Interfit Super Coolite 5 :
pour la photographie d'intérieur sur pied
par Henri Peyre
Le sac Interfit pour 2 super coolite 5
Introduction
J’ai pendant des années utilisé des flashs
et un générateur pour faire de la photographie en intérieur. Finalement
un jour j’ai été las de traîner un matériel trop lourd et j’ai acheté un
premier kit de lampes en lumière froide, de ces lampes à économie
d’énergie comme on en met à son plafond, mais équilibrées pour la
lumière du jour.
Evidemment, ça ne fait pas l’effet des
flashs mais il y a du pour et du contre.
Le pour c’est qu’on voit ce qu’on fait. Au
flash il m’était vraiment pénible de devoir préparer la photographie à
la lumière de mes lampes pilotes : elles délivraient une couleur orangée
vraiment faiblarde là où le flash au moment de la prise de vue envoie
une lumière bleue coupante. Comment penser maîtriser sa composition
quand on a le moindre goût de la couleur ? Rien de tel avec les lumières
blanches. Ce qu’on voit à la préparation est réellement ce qui sera
photographié.
Le contre c’est le manque de puissance :
on est très loin de générer avec 2 petites ampoules économiques la même
puissance lumineuse que celle de 2 flashs qui délivrent toute la gomme
sur une période très courte. Si j’avais travaillé sur des sujets mobiles
en intérieur, cela aurait été rédhibitoire. Mais je ne travaille pas sur
des êtres vivants et je fais surtout des prises de vue qui relèvent de
l’architecture d’intérieur.
Néanmoins, avec le temps, le manque de
puissance a fini par me peser, en particulier dans ces quelques
situations ou, en photographie d’intérieur, on aimerait aussi donner à
voir un paysage non brûlé au travers de la fenêtre. L’écart de
luminosité dépasse souvent la dynamique du capteur et il faut le réduire. Soit alors on choisit de baisser la luminosité extérieure : on attend
pour prendre sa photographie le moment précis où le crépuscule
s’annonce, mais on est alors condamné à faire toutes les vues comportant
un fragment d’extérieur dans un laps de temps très court. Soit on tente
de maîtriser la situation en augmentant la lumière à l’intérieur, et on
met à contribution l’éclairage dont on dispose… avec mes deux petites
lampes blanches j’étais un peu à la peine. Je commençais par évaluer la
question de construire moi-même deux rampes de lampes pour multiplier
simplement la puissance disponible sans varier la qualité d’une lumière
qui me convenait parfaitement… avant de m’apercevoir que d’autres que
moi avaient travaillé à la question et qu’il existait d’intéressantes
solutions toutes faites et bon marché. Je me suis donc récemment offert
un kit Interfit de deux Super Coolite 5 avec leur sac. Après un peu de
pratique, je peux maintenant en parler.
Le kit
Le kit est composé de deux ensembles de 5
lampes réunies en torche.
5 lampes de 28W par tête
Les lampes sont à 5000-5200K soit de type
lumière du jour. L’arrière de chaque projecteur permet d’allumer ou
d’éteindre chaque lampe indépendamment.
Les réglages : un interrupteur principal et 5 interrupteurs secondaires
La fabrication est irréprochable, le
montage des lampes est très propre, rien à voir avec une solution que
j’aurais pu bricoler moi-même. Avec les lampes et leurs bols sont livrées
deux petites toiles synthétiques blanches, que l’on monte sur les
projecteurs pour atténuer un éclairage direct qui serait trop contrasté,
et 2 boîtes à lumière pliantes de 60x60cm. Passer du montage éclairage
direct à éclairage indirect n’est pas instantané et nécessite un
tournevis : il faut dévisser une couronne métallique qui tient le bol.
La fixation au pied : du classique, dimensionné comme il faut et pas
plus
Pour ma part l’éclairage direct atténué
par la toile synthétique, utilisé tourné vers le plafond ou les murs,
est ce qui me va le mieux ; je ne me sers guère des boîtes à lumière,
faisant peu d’objets. J’ai commandé l’ensemble avec le sac de transport,
pensant remplacer avec cette solution mobile mon kit basique à 2 fois
une lampe. Le sac a fière allure. Il peut contenir tout le matériel
auquel on peut même ajouter les quelques câbles nécessaires.
Premier bilan
On le verra probablement sur les
illustrations, l’ensemble est quand même volumineux. Je n’ai pas encore
essayé de partir seul avec ce matériel, mais une chose est sûre, je ne
voudrais pas avoir trop d’escaliers à monter avec un sac qui est rien
moins qu’encombrant.
Quoique bien construit et muni de
roulettes de bonne qualité et silencieuses, le sac n’est pas renforcé
sur le fond, là où il peut se râper contre les trottoirs. C’est plus un
élégant sac de rangement qu’un baroudeur et m’est avis qu’il vaut mieux
le transporter précautionneusement avec l’aide d’un assistant que partir
avec dans une mission héroïque.
Le fond du sac : les 2 pieds permettent le repos en station verticale
Du point de vue de l’éclairage, qui est
bien entendu le plus important, les projecteurs marchent bien. Il faut
s’entendre sur le « marche ». Il n’y a quand même pas de miracle : on
n’arrivera pas à ramener dans une dynamique de diapositive un type en
portrait intérieur à contre-jour devant une fenêtre par journée
ensoleillée.
Par contre on arrivera peut-être à
équilibrer un portrait d’intérieur en jour gris pour de la pellicule
négative en couleur. En fait, j’ai calculé que je gagnais environ 2
diaphragmes en contre-jour intérieur par journée ensoleillée. Ce n’est
pas négligeable mais cela reste limité.
Je réalise des photographies techniques
d’objets pour des livres grand-public plusieurs fois dans l’année. Pour
ce type de sujets de studio, le confort est impeccable. On envoie la
lumière en indirect, sur le plafond ou un mur blanc, et le résultat est
sensationnel : la qualité de la lumière est superbe, elle a de la
profondeur au sens où un objet un peu long ne risque pas de s’enfoncer
dans la nuit. Le travail peut être fait dans le confort.
Conclusion
Belle construction, bel objet, bon rapport
qualité/prix.
Le pack est bien adapté à la prise de vue
d’objets immobiles en intérieur. On peut dire qu’on est très à l'aise
sur ce type de sujets. On place ses lampes, la lumière est belle et
généreuse et la photographie prise correspond rigoureusement à ce qu’on
a voulu obtenir. Le temps de pose reste toutefois important (on peut
atteindre plusieurs secondes pour viser le meilleur diaphragme avec un
reflex numérique), et nécessite donc un pied.
L’éclairage n’est pas assez puissant pour
équilibrer les prises de vue intérieur-extérieur : seuls des flashs
peuvent alors faire l’affaire. A ce titre le kit d’Interfit ne
conviendra pas aux portraitistes exigeants qui lui préféreront la
puissance des flashs… même si au total le contrôle de la couleur est
bien plus approximatif et le moment de la conception de la prise de vue
bien moins agréable avec ces derniers !
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