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l'auteur
Christian Jarno est installé dans le
Sud-Ouest de la France à Semeac, près de Lourdes. Photographe depuis 20
ans, il fait du reportage, du studio et de la création en 24x36, en
moyen format ou en grand format - qui a sa préférence.
Christian JARNO - 11 avenue des sports, 65600 SEMEAC
Tél : 05 62 36 95 88 -
mail: photo.jarno@wanadoo.fr
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Christian JARNO
Galerie-photo : Christian Jarno,
décrivez-nous votre activité de photographe
A vrai dire, je fais un peu de tout et chaque
activité a son intérêt :
- la photographie de mariage est enrichissante pour les contacts
humain et j’y ai appris à gérer les imprévus et le nombre important
de personnes
- la photographie industrielle vaut pour son aspect technique ou
l’on doit maîtriser la lumière sur de grands sujets
- le reportage permet de regarder les choses anodines avec un oeil
neuf. Il y aussi sa construction avec toutes les étapes
indispensables de l'introduction à la conclusion. Je collabore avec
quelques magazines tels que Pyrénées Magazine et l'Esprit de Sud
Ouest. C’est un plaisir car le regard des professionnels d'un
magazine de presse n'est pas exactement le même que le mien.
Certaines photographies qu'ils retiennent ne sont pas celles que
j'aurais sélectionnées
- dans la photographie de studio, je conçois ma photographie comme
je la souhaite, du cadrage à la perspective en passant par la
lumière, l'originalité du sujet, la liberté d’ajouter des éléments,
la création complète de la mise en scène
- pour les concours auxquels je m'amuse à participer, je pars d'une
idée sur laquelle je réfléchis pendant quelques semaines. Il faut
une photo humoristique si possible ou bien originale. C'est un
exercice qui me permet de faire un travail personnel donc de faire
passer mes idées.
La création est la partie qui me plait le plus car je choisis tout :
le sujet, la manière, la technique, la lumière, tous les paramètres
pour parvenir au but, qui est de surprendre l'œil.
GP : Comment avez-vous appris le
métier ?
Comment j'ai appris ?
Beaucoup par la lecture technique. J'essaie de m'imprégner de ce qui
va m'être utile pour la réalisation de mes idées. Aussi je pars
d'une image que j'aimerais réaliser et j’essaie de trouver les
moyens pour y parvenir. Dans cette démarche les publications de la
marque Sinar sont très utiles et je m'y replonge régulièrement pour
me rafraîchir la mémoire même si j'ai l'impression de savoir. Un
autre moyen est de regarder et d'analyser les images faites par
d'autres photographes dans les éditions de poster et de cartes
postales. C’est une très bonne façon de progresser. Je me permets de
conseiller les calendriers Sinar pour l'originalité et la technique.
Ils valent tous les livres !
GP : Avez-vous une méthode de
travail ?
Je suis d'un naturel impulsif, je me lancerais
rapidement sur la réalisation d'une idée. Mais le résultat serait
trop aléatoire. Je m'oblige donc à noter l'idée à y réfléchir, à la
faire progresser par des détails supplémentaires. Puis je fais un
croquis afin de visualiser mon projet. Ce dessin sans prétention
m'aide à anticiper sur la réalisation et à la rendre possible par la
recherche technique de trucages ou d'effets de lumière. La prise de
vue est ensuite un plaisir puisque toute la partie technique est en
principe résolue.
GP : Et la prise de vue à la
chambre ?
C’est la partie plaisir par excellence. Le grand
format me permet de retrouver ce que j'aime dans la photographie :
la netteté, la précision, la matière, le détail qui font que je me
délecte à scruter une image réalisée au grand format.
J'utilise une sinar F2. Elle a toutes les fonctions qui me sont
utiles, à savoir les molettes qui permettent de calculer la
profondeur de champ, les bascules avec le calculateur qui fait que
je ne double même pas mes prises de vue. Je suis sûr du résultat. Je
pratique le format 4x5 inches parce que c'est le format le moins
onéreux, mais j'avoue que du 13x18 ou 18x24 est quelque chose
d’extraordinaire pour la qualité.
Une prise de vue commence donc par le croquis qui me permet de
placer le sujet ainsi que les éléments décoratifs suivant l'ordre
établi. Puis je place la chambre pour obtenir le point de vue
souhaité, ensuite j'utilise la technique du manuel Sinar pour
déterminer la zone de netteté voulue avec le calculateur qui est sur
la chambre.
La chambre couvre tous les domaines possibles, du portrait à la
prise de vue rapprochée voire avec grossissement ; à chacun de
l'utiliser à sa manière et de créer son style.
Le travail sur la lumière me prend plus de temps que le réglage de
la chambre. Je travaille avec une seule source principale et un
petit réflecteur fait maison. Une fois l'ambiance lumineuse réglée
j'expose le plan film, toujours le même pour ne pas faire d'erreur
de sensibilité (ektachrome 100 plus).
J’attends toujours le résultat avec la même impatience. Quand j’ai
le cliché, je le regarde d’abord à bout de bras pour voir si
l'ambiance est bien ce que je veux. Puis je plonge le compte-fil
dans le détail et je me régale.
J'affectionne particulièrement la technique de la surimpression qui
est facilement réalisable à la chambre. Cette technique permet de
mélanger les éléments avec douceur et transparence (photo
ci-dessous).
Je dessine sur le dépoli le contour des formes à
mélanger. La mesure de la lumière est très importante dans ce type
de prise de vue.
Une bonne photographie ne se faisant pas sans
lumière, je peux faire appel à des sources très différentes allant
de la boîte à lumière classique jusqu’au plexi à travers lequel
j'éclaire avec un flash. Le plexi est très utile pour les éclairages
placés au dessous ou derrière le sujet (photo ci-dessous).
Je n'ai pas de modèle ou de maître. J'aime un grand
nombre de styles en photographie.
GP : Et le numérique ?
J'aime beaucoup les effets spéciaux, et il est vrai
que la surimpression en est un que l'on peut réaliser avec un
logiciel informatique. Mais je suis moins informaticien que
photographe et il m'est plus facile et moins long de réaliser les
trucages avec la chambre qu’avec mon ordinateur. Je suis convaincu
que le numérique est aussi magique que l'a été la première
photographie et qu'il a un avenir aussi spectaculaire, mais il n'en
demeure pas moins que l'idée créative, celle de l'homme qui est
derrière la chambre ou devant le clavier, est la seule chose
importante.
dernière modification de cet article
: 2000
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