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l'auteur

Né en 1971 en Avignon, France, David Giancatarina vit et travaille à Marseille.
Après l'obtention du DNSEP à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Marseille, il réalise une série de portraits intitulée "portraits à l'envers" , avant de se consacrer à la ville en 1999. Le livre "Paysages Urbains", présente le fruit de 4 ans de travail à travers le monde (Japon, Inde, Allemagne, France, Thailande...).

David Giancatarina
76, Bd Longchamp
 13001 Marseille
Tél 06 63 84 43 45
 sacripant@online.fr
 www.sacripant.net
 

 

 

 

 

 

 

David GIANCATARINA



Alexandrie - Egypte - 2000 © Giancatarina

 

David, comment êtes-vous venu à la photographie ?

Tout à commencé dans un atelier de pratique artistique au lycée, avec le photographe Olivier Menanteau, puis l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Marseille, et l'Ecole Polytechnique de Bristol en Grande Bretagne. Par la suite, j’ai enseigné la photographie et le multimédia, dans le cadre de projets d’insertion, pour devenir peu à peu photographe indépendant.


Chandigarh - Inde - 2000 © Giancatarina

Pourquoi cet intérêt pour les villes ?

Paradoxalement, mon intérêt sur les villes ne porte pas tant sur l’Urbanisme, l’Architecture bien pensée... mais plutôt sur le visage aléatoire de la ville.
Cette étude photographique sur le territoire des villes à travers le monde n’a pas pour but d’identifier ou “d’isoler” les villes les unes des autres... au contraire, il s’agit d’appréhender le Monde comme une scène en mutation.
Dans mes expositions, tout comme dans le livre, les images se suivent, se rapprochent, parfois jusqu’à une inquiétante ressemblance. Somme-nous en Inde, à deux pas de la Cité des Morts, ou en Avignon derrière le Palais des Papes, ou encore à Tokyo, dans un No Man’s Land ? Peu importe, c’est un détail de la Ville Globale, résultat d’innombrables années d’évolution et de cohabitation.
Je donne à voir un espace de liberté, un réservoir de couleurs, où viennent se juxtaposer masses de béton, aplats de bitume, parois minérales et éléments végétaux. 


Chennai - Madras - Inde - 2000 © Giancatarina

 

Les photographies présentées dans cette interview ont une constitution quasiment identique : construction par plans parallèles échelonnés, importance d'un sujet
central, travail de coloriste, présence accidentelle d'arbres amenant une touche de folie.
Est-ce un cahier des charges conscient au moment de la prise de vue, ou une sorte de recherche d'image intérieure toujours approchée inconsciemment et jamais atteinte ?

Mon approche de la série, provient de deux influences :
Le travail photographique de Bern et Hilla Becher (Châteaux d’eau, Topologies...), qui, par une certaine standardisation de la prise de vue, révèle les particularités de la chose photographiée. Leurs livres ne sont pas à mes yeux une suite de photographies, mais plutôt une apologies de l’étendue des possibles, une variation perpétuelle de la forme, une mise en abîme de la sculpture.
Certains peuvent voir trop de contraintes dans ce type d’approche... à ce sujet, je partage entièrement le point de vue du compositeur John Cage : il est  très important de se fixer des frontières, des bornes, des repères stricts, afin d’évoluer librement dans l'espace qu'on s’accorde. C’est d’ailleurs dans le même type de cadre, que la musique traditionnelle Indienne évolue.
Vous parlez d’une présence accidentelle d'arbres amenant une touche de folie... je dirais simplement que l’arbre dans la ville c’est pour moi un symbole de résistance individuelle... la folie est tout autour !


Chennai - Madras - Inde - 2000 © Giancatarina

 

Avec quoi travaillez-vous ?

Par jeu de miroir, mon livre “Paysages Urbains” pourrais être un catalogue raisonné des appareils photographiques moyen et grand formats. J’ai commencé ce projet avec un Rolleiflex de 1953, puis un Hasselblad, un Mamiya RZ, un Blad de nouveau, un Rolleiflex 3,5f, une chambre linhof Technika V, puis un Mamiya 7, retour au Blad, puis une Technikardan S45... et j’en passe ! Tout ceci pour dire que si vous cherchez un appareil léger (8 heures de marche en ville sous 45°), d’une très bonne qualité optique, avec de grandes possibilités d’agrandissement, utilisable dans des conditions difficiles (vent, poussière...), avec de vraies  possibilités de décentrements, une visée claire et précise, et apte au travail rapide et sans trépied, ne cherchez pas, il n'existe pas ! A ce jour le numérique ne comble pas cette lacune, surtout si vous désirez agrandir vos images, et beaucoup décentrer. Actuellement je travaille avec un Hasselblad, très agréable, mais dont le handicap est de devenir un petit 4,5x6 en rectangle, et une Linhof Technikardan 45S (6x6, 6x7, 6x12 et 4x5).
Pour ce qui est des films, le travail “Paysages Urbains”, a été réalisé sur films Kodak Ektachrome E100VS, et Inversible 160 VC ; à ce jour j’utilise plutôt la 160NC et la 100G. Je reconnais certaines qualités propres aux films Fuji, mais les bleus et verts ne me conviennent pas.


Le Caire - Egypte - 2000 © Giancatarina

 

La photographie en Inde ou en Egypte pose-t-elle des problèmes particuliers ?

Pas de problèmes particuliers vis à vis de la population, bien au contraire ! Il est à noter que dans certains pays, il est strictement interdit de photographier des bâtiments ou ouvrages d’état (ponts, casernes,...mais aussi théâtres, centres culturels...). Dans certains cas, c’est pas évident de les reconnaître... s’en suit une petite discussion avec un policier qui surgit hors de la ville... rien de bien grave cependant. En ce qui concerne les problèmes techniques, les plans films ne sont pas le choix le plus simple : depuis le 11 septembre, il est quasi impossible de passer une boite de film à la douane, sans risquer le voile aux rayons X ; avec des films 120, on peut quelques fois discuter surtout si on a une sorte de lettre de mission. Certains vont dire qu’il y a peu de risques, mais vu le travail que cela représente, et le nombre de passages en douane au cours d’un voyage, le risque n’est pas négligeable. Il y a aussi les problèmes de poussière, et de poids. Pour toutes ces raisons, la plupart de mes travaux à l’étranger sont réalisés en moyen format ; si le fait de ne pas pouvoir décentrer nuit à mon image, je ne déclenche pas, je continue ma marche...


Lisbonne - Portugal - 2001 © Giancatarina

 

Quels sont vos projets ?

Je viens de finir une carte blanche sur des sites en Drome, classés Monuments Historiques par Mérimée. Je réalise régulièrement des reportages pour des architectes. Je travaille actuellement sur une commande globale (urbain, rural, nature...) couvrant un territoire de 17 communes, avec un livre pour finalité.
Je réalise en duo avec la photographe Marie Bovo, un travail d’un an sur la porte d’Aix à Marseille, une île en pleine ville...
Après la ville, j’ai le désir de me tourner vers un certain type de “nature humanisée”, et interroger la notion de réserve géologique.


Mumbay - Inde - 2000 © Giancatarina

 

dernière modification de cet article : 2003

 

 

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