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l'auteur
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Le Zone-Plate :
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« Zone plate » dessiné sur
du papier (ici, agrandi 5 fois) |
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« Zone plate » reproduit sur
du film au trait |
En opacifiant les demi ondes définies par Augustin Fresnel, les zones adjacentes, c'est-à-dire les cercles blancs, gérèrent un trouble optique (A. Connors) en créant des interférences constructives sur le rendu imagé.
Sans être scientifique, vous pourriez fabriquer vous-même un « zone plate », il faudrait alors tenir compte des différentes longueurs d’ondes de la lumière et appliquer des équations mathématiques pour déterminer les diamètres réels de chaque zone d’ouverture ; pour de plus amples précisions je vous conseille l’ouvrage d’Eric Renner, Pinhole Photography, Focal Press, 2000 et La Saga des Sténopés, de John Evans aux Editions Eyrolles, 2004, où les méthodes de calcul sont très bien explicitées.
Pour ma part, je travaille en 4x5 inches, avec une focale de 75mm, le « zone plate » possède 33 cercles ; on peut noter que plus le nombre de cercles est élevé, plus l’effet de diffusion est accentué, plus l’image est lumineuse ; le diaphragme est fixé à f/44,7. J’utilise généralement deux sortes de films, Scala pour le N&B et Provia pour la couleur.
Chapeau d’oignons©
Annick Maroussy - 2003
procédé de prise de vue : zone plate (photographie sans optique)
procédé de tirage : papier photo / finition encapsulage / fixation
par suspension – ou tirage sur bois ou sur toile format image : 80 x
100 cm nombre d'exemplaires : 15
L’image « Chapeau d’oignons » a nécessité une vingtaine de secondes de pose. Dans la cabane du jardinier, les outils étaient au repos, en place, bien rangés ; oignons, chapeau et panier baignaient dans la lumière dorée du couchant, telle une récompense offerte au jardinier en échange de son labeur. J’ai juste positionné ma chambre noire frontalement bien à l’abri du vent, fait une mesure cellule sur le gris moyen, ouvert l’obturateur manuellement et retenu ma respiration pendant 20 secondes.
En dehors des conditions de vent et de pluie où il est impossible d’opérer efficacement, la photographie au « zone plate » est relativement facile à mettre en œuvre, il faut juste être patient et apprendre à maîtriser le temps qui s’évapore tout au fond de la boîte noire. Ce procédé appartient au domaine du sensible ; à la différence du sténopé (petit trou), pour lequel on est toujours surpris par la netteté de l’image, le réseau zoné procure un rendu vaporeux de type onirique ; en cela il développe sa propre esthétique. C’est un espace de création pure pour le photographe contemporain.
On commence généralement par explorer les avantages et les inconvénients du sténopé avant de s’engager vers le « zone plate » ; ce fut le cas pour moi ; grâce à un ami photographe qui vendait son matériel, j’ai redécouvert en premier lieu le sténopé ; puis, le « zone plate » s’est imposé de lui-même. Depuis quelques années maintenant la petite boîte en bois de chez Zero image ne quitte plus mon sac photo, que ce soit en commande professionnelle, pour les livres ou pour mon travail d’auteur. Du reste les images sur Belle-Île et Ouessant sont issues d’une commande professionnelle de la part des Editions Ouest-France, que je remercie vivement ; une exposition est en préparation.
Non, chaque technique de prise de vue génère une esthétique, un cadre, un rendu particuliers. Il s’agit à chaque fois d’un concept à mettre en œuvre ; comme un rituel, le rituel de la camera obscura munie d’un « zone plate » n’est pas identique à celui de la prise d’images avec un reflex, qu’il soit argentique ou numérique. J’adapte mes images au procédé engagé, et surtout à la destination du support de réception. Ainsi, j’ai choisi l’atelier Fresson et sa technique au charbon pour les images de la série « Littoral » et celle de « Paris », images qui sont toutes des pièces uniques, comme le souligne Jean-françois Fresson. Quant aux images de la série « Au Jardin », le choix s’est porté sur du papier photo couleur, elles sont tirées généralement en grand format (80x100cm) par un laboratoire professionnel.
Procédé basé sur le flou ! Le mot flou ne me paraît pas adapté. Plutôt, j’explore volontiers et passionnément le trouble optique défini par Kenneth A. Connors dans son article déjà cité précédemment. Et, quand il s’agit d’art, souvenons-nous de Gauguin, Monet et de tous les impressionnistes « incompris » ; ou encore, rappelons-nous les nombreux débats et attaques dirigés contre le premier mouvement artistique de l’histoire de la photographie : « le Pictorialisme ». Alors, ne soyons pas trop défaitistes, l’essentiel c’est de faire, de produire et d’avancer dans sa démarche artistique.
Au travail donc !
[i] Traduit de l’anglais par Ingrid Pigueron (traductrice)
dernière modification de cet article : 2006
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une réalisation phonem |
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