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Banlieue
Daniel, comment êtes-vous venu à la photographie ?Je ne crois pas que je sois venu à la photographie mais c’est plutôt la photographie qui est venue à moi à l’âge de 12ans par l’intermédiaire d’un Kodak folding 6X9. Mon initiation technique a été faite par le Larousse de la photographie de l’époque. Dans les années cinquante j’ai même fait des diapositives 6X9 à partir d’inversible Ferrania, pas facile a pratiquer sans cellule pour mesurer la lumière. J’ai toujours continué par la suite à pratiquer la photographie en «amateur» c’est à dire en photographiant ce qui me plaisait uniquement. Depuis une vingtaine d’années je ne pratique que le noir et blanc avec des tonalités légèrement modifiées par des virages subtils.
Pourquoi cette série ?Il me semble que l’environnement habituel et de proximité dans lequel nous vivons au quotidien devient rapidement un décor auquel on ne prête plus aucune attention. J’ai d’ailleurs réalisé il y a 2 ans la série «Nationale» sur l’urbanisme des magasins à la sortie des grandes villes ; on retrouve dans toute la France (et avec des adaptations dans beaucoup de pays) les mêmes paysages aussi peu esthétiques. Avec la même démarche j’ai entrepris de photographier chaque maison et les habitants d’une rue de la banlieue parisienne. Par commodité j’ai choisi la rue où j’habite. C’est une rue où l’on trouve encore une diversité de tranches d’âge des habitants contrairement aux ensembles de pavillons récents tous identiques peuplés d’un couple de 30 à 40 ans avec 2 enfants. Les personnes photographiées sont donc des voisins plus ou moins proches avec qui j’ai de bonnes relations. Quand je leur ai parlé du projet il y a eu immédiatement un accord de principe avec souvent un très grand intérêt pour la majorité. Je crois que le fait d’utiliser la chambre comme moyen de prise de vue a contribué à cet accueil chaleureux. Il y a toujours de l’attirance et du respect pour la chambre et le voile noir, on s’étonne aussi qu’un tel équipement puisse être encore fabriqué. Pour les plus âgés cela rappelle des souvenirs qui sont souvent évoqués pendant les prises de vues.
Lorsque vous avez pris ces photos, avez-vous pensé que ce que vous photographiez allait disparaître ?Non mais après lorsque je regarde l’ensemble je ne peux m’empêcher de penser que demain, dans un mois ou un an il y aura des changements. Les photographies sont du passé quoique l’on fasse. Quand on utilise des films tant que l’image latente n’est pas révélée le passé n’est pas visualisé mais pour les prises de vues numériques le passé apparaît dès que l’on observe l’écran de contrôle.
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Pourquoi avoir placé les personnes au seuil des maisons ?Toutes les photographies sont prises de la rue et correspondent à ce que peut observer un passant qui se promène c’est pourquoi j’ai voulu que les personnes soient juste sur le seuil de leur maison : le passant peut ainsi mettre des visages sur une habitation donnée. Je voulais rester le spectateur le plus neutre possible ; mon intrusion à l’intérieur du terrain ou de la maison aurait pu avoir l’air, pour certaines personnes photographiées, d’une violation de la vie privée. Je voulais également une homogénéité de toutes les photographies. J’ai simplement demandé aux personnes de se placer devant la porte ouverte si possible, habillées comme elles le désiraient et de me regarder. Si elles le désiraient les animaux pouvaient être présents.
La lumière n’est pas constante dans ce protocole ?Les conditions de prise de vue (lumière, soleil, nuages…) sont différentes car il est difficile de pouvoir réunir pour chaque prise de vue des conditions identiques de temps d’éclairement, matin, après midi… suivant la disponibilité des personnes et aussi à cause du stationnement des voitures.
Y a-t-il des interventions après la prise de vue ?Il n’y a aucune intervention après la prise de vue autre que l’interprétation sous l’agrandisseur et les masquages classiques pour obtenir le tirage final souhaité.
Diriez-vous que vous faites une photographie d’amour, une photographie politique ou sociologique ?Comment définir cette photographie... ce n’est pas une démarche politique, je n’ai pas cherché à faire passer un quelconque message politique. Une photographie sociologique c’est une définition un peu pompeuse que je ne revendique pas, je crois que c’est pour répondre à un besoin après m’être demandé en passant dans ma rue chaque jour, s’il y avait une quelconque relation entre habitat et habitant. Chacun pourra apporter sa propre réponse. Quels sont vos outils photographiques ?- Chambre Arca Swiss
F- Metric 4X5
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dernière modification de cet article : 2007
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