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l'interviewé

Florent MARANDON

Né en 1975

Gérant de la société Fun RC Toys / Drone RC
Ancien responsable E-commerce chez Photostation
Diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce de Toulon

www.drone-rc.com
www.funrctoys.com


ceo@drone-rc.com
 

 
 

Drones et photographie

Une interview de Florent Marandon, Gérant de Drone RC

 


Florent Marandon tenant un drone hexacoptère © drone-rc.com

 

Florent, comment êtes-vous venu à la commercialisation de drones ?

Drone RC est une filiale de Fun RC Toys, l’un des leaders dans la vente de modélisme radiocommandé sur internet depuis 2004.

Historiquement nous étions très spécialisés dans l’hélicoptère radiocommandé et c’est ainsi que l’on a vu l’émergence progressive de la demande de certains clients pour de la prise de vue aérienne depuis un hélicoptère radiocommandé.

Encore très peu développée il y a quelques années faute de matériels adaptés, cette demande s’est progressivement orientée vers des engins de type multirotors ou multicoptères réputés plus stables et capables d’embarquer des charges plus importantes comme des compacts, des caméscopes ou encore des reflex numériques. La passerelle entre les 2 secteurs d’activité s’est donc opérée très naturellement, les compétences techniques nécessaires au montage et aux réglages étant très proches !

Quel genre de services peuvent rendre les drones aux photographes ?

La prise de vue aérienne depuis un drone radiocommandé offre de multiples applications-métiers et couvre de nombreux champs d’intervention : prise de vue immobilière, agricole, vues archéologiques, analyse topographique, collectivités & patrimoine, communication d’entreprise, évènementiel, inspection technique & cartographie, monuments & sites touristiques, production TV & Cinématographique…

La liste est longue mais non exhaustive, preuve que l’usage d’un drone répond aujourd’hui à des besoins excessivement complexes et variés, preuve aussi, s’il le fallait, d’un long et bel avenir pour ce type d’activité !

 

Pouvez-vous situer les capacités et le coût d’un drone par rapport à la concurrence des autres moyens aériens ?

L’arrivée sur le marché des drones radiocommandés permet aux photographes de s’équiper à moindre cout et d’obtenir des résultats vraiment professionnels encore impensables il y a quelques années. Ces résultats peuvent être obtenus sur site avec peu de moyens humains puisque dans la plupart des cas deux personnes seulement suffisent, une en charge du pilotage du drone et l’autre pour la réalisation des cadrages. La mise en route est également très rapide et il n’est pas rare que moins d’une à deux heures suffisent pour obtenir le résultat escompté (clichés ou vidéos HD).

A titre de comparaison, rappelons qu’il était bien souvent nécessaire d’embarquer dans un avion de tourisme/ULM ou à bord d’un hélicoptère pour être en mesure de réaliser des prises de vues aériennes de qualité professionnelle. Ces moyens aériens ont l’énorme inconvénient d’être ostensiblement onéreux et de nécessiter d’innombrables qualifications et autorisations de survol. Se sont ensuite développés des modes alternatifs plus simplifiés avec l’utilisation de ballons gonflés à l’hélium et les cerf-volant mais ces moyens se révèlent peu pratiques et peu adaptés (transport difficile, contraintes climatiques fortes, fragilité…).

 Un des autres points différenciant essentiel réside dans l’encombrement ultra réduit du drone radiocommandé qui permet la réalisation de prise de vue en intérieur. Cela ouvre des perspectives de prise de vue inédite avec des plans en travelling intérieur qui seraient pratiquement impossible à reproduire autrement qu’en passant par de l’imagerie de synthèse.

Les drones sont-ils fiables ? Quel entretien faut-il prévoir ?

Les drones radiocommandés sont d’une manière générale très fiables et rares sont les pannes rencontrées si les matériels sont entretenus convenablement. Cela reste néanmoins des machines complexes avec beaucoup d’électronique embarquée qu’il faut savoir protéger dans les transports mais aussi sur le terrain. Ces aéronefs sont en effet soumis à des vibrations permanentes et parfois à des conditions de vol et environnementales difficiles qui peuvent réduire sensiblement la longévité de certains composants comme les moteurs, les châssis, les accus, ou les hélices… On distinguera ainsi la notions d’accessoires  comme les moteurs et de consommables comme les hélices ou encore les accus. Prenons l’exemple d’une mission de prise de vue aux Philippines avec une forte humidité, les conditions seront totalement différentes d’une mission en milieu aride soumis à des températures élevées et à un vent chargé de sable. Il est donc évident que des conditions de prise de vue extrêmes peuvent altérer plus ou moins rapidement le matériel mais c’est une contrainte bien connue des photographes reporters qui rencontrent des problématiques tout aussi similaires avec l’entretien de leurs objectifs ;-).

Quelle autonomie peuvent avoir les drones ?

Les drones que nous proposons sont tous à énergie électrique. Ils sont propulsés par des moteurs brushless alimentés par des accus lithium polymère à haute capacité de décharge. Les autonomies par vol sont comprises généralement entre 8 et 10 minutes. L’autonomie relève directement d’un rapport poids / puissance absorbée et tient donc d’un équilibre fragile entre le poids des accus embarqués (et donc de la machine en ordre de vol) et la capacité de la batterie. Il ne sert bien souvent a rien d’augmenter la capacité de la batterie car elle serait aussitôt absorbée par le surplus de poids engendré. Il est vrai que 10 minutes de vol peuvent paraitre un peu faible mais les technologies progressent vite et des progrès seront certainement à venir pour améliorer l’autonomie des engins. Pour l’heure, il suffit d’avoir plusieurs packs d’accus d’avance pour allonger la durée totale de vol et permettre ainsi une rotation entre accus en charge et accus en utilisation.

Quels appareils photographiques peut-on embarquer sur les drones ?

C’est essentiellement le choix de l’appareil photo ou du caméscope à embarquer qui va guider la taille et le type de drone à assembler. Nos plateformes multirotors sont toutes par définition d’une extrême stabilité puisque nos drones sont tous équipés de cartes électroniques dites centrales inertielles qui incluent des gyroscopes 3 axes, des accéléromètres, boussole, altimètres, GPS. Ce qui va ensuite les différencier, c’est la nature de l’équipement à embarquer et le degré de liberté de mouvement qu’on souhaite y associer, qui vont directement impacter le format du drone et le type de nacelle à sélectionner.

Les nacelles supportant l’équipement photo/vidéo peuvent en effet être motorisées sur un, deux, voir trois axes et commandées depuis une radiocommande pour être toujours orientées sur l’objectif souhaité. Les retransmissions peuvent se faire directement au sol avec écran ou en totale immersion en mode FPV (First Person View) avec des lunettes vidéo.

On peut schématiser ainsi les 3 différentes configurations possibles en fonction du matériel type à embarquer :
· Le petit tricoptère ou quadricoptère capable d’embarquer une petite caméra type Gopro, avec une nacelle motorisée sur 2 axes. Prévoir un budget (1) compris en 2000 et 3000 euros pour une solution semi-professionnelle.


Tricoptère - © drone-rc.com


· L’héxacoptère (6 moteurs) ou octocoptère (8 moteurs) capable d’embarquer un compact numérique type Sony Nexx 7 ou un caméscope numérique HD de type Sony CX740. Ici on optera typiquement pour une nacelle motorisée sur 2/3 axes. Prévoir un budget (1) compris entre 4000 et 6000 euros.


A droite, hexacoptère - © drone-rc.com


· L’hexa ou octocoptère capable d’embarquer un Reflex numérique type Canon 5D ou un caméscope de type Red Epic. Ici on optera typiquement pour une nacelle motorisée sur 3 axes, avec toute la télémétrie embarquée. Prévoir un budget (1) compris entre 10 000 et 15 000 euros.


Hexacoptère - © drone-rc.com

 

A noter qu’il est bien souvent judicieux de posséder plusieurs formats de machine afin de pouvoir répondre à chaque spécificité d’une prise de vue.

A quelle vitesse minimum peut-on déclencher pour que les photographies soient nettes ?

En vol stationnaire, il est possible de réaliser des clichés net avec une vitesse d’obturation au 1/250ème. En travelling, il faut passer sur une vitesse minimum au 1/500ème pour assurer une netteté parfaite et éviter tout risque de motionblur.


© drone-rc.com

Quel est la législation actuelle sur les drones ?

Il ne faut pas perdre de vue qu’un multirotor est en engin complexe qui, mal utilisé ou réglé, peut rapidement se crasher (le mot est lâché !) et provoquer la perte de matériel à plusieurs milliers d’euros et dans certains cas ultimes entrainer des blessures graves. Comme tout aéronef, la conception et le montage d’un drone radiocommandé doivent donc obéir à des règles strictes. La législation encadrant le vol des aéronefs sans pilote, jusque-là un peu floue, s’est sérieusement renforcée de puis peu et un arrêté du mois d’avril 2012(2) tend à mieux encadrer et à sécuriser la pratique de la discipline :

Pour toutes ces raisons, il reste nécessaire de s’appuyer sur l’expérience de professionnels pour la conception et l’assemblage de drones radiocommandés et de bien s’informer avant de se lancer.

Notes

(1) budget estimatif 2013 en fonction des configurations retenues, avec montage inclus, hors matériel de prise de vue.

(2) Arrêté du 11 avril 2012 relatif à la conception des aéronefs civils qui circulent sans aucune personne à bord, aux conditions de leur emploi et sur les capacités requises des personnes qui les utilisent.

 

     

dernière modification de cet article : 2013

 

 

 

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