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l'auteur
Henri Gaud
Photographe pour les Editions GAUD
Editions familiales publiant des livres
spécialisés dans les domaines du patrimoine
en premier lieu les abbayes cisterciennes
puis le vitrail contemporain et
aujourd'hui majoritairement
les jardins contemporains
le rapport minéral végétal.
Editions Gaud
11 rue Brulard
77950 MOISENAY
tél. 01 60 66 94 60 - 06 07 65 08 70
fax 01 60 69 92 08
henrigaud55@gmail.com
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Quelques images du
procédé employé :
Prise de vue en bleu et
développement
des 3 négatifs de base. |
Henri Gaud : plat du jour,
travail en trichromie
interview réalisée à l'occasion de la
présentation
du
recueil de photographies en trichromie : "plat du jour"
sur la galerie de galerie-photo.
Galerie-photo : L’idée est de photographier le quotidien,
pourquoi ?
Henri Gaud : Tout d’abord pour des
raisons praticopratiques : rôder la trichromie directe, tant sur le
plus technique que sur la recherche de la convergence
technique-sujet-propos. La résurrection de cette technique d’un
autre temps débouche sur une réalité accessible au delà des procédés
classiques, mais aussi un monde ou la couleur est autre, et c’est
cet autre qu’il faut tenter de cerner.
La série plat du jour, c’est le
quotidien à travers ces moments que sont les repas, mais traité dans
la tradition de la « Nature Morte » et dans un rythme de vie
quotidien.
Le quotidien permet de se contraindre
à produire des images avec un rythme imposé par les jours et les
repas, comme on mange tous les jours, on photographie tous les
jours, comme un boulanger fait son pain et comme un pianiste fait
ses gammes...
Et la trichromie ?
Pour transformer cette démarche en une
réalité photographique, je travaille depuis deux ou trois ans sur un
procédé redécouvert que j’appelle la trichromie directe et qui nous
vient de Ducos du Hauron et Charles Cros qui ont compris le procédé
dès 1869, un procédé historique ancré dans l’histoire de la
reproduction des couleurs.
Le principe est simple : faire en plus
modeste ce que fait notre œil, transformer un sujet polychrome en
trois images monochromes, une pour le Rouge/cyan, une pour le
Vert/Magenta, une pour le Bleu/Jaune, et ensuite attribuer à chaque
couche sa couleur de restitution, Rouge, Vert, Bleu en additif (par
rayonnement lumineux) et Cyan, Magenta, Jaune en soustractif (par
dépôt de pigment ou de colorant).
Si ce procédé est archaïque, quel
peut bien être son intérêt aujourd’hui ?
La trichromie grâce à ces capacités
d'enregistrement s'adapte totalement au sujet. Quand vous utilisez
un film Kodak ou Fuji, il est clairement établis pour tous les
observateurs que vous avez un rendu Kodak ou Fuji. C'est le procédé
industriel qui dicte sa loi et vous impose un rendu, avec une petite
marge de manœuvre mais le rendu est imposé. En trichromie directe,
c'est le contraste du sujet qui va déterminer le rendu, un sujet
contrasté aura un rendu très doux et un sujet doux verra sa
consistance, sa charge de couleur changer plus ou moins fortement,
on a donc un rendu à la carte.
Je résume ainsi ce qui motive cette
utilisation : La satisfaction de l’ingénieur face à un procédé
parfait, la créativité de l’artiste grâce à la liberté gagnée, le
clin d’œil de l’honnête homme devant les multinationales
normalisantes et le plaisir de l’enfant face à la magie de la
naissance de l’image couleur.
Techniquement comment faites-vous
pour obtenir les images ?
On peut préciser le protocole
technique pour les curieux (à lire sans reprendre sa respiration
pour apprécier le rythme imposé) : prises de vues trichromes en 8x10
sur de la Tri-X 320 exposée en dehors des normes ISO et sous 3
filtres Lee-Filter 106-139-120 qui sont les équivalent chez ce
fabricant des 25-47B-58 de la maison Kodak ; le développement est
fait dans du HC 110 1+39 pendant 8 mn à 20°, l’appareil de prise de
vue est une Sinar P2 8x10 utilisé verticalement sur le sujet,
l’optique de prise de vue est un Planar F/2,8 de 80 mm de chez Blad,
optique que tout le monde connaît, utilisée montée à l’envers et à
F/5,6 au grandissement X4 ; l’éclairage unique est un projecteur de
théâtre à lentille de fresnel et les filtres sont placés tour à tour
sur celui-ci (les moyens du théâtre pour montrer le quotidien
restent un de mes protocoles de choix, déjà entrepris en 1982 pour
un travail servant à introduire une pièce de Michel Vinaver). Les
poses sont réalisées en tenant compte des différents paramètres,
filtres, T°C du projecteur, grandissement : cela donne :
pour le rouge R = 2 s, pour le vert V = 3 s et pour le bleu B = 60
s, ensuite je scanne sur un Eversmart Pro à 600 Dpi et j'assemble
avec la méthode des couches, puis je tire au format 28x35 sur du
papier Hahnemühle Photo Rag 308 g/m2 A3 avec l’aide d’une Epson 4000
et des profils maison.
Plus d'informations sur le procédé :
http://trichromie.free.fr/trichromie/
Ce travail d'Henri Gaud est en vente
sous forme de
recueil de photographies
sur la galerie de galerie-photo.
dernière modification de cet article
: 2007
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