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A propos d'une image de Philippe Richaud

Galerie-Photo : "Philippe Richaud, comment êtes-vous venu à la chambre photographique ?"

P.R. : Par David Muench ⁽¹⁾. Son ouvrage Nature’s América a été la révélation... le détonateur. 
J'ai adopté sa démarche photographique : je serais photographe de paysage... Se promener au milieu des pinèdes, sentir le soleil vous réchauffer au petit matin, tremper ses pieds dans les torrents frais des Alpes et par la Photographie garder la trace de ces moments d’émotion... que la Nature est belle !
La chambre photographique s’est imposée comme le partenaire indispensable... elle permet de restituer avec force et vérité la majesté des sites découverts ; même sa lenteur de mise en oeuvre joue en sa faveur. On ne se précipite plus... il faut regarder, observer, chercher, être tout simplement en communion.
Même, l’effort physique qu'elle exige permet de fondre l’esprit et le corps dans une seule et même quête : témoigner de la Beauté qui nous entoure.

La quasi-totalité de vos photographies exploite systématiquement la règle de Scheimpflug, vous permettant d’obtenir une netteté absolue des premiers aux derniers plans. Pourquoi cette fascination de la netteté ?

Ce n’est pas tant la netteté qui m’obsède mais plutôt la présence du flou. Il se prête mal à ma vision du paysage. Le flou permet de mettre en valeur un élément, la netteté met toute la nature à l’honneur, c’est une invitation au voyage dans l’image. L’œil parcourt l’ensemble de la composition, navigue dans l’espace, le spectateur peut s’approprier l’image. C’est un réel partage.

 l'auteur

Brusc © Philippe Richaud - 2003

Vous êtes un photographe de paysage, pourtant vous êtes équipé d’une chambre monorail, plus lourde et plus encombrante qu’une folding. Pourquoi ce choix ?

Pour Sinar ⁽²⁾ tout simplement. Ma chambre dispose d’un système d’assistance au calcul des bascules et de la profondeur de champ, cela me permet d’utiliser pleinement la règle de Scheimpflug, et mes images s’en ressentent. Je prends techniquement des risques au niveau des compositions car le matériel me le permet, il n’est pas un frein, au contraire, il est un stimulant. Avec ma Sinar, pas de limites, le plaisir de prise de vue efface le poids et l’encombrement.

Quelles sont vos pellicules préférées et pour quel emploi ?

Dans cette pratique du paysage en grand format, la couleur s’est imposée d’elle même ; je la trouve plus authentique, plus respectueuse de la beauté de notre environnement. Techniquement, j’ai choisi le négatif couleur Fuji Nps 160 en format 4x5. Sa tolérance d’exposition, sa facilité de traitement et surtout son coût de revient, me laissent plus de liberté dans mon travail. 

Vous disposez d’une bonne gamme d’objectifs. Y en a-t-il un que vous préférez particulièrement, et pour quelle raison ?

Mon objectif de base est le 72 mm ⁽³⁾, il a ma préférence. Ma vision photographique est typée grand-angle, sûrement à cause de cette recherche de la profondeur et de la netteté.
Le 72mm permet d’opposer les plans, d’inclure une 3ème dimension, d’apporter de la dynamique ; j’ai l’impression de photographier du vivant. Pour ne rien gâcher, ses qualités optiques sont époustouflantes.  

⁽¹⁾ David Muench : photographe américain de paysage à la chambre 4x5 est l’auteur d’une trentaine d’ouvrage sur l’Amérique du nord (www.muenchphotography.com).
⁽²⁾ Sinar, fabricant suisse de chambre grand format (www.sinarcameras.com).
⁽³⁾ Super Angulon  XL de 72mm : fabricant Schneider.
(www.schneideroptics.com).

voir aussi, la mise au point à la chambre avec le système Sinar,
du même auteur

dernière modification de cet article : 2003