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Jean-Claude Moschetti : Sierra LeoneImages des hunting societies
Note de
galerie-photo :
Ces images ont été réalisées en mars dernier à Freetown en Sierra Leone. Les créatures à tête d’animal sont issues des hunting societies ; ce sont des sociétés secrètes nées à Freetown avec le retour des esclaves libres. Les hunting societies sont des organisations très hermétiques, difficiles à cerner et à pénétrer. J’avoue n’avoir pour le moment qu’une connaissance très superficielle de leur fonctionnement. J’ai le sentiment que ces groupes sont aujourd’hui des groupes d’influences qui rivalisent entre eux pour imposer leur point de vues sur le monde politique et économique. Les traditions de leurs ancêtres yoruba semblent être un lointain souvenir.
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l'auteur
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Ces créatures symbolisent la puissance du groupe ; les groupes les plus puissants ont la possibilité de commander à des artistes des costumes avec des têtes de lion, de zèbre, d’élan, de léopard… les têtes d’animaux naturalisées parviennent en Afrique par l’intermédiaire de la diaspora sierra léonaise. Ces costumes sont d’un accès très difficile, la puissance rime avec dollars et les négociations pour s’en approcher en deviennent vite épuisantes et sans charme.
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Mon objectif pour ce premier voyage en sierra Leone, était de parvenir à rassembler un matériel photographique qui permette à mon retour de réaliser mes compositions. Ce travail est la suite des précédentes séries, Egunguns et Volta noire, mais aussi le commencement de quelque chose de nouveau. Je savais par avance que l’exploration en profondeur de ces sociétés ne serait pas possible. J’ignorais par contre que se serait aussi laborieux. Mon désir de réinventer l’espace dans lequel les masques évoluent était plus marqué que précédemment. Je cherche encore à m’emparer du réel pour y injecter mystère et poésie, mais j’aimerais maintenant y introduire un peu plus d’humanité, des maisons, des vrais gens, des objets familiers. La prochaine étape consistera probablement à créer mes propres créatures à partir d’éléments piochés dans le réel. Ce travail est moins sombre que les précédents, mais je ne sais pas s'il est moins personnel, c’est une respiration plus légère dans une vie moins tourmentée.
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Je cherche aussi à immiscer le doute, la réalité n’est pas monolithique, tout est question de point de vue. Nous avons beau regarder la même chose, j’ignore ce que mon voisin voit. Ce n’est certes pas une réflexion de haut vol, juste le constat ordinaire de notre propre solitude.
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Les compositions ne s’imposent pas toujours d’elles-mêmes. Il faut parfois du temps pour trouver la bonne association ou le raccord juste. Mais, lorsque d’une image à l’autre, les lignes se poursuivent et se mêlent dans un ordre nouveau, il y a alors quelque chose de magique qui opère. Comme si ces éléments parfois distants de plusieurs kilomètres étaient faits pour se rencontrer. C'est d'ailleurs assez plaisant de constater que certains montages prennent naturellement une tournure "cubiste"."
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Techniquement, rien de nouveau, un mamiya 7II et un flash. Beaucoup de problème de mise au point que je n’explique pas vraiment, télémètre mal calé ou gros stress pendant les photos. Si je pouvais je doublerais avec un moyen format numérique.
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dernière modification de cet article : 2013
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