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le photographe
Jacques De Backer
Né à Tilff (Belgique)
le 3 décembre 1952
Vit et travaille à Tournai
1976 Diplômé des Beaux-Arts de Liège section peinture
1976-1989 Vidéaste et infographiste
Enseigne l'art vidéo aux Beaux-Arts de Liège
Réalise de nombreux films d'architecture
et d'animation publicitaire
1989-2004 Enseigne l'infographie et l'animation
à l'Institut Supérieur des Arts St-Luc de Tournai
Depuis 2002 Photographe
2004 Expose en Belgique la série " Mer : agitée à peu agitée "
Adresse : Rue Cottrel, 10
7500 Tournai
Belgique
Jacquesdebacker@tvcablenet.be
www.jacquesdebacker.be
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Une interview de
Jacques DE BACKER
Jacques, pouvez-vous vous présenter ?
Ma pratique de la photographie est assez récente. Un parcours
d'infographiste, vidéaste et enseignant aux Beaux-Arts (St Luc à
Tournai) m'a permis d'expérimenter pendant près de 20 ans les nouvelles
technologies liées à l'image. Cette expérience nourrit le projet de
créer une première série photographique qui met en scène le quotidien.
La question de la représentation du réel se pose assez vite. Mes
connaissances de la peinture et du cinéma influencent mon travail
d'observateur. Le sentiment de l'instant donnera lieu à une
interprétation poétique parfois surréaliste.
Quel matériel et quels procédés avez-vous utilisé pour ces
photographies ?
Un équipement de prise de vue moyen format argentique s'est de suite
imposé. J'ai choisi le Mamiya 7 pour la qualité de ses optiques et la
facilité de son boîtier plutôt compact pour une utilisation discrète. Le
rapport quasi affectif que j'entretiens avec lui m'intéresse, il me
contraint à travailler avec rigueur et précision, qualités que je
recherche et qui sont nécessaires à l'acte photographique. Les films 120
Fuji réala 100 et supéria 400 m'accompagnent à la prise de vue et sont
ensuite numérisés sur un Nikon LS8000. Commence alors une longue période
de gestation avec parfois plusieurs séances successives de traitements
de l'information contenue dans l'image. L'interprétation de la lumière
est ma préoccupation principale, Photoshop est mon labo. Je connais peu
les procédés de tirage argentique. L'impression finale s'effectue sur
une imprimante Epson 9500.
Le bord de mer est-il votre sujet favori ?
Le bord de mer et les gens qui l'habitent est une série en cours qui
me permet de fixer la relation affective qui lie les personnages au
paysage. Toutes les scènes ont été prises sur le vif. La dimension
poétique et ludique de ces lieux est pour moi une source d'inspiration
basée avant tout sur des souvenirs personnels. J'aime bien les films de
Jacques Tati ou l'univers de Sempé. Je me sens très proche de leur façon
de voir le monde. L'immensité du décor souvent abstrait met en valeur
les détails d'une scène banale magnifiant les personnages surpris dans
une certaine intimité.
J'aime aussi photographier des lieux anonymes propices à l'évocation
d'une histoire, comme des places publiques, le détour d'un chemin ou
l'intérieur d'une carrière... Pour moi c'est une forme d'inventaire de
moments suspendus dans l'espace et le temps.
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Vos photographies font assez penser à certaines peintures : il y
règne le même silence, la même atmosphère d'incompréhension et de
détachement que dans certaines oeuvres de Magritte ou de Delvaux.
Quelles sont vos influences ?
La référence à la peinture est voulue, c'est une appartenance
culturelle. Elle interfère dès la prise de vue sur le sujet et de façon
parfois inconsciente. Elle s'affirme dans le format des photos qui est
proche du tableau. Mais si je devais caractériser mon travail, je dirais
qu'il se situe entre le cinéma, la peinture et la photographie, trois
médiums que j'ai utilisés dans différentes périodes de ma vie. Les
peintures d'Edward Hopper, de René Magritte ou de Vermeer m'inspirent
dans mon travail. Cela apparaît dans la construction, l'interprétation
du réel et surtout la recherche des lumières qui accentuent la tension
et le silence que vous évoquez et qui chez Hopper est traité avec un
raffinement d'une extrême modernité.
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Vous semblez accorder un soin tout particulier à la fraîcheur de la
couleur... est-ce une impression ?
La couleur est pour moi est un déclencheur d'émotions. Dans la série
"mer : agitée à peu agitée" la fraîcheur de la couleur s'apparente
plutôt à la tranquillité, les couleurs sont rarement vives, elles
permettent l'uniformisation du décor. Une atmosphère légère voire
céleste ou d'éternité vient à l'encontre des personnages vivants.
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