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Guillaume Collignon
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l'auteur
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Aujourd’hui, le tremplin n’est plus juste ce grand et simple toboggan. Cela devient une marque, une signature pour les villes ou les stations de ski qui les possèdent, comme par exemple le tremplin du Bergisel à Innsbruck, entièrement refait par l’architecte Zaha Hadid. Le tremplin, comme d’autres infrastructures sportives de nos jours, se visite, possède un restaurant - café panoramique, un mini musée. Madness vient du fait que ce sont des infrastructures fort coûteuses à construire et à entretenir (avec les pistes de bobsleigh). Dans le monde, seulement une poignée de personnes pratiquent ce sport particulier. Certains sites ne servent que pour une
seule compétition, à l’exemple du tremplin des JO de Turin de 2006,
qui maintenant rouille à flanc de montagne.
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Diriez-vous qu'un photographe doit donner à voir ? La photographie permet de donner à
voir et de ne pas donner à voir. Dans cette série, on peut voir des
tremplins flambant neufs, dont les constructions ou leurs
rénovations a coûté des dizaines de millions d’euros, et d’autres en
ruines, témoins d’une époque et d’un moment passé. C’est aussi un
questionnement sur le sport aujourd’hui, entre la performance des
athlètes et des installations sportives de plus en plus grandes,
complexes et coûteuses. La notion de démesure est-elle importante pour vous ? Pour cette série, oui. On peut trouver
beaucoup de tremplins, mais ce sont juste de grand toboggans à flan
de colline ou montagne. Les tremplins que j’ai recherchés ont à la
fois cette démesure, ainsi qu’une combinaison architecturale et
topographique. On sent encore cette démesure quand on est devant les
tremplins, sur l’aire d’arrivée, ou en haut de la tour. On s’en rend
compte aussi lorsqu'on assiste à une manche de la tournée des quatre
tremplins à Innsbruck, au milieu de vingt mille spectateurs.
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Avec quel matériel avez-vous fait ces images ? Toute la série a été faite en 4x5,
avec une Linhof Technikardan. Malgré son poids, le fait quelle aie
l’encombrement d’une folding et les amples mouvements d’une monorail
ont été des atouts fort précieux, surtout quand je suis allé en
Turquie. La chambre et les optiques tenaient dans une sac à dos de
taille moyenne permettant d’être pris en cabine. Niveau optique, la
grande majorité des images sont au 90 et 135mm. Le tout en Kodak
Porta, développé, numérisé et retouché par moi-même.
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Pensez-vous que l'utilisation d'une chambre photographique puisse modifier le rapport du photographe à son sujet ? Bien sûr. Pour ce travail, la chambre est l’outil idéal. Les tremplins sont là, ne bougent pas. Je peux donc prendre (presque) tout mon temps. J’ai aussi beaucoup repéré les lieux en amont, en utilisant Google earth pour mieux cerner la topographie, les accès et points de vues possibles. Google image m’a aussi permis de récolter beaucoup de photos de ces endroits. Mais entre cette presque réalité virtuelle et le lieu réel, il y a souvent des différences, et le repérage réel du lieu est de toute façon nécessaire.
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dernière modification de cet article : 2015
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