourtant, ce monde existe et j'aime créer l'ambiguïté pour le spectateur qui va se demander : "Ceci est-il de la photographie ?"
Cela n'est pas que de la photographie, mais cela vient de la photographie.

Egalement je veux faire une autre image, quitter la représentation du beau pour la représentativité de l'interprétation du beau. Comme dans les techniques alternatives, ce n'est plus obligatoire d'avoir envie de la perfection. Il faut accepter la différence, les défauts, la personnalité du hasard et la marque de la technique, qui participent aussi à l'image. C'est l'empreinte de la matière, la richesse de la lumière et l'ombre de l'ombre qui s'imprime dans les pas du hasard Le hasard participe à l'œuvre et lui donne une personnalité unique, il oblige le photographe à être lui-même une seule fois, il n'y aura pas de copie possible.

 

 

 

dernière modification de cet article : 2002

 

 

 

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