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l'auteur
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Claude PauquetG.-P. : Claude, comment êtes-vous venu à la photographie ?C. P. : Premier appareil photo à
12 ans, un Instamatic Kodak et déjà l’envie d’en faire mon métier ! Vous faites de la photographie couleurs et de la photographie noir et blanc. Avez-vous le sentiment que vous cherchez à exprimer les mêmes choses dans les deux, ou faites-vous une nette différence dans leur emploi ?En 1997, avec le sujet sur la
déportation de ma mère (Convoi vers l’est et retour, publié en
2003), j’ai cherché à m’éloigner de la dramatisation, du pathos, de
l’image « forte en cadrage» et d’aller vers une image « neutre »,
apaisée, à la bonne distance, avec un traitement frontal du sujet.
En me recentrant, j’ai aussi abandonné les formats exotiques
panoramiques. Dans vos paysages le ciel a une importance considérable. Il mange largement plus du tiers de l'image, offre une composition de nuages, apparaît comme renforcé par la fragilité et la délicatesse des lumières au sol tandis que l'absence de premier plan diminue encore l'importance de la terre. Qu'est-ce qui vous intéresse de montrer ?Dans ma première vie de
« leicaiste –photographe », il y avait peu de ciel dans mes images.
Il représente maintenant la moitié de l’image. Je me place en
position frontale face au paysage, comme dans la vie... ni trop vers
le ciel, ni trop vers la terre, toujours avec la focale standard,
une sorte de cadrage classique, naturel. Sans trop avantager le
cadre, sans fabrication. On ne voit jamais d'êtres humains dans vos photographies, mais l'homme y a laissé partout des traces. Est-on dans quelque chose qui relève du temps qui passe, de la mort annoncée, dans l'expérience de la fragilité ? Comment vous situez-vous ?Rien n’est systématique. Dans certains cas,
c’est peut-être le besoin de se dégager du temps et de photographier
l’espace pendant qu’il est passagèrement abandonné. Vos légendes donnent les coordonnées géographiques du point photographié comme si, après avoir évacué les hommes dans le sujet, vous aviez le désir d'évacuer le photographe lui même, par ce protocole d'objectivité. Pourquoi ces légendes ?Au préalable il y a un gros
travail sur la carte au 25000ème: noms de lieux, nœuds de
circulation, courbes de niveau, orientation. Cette carte est un peu
une vue aérienne de ma photographie « terrestre ».
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Au bout des Certains
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Vous diffusez votre travail à l'agence Vu. Quel genre de travail faites-vous pour l'agence ? Avez-vous un travail pour l'agence et un travail plus "intime" ? Comment cela fonctionne-t-il ?L’agence VU laisse entière
liberté aux photographes de réaliser les travaux qu’ils souhaitent
faire. Nous sommes nos propres producteurs.
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Avec quel matériel sont prises ces photographies ?Je travaille au 6x6 Hasselblad,
6x7 Mamiya et une vielle chambre Linhof monorail équipée d’une
optique de 150 mm (pour les images de Châtellerault). Et le numérique ?Il y a déjà la question du
métier de photographe qui évolue. Développer, scanner, tirer
soi-même...toutes tâches pas forcément passionnantes et durant
lesquelles on ne photographie pas.
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Dans votre pratique y a-t-il une influence du matériel sur le sujet traité ou est-ce que vous choisissez le matériel en fonction du sujet ?Pour des questions de plaisir,
de qualité et quantité d’informations, je vais vers la plus grande
surface de négatif, en ce moment c’est le 4x5.
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Qu'est-ce qu'une bonne photographie pour vous ?Je pratique par soustraction. La bonne
photographie, c’est celle où l’on ôte ce qui fait défaut…
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dernière modification de cet article : 2007
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