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l'auteur

Jürgen Nefzger
1968 : Naissance à Fürth en Allemagne
1990: S’installe en France
1991-94 Etudes à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie Arles
Vit et travaille depuis à Paris

www.juergennefzger.com

Jürgen Nefzger est représenté par
la galerie Françoise Paviot, Paris
et la galerie Poller Francfort, Allemagne et New York, Etats-Unis.

Sélection d’expositions
2008 La Filature, Mulhouse
2007 LAAC Musée d’art contemporain, Dunkerque
2007 Jeu de Paume, Paris - jusqu’au 3 juin
2005 Rencontre de la Photographie, Arles
2004 Galerie Municipale du Château d’Eau, Toulouse
2003 L’été photographique de Lectoure
1999 CPIF (centre photographique Ile-de-France)

Prix et bourses
2006 Prix de la Fondation Neuflize Vie
2006 Prix du Jeu de Paume
2005 Villa Medicis hors les Murs
2002 Sophie Smoliar Scholarship Award

Bibliographie
Document 5
Editions du Jeu de Paume, 2007
 Hexagone, le paysage fabriqué
Fûdo Editions, 2006
Hexagone, le paysage consommé
Füdo Editions, 2006
La Forteresse
Editons William Blake & Co. 1995

 

 

 

 

 

Jürgen Nefzger

 


fluffy clouds  © Jürgen Nefzger

Galerie-Photo : Dans un texte sur votre site internet, Michelle Debat parle, au sujet de votre travail qui montre des paysages qui auraient pu être sereins, de "contemplation empêchée". La notion de contemplation est-elle importante pour vous ?

Juergen Nefzger : Il est vrai que dans mes images j’invite souvent le spectateur à contempler une scène. Je l’installe hors action à une certaine distance du sujet. Mais contrairement à la porte du bonheur qui s’ouvre chez Victor Hugo dans “Les Contemplations” je préfère une porte vers la mise en garde. Mon point de vue n’est pas romantique mais politique, et je pense que dans mes images la contemplation n’est pas forcément empêchée mais qu’elle devient le lieu d’une réflexion sur des devenirs contemporains inquiétants.

 


fluffy clouds  © Jürgen Nefzger

Avez-vous une fibre réellement écologique, pratiquez-vous un humour désespéré, ou pensez-vous qu’un peu de beau peut sortir de l’observation d’un réel que l’homme envahit ? En d’autres termes, comment vous situez-vous par rapport aux images que vous proposez ?

Dans mon travail il y plusieurs strates de lectures possibles. Je choisis mes sujets en fonction de mes propres centres d’intérêt et chaque projet est précédé et accompagné par un travail de recherche. Mais pour que les images soient réussies et deviennent œuvres il faut qu'elles dépassent le simple propos initial car sinon elles ne sont que des illustrations. Ce basculement qui ouvre la position de départ est ce que je recherche, dans une quête où il faut se laisser guider par sa sensibilité et être très patient. La beauté d’une image est là pour nous plonger dans l’observation de notre présent, pas pour nous en sortir…

Quand je dis beauté je ne pense pas à la beauté du sujet mais à celle de sa représentation. Ce que j'aime dans la photographie ce qu'elle est capable par les procédés propre au médium (composition, lumière, netteté etc.) de créer une esthétique là où naturellement on ne s’y attendrait pas.. Quand on y réfléchit c’est complètement subversif comme procédé.

Quand à mon positionnement, je trouve que nous sommes inondés par des images publicitaires nous montrant des paysages d’exception qui ont peu de rapport avec la complexité du monde. Ce sont des images stylisées d'une espèce de Disneyland mondial qui sont faites pour plaire et pour vendre. Parfois quand je traverse les couloirs de métro parisiens avec les éternelles publicités pour la Bretagne, les Seychelles ou l'Islande ça me fait penser à des antidépresseurs qu'on administre en quantité. Comme beaucoup d’autres photographes engagés je propose une vision différente du monde que j’espère plus juste par rapport à notre environnement actuel. Alors à vous de me dire si je suis écologiste !

 


fluffy clouds  © Jürgen Nefzger

Vous êtes photographe à la chambre ;
avec quel matériel et quelles pellicules travaillez-vous ?

Dans les années 90 j'ai travaillé principalement en noir et blanc avec un appareil panoramique Linhof 6 X17 et une chambre 20X25 Deardorff datant des années 50. Depuis j'ai changé et je travaille aujourd'hui en couleur avec une chambre Linhof Technika Master en 4X5. Celle-ci est extrêmement solide et encore assez légère. J'amène toujours 3 optiques : 90mm, 150mm et 240 mm mais c'est avec la 90 que je travaille le plus. Pour les films j'utilise des Kodak Portra 160 VC .

 


fluffy clouds  © Jürgen Nefzger

Jürgen, vous avez obtenu le prix photo du Jeu de Paume, prix attribué par le public pour une image de votre série " Fluffy Clouds ". Ce prix va-t-il changer quelque chose pour le photographe que vous êtes ?

C'est une belle récompense et je suis ravi d'avoir remporté le prix du public. De savoir que mes images (il y en avait une dizaine présentées) ont su parler à une majorité des 7000 votants du Jeu de Paume me confirme dans l'idée que je me fais de la photographie. Au lieu de me poser beaucoup de questions sur le medium ou sur moi-même je préfère réfléchir sur notre monde et j'entends continuer dans cette voie. Cette année les choses vont plutôt bon train pour moi. Je travaille sur trois résidences en même temps à Dunkerque, à Mulhouse et à Creil et j'enchaîne les expositions. Mais la plupart de ces projets ont été formulés avant la remise des prix et souvent par des gens qui suivent mon travail depuis des années.

 


fluffy clouds  © Jürgen Nefzger

Quels conseils donneriez-vous à de jeunes photographes désireux de se lancer dans la photographie aujourd’hui ?

Quand j'ai commencé la photographie j'avais 15 ans et comme beaucoup de photographes de cette époque j'ai installé une petite chambre noire dans la salle de bain. C'était beaucoup plus artisanal qu'aujourd'hui même si l’agrandisseur que j’utilise pour les contacts est toujours dans ma salle de bain.

J'ai appris les bases technique tout seul avec un travail au 24X36 et 6X6 en noir et blanc.

Mon choix plus tard a été de quitter l’Allemagne pour me frotter à une autre culture et faire des études à l'Ecole Nationale Supérieure de la Photographie en Arles. Ce cursus de trois ans m'a aidé à affirmer mes propres choix thématiques et esthétiques et a énormément élargi ma culture visuelle.

En sortant d'Arles je savais ce que j'avais envie de faire mais il m’a fallu attendre beaucoup d’années avant de pouvoir vivre de cette photographie.

Si c'était à refaire je n'hésiterais pas une seconde. Je peux conseiller à des jeunes photographes de passer par quelques années d'études dans une bonne école mais il faut se munir de beaucoup de patience à la suite. Et surtout il ne faut pas trop se préoccuper des tendances branchées du marché de la photo et de l'art en général mais commencer et continuer à faire sa propre cuisine.


fluffy clouds  © Jürgen Nefzger

 

 

dernière modification de cet article : 2007

 

 

 

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