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Patrick Rimond
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le photographe
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Quel matériel avez-vous utilisé ? J’ai utilisé uniquement un Pentax 645D et son 55mm 2.8, et ce, toujours à main levée. J’ai essayé de rester entre f9 et f14 pour obtenir un maximum de profondeur de champ. Dans ma pratique photographique le moment de la prise de vue est assez instinctif, c’est-à-dire que même pour le paysage je suis dans l’action. Les photographies ne sont pas recadrées.
Quel est le sujet de cette série ? Je suis tout d’abord parti à la recherche de paysages arborés pleins et flamboyants. Mais lors de mes expéditions hors des chemins, j’ai rencontré des objets abandonnés qu’il m’a semblé intéressant de photographier. J’ai finalement construit la série en confrontant les paysages purement naturels et les déchets photographiés in situ.
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Les objets que j’ai rencontrés ont bizarrement représenté pour moi de précieux témoignages de l’histoire de cet espace à priori sans intérêt particulier. Je suis d’habitude pourtant plutôt concerné par la préservation de la nature et en regardant la série, la question se pose effectivement. Mon chemin photographique dans cette forêt s’est mué en une chasse au trésor d’objets abandonnés au sein d’un musée naturel aux murs végétaux.
Qu'apporte un appareil de moyen format sur un sujet pareil, par rapport à un reflex classique ? Le couple Pentax 645D et son optique 55mm est pour moi le Graal de l’appareil photographique. J’aime sa prise en main avec sa poignée typique : le boitier est littéralement le prolongement de mon bras. Au point que je n’utilise pas de sangle de sécurité. Ensuite 4,5x6 est mon ratio de prédilection, ainsi que mon unique focale 55mm qui correspond je crois à un 43mm en 24x36 ; et oui ! 50 mm trop serré et 35 mm trop ouvert… En ce qui concerne la qualité des images, l’optique et le capteur m’ont permis d’obtenir une netteté assez impressionnante sur les petites branches des arbres par exemple. Les tirages de certaines images auront leur plus grand côté à 120cm et sont tirées en lambda à 150 dpi, le résultat est très satisfaisant. Je possédais la version argentique que j’utilisais avec des ekta avant d’utiliser ce boitier.
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On a le sentiment que, derrière l'écran de ce qui est montré, vous cherchez surtout une rythmique propre à l'image, que ce serait même ce qui vous intéresse le plus ? Vous occupez-vous des rapports que cette rythmique peut entretenir avec un état contemplatif (on peut se poser la question aussi avec ces photographies à première vue très différentes sur votre site, mais finalement pas si éloignées : https://www.patrickrimond.com/hypnagogies.html) ? Et oui, bien vu ! Ma motivation profonde ou première, devrais-je dire, c’est la composition de l’image. J’ai l’habitude d’évoquer les jardins zen quand je parle de mes photographies. Là où des pierres apparemment disposées n’importe comment sur un terrain se révèlent une composition subtile à celui qui sait prendre le temps de regarder. Et on ne regarde pas seulement avec ses yeux et son intelligence, que j’aurai personnellement tendance à mettre en veille. Tous les éléments constitutifs de l’être humain doivent s’y mettre et même ceux que l’on ne contrôle pas comme les émotions, le corps à travers les sensations et également les désirs et obsessions émergeant de l’inconscient. Pour moi la photographie est une contemplation active, point de rencontre de l’attention que l’on porte au monde extérieur et de ce que l’on est. Je vois dans l’évolution de mes motifs photographiques un reflet de ma propre évolution personnelle.
Vous choisissez souvent pour votre travail des titres abscons. Pourquoi ? Les titres de mes séries sont toujours liés à mon questionnement sur l’être et le monde. Ce sont des indices - ou des encouragements ? - pour le regardeur à appréhender mon travail d’une façon que je n’ose appeler spirituelle tant le mot est connoté religieusement, mais c’est pourtant bien ça.
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Comment êtes-vous venu à la photographie ? Dans les locaux de mon école d’ingénieur, il y avait une petite annonce pour du matériel photo que j’ai acheté sans me poser de question. Deux rouleaux de film noir et blanc plus tard, une porte s’est ouverte sur mon avenir.
“Quests Are Sometimes
Disappointing”*
dernière modification de cet article : 2017
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