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l'auteur
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Le diaporamaUne interview de Guy KUNZ-JACQUES
Guy, vous avez réalisé de
nombreux diaporamas J’ai abordé le Diaporama dans les années 80 en fréquentant dans une maison de la culture de Metz, en Moselle, un atelier de création de diaporamas animé par le Dr André PARMANTIER, une illustre figure du genre, et Pierre GRANDMAIRE un diaporamiste très impliqué par ailleurs dans les manifestations culturelles de sa région Lorraine d’origine. Après une première création intitulée Prière pour une source tarie, présentée et primée au festival de Sarreguemines, d’autres ont suivi qui m’ont notamment permis de remporter le Challenge Mondial du Diaporama de Vichy, le premier prix du Festival Européen du diaporama d'Epinal ainsi qu'un deuxième prix au Festival du Diaporama de Doué la Fontaine. Mais parallèlement à ces
créations j’ai toujours tenté de faire partager
ma passion en animant un atelier de création au
centre Brel de Thionville (57) puis à Terville
(57). De nombreuses soirées de projection ont
émaillé ces années d’animation, avec un
programme associant les productions des membres
du club à celles de diaporamistes plus célèbres
ayant acquis leurs lettres de noblesse à
l’occasion de différents festivals nationaux ou
étrangers.
Mes responsabilités en tant
que Commissaire Régional à l’Audiovisuel et du
Diaporama de l’Union Régionale photographique
d’Alsace Lorraine m’ont amené à présenter des
spectacles et des animations autour du diaporama
non seulement en Lorraine mais également au
Luxembourg ainsi qu’en Belgique.
Ma pratique du diaporama et de
l’animation ont fait qu’en 1985 j’ai été
sollicité pour faire partie du jury du 24ème
Festival International de l’Image d’Epinal (13
au 16 juin 1985).
Qu’appelle-t-on Diaporama ? Le diaporama n’existe
pas : il existe des diaporamas ayant en
commun une projection en fondu-enchainé associée
au passage en simultané d’une bande son.
Le fondu-enchainé permet de
passer, dans un délai variable, d’une image
A projetée sur un écran à l’image suivante
B. Le système de fondu mécanique Bourguedieu était souvent utilisé en raison de son prix modique et d’une fiabilité à toute épreuve. Il est constitué d'une planchette avec deux iris mécaniques (devant les optiques des projecteurs) commandés à l’ouverture et à la fermeture et synchronisés par une tringle de rappel circulant entre les deux projecteurs ; deux interrupteurs, l'un à droite et l’autre à gauche de l’arrière de la planchette permettent de déclencher le projecteur dont l’objectif est occulté par l’iris, alternativement le droit ou le gauche… C’est tout ! |
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système de fondu mécanique Bourguedieu - Photo © Guy Kunz-Jacques
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Des systèmes électroniques plus sophistiqués, permettant notamment la projection en simultané des deux projecteurs (impossible avec le système à iris), existaient également et permettaient l’encodage automatique du passage des diaporamas en festival. Aujourd’hui l’électronique associée à l’informatique permet des effets démultipliés dans le passage d’une image à une autre. Il ne suffisait cependant pas de posséder un système de fondu enchainé et deux projecteurs contenant chacun quelques dizaines de diapositives pour que l’œuvre projetée sur l’écran (perlé ou non) soit un diaporama, même si un vague fond sonore accompagnait la projection. En fait le diaporama
s’apparente au court métrage du cinéma avec pour
différence essentielle que les images sont fixes
dans le cas du diaporama.
Comme dans le cas du cinéma une écriture du scénario s’impose, le rythme se réfléchit et la musique, ou l’absence de musique, fait partie intégrante de l’œuvre. Le mouvement étant absent la
partie visuelle se réduit, ou plutôt se
concentre, dans une succession d’images fixes
qui ne peuvent supporter la médiocrité… et qui
occupent leur juste place. Sans doute d’ailleurs
est-ce à cela que l’on peut reconnaitre un
bon diaporama : quand aucune image ne peut
être intervertie ou remplacée par une autre,
quand aucune autre musique ne peut remplacer
celle choisie sans que l’œuvre crée ne s’en
trouve qualitativement altérée… quand aucun
fondu enchainé ne peut être modifié sans
que l’impact du diaporama n’en souffre.
Le fondu enchainé est une part
importante du diaporama : allant du cut
(fondu extrêmement rapide), au fondu de
plusieurs dizaines de seconde, en passant par
les effets d’aller-retour.
Et le son ? La suggestion procède aussi de l’influence directe du rapport son - image. Le son crée un décor mais peut
également parfaitement suggérer le mouvement,
celui par exemple d’un acteur lui-même invisible
dans le décor image. J’ai notamment en mémoire
un diaporama personnel, Retour à Ligoure,
réalisé sur le Château de Ligoure. Le château
était habité dans les années 80 par la dernière
descendante de la famille du banquier LEPLAY,
lui-même disparu à l’époque des prises de vue :
imaginez un escalier monumental en bois tournant
sur 180° et arrivant dans une immense
bibliothèque… une photo en contre plongée de cet
escalier dans l’ombre… et, dans cette ombre, le
bruit lourd et lent des pas de la doublure
sonore du dernier habitant du château capté à la
tête stéréophonique. Partant d’en haut à gauche
de l’image à son entrée dans l’escalier et en
sortant en bas à droite… chacun a alors le
loisir de se représenter, d’imaginer, son propre
personnage à travers ce que le son lui évoque ou
ses propres réminiscences…
Une règle cependant : ne pas
utiliser de sons d’objets en mouvement sur une
photo les représentant immobiles…
Il faut considérer le son avec
son pouvoir d’évocation comme apportant des
informations complémentaires à l’image…
Je disais en début de cet entretien que le Diaporama n’existait pas mais qu’il existait Des diaporamas, des genres, des manières différentes d’aborder le diaporama, je voudrais revenir là-dessus. Il est possible de partir d’une chanson ou d’une autre œuvre musicale préenregistrée sur laquelle va être construit un scénario image. Attention cependant aux œuvres comme Les 4 saisons de Vivaldi qui ont déjà trop servi… attention également aux œuvres musicales très connotées comme les Carmina Burana de Carl Orff, entre autres, pour lesquelles nombre de gens ont déjà en tête leurs propres images, pas faciles à déloger. Concernant l’illustration de
chansons, la difficulté réside dans le fait que
le texte « enferme » le diaporamiste, dans le
sens où le texte véhicule déjà un certain nombre
d’images desquelles il devient difficile de se
défaire.
Il est également possible de
créer un diaporama en partant d’un texte
personnel ou appartenant à un autre, poétique ou
non, que l’on lit ou que l’on fait lire et sur
lequel on va ensuite créer un scénario-images.
Attention dans ce domaine à ne pas tomber dans
le piège consistant à « illustrer » simplement
le texte, auquel cas le diaporama créé risque
d’être très réducteur, chacun ayant à nouveau en
tête ses propres images. Le diaporama peut également
dans certains cas se vouloir pédagogique : il
faut dans ce cas beaucoup de talent pour en
faire une œuvre digne d’intérêt, la musique au
mètre et le fondu enchainé avec l’intégralité de
ses variantes n’étant pas en général suffisant à
compenser le manque de scénario.
Plus intéressant est donc le
diaporama de pure fiction pouvant laisser libre
cours à l’imagination du créateur…
Dans tous les cas, quoique vous fassiez, souvenez-vous qu’en festival la durée maximum autorisé pour un diaporama est de 10 minutes mais qu’au-delà de 3 à 4 minutes il faut beaucoup de talent pour garder le spectateur avec soi !
Personnellement
qu'attendez-vous d'un diaporama réussi ? C’est une question que j’ai eu
à me poser en tant qu’organisateur de festival
de diaporamas au centre culturel Jacques BREL de
Thionville. Pour établir un programme associant
diversité et grande qualité d’ensemble, l’erreur
n’était pas envisageable. Ne pouvaient figurer à
ces soirées drainant un public important que des
diaporamas que le groupe que j’animais, estimait
réussis !
Dans les critères influençant
le choix, ce qui intervient, au-delà de la
qualité de prises de vues et de celle de la
bande son qui ne doivent pouvoir supporter
aucune critique, c’est certainement
l’originalité du thème et de son traitement. Un bon diaporama est une œuvre
dans laquelle il devient au final totalement
impossible d’intervertir des diapositives
(aujourd’hui des « fichiers ») sans perdre
l’équilibre de l’ensemble. La remarque est bien
évidemment applicable aux séquences sonores
constituant la bande son.
Vous trouvez que les
diaporamas qu'on peut voir aujourd'hui sont
souvent techniquement bien plus faibles
aujourd'hui qu'il y a quelques années.
Pouvez-vous expliquer ce qui s'est passé ? Les derniers diaporamas que
j’ai eu l’occasion de voir, il y a maintenant
quelques années, au cours d’une séance de
présélection en Moselle étaient les premiers
utilisant la technique numérique de prises de
vues et de projection par vidéo projecteur…
J’avais encore en mémoire la projection de
diapositives K25 très définies, contrastées et
saturées en couleur à l’aide d’un projecteur
haute puissance équipé d’objectifs type
Colorplan de chez Leitz et j’avoue ne pas avoir
retrouvé le plaisir visuel antérieur. Sans doute
depuis les choses se sont-elles améliorées mais
n’ayant pas eu l’occasion, un peu échaudé par
cette première expérience de projection
publique, de la réitérer, j’éviterai de donner
un avis qui ne serait sans doute pas conforme à
une probable réalité…
Je doute malgré tout de la possibilité réelle d’obtenir avec ce type de matériel la qualité d’une image de trois mètres de base (voir plus dans le cas du festival de Vichy) offerte à un parterre de plusieurs centaines de spectateurs. Par contre l’avènement de
l’informatique aura sans doute révolutionné,
en élargissant considérablement la palette, les
possibilités de fondus enchainés.
Le risque que l’utilisation de
l’outil dans sa diversité devienne la finalité
de la démarche est cependant souvent bel et bien
présent.
Où peut-on voir aujourd'hui
de très beaux diaporamas ? Je vous renvoie à deux liens : Et une information plus
développée sur l'un d'entre eux :
Vous avez obtenu des prix pour
vos diaporamas. Ce système de prix existe-t-il
encore ?
Pour avoir quelque chance que
son diaporama soit projeté en public il y a deux
solutions : - L'autre solution consiste à
envoyer directement son diaporama en vue de sa
participation à un festival existant...
Quel matériel
conseilleriez-vous aujourd'hui pour faire le
plus efficacement possible de beaux diaporamas ? Concernant les systèmes
permettant de passer des diaporamas avec
commande par logiciel, voici une bonne référence
actuelle, le logiciel PicturesToExe (PTE)
https://www.wnsoft.com/fr/picturestoexe/
https://www.commentcamarche.net/download/telecharger-34062541-picturestoexe
https://photoclubpsy.info/joomla3/images/
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