Convertir un Hasselblad série V
à la prise de vue en numérique
par le montage d’un dos 50c
Introduction
Le but de cet article est de présenter
l’intérêt de passer au dos numérique quand on possède déjà un
équipement Hasselblad argentique de série V.

Un Hasselblad de série V : l'Hasselblad 503CW
Le dernier 503 de chez Hasselblad est
sorti en 2003. La technologie en série V s’est donc poursuivie
jusqu’à il y a donc peu.
Les séries H et V ont vécu à un moment parallèlement puisque le
premier H1, boîtier encore argentique, est sorti en 2002.
Le changement d’aspect de la série H,
doté d'un look futuriste, a brutalement surpris les fidèles de
la marque qui lui ont reproché l'aspect jouet en plastique ;
pourtant les appareils de série H sont en alu et les appareils sont
très solides, au moins autant que les précédents.

Un Hasselblad de série H : l'Hasselblad H5D 50
Plus grave, le changement de la norme
de V en H a aussi surpris. Jusque-là Hasselblad était un univers
très stable. Les optiques de la série V était Zeiss. Hasselblad
travaille avec Fuji pour la série H, suite aux contacts établis à
l’occasion de la sortie de l’XPan. Il y a de l’électronique sur les
optiques H et pas sur les V. Enfin l'incompatibilité entre les deux
systèmes est quasi totale, ce qui a représenté une véritable
trahison pour les fidèles de la marque, qui avait jusque là beaucoup
communiqué sur le respect de l'investissement déjà réalisé par les
photographes.
Au total la migration des utilisateurs
d'Hasselblad vers le numérique a donc été difficile : un grand
nombre de photographes possède encore aujourd’hui un gros parc V et
de nombreux objectifs Zeiss.
3 facteurs peuvent aujourd'hui inciter
les aficionados de la série V à passer enfin au numérique :
- Le dos 50C est à moins de 10000€ TTC
- Le 50mp est un bon standard en matière de poids de fichier. On peut
obtenir des images de 53x70 cm en 300dpi (les images pèsent 293Mo en
16 bits natifs)
- Le C-Mos permet de monter en sensibilité sans trop de bruit :
Dans les dos CCD classiques, on obtient un rendu sans bruit entre 50
et 200 ISO. Avec un CMOS on peut obtenir un rendu comparable en
photographiant jusqu'à une sensibilité de 6400 Iso. Montant en
sensibilité, on peut monter en vitesse, et éviter les effets de
bougé dus aux tremblements du photographe ou au claquement de la
remontée du miroir. Cela permet aussi d’obtenir plus de choix de
profondeur de champ.
De quoi a-t-on besoin pour convertir son Hasselblad de série V
au numérique ?
Le photographe qui veut se servir de
son matériel de série V pour réaliser des photographies en numérique
n'a besoin d'acheter que le dos CFV 50C.

Le dos est fourni prêt à l’emploi avec
batterie et carte mémoire.
Un certain nombre de câbles sont à
l'achat livré avec le dos. La seule utilité de ces câbles est de
donner la possibilité de monter le dos sur une chambre ou tout autre
support utilisant une monture V, qui est la monture la plus vendue
au monde.

On voit sur cette photo l'ensemble du matériel livré : dos, câbles,
carte mémoire et batterie. Il manque le chargeur, qui est de la
taille de la batterie.
Pour fonctionner avec le boîtier V, le
dos n’a besoin d’aucun câble, sauf éventuellement le grand câble qui
permet la connexion FireWire 800 avec l’ordinateur pour récupérer
les images directement sur les logiciels Phocus ou Lightroom. Dans
cette configuration il est à noter que si les photos "tombent" dans
le programme installé sur l'ordinateur, il n'est pas question de
piloter l’appareil parce que le système V est mécanique et qu'il n'y
a ni câblage ni motorisation dans les objectifs de chez Zeiss.
On ne voit pas sur la photo
précédente les disques logiciels de Phocus et Lightroom, fournis,
mais les utilisateurs téléchargent généralement ces logiciels en
ligne. Il manque également une élégante boite en cordura qui permet
de faire voyager le dos en toute sécurité dans le sac (au transport,
on évite de laisser le dos sur l'appareil). La voilà :

Lors du déclenchement d'un dos monté
sur un appareil de série V, il n’y a pas besoin de réveiller le dos.

L'ancien système de déverrouillage
pour les dos A12, qui servait à synchroniser l’avance du film en
sortant du boîtier au moment où le doigt appuie sur le déclencheur,
réveille le dos au moment de la prise de vue.
Les câbles livrés permettent de
synchroniser l’optique dans toutes les autres conditions imaginables
: sur une chambre ou un appareil de toute marque muni d'une monture
V. On voit ici 4 connecteurs au-dessous du dos :

Le 2ème connecteur à droite est
destiné à une éventuelle alimentation directe du dos, non livrée, à
la place de l’alimentation par la batterie (cette alimentation peut
aussi se faire par l’ordinateur au travers du FireWire), les 3
autres connecteurs sont destinés aux câbles de synchronisation : si
l'on désire utiliser le dos avec une chambre Arca-Swiss par exemple,
il suffit d'acheter chez Arca-Swiss l'adaptateur
pour dos numérique Hasselblad V. Selon la configuration
envisagée, un câble peut alors être nécessaire pour assurer au
déclenchement le réveil du dos.
Voici donc l’appareil, ici un
Hasselblad de la série 500, avec juste ce dont il a besoin pour
fonctionner : le dos et la batterie installée sous l’appareil.

La plaque que l'on voit à droite de la
photo est la protection du capteur. Cet accessoire permet de fermer
le dos au moment du transport, lorsqu'on détache le dos du boîtier
et qu'on le place dans sa housse.
Une séance de prise de vue en studio
On présente ici une image faite en
studio. Pour donner un ordre d'idée des résultats à attendre du dos,
on a réalisé une image comparable au D800E avec le 85mm tueur de
chez Nikon (85mm
f1.4G) utilisé à F10 (c'est-à-dire au mieux).
Sur l'Hasselblad nous avons le Planar
CF de 100mm, objectif génial et mythique de chez Zeiss, dont le
rendu est quasiment orthoscopique.
Le mode opératoire de la prise de vue
n'est pas très compliqué.
On allume le dos par son bouton on.
Pour cadrer on peut utiliser le viseur, en ayant soin de cadrer le
sujet dans le système de lignes gravées (qui ne représente qu'une
partie de l'image, puisque le capteur du dos cv50 présente une
superficie de 32,9 x 43,8 mm et non pas de 6x6 cm).
On peut aussi utiliser le Liveview : on met alors l’appareil en pose
T et on cadre alors le sujet sur l'écran à l'arrière du dos. Cette
façon de procéder nous est apparue préférable en studio.
Quelle que soit la méthode de visée
choisie, on règle la netteté, la vitesse et le temps de pose puis
l'on déclenche.
Le liveview est très agréable pour le
cadrage mais peut apparaître un peu fastidieux pour la réalisation
de la netteté en studio : il faut sans arrêt zoomer et dézoomer en
manipulant des boutons sur le boîtier. Le mieux est de procéder à
l'ancienne, en mesurant au mètre ou au distomètre et, dans le cas de
la nature morte, en se servant d'une
table de profondeur de champ.
Le pré-relevage du miroir nous a
semblé obligatoire sur notre Gitzo léger (ici sur
P0 de chez Arca-Swiss avec une
plaque rapide Monoballfix universelle en L pour passer
facilement du Paysage au Portrait... puisque nous ne sommes plus en
format carré).
Le déclenchement par un déclencheur
souple est également obligatoire pour éviter tout risque de bougé ou
de modification du cadrage au déclenchement :

Photo de l’Hasselblad en place, dos 50 Hasselblad en format Portrait
sur un montant Monoballfix en L Arca-Swiss.
On récupère ensuite les images de la
carte sortie du dos dans Phocus, qui est un logiciel gratuit d'Hasselblad.
Phocus est capable de détecter les
objectifs utilisés sur le système H et de corriger le vignettage,
les déformations et les aberrations chromatiques. Avec les objectifs
mécaniques Zeiss, il faut bien entendu indiquer à la main au
logiciel l’appareil, l’objectif, la distance de mise au point et le
diaphragme utilisés.
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