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le photographe
Interview originale en anglais
Grand merci à |
Ed Wheeler : Père Noël
Ed, Comment êtes-vous devenu photographe? Ma mère avait fait une école d'art et mon père, qui aimait la photographie, avait monté une chambre noire à la maison. En 1965, j'ai reçu un Konica AutoS2 pour mon anniversaire. Je me suis inscrit au club photo du lycée, je prenais des photos pour le journal du lycée et travaillais au labo. A l'université j'ai fait du commerce au lieu de me mettre à la photo. Mais dès que j'ai eu mon diplôme, j'ai acheté un Nikkormat et décidé de faire de la photographie mon métier. Depuis j'ai travaillé dans le monde entier comme photographe pour quelques-unes des plus grandes entreprises américaines.
Pourquoi cette série sur le Père Noël ? Le Père Noël est un personnage, et une icône, chéris dans le monde entier. Son aura transcende la politique, la religion ou la culture. On le voit partout, des grandes rues en Amérique centrale, aux magasins de Rio et de Londres, aux centres commerciaux de Singapour et de Jakarta. Il est présent sur les cartes et les décors, et son costume rouge et blanc très reconnaissable ne change pas avec la mode. Nous voulons tous croire au Père Noël. Il nous rend heureux.
Jeune enfant, j'étais amoureux du Père Noël, et je le suis devenu plus encore adulte. J'ai toujours aimé les costumes. Je me suis acheté une tenue de Père Noël, j'ai commencé à faire des autoportraits. Je me suis mis une grosse veste de duvet et un faux ventre pour remplir le costume, avec une perruque et une barbe qui gratte.
Quelle est votre position par rapport à la peinture ? L'intention de mes détournements est de glorifier, pas d'attaquer l'art ou les artistes. J'aime la grande peinture, et je voulais en faire partie. Dès mon premier cours d'histoire de l'art, j'ai été frappé par la peinture. Mes étagères sont remplies de livres sur les peintres ainsi que sur les photographes. Je n'ai jamais été bon avec le pinceau et la toile, mais avec l'avènement de Photoshop, j'ai vu comment je pourrais commencer à peindre.
Qu'est-ce qui est le plus compliqué lors de l'intégration du personnage ? La lumière ? La texture ? Il y a deux parties distinctes dans le processus. La première est la prise de vue en studio, et la seconde la manipulation numérique. Au moment de la prise de vue, l'éclairage est critique, surtout lorsqu'il s'agit du style de clair-obscur des peintres. Mais la difficulté majeure est la position du corps. Le travail au mannequin de bois aide pas mal à corriger les positions des bras ou des jambes, mais si une main est tournée dans le mauvais angle ou si le nez est dirigé dans la mauvaise direction, ça n'ira pas. L'expression «licence artistique» doit avoir été inventée par les maîtres, car aucun modèle ne peut faire, en vrai, les contorsions nécessaires à la recréation des postures que les artistes ont concoctées pour leurs sujets. Le bras trop long, la main trop maigre, la colonne vertébrale trop serpentine, la lumière trop multidirectionnelle, on voit bien tout cela lors d'un examen minutieux des toiles. En studio, les positions peuvent être très inconfortables à tenir pendant une longue période de temps.
Pour la manipulation numérique, obtenir le look et la sensation de la peinture est le plus important. Il y a une énorme différence entre le coup de pinceau de Van Gogh et celui de Michel-Ange. Les brosses et les filtres logiciels sont fondamentaux pour moi. J'ai encore beaucoup à apprendre en l'état et j'essaie de nouvelles techniques à chaque travail. Je n'ai toujours pas trouvé de pinceau qui dépose de la peinture comme Van Gogh. Si quelqu'un en a un, j'aimerais le savoir.
Quel est pour vous l'objectif final de ce travail ? Mon objectif avec la série des Santa Classics est d'aider à une meilleure appréciation de l'art et des peintures classiques de l'histoire de l'art. Je crois que cette série sur le Père Noël aide les enfants à se rapprocher de la grande peinture. Des études montrent que les enfants se souviennent de quelque chose qui est lié à une autre chose avec laquelle ils s'identifient fortement. Le personnage du Père Noël arborant des poses stupides les aidera à éprouver et se souvenir de l'émotion de la peinture. La raison principale pour laquelle les Santa Classics sont exposés dans les musées et les galeries pendant les vacances de Noël est que cette série attire toute la famille. Les musées doivent cultiver l'intérêt des enfants, afin qu'ils restent des clients passionnés tout au long de la vie.
Votre personnage est-il une sorte de mesure du bon sens, qui jouerait avec le grand sérieux de la peinture classique ? Si mon personnage est quelque chose, c'est bien une sorte de mesure d'humour, qui joue contre le sérieux de la peinture. Peu de gens peuvent regarder mes Pères Noël sans sourire et parfois même rire. J'aime regarder les gens marcher à travers une de mes expositions en souriant, en riant, et en se montrant les choses du doigt.
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dernière modification de cet article : 2018
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