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l'auteur

Jean-Charles FUMOUX
ancien élève de Robert Mermet
restaurateur de tableau, professeur de peinture

74 Bvd de Cessole
06100 Nice
04 92 09 88 65
jc.fx@orange.fr
peindre-vrai.fr

 

 

 

 

 

Une nouvelle manière révolutionnaire pour peindre 

par Jean-Charles Fumoux

 

Avertissement

Cet article n’est pas une traduction mais une adaptation libre d’un texte publié en anglais par Rob HOWARD. Les photos publiées ici sont celles du texte de Monsieur HOWARD. http://studioproducts.com/demo/demo.html

Cette méthode découle des procédés employés par les anciens maîtres, améliorés par la technique photographique ou par l’emploi de logiciels informatiques de traitement d’images. Elle ne nécessite aucun dessin de départ, on pourra ainsi porter une grande attention à la mise en page, ce qui est aussi important que la réalisation elle-même.

Les grands maîtres, Vermeer en particulier, utilisaient des dispositifs optiques comme la chambre obscure.

L’utilisation de la technique photographique ou l’informatique peut reproduire les mêmes effets.

Une adaptation de ces effets nous permettra de peindre rapidement des tableaux difficiles, particulièrement des portraits.

L’analyse d’un tableau réaliste exécuté par un grand maître, nous permet de constater que l’œuvre est composée par un grand nombre de parties floues occasionnellement entrecoupés de parties nettes en moins grand nombre.

En regardant attentivement les tableaux de Vermeer ou de Rembrandt on réalise qu’ils utilisaient cette technique. La profondeur est rendue par des flous et certaines parties nettes et précises permettent de produire un effet d’avant plan.

Au contraire, la plupart des travaux amateurs montrent une surabondance de détails qui ne permettent plus de dégager l’essentiel. Le cerveau du spectateur perturbé par une foule de détails ne retient qu’un résultat décevant, plat et peu vivant.

Historique

Plutôt que de diluer leur peinture avec le vernis à peindre, les Grands Maîtres ont utilisé ce produit comme un lubrifiant posé sur la toile. Ensuite ils appliquaient leurs couleurs pures, obtenant ainsi des tons plus riches et plus vivants.

Rubens remplaçait le vernis à peindre par une fine couche de peinture passée sur la surface du tableau puis il délimitait rapidement les principales zones de couleur qu’il rendait floues avec un gros pinceau. Il unifiait ainsi la surface et adoucissait les bords. Parfois, après séchage il grattait une partie de la surface qu’il recouvrait ensuite d’un glacis. Plus petites, plus délimités, ces zones étaient floutées encore une fois. A ce stade, l'image prenait déjà une profondeur considérable. De nouveau il laissait sécher le tableau puis poursuivait le travail sur des zones plus petites qu’il détaillait davantage. Très peu de détails créaient ainsi la profondeur et le réalisme.

Pendant des siècles, ce fut la méthode la plus utilisée.

L’Impressionnisme délaissa cette technique au profit du travail en pleine pâte. Quelques années plus tard, les insuffisances de la technique alla prima se firent jour pour tous les artistes qui voulaient réaliser des tableaux plus achevés.

L’utilisation de techniques modernes, projecteur de diapositives, photos ou certains programmes informatiques, permettent facilement d’adapter la technique des anciens Maîtres. On dispose ainsi d’une méthode rapide et efficace pour peindre, et obtenir particulièrement des portraits ou des paysages de qualité.

Devant un sujet, qu’il soit réel ou photographique, tout artiste se trouve confronté à une myriade de détails. D’abord un dessin complexe, puis un grand nombre de couleurs différentes et difficiles à appréhender, un jeu complexe de lumières, etc. Pour appréhender justement le sujet, nous devons apprendre à simplifier les choses et nous concentrer d’abord sur la forme. C’est ce que font les meilleurs portraitistes….mais cela réclame une grande expérience.

Face au sujet, simplifier est loin d’être évident.

Le grand nombre de détails va rapidement mobiliser notre attention. Notre appréhension de l’échec crée par le rejet des détails provoque en nous un blocage néfaste. Il nous est difficile de comprendre qu’en partant de formes abstraites et de seules zones de couleur, nous allons obtenir un résultat convainquant.

Tous ceux qui ont essayé cette méthode, ont fait l’effort de mettre de côté leurs habitudes, en ont tiré une telle satisfaction qu’ils l’ont définitivement adoptée.

Technique

Avant de commencer à peindre, il convient de poser une fine couche de Vernis à Peindre qui agira comme un diluant pour la peinture qui lui sera superposée.

Le modèle sera constitué par une diapositive projetée par l’arrière sur une feuille de calque tendue sur un châssis ou, plus simplement, par une photo obtenue en utilisant le filtre de flou gaussien d’un programme informatique de traitement d’images.

Suivant la distance de projection ou le réglage du projecteur lui-même on peut créer une première image très floue qui sera le point de départ de notre travail.

Puis, au fur et à mesure de l’avancée de celui-ci et, en plusieurs étapes, nous réglerons l’image pour la rendre de plus en plus nette.

Pour le reste, Il nous suffira de peindre le plus justement possible ce que nous avons sous les yeux en nous concentrant sur les formes et les grandes zones de couleur.

En peignant ainsi hors-focale, le travail sera grandement simplifié et ce procédé évitera de tomber dans le piège des détails..

La peinture sera non diluée et une fois posée elle sera floutée avec un pinceau doux, éventuellement en forme d’éventail. Cette ébauche accomplie, on laisse sécher le tableau. Le fait d’avoir posé la peinture sur la fine couche de médium et de la flouter produit une surface parfaitement uniforme.

On effectue maintenant une mise au point un peu plus nette. En utilisant l’ordinateur on atténue l’effet de filtre gaussien et on tire une photo moins floue. On commence à voir des formes plus définies ... le nez, les yeux, etc.

On pose de nouveau une fine couche de médium, puis nous peignons le plus justement possible ce que nous avons sous les yeux.

On floute de nouveau avec un pinceau doux ou en éventail mais un peu moins que ce qui a été fait auparavant.

L'image ressemble maintenant à la photo un peu floue.

De nouveau, on laisse sécher le tableau. Puis, on passe une nouvelle couche de Médium, mais plus légère que les précédentes.

Puis, nous réglons le projecteur jusqu’à ce qu’il soit pratiquement au point. Avec l’ordinateur, on réduit encore l’effet de flou gaussien.

Les petits détails comme les rides ou les mèches de cheveux, demeurent encore faiblement flous, ce qui élimine tous les détails sans importance. On utilise un pinceau doux plus petit et l’on adoucit légèrement quelques éléments qui se détachent du fond.

Ceci fait, nous pouvons travailler les détails importants: le point de lumière dans les yeux, la lumière des bijoux, les lumières les plus intenses dans les cheveux.

Le tableau est maintenant terminé. Nous obtenons un effet étonnant de profondeur qui est accentué par le lissé de la surface du à l’emploi particulier du Médium.

 

 

 

dernière modification de cet article : 2013

 

 

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