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l'auteur
Tuan Luong a fait ses études en France à
l'Ecole Polytechnique. C'est un passionné de photographie grand format.
Il est actuellement chercheur dans le domaine de l'informatique
appliquée aux problèmes de la vision.
Q.-Tuan Luong est le webmaster d'un excellent site (en anglais) sur le
grand format :
The
Large Format Page
Contact : Q.-Tuan Luong

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(titre original :
How to focus the view camera)
Par Q.-Tuan
Luong
pour
The
Large Format Page
Cet article est une traduction, avec l'aimable autorisation de son
auteur, d'un article paru dans le site
The Large Format Page (Traduction : Henri Peyre)
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La mise au point à la chambre
Au sommaire : on trouvera ici deux méthodes visuelles
itératives pour réaliser la mise au point sur un plan choisi
arbitrairement. On suppose qu'on veut obtenir la netteté maximale, comme
en photographie de paysage.
-
La procédure n°1 est 100% visuelle. Tous les
réglages sont faits par évaluation sur le dépoli de visée. Cette
procédure peut être utilisée avec n'importe quel appareil et ne
nécessite aucun accessoire. Elle implique un peu de jugeote (dans le
choix du meilleur plan) et quelques itérations simples (l'ajustement
réel au moyen des inclinaisons et bascules). Un grand nombre de
photographes utilise des variantes de cette méthode.
-
La procédure n°2 exige une échelle métrique, dans
l'idéal attachée au rail de la chambre. Des mesures sur l'échelle
servent à effectuer le réglage. Cette procédure permet de trouver le
meilleur plan au lieu qu'il faille l'estimer soi-même, quoique que
chaque itération soit plus complexe.
Il y a probablement autant de techniques pour réaliser
la mise au point quand on emploie une correspondance de
Scheimpflug qu'il y a de photographes pour procéder.
En pratique, j'utilise moi-même la procédure n°1 (mise
au point sur le lointain, inclinaison pour rattraper la netteté sur le
proche) quand je photographie des sujets principalement horizontaux ou
plan. Quand le sujet est grand j'utilise la plupart du temps la
procédure n°2, en allant directement à l'étape 3 (profondeur de champ
s'étendant du lointain au proche). Si cela donne une très petite
ouverture (f45 ou plus petit), je peux employer la procédure n°2 dans sa
totalité (en minimisant la profondeur de champ par une inclinaison) pour
obtenir une ouverture plus grande.
Je recommande l'usage d'une échelle métrique. Elle est
aussi utile pour la meilleure détermination possible du f-stop (note du
traducteur : focus stop : point de netteté maximale au tirage)
Principes
La règle de Scheimpflug (du nom de l'officier de l'armée
autrichienne qui l'inventa en 1904) dit que le plan du film, le plan du
sujet (le plan de netteté maximum) et le plan de l'objectif (le plan qui
passe par le centre de l'objectif et perpendiculaire à l'axe de
l'objectif) se coupent en une même ligne.
Nous savons tous que lors de la mise au point avec un
appareil photographique rigide tous les objets qui sont à la même
distance perpendiculaire au plan film sont nets en même temps. Pour un
appareil photographique rigide, le plan film et le plan de l'objectif
sont parallèles (on peut dire se coupent à l'infini). Ainsi le plan du
sujet doit aussi être parallèle à ces deux plans.
Dans une chambre, la relation géométrique entre le plan
film (l'arrière) et le plan de l'objectif (l'avant) peut être modifié.
Ceci permet de mettre au point théoriquement sur n'importe quel plan,
qu'il fuisse vers l'arrière ou qu'il soit en oblique.
Lors de l'application de la règle de Scheimpflug, il
faut garder à l'esprit les points suivants :
-
La règle de Scheimpflug peut vous permettre
d'évaluer à l'avance le type de mouvement dont vous avez besoin. Par
exemple, si le plan film est vertical et que vous voulez que le sol
soit net, elle vous indique que vous devez incliner votre objectif
vers l'avant. Mieux, en vous représentant mentalement l'intersection
de ces deux plans, vous pouvez vous faire une idée approximative de
l'inclinaison dont vous avez besoin. Par exemple, plus votre
appareil est placé bas et plus vous avez besoin d'incliner
l'objectif. Plus votre focale est longue, plus vous devez incliner
l'objectif.
-
Quand vous effectuez un allongement du soufflet ou
que vous le réduisez (note de traduction : l'auteur parle d'une
manipulation par
tirage arrière du plan-film, et non par tirage avant - H.P.), le
plan du sujet tourne sur la "ligne-charnière".
La ligne charnière est l'intersection du plan passant par le centre
de l'objectif et parallèle au film avec le plan perpendiculaire à
l'axe de l'objectif et situé à la longueur d'une focale devant
l'objectif.
-
Dans les publicités de chambre on nous montre
souvent des appareils avec une inclinaison de 45° quoiqu'en fait,
macro mise à part, une petite bascule de 5 à 10° suffise.
-
La zone de profondeur de champ est un volume autour
du plan de l'objectif. Quand les inclinaisons ou les bascules sont
utilisées, ce volume n'est pas de taille constante parce qu'il
dépend aussi de la distance à l'appareil. Plus vous êtes proche de
l'appareil et plus ce volume est petit. On peut se représenter ce
volume sous la forme d'une sorte de volume conique. Quand vous
mettez au point sur le sol, le sommet des fleurs qui sont proches de
l'appareil peuvent être flous tandis que le sommet de la montagne
distante peut être net.
Quels contrôles utiliser ?
-
Quand employer l'inclinaison ? La plupart des
appareils offrent des possibilités d'inclinaison (et de bascules).
Des considérations esthétiques déterminent l'emploi de l'inclinaison
avant, de l'inclinaison arrière ou de la combinaison des deux. Pour
le reste, si vous utilisez des objectifs un peu longs, vous en
viendrez probablement à penser que les mouvements avant nécessitent
des bras de gorille.
-
l'inclinaison avant préserve la structure linéaire
du sujet, en conservant en particulier le parallélisme des
verticales.
-
l'inclinaison arrière fait "baver" l'avant-plan,
augmente sa proportion, accentuant la tension dramatique entre
l'avant et l'arrière-plan.
-
l'inclinaison avant nécessite un cercle d'image de
l'objectif plus important que l'inclinaison arrière.
-
Inclinaison à la base ou inclinaison de l'axe ?
D'ordinaire, les chambres portables ont des inclinaisons à la base
et les chambres monorails ont des inclinaisons d'axe. Si votre
appareil est muni des deux, le mieux est probablement de vous
attacher à une seule des deux méthodes. C'est une question de goût
et ne change rien au résultat final sur l'image.
-
avec l'inclinaison à la base, il me semble plus
facile de repérer les zones floues. Je trouve également que
l'inclinaison axiale est source de confusion lorsque le point
lointain n'est pas tout à côté de l'axe d'inclinaison.
-
avec l'inclinaison à la base et des objectifs
courts, il se pourrait que vous trouviez que vous n'arrivez pas à
rendre les deux points de visée suffisamment proches.
-
L'inclinaison d'axe demande moins de mises au point
et de recomposition que l'inclinaison à la base.
-
Lors d'une mise au point rapprochée, le réglage
par tirage à l'arrière préservera le grossissement, à l'inverse
du tirage par l'avant. Il est donc préférable si votre appareil
vous en donne la possibilité.
-
Pour les paysages il n'y a aucune différence, et
je préfère la mise au point par tirage avant car elle ne déplace
pas le voile noir.
Procédure n°1
1/ Estimation du meilleur plan de mise au point
C’est l’étape la plus délicate. Elle exige un peu de
discernement. Une fois franchie, la suite de la procédure est mécanique.
-
Quand votre sujet est essentiellement plan, comme
une piscine lisse, un paysage plat avec une montagne distante ou la
façade d’un immeuble, le plan de mise au point est à l’évidence le
sujet et une ouverture assez grande peut être utilisée.
-
Les difficultés arrivent lorsque le sujet est un
tant soit peu tri-dimensionnel et que plusieurs plans ont une
importance pour la composition. Par exemple, imaginez une
composition dans laquelle vous auriez un rocher d’un mètre de haut
en avant-plan et une montagne de 1000m en arrière-plan. Sur quelle
partie du rocher et sur quelle partie de la montagne devez-vous
faire la mise au point ? Dans ce cas précis, la r�����������������������������������������������������������ponse existe :
lorsque vous établissez une relation de Scheimpflug, le plan du
sujet (plan de netteté maximale) est un plan pour lequel la
profondeur de champ à l’arrière du plan est du double de celle à
l’avant du plan. C’est la même chose que lorsque le sujet est
parallèle au film. Si votre appareil photographique vise le rocher,
vous aurez le plan du sujet défini par un point situé aux 2/3 de la
hauteur du rocher, et l’autre situé aux 2/3 de la hauteur de la
montagne. Mais si vous avez en plus un arbre entre les deux, cela
devient plus compliqué, et vous devrez diaphragmer pas mal, mais de
toutes façon moins que vous n’auriez eu à diaphragmer si vous
n’aviez pas utilisé les mouvements de chambre.
-
Si aucun plan de mise au point valable ne peut être
déterminé, en raison de la tridimensionnalité intrinsèque du sujet
(par exemple pour un paysage avec un grand arbre remplissant le
cadre à l’avant-plan), on ne peut pas utiliser les inclinaisons et
les bascules. Elles ne feraient que diminuer la dimension totale de
la profondeur de champ. La seule façon de récupérer de la profondeur
de champ est de diaphragmer le plus possible. Mais il y a des sujets
qui ne pourront jamais être entièrement nets malgré la chambre. Vous
apprendrez à les reconnaître et à chercher d’autres compositions.
Allez à l’étape 3 (réglage du point de netteté).
2/ Réglage des inclinaisons et/ou des bascules et de
la mise au point
-
Si le plan de mise au point n’est pas incliné, ce
qui est la situation traditionnelle en photographie de paysage quand
vous voulez la netteté sur l’avant et l’arrière-plan, vous n’avez
besoin d’utiliser que l’inclinaison.
-
Si le plan de mise au point est vertical, vous
n’avez besoin d’utiliser que les bascules.
-
Dans les autres cas, vous avez besoin des
inclinaisons et des bascules. Ne les ajustez pas simultanément, mais
consécutivement. Si une bascule doit être exécutée après qu’une
inclinaison ait déjà été réalisée, les points haut et bas du plan de
mise au point doivent être choisis sur la même ligne verticale.
-
NB. Les objectifs disponibles en 35mm ne vous
permettent pas d’utiliser une inclinaison et une bascule comme avec
une chambre. Vous pivotez l’objectif pour déterminer l’axe de
l’inclinaison. Si vous le mettez à l’horizontal, vous obtenez ce
qu’on appelle une inclinaison dans le vocabulaire du grand format.
Si vous le mettez à la verticale, vous obtenez la bascule. En règle
générale, à partir du moment où vous avez déterminé votre plan de
mise au point dans l’espace, la direction de l’axe de l’inclinaison
est donnée par l’intersection entre ce plan et le plan de l’image.
Faire une estimation précise de la netteté dans un viseur 35mm est
plutôt difficile si bien qu’il faut s’y reprendre à plusieurs fois
pour arriver à un résultat correct.
Pour ajuster l’inclinaison, procédez de la façon décrite
ci-dessous. Pour ajuster la bascule, remplacez " haut/bas " par
" gauche/droite ".
-
Choisissez un point proche (dans le haut du verre de
visée, l’image produite étant inversée) et un point lointain
(milieu/bas du verre de visée) à la fois dans le plan de mise au
point et avec un bon contraste la facilitant. Dans l’exemple du
rocher et de la montagne, cela pourra être un point sur le rocher
approximativement au 2/3 de sa hauteur et un point sur la montagne
approximativement aux 2/3 de sa hauteur également. Je place de
petites sources lumineuses (Lampes de poche Maglite avec le
réflecteur dévissé) comme point de référence de mise au point sur le
sol, s’il est trop sombre. Si vous allez utiliser les inclinaisons,
le point éloigné devra être proche du centre du verre de visée.
-
[FF] Faites la mise au point sur le point éloigné
avec la mollette de mise au point.
-
[TN] Réalisez la netteté du point proche par
inclinaison. Vous allez augmenter l’inclinaison. Le cadrage en est
affecté sauf si le point pivot de l’inclinaison coïncide avec le
point arrière nodal de l’objectif : ainsi, quand vous réalisez une
inclinaison, vous pouvez avoir besoin de monter un peu l’appareil
pour retrouver votre composition d’origine.
-
[EF] Evaluez à présent si le point lointain a besoin
d’une remise au point. Si c’est le cas, vous avez besoin de refaire
les opérations une fois de plus. Retournez en [FF]. Autrement vous
avez terminé. D’ordinaire un couple d’itérations suffit. La
procédure augmente l’inclinaison à chaque fois. Plus vous avez
besoin d’inclinaison et plus vous aurez à réitérer le processus.
Variation dans le mode opératoire :
-
On peut préférer réaliser la mise au point sur le
point proche avec la mollette de mise au point et la mise au point
sur le lointain avec l’inclinaison. Cela peut être préférable avec
un appareil à inclinaison axial, tandis que la technique que j’ai
décrite peut être préférée avec l’inclinaison à la base.
Expérimentez par vous même et voyez ce qui vous semble le plus
efficace.
-
Procédure de mise au point d’Howard Bond’s. Au lieu des étapes
[TN] et [EF], vous tournez la mollette de mise au point dans un seul
sens et évaluez l’effet sur le point proche [CN]. Puis, en fonction
de cet effet (netteté croissante ou flou croissant), vous augmentez
ou vous diminuez l’inclinaison. Il recommande que vous changiez
l’inclinaison en dehors du voile noir.
-
Certains appareils (Sinar, Ebony) ont des
inclinaisons asymétriques, avec un axe d’inclinaison en dessous du
centre de l’appareil. Vous faites alors la mise au point sur un
point lointain obligatoirement sur l’axe [FF]. Après [TN], le point
lointain reste parfaitement au point, parce qu’il est sur l’axe de
l’inclinaison. Ainsi sa distance à l’objectif n’est pas modifiée, et
vous avez tout fait en une seule itération.
3/ (Ré)Ajustez le point de mise au point
Visuellement, vous ajustez le point de mise au point de
sorte que le point proche le plus flou et le point loin le plus flou
soient également flous.
-
Si votre choix du meilleur plan de mise au point
était bon, vous avez terminé les opérations en réalisant les
inclinaisons/bascules.
-
Comme c’est difficile à juger de façon précise, je
recommande d’utiliser l’étape 3 de la procédure II qui suit si :
-
vous avez conservés les montants avant et arrière
de l’appareil parallèles du fait que le sujet contenait de
grands objets
-
vous n’êtes pas sûr que votre choix du plan de
mise au point était le meilleur
Procédure n°2
Cette méthode nécessite une échelle millimétrique de
sorte que vous puissiez mesurer la différence, en millimètres, entre la
mise au point sur le point proche et la mise au point sur le point
éloigné. En passant, les unités métriques rendent les calculs plus
faciles. La plupart des chambres monorails sont vendues avec ces
échelles et sur il est facile d’en ajouter une sur la plupart des
chambres portables (y compris Tachihara, Technika, et Canham KBC). Vous
devez seulement vous assurer que l’échelle ne glisse pas pendant la mise
au point et que vous avez un point sur le rail de mise au point qui
pourra servir d’origine. La présence d’un pointeur (comme sur la
Technika) aide à la précision des mesures. Si vous n’avez pas la
possibilité d’attacher une échelle, vous pouvez toujours prendre les
mesures avec une règle.
La procédure est décrite uniquement pour l’inclinaison.
Elle reste valable, comme la description précédente, pour les balances.
-
Choisissez une zone proche (haut du verre de visée)
et une zone lointaine (milieu/bas du verre de visée). Dans l’exemple
du rocher et de la montagne, la première zone sera le rocher et la
seconde la montagne. Ceci diffère de la première procédure, où vous
choisissiez 2 points, le premier aux 2/3 du rocher et le second aux
2/3 de la montagne.
-
Ajustez l’inclinaison
-
Mettez au point sur la zone proche. Notez la
position A sur le rail de mise au point. Elle correspond à
l’extension maximale pour tous les points de la zone proche
(c’est à dire pour le point le plus proche de la zone la plus
proche). Dans l’exemple du rocher et de la montagne c’est le
point du rocher dont la distance mesurée à la perpendiculaire du
plan film est la plus petite. Si le dos est vertical, cela peut
être la base du rocher.
-
Faites la mise au point sur la zone éloignée.
Notez la position B sur le rail. La position correspond à
l’extension minimale pour n’importe quel point de la zone
lointaine (c’est à dire pour le point le plus loin de la zone
lointaine). Dans l’exemple du rocher et de la montagne, c’est le
haut de la montagne.
-
Calculez la distance entre A et B
-
Faites une évaluation de l’ampleur de l’inclinaison
nécessaire et réalisez-la. Une possibilité, à présent que l’appareil
est réglé sur le lointain, est d’incliner jusqu’à ce que le point
proche soit net.
-
Faites la mise au point sur la zone proche. Notez la
position A sur le rail de mise au point. Elle correspond à
l’extension maximale pour tous les points de la zone proche (c’est à
dire pour le point le plus proche de la zone la plus proche). Du
fait que l’inclinaison a modifié le plan de mise au point, le point
le plus proche peut avoir changé. Dans l’exemple du rocher et de la
montagne, c’est à présent le haut du rocher.
-
Faites la mise au point sur la zone la plus
éloignée. Notez la position B sur le rail. La position correspond à
l’extension minimale pour n’importe quel point de la zone lointaine
(c’est à dire pour le point le plus loin de la zone lointaine). Du
fait que l’inclinaison a changé le plan de mise au point, le point
le plus loin peut avoir changé. Dans l’exemple du rocher et de la
montagne, c’est à présent la base de la montagne.
-
Calculez le nouvel écart D entre A et B.
-
Si la différence D a diminué, ajoutez de
l’inclinaison, et recommencez [F]
-
Si la différence D a augmenté, enlevez de
l’inclinaison, répétez [F]
-
Si la différence D reste la même, vous avez terminé.
Notez que si le sujet avait été plan, D aurait été zéro.
3. Ajustez la mise au point
-
Mettez au point sur le point le plus proche que vous
voulez voir net. Dans l’exemple du rocher et de la montagne, cela
serait le haut du rocher. Marquez la position A sur le rail de mise
au point.
-
Mettez au point sur le point le plus lointain que
vous désirez voir net. Dans l’exemple du rocher et de la montagne,
cela serait la base de la montagne. Notez la position B sur le rail
de mise au point.
-
Le réglage de la mise au point au milieu de (A,B)
rendra les points les plus éloignés et les plus proches également
nets. (le résultat est que vous avez mis au point sur le point C de
sorte que le ratio des distances d(C,A)/d(C,B) est (1+MB)/(1+MA), où
MA et MB sont les grossissement associés aux objets proches et
lointains. Ce point est toujours plus près de A que de B. Peu
importe, le seul cas où la règle de la médiane n’est pas une bonne
approximation est celui pour lequel les deux grossissements seraient
significativement différents et au moins l’un d’entre eux proche de
1. En photographie de paysage, tous les rapports d’agrandissement
sont petits comparés à 1. Notez que cela est vrai quelque soient les
mouvements de l’appareil (inclinaison/ bascules, translation), les
focales et les formats.)
-
Rendre les points proches et lointains également
nets n’est optimal que si le point lointain n’est pas situé à
l’horizon. Dès que vous utilisez des mouvements, c’est le cas.
-
Si vous avez conservé le parallélisme de l’avant et
de l’arrière de la chambre et si le point lointain est l’horizon,
vous devez plutôt choisir un point plus proche de l’infini que du
point le plus proche (les 2/3 de (A,B) sont pratiques pour
déterminer le point focus. Cela vient du fait que physiologiquement
nous avons besoin que l’horizon soit plus net que l’avant-plan pour
une impression de netteté comparable. Toutefois, notez qu’Ansel
ADAMS recommande que si la netteté doit être compromise, le point le
plus proche doit rester le plus net.
Autres méthodes et références
Les deux méthodes que j’ai décrites sont visuelles et
itératives. Il existe d’autres approches qui visent à calculer
directement l’inclinaison. Toutes ont besoin de la mesure des angles.
Un groupe de méthodes est basé sur des mesures sur
l’appareil et des calculs. Il réclame des calculateurs comme ceux qu’on
trouve chez Rodenstock ou le Vademecum de Bob Wheeler’s qui tourne sur
Palm. Les deux méthodes sont détaillées dans le recueil de Bob Wheller
Photographer’s Aids : A survey. En particulier Bob Wheeler donne
dans
Note on view camera geometry une règle utile pour la pratique de
terrain. La règle de Wheeler énonce que l’angle d’inclinaison est :
60*delta_focus/delta_CG
où :
-
delta focus est l’écart de mise au point, sur le
rail, de A à B
-
delta_CG est la distance perpendiculaire entre les
images du point le plus proche et du point le plus lointain qui ont
été utilisées pour définir le plan de mise au point avant
d’appliquer l’inclinaison à l’appareil.
Il existe également une méthode développée par Harold
MERKLINGER dans son livre " Focusing the View Camera" est bien résumée
sur son site Web http://fox.nstn.ca/~hmmerk/. Ce site présente en
particulier quelques animations très intéressantes qui sont utiles pour
visualiser la règle de Scheimpflug.
MERKLINGER arrive à une règle complémentaire à celle de
Scheimpflug, appelée " la règle du gond " (" hinge rule "). Sa méthode
demande à ce qu’on mesure la distance J de l’objectif au plan requis de
netteté maximale, la mesure étant effectuée parallèlement au film, et
elle nécessite une table pour déterminer la bonne inclinaison.
Personnellement je pense que c’est une grande analyse géométrique, mais
qu’elle est peu utilisable en pratique du fait que J n’est pas facile à
calculer.
Pour ceux que l’histoire intéresse, le site d’Harold
MERKLINGER présente les 51 pages de la découverte de SCHEIMPFLUG (Theodor
Scheimpflug's 1904 British Patent).
Pour ceux qui aiment la géométrie, j’ai dessiné une
preuve élégante (me semble-t-il) de la théorie de Scheimpflug à partir
du théorème de Desargues (geometric
proof of the Scheimpflug's principle using Desargues theorem). Une
autre démonstration voisine est donnée dans les excellentes Notes sur la
géométrie de la chambre (Notes
on view camera geometry) de Bob WHEELER. Pour en dire un mot, ces
notes sont la meilleure présentation des mathématiques sous-tendant
l’utilisation de la chambre que j’ai jamais lue.
Howard BOND décrit avec force détails sa méthode bien
démontrée dans l’article
Setting Up the View Camera (reproduit dans le site the Large Format
Camera). L’idée du décentrement de la mise au point vers l’infini dans
la photographie de paysage est discutée par Harold MERKLINGER dans The
INs and OUTs of FOCUS (http://fox.nstn.ca/~hmmerk/DOFR.html), et dans
l’article de Joe ENGLANDER,
Apparent Depth of Field: Practical Use in Landscape Photography.
Q.-Tuang Luong pour
The
Large Format Page
dernière modification de cet article :
2000
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