Three hundred and sixty photographies récentes de Gérald Garbez
 Three hundred and sixty © Gerald Garbez
Vous avez été interviewé dans
galerie-photo en 2003. Vous
revendiquiez à l’époque l’intérêt pour, à la fois, le silence et la
lumière. C’est toujours cela votre sujet ?
Oui. Cela reste toujours
une obsession dans mon travail. D’abord le silence, le vide et ensuite
la lumière. Cette ampoule est chez moi, au plafond du salon. J’ai
beaucoup tourné autour, je l’ai beaucoup regardée. J’ai fais pas mal de
prises de vue d’elle avec mon numérique. Pour cette ampoule j’adorais la
lumière, le fait que le sujet soit aussi dérisoire mais que, seul, il
fasse de l’image une photographie : cachez l’ampoule et vous êtes dans
quelque chose de complètement abstrait !
 Three hundred and sixty © Gerald Garbez
Three hundred and sixty : pourquoi ce nom
pour cette série ?
Cela signifie 360. Ce
titre fait allusion à l'observation d’un photographe italien,
Luigi Ghirri, dans son livre Voyage dans les images. Il dit :
« il faut continuer à penser la photographie comme désir, image
dialectique et peut-être utopie, pour montrer à l’autre notre stupeur
vis-à-vis du monde, continuer à penser qu’avant d’être artiste ou
photographe, ou consommateur, chacun d’entre nous est une personne, et
que c’est de cette simple constatation ou projet que naissent notre
manière d’agir, nos perceptions, nos sentiments. Il faut donc continuer
à regarder en avant, derrière et sur les côtés, à 360° »(…)
Pour moi, ce titre
laisse du mystère, 360 c’est presqu’une année… on peut regarder à 360°. C’est la totalité du cercle, un cheminement, un parcours pour
moi. C’est aussi l’idée d’une forme parfaite à atteindre… une illusion !
 Three hundred and sixty © Gerald Garbez
En 2003 vous disiez également : « je
tiens à souligner que mon travail photographique n’est pas d’ordre
contemplatif. Il tient plus de l’observation : être attentif au sujet
sur lequel je suis en train de travailler ». C’est toujours vrai ?
Oui c’est toujours vrai.
Même si j’ai donné un nom à ce travail et que je fais semblant de faire
une série, en réalité je peux tout traiter avec ce type de regard. Je
n’ai pas l’obligation d’un sujet qu’impose la série. Je ne suis pas
comme les photographes documentaires qui s’attellent à un type de
recensement sur un sujet donné. Ce qui m’intéresse c’est de déclencher
sur des endroits où il se passe quelque chose. Ce sont des scènes à
chaque fois différentes. Ce n’est pas le même lieu, ce ne sont pas les
mêmes objets. Le bouquet de fleur c’est un non-sujet, comme le mur blanc
ou le four à micro-onde. S’il se passe quelque chose ce n’est pas avec
le sujet.
 Three hundred and sixty © Gerald Garbez
Gérald, vous évoluez de plus en plus vers
le dépouillement de l’image. Pourquoi ?
Je ne suis pas d’accord.
Je ne vais pas vers le dépouillement. Si j’avais voulu dépouiller,
j’aurais mis le micro-onde au milieu ; la photographie aurait été
radicale. En décalant le micro-onde, j’évite un côté formel souvent employé et que
je trouve systématique… et si je voulais dépouiller, je photographierai
des murs blancs ou, même, je ne ferai plus de photo !
 Three hundred and sixty © Gerald Garbez
Quel est votre matériel actuel ? Comment
procédez-vous techniquement ?
La photographie de la
fenêtre par exemple, a été réalisée avec un Pentax 6x7 II. Je ne traite pas mes films, parce que je ne cherche aucun effet. Par
contre je scanne moi-même les films parce que j’ai toujours en mémoire
ce que j’ai photographié et que je cherche à retrouver la scène au
moment du scan.
Dernière mise à jour : mars 2007
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