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l'auteur
Emmanuel Bigler
est professeur (aujourd'hui retraité) d'optique et des
microtechniques à l'école d'ingénieurs de mécanique et des
microtechniques (ENSMM) de Besançon.
Il a fait sa thèse à l'Institut d'optique à Orsay
E. Bigler utilise par ailleurs une chambre Arca-Swiss
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Les fondamentaux de l'optique
ISBN 978-2-212-13542-8, Eyrolles - mars 2013
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Notes de lecture, « Les fondamentaux de l’optique »
de Jost J. Marchesi
(dans la série : les cours photo Eyrolles)
Traduit et adapté de
l’allemand par Danielle Lafarge
avec la collaboration technique de Pascal Martin.
par Emmanuel Bigler
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Table des matières
1 Les lentilles tendraient-elles à
disparaître ?
À une époque où c’est une gageure que
de trouver (en dehors des reflex mono-objectif) un appareil photo
numérique pour amateurs qui soit équipé d’un véritable viseur
optique (et non pas d’un simple petit oculaire placé derrière un
petit écran luminescent) la parution du livre de
Jost Marchesi [2],
« Les fondamentaux de l’optique » (ISBN 978-2-212-13542-8, Eyrolles
- mars 2013) vient à point nommé pour nous rappeler que sans
verres d’optique et sans lentilles, il n’y aurait de photographie
qu’à l’aide d’un sténopé, et que même l’imagerie par sténopé obéit
aux lois de l’optique physique et aux principes mathématiques des
projections et des perspectives. C’est donc avec grand intérêt que
nous avons lu et apprécié cet ouvrage traduit en français traitant
d’un très vaste domaine d’application de l’optique à la
photographie.
2 L’optique à la française
serait-elle trop théorique ?
En France, si vous allez dans une
librairie « scolaire et universitaire » pour y un chercher un livre
d’optique, vous trouverez un très grand choix de livres destinés à
l’enseignement en premier cycle universitaire et vous
verrez un grand nombre de livres de cours et d’exercices corrigés
pour les élèves des classes préparatoires aux concours des écoles
d’ingénieur. L’optique n’est donc pas un parent pauvre de l’édition
universitaire francophone, mais un rapide coup d’œil au contenu de
ces ouvrages montrera au photographe amateur que ces livres ne sont
pas faits pour lui, surtout les bouquins « de taupe » [3]
dont la plupart ont comme objectif (sans jeu de mots) de faire
réussir les élèves aux concours de façon qu’ils sachent résoudre le
plus vite possible les grands classiques des exercices d’optique
« académiques », c’est à dire ceux qu’on peut formuler de façon
théorique en quelques lignes, qui n’ont qu’une seule solution,
laquelle peut tenir sur plusieurs pages [4].
Au siècle dernier, les ouvrages
photographiques de chez Paul Montel [5], par
leur diversité et l’étendue des sujets traités, remplissaient fort
bien leur mission didactique vis à vis des photographes amateurs et
professionnels, mais on ne les trouve plus qu’en occasion ; et
surtout : la « révolution numérique» étant passée par là, le doute
s’est insinué dans l’esprit du lecteur du XXIème
siècle, mettant en cause la pertinence des contenus de cette belle
collection éditée au 189 de la rue Saint-Jacques à Paris. On ne peut
que recommander au lecteur les différents ouvrages de René Bouillot,
l’un des piliers de chez Paul Montel, et qui a remis à jour ses
cours de photo chez VM et chez Dunod [6].
Chez Eyrolles, au siècle dernier, il y
avait un livre d’optique de R. Taton [7] destiné
principalement aux ingénieurs : « Bases de l’optique et principes
des instruments » (Eyrolles, 1975) qui, après un exposé de l’optique
géométrique dans la grande tradition française, passait en revue
différents instruments utiles à l’ingénieur, par exemple : le
théodolite. Autant dire que la pagination consacrée à l’appareil
photo était très restreinte. Néanmoins ce n’est pas sans émotion
qu’on trouvera en page 214 de cet ouvrage une photo du projecteur de
diapositives 24x36 « ROB » qui fut le compagnon indispensable des
belles soirées en famille à l’époque où la diapositive n’avait pas
encore été chassée par le tirage sur papier d’après négatif couleur.
Il y a un excellent ouvrage d’optique
géométrique du siècle dernier qui n’a pas pris une ride, du moins en
ce qui concerne les principes, c’est le Moussa-Ponsonnet [8].
Certes, c’est franchement un bouquin pour le premier cycle
universitaire et les taupins, mais on ne peut qu’en recommander
chaudement la lecture à ceux qui veulent tout savoir sur les
propriétés des lentilles minces et des systèmes optiques centrés,
ainsi que les principes de base des instruments d’optique courants,
appareils photo, loupes, jumelles, lunettes et télescopes,
microscopes. Là encore, l’appareil photographique n’y est
qu’effleuré, mais toutes les questions que se posent les
photographes à propos des formules de conjugaison, de la profondeur
de champ, la définition des pupilles, la photométrie et le pouvoir
séparateur d’un objectif, sont traités simplement, avec un bagage
mathématique requis qui ne dépasse pas celui de la classe de
première scientifique des lycées (du moins, le programme des années
1960).
On pourrait bien entendu citer
d’autres ouvrages plus récents, comme celui de Luc Dettwiller [9]
; pour un photographe, il restera probablement trop théorique et
trop éloigné de la pratique de terrain. Mais il n’y a pas que des
livres universitaires, il y a aussi des livres destinés à la
formation professionnelle, comme le cours de Michel de Ferrières et
Gérard Bouhot [11].
3 La force de l’édition
Foto allemande
Certes, les traités universitaires
anciens ne sont guère attrayants, ils manquent de belles images en
couleurs. Arrivent donc aujourd’hui en version française « Les
fondamentaux de l’optique » de Jost J. Marchesi, auteur bien connu
pour de très nombreux ouvrages didactiques, dont une partie
seulement avaient été traduits en français jusqu’à présent. Par
exemple, on citera en allemand, de la fin du siècle dernier, une
série complète en 3 volumes [13] chez l’éditeur
Verlag Photographie qui a publié récemment (2011) une autre série
destinée à l’auto-formation,
Photokollegium [14]. C’est le tome 2 de
cette série, Grundlagen des Optik in
der Fotografie (ISBN 978-3-93131-62-1) qui est le
Urtext de l’ouvrage en
français dont nous parlons ici aujourd’hui. Si l’on mentionne que
550000 exemplaires du « Photokollegium »
ont été vendus depuis 2011 [15], on mesurera ce
que peut représenter la force de l’édition en langue allemande dans
le domaine de la Foto : elle
est simplement à la mesure de la force du marché de la photographie
dans l’ensemble des pays germanophones.
Signalons que les tomes 1
(photographie argentique) et 3 (prise de vue) du
Photokollegium sont en
préparation pour le cours photo Eyrolles (annonce faite en page 2 de
l’ouvrage analysé ici).
4 Les bases et les fondements
Il en va des
fondamentaux
comme des spaghetti ou des
Eurockéennes® de Belfort® :
cela n’existe qu’au pluriel. Un rapide coup d’œil à un dictionnaire
d’allemand nous explique que les
Grundlagen sont les bases,
comme dans le bouquin de R. Taton [7], ou bien
les fondements. Certes, ce
dernier mot était l’objet de bien mauvaises plaisanteries chez les
potaches des années 1920-1930 (lorsque le cours de physique des
lycées français était essentiellement consacré à l’optique
géométrique), d’autant plus que les
fondements sont souvent philosophiques comme les
Fondements de la métaphysique des
mœurs de Kant (Grundlegung
zur Metaphysik der Sitten). Et pourtant, le récent livre
d’optique de référence de J.P. Perez s’appelle bel et bien :
« Optique, fondements et
applications » [19]. Mais qu’à cela ne tienne,
il semblerait que les scientifiques francophones préfèrent
finalement les bases, comme
ces Bases du calcul des structures
si utiles aux ingénieurs. Et les
fondamentaux, me direz-vous ? Eh bien, en l’an 2013, ils
n’ont pas encore trouvé leur place dans le
Le Trésor de la Langue Française
Informatisé [16], qui ne leur accorde
qu’un modeste statut d’adjectif, pas encore celui de substantif ;
mais cela ne saurait tarder, depuis le temps que les bons
conseilleurs nous incitent à
revenir aux fondamentaux, ce
n’est qu’une affaire de quelques mois ; René Bouillot lui-même, il y
a déjà plus de 10 ans, nous proposait déjà ses « fondamentaux
argentiques » [6].
5 Vaste programme ! [17]
L’ouvrage de J. Marchesi est organisé
en 41 leçons, dont on
pourrait d’ailleurs se demander si chacune pourrait correspondre à
une période de 45 minutes,
l’unité de base de l’enseignement en Suisse. Les notions abordées se
rattachent à l’optique géométrique et aux instruments d’optique, à
l’optique physique (lumière, couleur, photométrie, interférences,
diffraction, polarisation), à la technologie des verres d’optique,
et traite de notions spécifiques à la photographie que sont, entre
autres exemples, les principaux types d’objectifs photographiques et
leur histoire, la profondeur de
champ, les facteurs de
soufflet (appelés : Facteurs
d’allongement du tirage) et la
Règle de Scheimpflug. Quand
on aura rappelé que le Moussa-Ponsonnet [8] qui
traite essentiellement d’optique géométrique, et ne fait qu’aborder
succinctement les principes des instruments, comprend 475 pages ; et
que la « bible » francophone de l’optique physique, le Bruhat revu
par Kastler [18] en compte plus de mille dans
les toutes dernières éditions ; et qu’un ouvrage de référence, plus
récent, le Perez [19] en comporte 700, on
comprendra le défi formidable à relever qui consiste à faire passer
un minimum de toutes ces notions à destination des photographes en
auto-formation, sans dépasser les 128 pages d’un ouvrage de prix
abordable.
6 Une présentation claire et agréable
Pour un ouvrage d’auto-formation, la
présentation, la typographie, les figures se doivent d’être
extrêmement attractives. Sur ces points, l’ouvrage est une réussite,
et on ne boude pas son plaisir à voir sortir une photo d’excursion
dans la région du glacier d’Aletsch pour nous rappeler les joies de
la photo de paysage au milieu d’une nature qui illustre
traditionnellement les calendriers suisses. Si la comparaison avec
les traités universitaires français du siècle dernier se passe de
tout commentaire, il faut rappeler que la collection d’ouvrages
didactiques de chez Paul Montel était, elle aussi, très bien
présentée et très bien illustrée. On pourra également mentionner au
passage que les livres de mathématiques et de physique des classes
secondaires françaises sont, eux aussi, devenus aujourd’hui très
attractifs ; en particulier, les livres de physique de niveau lycée
où l’on parle d’optique n’ont plus rien à voir avec ce qui fut
autrefois le pain quotidien fort rébarbatif des potaches.
Le lecteur est incité à résoudre des
exercices, énoncés en marge
du texte, qui sont souvent des expérimentations personnelles, comme
étudier la double réflexion dans son miroir de salle de bain ; donc
rien à voir avec l’exercice académique « taupinal », bien entendu.
Pour autant, les formules ne sont pas absentes, et l’ouvrage peut
aussi être lu comme un aide-mémoire d’optique géométrique théorique,
toutes les formules utiles au photographe sont là, depuis les
formules de conjugaison des lentilles minces et des systèmes
centrés, jusqu’aux classiques formules de profondeur de champ, et
même sans oublier les terribles formules donnant le facteur de
soufflet pour une optique dissymétrique inversée !
On regrettera néanmoins que les
figures, bien qu’elles soient toutes légendées, ne soient pas
numérotées.
7 Les difficiles notions des éléments
cardinaux des systèmes centrés
L’ouvrage suit la progression
classique, en partant du sténopé, puis traite de la lentille mince,
puis de la lentille épaisse et enfin du système épais.
En page 13, donc très tôt dans
l’ouvrage, on explique clairement, photos à l’appui, que la distance
focale est sans effet sur le rendu de la perspective dans l’image
photographique. Ce qui ne peut que nous réjouir, mais on n’explique
pas pourquoi cela reste vrai avec une optique épaisse de formule
compliquée, puisqu’en page 13 de l’ouvrage, on sort à peine du
sténopé ! Le fait que le tracé de rayons du sténopé puisse rester
valable dans presque tous les cas avec une optique photographique
fait partie de ces questions parfois posées sur les forums, mais
pour lesquelles une réponse détaillée ne s’écrit pas en trois
lignes [20].
On pourrait se demander si cette
démarche classique a encore un sens aujourd’hui, c’est à dire de
partir de l’élément de base, le dioptre ou le miroir plan ou
sphérique, puis la lentille mince, pour arriver à la description
qualitative des très complexes zooms à usage photographique.
Dans l’enseignement de l’électronique, si les étudiants ne sont pas
des électroniciens spécialisés, on est obligé aujourd’hui de faire
l’impasse sur le transistor, cette brique de base de l’électronique
des semi-conducteurs. Demandez à un enfant né en l’an 2000 s’il a
déjà vu un transistor, la probabilité est très élevée pour qu’il ne
sache absolument pas ce que c’est ; et si vous voulez lui en montrer
un, vous serez à la peine pour en dénicher un dans vos appareils
domestiques, à l’exception, peut-être, du gros transistor de
puissance en forme de losange qui est vissé sur son radiateur à
ailettes striées noires à l’arrière d’un amplificateur de puissance
audio.
Rien de tel avec la lentille mince,
qui est présente dans la vie quotidienne sous forme de verre de
lunettes (le chapitre du livre traitant de la vision humaine est
remarquablement bien fait), ou sous forme de loupe ; la formation de
l’image d’une fenêtre, sur sa main, vue à travers une simple loupe,
reste une expérience merveilleuse. Plus difficile sera d’expliquer
aux enfants pourquoi le verre de lunette de myope ne donne pas la
même chose que la loupe !
Dans un processeur de
micro-ordinateur, les transistors se comptent par millions ; dans un
zoom ciné professionnel, avec 20 lentilles on est déjà au bout du
monde. Donc la comparaison de la lentille et du transistor est sans
objet.
Malgré son utilité pédagogique
indéniable, il n’y a probablement pas de système optique plus
décevant qu’une simple lentille mince convergente pour celui qui
veut se fabriquer un appareil photographique ; même le sténopé, avec
son ultra grand angle de champ et son absence de distorsion, est
moins décevant. Pour bien moins cher qu’une lentille pour montages
d’enseignement dans sa monture et sur son pied, on peut avoir à
volonté un choix extraordinaire d’objectifs photographiques de prise
de vue, de projection ou de banc de reproduction en occasion, qui
donneront des images presque parfaites.
Dans le livre de J. Marchesi, le
passage de la lentille mince au système épais est probablement trop
rapide, la notion de plans principaux est certainement l’une des
plus délicates qui soient [21]. Dessiner des
lentilles épaisses avec la position des points principaux H et H’
(la notation consacrée H venant de
l’allemand : Hauptpunkt, Hauptebene) comme dans tous les
bouquins universitaires classiques n’a aucun intérêt photographique,
mais dans un cours de base, la lentille épaisse reste probablement
un passage obligé entre le modèle de la lentille mince et le système
complexe de l’objectif photographique « moderne », pour reprendre le
titre de l’une des leçons du livre.
8 Le fameux facteur 1,22 a la vie
dure
Parmi les notions d’optique physique
abordées, la leçon N° 22 relative à la polarisation est très claire
et rassemble en quelques pages bien articulées ce que le photographe
doit savoir dans l’utilisation des filtres polarisants.
L’autre gros morceau de l’optique
physique, la diffraction, est présentée dans la leçon N° 20 de la
façon traditionnelle, à partir de l’estimation de la largeur à
mi-hauteur d’une tache de diffraction de Fraunhofer formée par un
instrument à pupille circulaire. Depuis la fin du XIXème
siècle, on pourrait penser qu’il n’y a pas d’autre façon de
présenter l’effet de la diffraction sur le pouvoir de
résolution d’un spectrographe
ou d’un spectromètre, et le pouvoir
séparateur d’un télescope ou d’un appareil photo. Cette
présentation est également celle du cours classique de Moussa-Ponsonnet [8],
qui donne les formules sans démonstration, mais assorties d’une
excellente discussion sur le pouvoir séparateur lorsque la
diffraction est le facteur qui limite, à laquelle il semble
difficile d’ajouter quoi que ce soit même aujourd’hui.
Cette manière de présenter nous prouve
que la déférence envers Lord Rayleigh et son célèbre critère,
associée à l’indéboulonnable facteur 1,22 de la tache de diffraction
de largeur 1,22 Nλ induite par une pupille parfaitement circulaire,
réussissent à défier le temps malgré les progrès de l’optique. Ces
progrès ne datent pas d’hier puisque dès 1946 dans « L’intégrale de
Fourier et ses applications à l’optique » [22],
P.M. Duffieux propose une autre façon de voir les choses bien plus
proche des préoccupations du XXIème
siècle relatives la détection des images par un capteur numérique
avec échantillonnage spatial périodique. Dans cette approche, qui
est celle de l’optique de Fourier,
on considère le système optique comme un
filtre des fréquences spatiales
capable de passer toutes les paires de lignes de l’objet, jusqu’à
une certaine valeur limite qui est imposée de façon absolue par la
diffraction. Il se trouve que la plus petite période, mesurée dans
l’image, capable de passer à travers un objectif de nombre
d’ouverture N, c’est Nλ où λ est la longueur d’onde, dans notre cas,
le visible entre 0,4 et 0,7 micron
(limite de la sensibilité effective de l’œil humain, bien que la
définition classique du spectre visible s’étende jusqu’à 0,8 micron).
Plus besoin de ce facteur 1,22 [23] qui n’a
aucun sens. D’abord, la pupille n’est jamais parfaitement
circulaire, les adorateurs du Synchro Compur l’aiment pentagonale,
les zélateurs du Copal la préfèrent heptagonale. À supposer que la
pupille soit vraiment parfaitement circulaire, la précision du 1,22
à deux chiffres après la virgule est en elle-même une franche
rigolade qui dure depuis au moins cent vingt ans ; écoutons ce que
Lord Rayleigh lui-même en disait :
Cette
règle est pratique du fait de sa simplicité, et elle est
suffisamment précise en comparaison de l’incertitude colport�������������������������e par
le terme de résolution [24].
En utilisant la p����������������������riode de coupure de
diffraction, non seulement le terme Nλ est parfaitement exact pour
cette période de coupure sans approximation aucune et sans
discussion possible, mais en plus on fait l’économie de se demander
pourquoi 1,22 et non pas 1,1 ou 1,57. Si on couple cette notion de
période de coupure avec la période de la grille de pixels
nécessaires à échantillonner une image analogique sans « pertes de
paires de ligne » avec un capteur silicium, à 2 points par période
suivant le théorème d’échantillonnage [25], on
arrive à une estimation du nombre maximal de pixels effectivement
résolus derrière une optique parfaite qui s’écrit en trois lignes de
calcul [26]. Certes, pour la formule p = Nλ qui
s’écrit en quatre caractères dont une lettre grecque, le nombre de
pages de mathématiques et de physique qu’il faudrait avoir lues pour
tout expliquer dans l’ultra-détail est proprement vertigineux ...
alors, pour une fois, on utilisera avec gourmandise
l’argument-massue de ceux qui préfèrent ne pas savoir le détail des
principes optiques qui rendent possible leur activité
photographique : « Seul le résultat
compte ! »
9 Technologie des verres, histoire
et classification des objectifs
La leçon N°23 concernant la
technologie des verres d’optique est fort bien venue. Il est rare de
trouver un paragraphe à ce sujet dans les bouquins français de photo
du siècle dernier.
Les leçons 35 à 39 passent en revue
l’histoire des objectifs, leur classification et leurs propriétés,
développements classiques dans la plupart des bouquins traitant des
moyens et grands formats, mais très bien illustrée ici par Jost
Marchesi.
Dans ces leçons, l’industrie allemande
se taille la part du lion et rappelle douloureusement que
l’industrie optique française, à l’exception remarquable des verres
ophtalmiques, est devenue littéralement invisible du grand public,
ce qui ne veut pas dire, loin de là, qu’elle n’existe plus. Si
l’euro-patriote ne peut que se réjouir de voir mis en exergue le
rôle éminent joué par les savants et les industriels européens au
sens large dans les leçons indiquées, le
franchouillard hexagonal
protestera à juste titre que dans le bouquin, la firme Angénieux
(dont certains objectifs sont encore
sur la Lune à côté des Zeiss de la NASA depuis 1969 [27]),
n’est mentionnée que pour être créditée de l’invention du mot
« zoom » (sans mentionner que le
terme « rétrofocus » doit être aussi crédité à la même entreprise
française), et que l’un des premiers zooms pour le cinéma est
le Pan-Cinor de Roger Cuvillier chez SOM-Berthiot en 1950 [28].
10 Le grand-formiste restera tout de
même sur sa faim
Et le grand-formiste dans tout ça ? Il
appréciera de voir expliquée en détail la notion de cercle d’image ;
lire l’histoire et la classification des optiques depuis le Petzval
lui sera agréable et instructif s’il n’a pas déjà lu le Kingslake [29].
Il aura plaisir à voir une belle photo d’un Imagon de chez
Rodenstock (avec un exemple d’image vaporeuse à souhait, page 89,
mais on sort juste du chapitre sur l’aberration de sphéricité,
l’illustration est donc parfaite). Il savourera en connaisseur
l’encadré de la page 106 décrivant l’Hypergon de chez Goerz avec son
petit ventilateur frontal destiné à combattre l’effroyable loi
photométrique en cos4(θ). Mais concernant la chambre et
ses mouvements, outre que l’offre actuelle de chambres semble,
d’après les photos du bouquin, se limiter à une seule marque
zürichoise, il s’étonnera de ce que les mouvements et toutes les
particularités de la prise de vue en grand format ne soient traités
qu’en 5 pages seulement. Mais sans doute la chambre ne fait-elle
plus partie des fondamentaux
de la photographie ? Affaire à suivre dans les autres volumes du
Photokollegium à paraître en
version française, en particulier ceux qui traiteront de la prise de
vue ; mais en attendant et en langue française, autant lire le
Bouillot [30], le Groulx [31],
ou bien en anglais : le Stroebel [32], le
Shaman [33] (qui ne traite pratiquement que des
mouvements !) sans oublier, bien entendu, Saint Ansel [34].
11 Problèmes de traduction, de
terminologie, textes ou figures discutables
L’ampleur de la tâche consistant à
réunir toutes ces notions d’optique en 125 pages, en vue d’une
auto-formation de lecteurs a priori peu versés en physique générale,
conduit nécessairement, une fois ou l’autre, à des raccourcis
contestables. De plus, ceux qui n’ont jamais eu à traduire de textes
techniques mesurent mal la difficulté particulière de ce travail, et
ne soupçonnent pas la capacité diabolique que peuvent avoir les
coquilles de détail à échapper à l’attention du correcteur
professionnel le mieux aguerri.
En page 31, l’encadré à propos de la
diminution de l’éclairement d’un faisceau divergent propose le rayon
laser comme exemple de faisceau parfaitement parallèle pour lequel
l’intensité ne diminuerait pas au cours de la propagation. Les
astrophysiciens qui mesurent la distance Terre-Lune par un tir laser
sur l’un des réflecteurs déposés par les missions lunaires du siècle
dernier aimeraient bien qu’il en soit ainsi ; un faisceau laser
n’échappe pas, hélas, à la loi de décroissance en 1/r2,
même si sa divergence est extraordinairement faible, de l’ordre de
la minute d’arc pour un laser émettant dans le visible, dont le
faisceau est de 1 mm de diamètre en sortie de la source.
Page 75, l’interstice
n’est pas défini comme on le fait habituellement dans les traités
d’optique géométrique français où le terme d’interstice est souvent
utilisé pour désigner l’écart HH’ = NN’ entre plans principaux d’un
système optique utilisé dans l’air (voir par exemple la référence [12]),
ou bien encore pour désigner l’écart entre les plans principaux de
deux systèmes optiques associés l’un derrière l’autre. La définition
d’interstice donnée en page 75 du livre de J. Marchesi est la
distance entre l’objet et le sommet de la première lentille, ou bien
la distance entre le sommet de la dernière lentille et l’image. Mais
la figure en haut de la page 75 semble définir l’interstice
différemment du texte, avec le symbole "d" qui est, à lire sur la
figure, l’écart entre les sommets d’une lentille épaisse. Il y a
probablement quelque chose qui ne va pas dans la figure. La notion
d’interstice est à nouveau évoquée en page 110 à propos du principe
des objectifs rétrofocus ; le terme d’interstice y est utilisé
conformément à sa définition textuelle de la page 75, pour désigner
une notion qu’on appellerait habituellement
tirage optique (distance
entre la dernière lentille et le foyer). Cela ne porte guère à
conséquence, tous les termes ne sont pas forcément normalisés, mais
il est dommage que les figures ne soient pas numérotées, car il est
difficile de définir une notion telle qu’un interstice optique sans
renvoyer à une figure claire et facile à repérer par son numéro.
Page 86, prendre le rayon moyen
passant par le centre d’une lentille mince pour expliquer l’origine
de l’aberration chromatique transversale est une mauvaise idée,
puisque les rayons ne sont pas déviés, quelle que soit leur couleur,
à la traversée du centre d’une lentille mince convergente. Certes,
dans une lentille épaisse, il y aura un tout petit déplacement
latéral de ce rayon moyen, qui va dépendre de la longueur d’onde et
de l’épaisseur de verre traversée, mais une tentative d’explication
du chromatisme transversal demande : soit un tracé de rayon à
travers une lentille mince mais sans passer par le centre, soit un
tracé de rayon idéal pour un système épais dont les pupilles ne sont
pas placées aux plans principaux.
Ce qui est étonnant, ce serait plutôt
le grand nombre d’exemples des bases de l’optique photographique
qu’on peut traiter avec une lentille mince diaphragmée en son centre
(rendu de perspective, formules de conjugaison, photométrie et
réglage du diaphragme, profondeur de champ) mais il faut bien un
jour ou l’autre que le modèle tombe en défaut ; l’explication du
chromatisme transversal est
justement l’un des cas où il ne faut surtout pas aller
chercher une lentille mince diaphragmée en son centre.
Écrit probablement en 2010, le livre
de J. Marchesi nous explique en bas de la page 100 :
« Pour ne pas dépasser la limite
inférieure de la taille de pixels critique, les capteurs plein
format [donc format 24x36 mm] ne doivent pas comporter plus de 20
mégapixels ». Voir le petit calcul [26]
en fin de cet article qui montre que la limite théorique absolue
imposée par la diffraction derrière une optique parfaite ouvrant à
f/8 serait, dans sa limite théorique ultime, de l’ordre de 110
mégapixels. En attendant, les heureux possesseurs d’un reflex 24x36
avec un capteur de 36 mégapixels apprécieront également cette
recommandation.
En dehors de ces quelques remarques
très techniques, il reste très peu de d’éléments qui n’ont pas été
traduits, soit intentionnellement, soit parce que leur côté
microscopique a échappé à la vigilance des correcteurs. C’est donc
un plaisir délicieux et parfaitement inutile que de passer au peigne
fin le texte et les figures pour en détecter les coquilles.
À partir de la page 44 est introduite
la notion de grandissement transversal, pour lequel la très
contestable notation
qy
est employée, puisqu’il peut y avoir confusion avec le produit des
deux variables
q et
y.
Du coup cela oblige l’auteur à rajouter un point entre symboles
littéraux pour désigner une multiplication, par exemple en page 44
on peut lire :
x’ = qy
• x
une notation qui n’est pas recommandée en typographie scientifique
française mais qu’on peut comprendre.
On peut imaginer que toutes les
équations étant hors texte, elles ont été importées directement
sans traduction ni adaptation ; re-saisir toutes les formules est
une tâche longue et coûteuse. Dans les ouvrages français, le
grandissement transversal est très souvent nommé
γ, c’est le
cas chez Eyrolles pour le bouquin de R. Taton [7]
(mais c’était en 1975). Impossible hélas, car il y a conflit avec
l’usage du symbole
γ, qui apparaît en page 82 et désigne l’angle de champ total
couvert par une optique de chambre, une notation consacrée en
terminologie allemande, dans laquelle on désigne par
ω ou bien
encore
w l’angle correspondant à la diagonale du format (donc plus
petite que γ).
Pour le grandissement transversal, la
notation gy
est également consacrée dans les ouvrages français, pour la mettre
en parallèle avec le grossissement
angulaire gα ;
sans savoir d’où vient le symbole
q,
on aurait cependant bien compris une notation dans le genre
qy,
avec le y
en indice inférieur. Mais cela aurait conduit à un empilement digne
de la célèbre affiche publicitaire des Frères Ripolin lorsqu’il
s’agit de définir le grandissement pupillaire, qui aurait alors dû
être noté : qyp.
Cette notion est introduite en page 81 sous la notation qyp.
Avec un facteur de soufflet défini de la même façon ambiguë comme
Vf,
qui pourait être le produit d’une vitesse
V
par la focale
f, (Vf
provient en fait du
Verlängerungsfaktor [35]) on espère que
les lecteurs qui auront
effectivement l’usage du facteur de soufflet s’y retrouveront
lorsqu’ils devront déchiffrer la formule :
Concernant l’origine mystérieuse de ce
qy,
on en est finalement r��������������������������������duit aux conjectures, puisqu��une rapide
recherche ne nous fournit comme piste qu’une
Abbildungsmaßstab [36],
symbolisée par la lettre grecque
beta, notation
famili�����re pour eux qui connaissent les docs techniques allemandes
des objectifs de chambre, où les courbes FTM sont toujours
spécifiées pour un grandissement donné, noté
β′.
Page 69, dans la leçon N°23 sur les
verres d’optique, on apprécie de voir la fiche technique du fameux
verre Schott BK7, mais ceux qui ne lisent pas l’allemand seront à la
peine pour comprendre ce qui n’est qu’un coupez-collez de la fiche
allemande. On espère que l’honorable firme de Mayence, qui a des
clients dans tous les pays, ne se contente pas de la fiche technique
en allemand lorsqu’elle vend ses produits à l’autre bout du monde.
Page 81 en bas à droite, dans
l’exercice, les AP et EP non traduits de l’allemand nous rappellent
ce que sont l’AustrittsPupille [37]
et l’EinstrittsPupille [38]
dans une optique dissymétrique de grandissement pupillaire différent
de l’unité.
Page 83, à propos du diamètre du
cercle-image, le lecteur voit débarquer dans une formule un
dBK
dont il va peut-être se demander le lien avec le verre BK7 cité
précédemment ; aucun rapport évidemment, il ne s’agit que du
BildKreis [39].
Quant au symbole
d,
chacun aura compris qu’il s’agit d’un
Durchmesser, et certainement
pas un diamètre.
Page 98 et suivantes, on nous parle de
MTF pour la Fonction de Transfert de Modulation, c’est effectivement
l’abréviation anglaise. En
hochdeutsch, on dit :
Modulationsübertragungsfunktion,
Modulationsübertragungsfaktor
ou bien encore
Kontrastübertragungsfunktion, on s’attendait donc à voir des
KUF ou des MUF aux belles courbes apparaître à côté du
dBK.
Mais l’allemand technique est très perméable aux anglicismes, on dit
donc aussi, en mélangeant un peu tout :
Modulationstransferfunktion [40].
En français on dira : FTM, tout simplement.
Et enfin en page 116, le lecteur se
demandera ce qu’est cette patatoïde bleue qui empêche de placer la
chambre directement en face de l’édifice à photographier, le
mystérieux Teich n’est autre
qu’un étang mal placé mais fort utile pour faire sentir la nécessité
d’un décentrement latéral.
12 Conclusion
En refermant le livre, on ne doute pas
qu’il trouvera son lectorat francophone, vu le succès de la série
originale Photokollegium en
allemand. L’ouvrage n’intéressera probablement pas l’amateur de
moyens et grands formats, en particulier la partie spécifique aux
mouvements de la chambre est bien trop restreinte. Mais sans doute,
pour un lecteur lassé de prendre des photos avec un appareil
auto-tout numérique (cette dernière catégorie d’appareils photo
ayant, finalement, simplement poussé à peine plus loin la facilité
extrême d’utilisation qui était déjà de mise avec les appareils
auto-tout à film), l’ouvrage « Les fondamentaux de l’optique » de
Jost Marchesi donnera envie d’en savoir plus ; la découverte de ce
qu’est un Hypergon, l’œil de chat dans un planar 1,4 de 50, les
images vaporeuses de l’Imagon, et la curiosité de comprendre et de
comparer les diagrammes FTM des optiques « de course », l’incitera à
aller plus loin dans ses lectures. Il regrettera probablement de ne
pas trouver de bibliographie dans le livre, à part l’annonce des
prochains volumes de la série, et quelques pointeurs vers des sites
Internet, dans le corps du texte ; mais, ami lecteur qui nous lisez
ici sur
www.galerie-photo.com, vous savez où vous adresser, et si
la bibliographie juste ci-dessous ne vous satisfait pas, il vous
suffira de poser toutes les questions restées sans réponse sur notre
forum
http://www.galerie-photo.info.
Bibliographie, Notes & Références
[1] |
-
« Les fondamentaux de
l’optique » de Jost J. Marchesi (dans la série : les
cours photo Eyrolles). Traduit et adapté de l’allemand
par Danielle Lafarge avec la collaboration technique de
Pascal Martin, 125 pages, ISBN 978-2-212-13542-8 (Eyrolles
- mars 2013)
|
-
[2]
|
-
Selon le
prière d’insérer
de la collection
Photokollegium qui est à la base du présent
ouvrage, Jost J. Marchesi est le doyen du département de
photographie de l’école professionnelle d’art et de
design de Zürich (Berufsschule
für Gestaltung ). Il est l’auteur de très
nombreux livres et articles didactiques concernant la
photographie dans tous ses aspects.
|
-
[3]
|
-
Dans le jargon étudiant,
« la taupe » désigne l’ensemble des classes
préparatoires aux grandes écoles scientifiques qui sont
hébergées dans les lycées et sont indépendantes de
l’Université. Les « taupins » en sont les élèves,
accueillis juste après le baccalauréat, pour une période
de deux à trois ans.
|
-
[4]
|
-
L’enseignement intensif de
mathématiques et de physique dans les classes
préparatoires scientifiques s’appuie sur un style
particulier d’exercices que la France partage avec la
Russie. Le fin du fin de l’exercice taupinal est celui
dont l’énoncé est le plus bref possible, dont les
pré-requis scientifiques rassemblent l’ensemble du
programme, qui impliquent la connaissance précise d’un
vocabulaire spécialisé étendu, et dont la solution
demande plusieurs pages de calcul. En mathématiques, un
exemple emblématique, lié à la magnifique théorie des
surfaces qui était naguère exigée pour le concours
d’entrée à l’École Polytechnique, est : « Déterminer les
loxodromies du tore de collier nul ». En optique
géométrique, on pourrait imaginer l’exercice taupinal
suivant : « Déterminer, dans l’approximation de Gauss,
l’image d’un plan-objet incliné donnée par un système
centré de focale f
et d’interstice HH’. » On retrouvait ce même style
d’exercices dans les livres russes traduits en français
à l’époque soviétique, aux éditions Mir.
|
-
[5]
|
-
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Montel_(Éditeur)
|
-
[6]
|
-
« Cours de photo,
fondamentaux argentiques », René Bouillot, ISBN
2100055429 (Dunod, 2001)
« Cours de photographie
numérique : Principes, acquisition et stockage », René
Bouillot, ISBN 2100055410 (Dunod, 2003)
« La Pratique du reflex
numérique », René Bouillot, ISBN 978-2-212-67317-3, (VM,
3e
éd., 2009)
|
-
[7]
|
-
« Bases de l’optique et
principes des instruments », R. Taton, (Eyrolles, 1975)
|
-
[8]
|
-
« Optique géométrique »,
Moussa/Ponsonnet, (autrefois, chez Desvignes) Cours de
physique, tome 1. Optique, ISBN 2713512239 (réédité chez
Casteilla, 2000)
|
-
[9]
|
-
« Les Instruments
d’Optique : Étude théorique, expérimentale et pratique »
par Luc Dettwiller, ISBN 2-7298-5701-X (Ellipses, 1997)
|
-
[10]
|
-
Traité EGEM Série
Optoélectronique « Optique géométrique et propagation »,
sous la direction de J.L. Meyzonette, collaborateurs :
L. Dettwiller, J. Surrel, E. Ruch, ISBN 9782746207288
(HERMÈS / LAVOISIER, 2003)
|
-
[11]
|
-
« Eléments de technologie
pour comprendre la photographie », Ferrières, Michel de
/ Bouhot, Gérard, ISBN 2-86258-202-6 ( VM, 7e
éd., 1999)
|
-
[12]
|
-
« Optique géométrique,
imagerie et instruments » Bernard Balland, Collection :
METIS INSA Lyon, ISBN 978-2880746896 (Presses
Polytechniques Universitaires Romandes, 2007)
|
-
[13]
|
-
« Handbuch der Fotografie,
Bd.1, Geschichte, chemische und optische Grundlagen »,
Jost J. Marchesi, ISBN 3933131189 (Verlag Photographie,
Gilching, 1993)
« Handbuch der Fotografie,
Bd.2, Sensitometrie, Fotografische Systemfehler,
Negativtechnik, Positivtechnik, Lichtempfindliche
Schichten, Verwandte Gebiet », Jost J. Marchesi, ISBN
3933131197 (Verlag Photographie, Gilching, 1995)
« Handbuch der Fotografie,
Bd.3, Die Technik der Farbfotografie », ISBN 3933131200
(Verlag Photographie, Gilching, 1998)
|
-
[14]
|
-
Série « Photokollegium »
de Jost Marchesi, Verlag Photographie, Gilching
Photokollegium 1 « Grundlagen
der Halogensilberfotografie » ISBN 978-3-933131-61-4
(2011)
Photokollegium 2 « Grundlagen
des Optik in der Fotografie » ISBN 978-3-93131-62-1
(2011)
Photokollegium 3 « Kamera,
Beleuchtung, Aufnahmetechnik » ISBN 978-3-933131-63-8
(2011)
Photokollegium 4 « Theorie
und Grundlagen der digitalen Fotografie » ISBN
978-3-943125-01-6 (2011)
Photokollegium 5 « Aufnahme
& Bildbearbeitung in der digitalen Fotografie » ISBN
978-3-943125-02-3 (2011)
Photokollegium 6 « Farbdruck
& Colormanagement in der digitalen Fotografie » ISBN
978-3-943125-03-0 (2011)
|
-
[15]
|
-
Le nombre de 550000
exemplaires du
Photokollegium est mentionné sur le site de cette
librairie suisse en ligne à propos du tome 1 de la
série.
http://www.books.ch/buecher/ratgeber_freizeit/hobby_haus/fotografieren_filmen_videofilmen/
/detail/ISBN-9783933131614/Marchesi-Jost-J./PHOTOKOLLEGIUM-1
On remarquera que le
Photokollegium
est classé au registre des livres destinés au
Freizeit et aux
Hobbies, il est
donc des mondes où le ou la photographe qui pratique
pendant son temps libre et ses loisirs doit
absolument
connaître les formules du facteur de soufflet dans les
optiques dissymétriques inversées.
|
-
[16]
|
-
Le Trésor de la Langue
Française Informatisé,
http://atilf.atilf.fr
|
-
[17]
|
-
« Vaste Programme ! »
l’expression évoque irrésistiblement la légende
gaullienne, au point qu’on ne sait même plus exactement
à quelle occasion le Général la prononça.
https://sites.google.com/site/charlesdegaullebe/extraits-revue-grandeur/florilege-gaullien-4
|
-
[18]
|
-
Cours de Physique,
« Optique » de Georges Bruhat, Masson, 1026 pp, 6ème
édition revue et augmentée par Alfred Kastler. Rééditée
par Dunod (2004) : ISBN 2-10-048856-2.
|
-
[19]
|
-
« Optique, fondements et
applications », J.P. Perez, ISBN 978-2100484973 (700
pages, Dunod, 2004)
|
[20] |
-
Le lecteur intéressé par
une discussion détaillée de la justification du rendu de
perspective dans une optique photographique se reportera
à cet article sur galerie-photo.com :
« Angles de champ, focales, projections et rendu de
perspective », E. Bigler
www.galerie-photo.com/angle-de-vue.html
|
[21] |
-
« Un objectif
photographique n’est pas une lentille mince ! Première
partie, introduction aux systèmes optiques centrés
épais », E. Bigler et Y. Colombe
www.galerie-photo.com/un-objectif-photo.html
|
-
[22]
|
-
« L’intégrale de Fourier
et ses applications à l’optique », P.M. Duffieux,
travail publié dès 1946 (Masson, 2e
édition, 1970)
|
-
[23]
|
-
D’où sort le fameux
facteur 1,22 ? C’est une histoire vraiment compliquée.
Dans le modèle le plus simple de la diffraction de
Fraunhofer, c’est à dire lorsqu’on observe la
diffraction d’une lumière monochromatique au voisinage
de l’endroit où se forme une image, l’intensité
diffractée peut se calculer, sous certaines hypothèses
simplificatrices, la plus contraignante et la plus
irréaliste étant l’absence d’aberrations géométriques
résiduelles dans le système optique considéré, par une
intégrale mathématique dont le résultat, pour les
pupilles de forme simple, s’exprime à partir de
fonctions mathématiques connues et répertoriées. Dans le
cas de l’image d’un point source infiniment fin, dont on
focalise l’image à travers une optique dont l’iris et
donc la pupille de sortie est rectangulaire, le résultat
du calcul de la distribution d’intensité dans le plan
image s’écrit à partir de fonctions « élémentaires » de
type sinus. Dans le cas de la diffraction de Fraunhofer
par un instrument à pupille circulaire, l’exemple
emblématique étant la lunette ou le télescope, le
résultat s’exprime à partir d’une fonction dite de
Bessel, naguère « spéciale » mais aujourd’hui devenue
plus que familière et présente dans tous les logiciels,
même gratuits, de tracé de courbes et d’aides
mathématiques pour l’ingénieur. L’étape suivante du
chemin menant au facteur 1,22 consiste à suivre le
raisonnement de Lord Rayleigh appliqué au télescope :
l’image d’une étoile double sera considérée comme
résolue ou plutôt : séparée, sous forme de deux taches
distinctes dans le plan focal, si l’écart entre les
centres des deux taches-images dépasse la distance qui
sépare le maximum d’intensité au centre de la première
tache du premier zéro d’intensité de cette même tache.
Pour la fonction de Bessel en question, dans le monde
mathématique, cette distance entre le centre et premier
zéro vaut 3,83, mais pour des raisons subtiles liées à
la symétrie de révolution du problème, il faut diviser
cette valeur par π ; et finalement, on trouve en
revenant dans le monde de la physique une distance
centre à centre entre les deux taches à la limite de
séparation qui vaut 1,22 Nλ où 1,22 ~ 3,83 / 3,14. Le
côté un peu arbitraire et approché (Lord Rayleigh le dit
lui-même [24]) de cette définition
de la limite de pouvoir séparateur rend illusoire
l’intérêt de garder le 2ème chiffre après la
virgule. Très probablement ce 1,22 avec ses 2 chiffres
est-il directement lié à la valeur du nombre pi la plus
utilisée pour les calculs simples, π=3,14 avec 2
chiffres après la virgule.
|
-
[24]
|
-
Lord Rayleigh parlant de
son célèbre critère, cité page 488 de ce livre de cours
:« Optique », de Eugen Hecht, préface de Pierre Léna,
traduit par Sébastien Matte la Faveur et Jean-Louis
Meyzonette, ISBN 978-2744070631 (Pearson, 2005, 736
pages).
|
-
[25]
|
-
Le lecteur intéressé par
les questions relatives à l’échantillonnage des images
et le théorème d’échantillonnage peut se référer à ces
deux articles sur galerie-photo.com :
Film contre silicium :
est-ce seulement une question de résolution ? (partie
1), E. Bigler
www.galerie-photo.com/film-contre-silicium-resolution.html
Film contre silicium :
est-ce seulement une question de résolution ? Partie
II : granularité et bruit
www.galerie-photo.com/film-contre-silicium-bruit.html
|
-
[26]
|
-
Les trois lignes de calcul
sont les suivantes.
-
période "p" de coupure
dans l’image, due à la diffraction : p = Nλ
-
période la plus grande
autorisée "d" de grille pour l’échantillonnage de
cette image analogique sans pertes : d = p/2 = 0,5 Nλ ;
inversement, N = 2d/λ.
-
nombre de mégapixels
"M" effectivement résolus sur un format 24x36 mm, si
"d" est exprimé en microns : M = (24/d)x(36/d) = 4x(24/p)x(36/p)
En prenant λ=0,7 micron,
avec une optique hypothétique limitée par la diffraction
ouvrant à f/8, donc N=8, on aura p = 8x0,7 = 5,6 micron
et d=5,6/2 = 2,8 micron. Le nombre maximal de points
résolus sur un format 24X36 mm dans ces conditions est
donc, en mégapixels, M = 4x(24/5,6)x(36/5,6) = 110 mégapixels.
On est donc à ce jour (avril 2013) encore très loin de
cette limite indépassable.
Inversement, connaissant
le nombre total "M" de mégapixels sur un format 24X36,
on estime le pas de grille très simplement. Sur un carré
de capteur de 24x24 mm, le nombre de mégapixels serait
(2/3)xM et le nombre de pixels alignés sur le petit côté
de 24 mm de long est donc la racine carrée de ce nombre.
Le pas de grille "d" est donc d = 24× √(3/2)
�� (1/��M)
= 29,4/������������M.
Le tableau ci-dessous donne la correspondance entre le
nombre total de mégapixels "M" et le pas de grille "d"
en microns.
Dans les téléphones
portables équipés d’un petit système de prise de vue à
12 Mpix sur un format 4:3 de 7 mm de diagonale, donc de
format 4,2x5,6 mm, le pas de grille des pixels est de
1,4 micron. On sait donc fabriquer, du moins sur de
petites surfaces, des capteurs au pas de grille aussi
fin que 1,4 micron, et on sait faire des optiques en
plastique moulées presque uniquement limitées par la
diffraction, parfaitement adaptées pour tirer toute la
qualité d’image possible avec un pas de grille aussi
fin. Un futur capteur 24x36 mm à 120 Mpix aurait un pas
de grille de 2,7 micron, environ le double. Savoir si le
nombre de pixels va encore augmenter dans les appareils
24x36 ou dans les capteurs moyen format, dans la mesure
où la limite ultime de diffraction est encore
(théoriquement) assez loin avec 36 Mpix sur 24x36,
dépend probablement plus de facteurs économiques et de
rentabilité que de pures contraintes technologiques.
nombre de
mégapixels |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
"M" sur 24x36 mm |
4 |
6 |
12 |
18 |
24 |
36 |
48 |
72 |
120 |
pas de grille |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
"d" des pixels en
microns |
14,7 |
12 |
8,5 |
7 |
6 |
4,9 |
4,2 |
3,5 |
2,7 |
nombre d’ouverture
limite |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N = 2d/λ avec
λ=0,7µm |
42 |
34,3 |
24,3 |
20 |
17,1 |
14 |
12 |
10 |
7,7 |
|
-
[27]
|
-
http://www.angenieux.com/zoom-objectifs/histoire
http://www.angenieux.com/kcfinder/upload/images/histoire/objolune.png
|
-
[28]
|
-
http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Cuvillier
|
[29] |
-
« A History of the
Photographic Lens », Rudolf Kingslake, ISBN
978-0124086401 (Academic Press, 1989)
|
[30] |
-
« Moyens et grands
formats » René Bouillot (Paul Montel, 1971)
|
-
[31]
|
-
« La photographie en grand
format », Pierre Groulx (cours du Cégep de Matane,
Québec), ISBN 978-2-89113-505-4 (Modulo, 1993)
|
-
[32]
|
-
« View Camera Technique »,
Leslie D. Stroebel, ISBN 0240803450, (7-th Ed., Focal
Press, 1999)
|
-
[33]
|
-
« The View Camera:
Operations and Techniques », Harvey Shaman, ISBN
0817463755 (2nd Revised ed, Amphoto Books, 1992)
|
-
[34]
|
-
Ansel Adams Photography,
Book 1 : « The Camera », Ansel Adams and Robert Baker,
ISBN 0821221841 (Bulfinch, Tenth edition, 1995)
|
-
[35]
|
-
http://de.wikipedia.org/wiki/Verlängerungsfaktor
|
-
[36]
|
-
http://de.wikipedia.org/wiki/Abbildungsmaßstab
On se réjouit que les rédacteurs de cette page wiki
aient résisté à une récente réforme de l’orthographe
allemande qui aurait voulu nous priver du
ß dans le facteur
d’échelle Maßstab, ce mot magique gravé sur la bague de
mise au point du S-planar Carl Zeiss de 120 ; réforme
nous gratifiant ainsi d’une terrifiante Massstab ou
d’une effroyable Abbildungsmassstab, qui n’est pas sans
rappeler le fameux Bosssssscreen® des amateurs de
dépolis de chambre très lumineux !
|
[37] |
-
http://de.wikipedia.org/wiki/Austrittspupille
|
-
[38]
|
-
http://de.wikipedia.org/wiki/Eintrittspupille
|
-
[39]
|
-
http://de.wikipedia.org/wiki/Bildkreis
|
-
[40]
|
-
http://de.wikipedia.org/wiki/Modulationsübertragungsfunktion
|
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Les fondamentaux de l'optique
ISBN 978-2-212-13542-8, Eyrolles - mars 2013
Dernière mise à jour : 2013
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