Arca-Swiss Rm3di
un avis d'utilisateur
Introduction
En matière d'appareil moyen format numérique, il est difficile de
recueillir des avis d'utilisateurs :
- d'abord parce qu'ils sont peu nombreux,
- ensuite parce qu'il faut un certain niveau technique et de
pratique pour émettre une opinion raisonnable sur ces appareils,
- enfin parce que les moyen formats numériques sont encore
relativement nouveaux sur le marché, que les premiers utilisateurs
professionnels ont eu beaucoup de difficulté avec leurs appareils et
qu'ils considèrent que l'information qu'ils se sont procuré est un
avantage comparatif par rapport au professionnel concurrent.
L'avis d'utilisateur que nous présentons ici a été recueilli au
cours d'une journée de travail et de test auprès d'un de nos
fidèles lecteurs, que nous
remercions de tout cœur.
Présentation du système
Frédéric possède une Rm3di, une RL3di et le cadre de la factum. Autrement dit il
possède l'ensemble de la gamme R d'Arca-Swiss. Son équipement
s'étend aux 2 modules de mesure de distance, les modules E-module R et
E-module Cloud qu'il utilise en association avec un distomètre Leica. Il a
testé ses appareils avec plusieurs dos moyen format pour
contrôler les écarts de focalisation sur optique : Dos Leaf Aptus
54S, Dos Leaf Aptus II12R, Dos Phase One H25 et dos Leaf Credo
80.
Dans cette première partie, il présente les appareils avec quelques
points importants de leur fonctionnement qui intéresseront les
utilisateurs de reflex qui n'ont jamais utilisé de dos numérique.
Raccordement du dos à la Rm3di
Quand on achète un dos, il est livré avec un cordon qui doit être
relié à l'obturateur. Le dos numérique est laissé en activité
continue. Le dos est alors en permanence en état de veille,
attendant qu'une information lui vienne de l'obturateur auquel il
est relié par le dit cordon. Lors du déclenchement de l'ordinateur,
un signal de déclenchement de capture est envoyé et l'image est
acquise par le dos. Dans cette façon de relier l'obturateur au dos
(cette première solution correspond au réglage du dos Leaf sur
"zéro"), on consomme énormément de batterie, plus de quatre fois ce
qu'on consomme d'énergie avec une des deux autres solutions
possibles.
Deuxième solution : cette solution a été adoptée par Frédéric. La
connectique reste la même, toutefois le fonctionnement du dos est
paramétré sur "Normal" dans son menu de commande tactile. Dans cette
position le dos est au repos. Avant chaque photographie, on doit le
réveiller d'une pression sur le bouton du connecteur, en dessus de
câble (flèche blanche) puis prendre la photo en pressant le
déclencheur classique (flèche noire).


Rm3di avec dols Leaf Credo 80 : le câble de connexion au dos, vue de
l'avant.
Troisième solution : il existe chez Prophot un cordon "spécial
chambre" qui permet dans le même mouvement de sortir le dos de sa
léthargie et de déclencher l'obturateur :



Une vue de ce cordon chimérique (au prix exorbitant... plusieurs
centaines d'euros...)
Ce cordon est intéressant dans le cadre de photographie rapide, de
type reportage. Frédéric ne le monte jamais sur sa Rm3di, en dépit de
ce que laisse à penser notre illustration, réalisée pour la
démonstration. Il n'emploie ce cordon que sur la factum, version
légère de la gamme R, lorsque l'objectif est réglé à l'hyperfocale.
Calibration des distances
Lorsqu'on achète une optique pour un système de série R de chez Arca-Swiss,
il est nécessaire de réaliser un ensemble de pièces qui permettront
à l'objectif de trouver sa place dans le système (voir par exemple
les objectifs en vente sur le
http://www.arca-swiss-magasin.com/contents/fr/d46_objectif-rodenstock-apo-sironar-digital.html).
Si l'on possède une optique ancienne qu'on désire monter sur son
système, il faut également faire fabriquer ces pièces (voir en
http://www.arca-swiss-magasin.com/contents/fr/d49_montage-etalonnage-objectif.html).
Lors de cette opération, il est vivement conseillé de confier à Arca-Swiss
sa Rm3d, l'optique bien sûr et, précaution pas inutile, son dos.
Frédéric, qui a testé plusieurs dos, se souvient encore d'un problème
rencontré avec un dos APTUS II8 sur lequel le positionnement du
capteur était différent des autres... situation semble-t-il rare,
mais influant de manière déterminante et significative sur
l'ajustement des réglages de l'optique sur la rampe hélicoïdale.
L'opération est très importante : elle va permettre de fournir pour
chaque objectif une petite carte sur laquelle est établie une
corrélation chiffrée entre la distance au sujet et les indications
données sur l'immense rampe de mise au point de la Rm3d. Cette rampe
de mise au point est le cœur du système, elle est sans équivalent
dans un aucun autre système par son extraordinaire précision, et
l'opération de calibration permet d'en tirer tous les avantages.

La carte d'objectif d'Arca-Swiss.
On peut parfaitement faire sa propre carte, à condition de
comprendre évidemment ce qui se passe et d'avoir une énorme dose de
patience. Frédéric a ainsi réalisé ses propres cartes, extrêmement
précises, pour l'usage avec le distomètre Leica.

Carte d'objectif établie par relevés sur la mire USAF disponible en
http://www.silverfast.com/show/resolution-target/fr.html
La mire a été imprimée plusieurs fois et déposée régulièrement sur
une ligne visée par l'appareil. Les relevés de netteté ont été faits
sur écran.
Utilisation des e-module et du distomètre Leica
Tout l'intérêt de la Rm3di, rappelons-le une nouvelle fois, tient à
sa conception autour d'une rampe de mise au point à la longueur de
course inégalée. La mesure de la distance est, une fois la
calibration faite, une opération particulièrement importante. Le
distomètre Leica permet à Frédéric d'obtenir les distances d'une façon
extrêmement précise. Il emploie volontiers un des deux modules en
même temps que le distomètre pour deux raisons :
Les e-modules, une fois étalonnés sur l'infini comme point zéro (on
sait où est le réglage sur l'infini grâce à la carte d'objectif de
chaque objectif) connaissent par une carte mémoire les
caractéristiques de l'objectif et vont
- Donner l'exacte indication de la rotation nécessaire sur la bague
d'objectif ; l'avantage est de se passer dès lors de la fiche
cartonnée. On cherche la distance en mètre donnée sur le distomètre
en tournant la bague de l'objectif qui indique la distance en mètre
sur le e-module.
- Donner une indication de la profondeur de champ sur les
4 diaphragmes où l'objectif est le meilleur (5.6, 8, 11, 16)

Frédéric emploie le e-module R à l'intérieur, et le e-cloud à
l'extérieur. Il trouve que le système par ultrasons du e-module
apprécie assez bien des mesures justes en intérieur, en se calant sur
le premier obstacle et qu'il peut prendre sa photographie plus
rapidement avec. En extérieur, Frédéric, qui a une bonne vue, se sert
avec bonheur du système e-cloud. Dans les deux cas j'ai pu observer
que Frédéric se sert quand même toujours du distomètre Leica et vient
après examiner la profondeur de champ sur le module. Autrement dit,
sa pratique semble indiquer que, pour lui, le distomètre donne la
distance exacte et les e-modules donnent le confort de
l'interprétation de la distance et de son report sur la bague ainsi
que la profondeur de champ.

Distomètre Leica pour l'int�����������������������������������rieur (fonctionne avec un laser) pour
des distances jusqu'à 20m

Distomètre leica pour l'extérieur, de portée plus longue, pour des
distances supérieures à 10m (Frédéric utilise toujours ce distomètre
lorsqu'il prend le 180mm)
Transformation de la Rm3di
Frédéric possède 2 chambres Arca-Swiss, et ces chambres
présentent donc chacune leur monture hélicoïdale. Frédéric a observé
que le 0 sur la bague hélicoïdale de l'une ne correspond pas au 0 de la
bague hélicoïdale de l'autre. Autrement dit la calibration de
distance se fait bien pour une chambre, en tant qu'appareil pourvu
de sa bague hélicoïdale propre, avec un objectif et un dos. On fait
calibrer l'ensemble par Arca-Swiss et tout reste simple. Si on
commence à passer l'objectif d'une chambre à l'autre, en changeant
de rampe de mise au point, on a des problèmes d'ajustement de
distance, et donc le même objectif sur une deuxième chambre, munie
d'une autre rampe de mise au point doit avoir son petit carton. Si
on garde la même rampe de mise au point en passant d'une chambre à
l'autre tout va bien. Frédéric s'est suffisamment énervé là-dessus
pour refaire ses propres cartons lui permettant de passer d'une
rampe à l'autre. Maintenant cela marche, mais il faut le savoir.
Ceci étant dit voici une petite démonstration faite avec la Rm3di :

adaptateur pour dos Leaf
On voit ici le montage de l'adaptateur pour dos Leaf sur la Rm3di. A
signaler que Frédéric avait du mal à monter son dos Leaf au départ. Un
coup de fil à l'atelier a été nécessaire pour qu'il comprenne la
petite opération d'adaptation nécessaire : 2 petites vis à l'arrière
des griffes du dos doivent être légèrement desserrées de sorte que
le dos puisse s'adapter parfaitement sur l'adaptateur. On a
évidemment un peu peur de commettre une opération dont on envisage
qu'elle peut faire tomber le dos. Mais non, tout est parfaitement
normal et le dos accepte d'entrer dans le logement et tient fort
bien après l'intervention.


Accrochage du capteur sur l'adaptateur
Une monture tournante peut être ajoutée avant le capteur (le
Rotamount) :

On peut également vouloir utiliser le Rotaslide qui permet la visée
alternant avec l'utilisation du capteur :

Accrochage de l'adaptateur sur le Rotaslide

Le Rotaslide en place

Dépolis et dos sont en place...

Placement de l'oculaire de mise au point... un petit coup de pinceau
contre la poussière. Notez le très astucieux bouton de réglage
d'inclinaison de la loupe (bouton blanc à l'avant-plan).

Tout est en place...
Dans les 2 cas, utilisation du Rotaslide ou du Rotamount, il faudra
compenser la surépaisseur arrière du système en retirant une
épaisseur de monture derrière l'objectif sur l'avant de la machine,
de sorte que l'épaisseur générale du système soit conservée. Lors de
l'achat de l'objectif en version R, ces pièces extrêmement précises
sont livrées avec l'objectif.

Le viseur Variofinder

Le viseur universel est une pièce coulissante sur laquelle on
choisit la focale. Sur l'avant du viseur on place le masque aimanté
correspondant à l'objectif employé.
Le viseur est une pièce très astucieuse qui s'adapte à l'objectif
grâce au masque et à un petit rouleau livré avec chaque objectif
commandé en monture R. Le rouleau se place derrière le système de
visée, tandis que le masque se place à l'avant du viseur.

Le rouleau à l'arrière du viseur

Rouleau et masque

Réglage de la coulisse sur la bonne focale

Les mouvements réalisés sur la Rm3D, comme ici les décentrements,
pourront être reportés sur le viseur, au moyen des petits trous
perforés dans le masque.

La Rm3D avec le masque
Transformation de la Rm3d
en appareil léger : la Factum

Le cadre du factum
La mise en place du Factum sur le cube nécessite de tirer le levier de serrage de l'étau au-delà de sa
position intermédiaire : on tire alors en arrière le mécanisme
intégré au levier, ce qui permet d'ouvrir le levier dans une
position de libération complète de la mâchoire de l'étau. L'astuce,
restée longtemps mystérieuse, fait l'objet d'un incroyable nombre de
fils sur les forums américains.


Libération de la Rm3di

Mise en place de la Factum (plus exactement du Fac...)

Mise en place du Tum (c'est-à-dire la rampe d'objectif avec, ici,
l'objectif déjà monté puisque venant de la Rm3di). On garde ici la
même rampe hélicoïdale

Une vue de l'arrière

Montage, à l'arrière, de l'adaptateur de dos et du dos.
Le passage d'une chambre de studio à un appareil de campagne
ultra-portable est donc très rapidement exécuté. Rappelons que dans
la mesure où la rampe hélicoïdale est restée la même toutes les
mesures d'étalonnage des objectifs sont parfaitement conservables.
Très brièvement la RL3di...
La RL3di possède toutes les caractéristiques de la Rm3di mais le
plateau de base est plus large, ce qui permet d'accroître les
mouvements autant que d'alterner la photographie sur dos numérique
et la photographie en 4x5". Une seule plaque intermédiaire suffit à
convertir une Rl3di prête pour le 4x5" en Rl3di prête pour le
numérique. Grande universalité d'emploi donc.
Nous rappelons toutefois aux utilisateurs débutants que, de la même
façon que le capteur doit être entièrement couvert par le cercle
d'image de l'objectif, le plan-film 4x5" glissé dans la Rl3di doit
être entièrement couvert par le cercle d'image de l'objectif placé
devant la chambre. La Rl3di n'apparaîtra donc universelle qu'aux
utilisateurs possédant déjà une très belle gamme d'objectifs, avec
des objectifs pour la photographie numérique, très résolus et à
petit cercle d'image, autant que des objectifs pour 4x5", moins
résolus mais avec un grand cercle d'image. Un objectif pour chambre
4x5" à grand cercle d'image ne tirera pas le meilleur d'un dos
50mp...

La Rl3d nue

Préparation de l'objectif

Mise en place de l'objectif sur la Rl3di

La Rl3di en ordre de bataille
Avantages, inconvénients, irritations
L'avantage essentiel de la série R d'Arca-Swiss : la conception du
système autour d'une très longue rampe de mise au point
Le grand avantage du système Arca-Swiss tient à la fabuleuse course
de la rampe de mise au point. Cette très longue course garantit une
mise au point parfaite et extrêmement précise du sujet lorsqu'on
connait la distance exacte à l'objet. Il n'y a pas de système
concurrent en moyen format.
C'est un avantage que ne saisissent pas en général les utilisateurs
venus de formats inférieurs dans lesquels les impressions de netteté
sont plus globales, mais que retrouveront exactement les
utilisateurs de chambres argentiques de grand format, souvent
confrontés à la netteté d'un point exact et au départ rapide dans le
flou des points pourtant proches. Ce phénomène lié à la profondeur
de champ est renforcé par la taille et la densité des pixels du
capteur utilisé ainsi que par la longueur de la focale de l'objectif
monté sur l'appareil.
La tolérance de profondeur de champ devient un problème majeur en
grand format, où la question de savoir quelle netteté on sauve et
quelle netteté on sacrifie en fonction du sujet est un problème
permanent, que les mouvements ne permettent pas de dépasser à tous
les coups. C'est cet aspect qui détermine le plus souvent la
consternation de l'amateur que son portemonnaie a propulsé dans le
moyen et le grand format sans qu'il ait eu auparavant la claire
conscience des enjeux nouveaux que posent l'utilisation d'un format
plus important. Le grand format pose des problèmes techniques plus
compliqués parce que ses possibilités sont plus élevées et le besoin
de précision plus grand !
La création d'une rampe de mise au point extrêmement longue a
nécessité de la part d'Arca-Swiss un peu d'imagination dans le
système de repérage des tours, puisque le réglage repasse plusieurs
fois par le même repère, d'où l'emploi de couleurs associées à la
numérotation sur les bagues d'objectif, découvert par la sortie
progressive de l'objectif.
C'est là qu'on pourra mieux comprendre l'intention des e-modules.
Qu'est-ce qu'on peut attendre des e-modules ?
Par fabrication, les e-modules vont permettre de transformer un
repérage couleur-numéro, créé par étalonnage sur des fiches en
carton, en indication continue par affichage de la distance réelle
de mise au point sur l'écran. Les e-module sont en effet en
permanence informés par un mouchard câblé de la position de
l'objectif sur la rampe de mise au point.

Le e-module câblé

L'indication exacte de la distance, repérée sur la bague, est
affichée sur le e-module
Cette indication permet la lecture directe de la distance, une
lecture qu'on avait autrefois naturellement sur les bagues
d'objectif... qui est devenue impossible sur des rampes qui font
plusieurs tours !
Arca-Swiss a ajouté très astucieusement la profondeur de champ pour
les 4 meilleurs diaphragmes de l'objectif, avec la possibilité de
régler la tolérance de la profondeur de champ. Ces indications sont
stockées dans la carte du e-module.

Ces 2 facilités intéressantes sont présentes sur les 2 modules.
Concernant la mesure exacte de la distance, le E-module (sonar)
n'est pas très à l'aise par rapport au distomètre Leica qui indique
par un point laser à quel endroit est fait exactement la netteté.
Le E-module Cloud se veut plus précis, et sans embarquer de laser.
C'est un superbe matériel qui conviendra à l'utilisateur qui a une
excellente vue, puisque c'est un système optique. Mais gare à
l'utilisateur peu confiant dans les capacités de son œil... il
risque de ne pas obtenir des résultats aussi précis qu'attendus !
Dans tous les cas nous conseillerions donc aux utilisateurs de Rm3di
déterminés à profiter pleinement de leur fabuleuse rampe de mise au
point d'acheter dès leur entrée dans la gamme et avant les e-modules
de chez Arca-Swiss un distomètre Leica. Ils viendront après aux
e-modules, et pour d'autres raisons : un grand confort d'utilisation
dans l'affichage de la distance réelle et le calcul de la netteté
acceptable par une lecture directe de la profondeur de champ.
Une irritation d'utilisateur due à l'évolution du système
Le système de cordon de liaison entre le e-module et les Rm3di a
récemment changé. L'entrée de connexion de e-module de la Rm3d de
Frédéric reste tout à fait en phase avec le e-module ancien, mais la factum présente, en façade, une nouvelle prise de connexion
qui rend le e-module R (intégrant l'ancienne connectique)
inutilisable sur le factum ; seule solution possible : la
fabrication par Arca-Swiss d'une sorte de "multiprise adaptable".

L'ancien câble du e-module et la nouvelle entrée côté Factum

L'ancien câble
Une irritation concernant une pièce dont l'adaptation par simple
insertion s'avère trop lâche
Cette deuxième petite irritation concerne le masque de visée
nécessaire à la réduction du champ de la visée couverte par le dos
numérique, lorsqu'on utilise avec le système de visée.
Il existe une plaque de masquage pour réduire la visée. Toutefois
aucun système n'est prévu pour maintenir cette plaque en place. Il
faut soit alors la coller sur le dépoli, soit la scotcher avec un
genre de double-face...

La plaque de réduction de visée incriminée
... autrement la simple mise en place du viseur fait qu'elle se perd
à l'intérieur même de cette pièce et oblige à des contorsions
difficiles au moment de sa mise en place.

Les doigts de fée de Frédéric n'y suffiront pas...
Test de résultat Rm3di et dos Leaf Credo 80mp versus Nikon D800E
Présentation
Une image a été réalisée avec le Nikon D800E et comparée avec une
image du même sujet réalisée avec le dos Leaf Credo
(caractéristiques : dynamique de12.5 diafs en 80mp par capteur Dalsa
CCD de 53.7 x 40.3 mm).
Les 2 appareils sont des appareils à contrainte lourde : pour en
tirer le meilleur, il faut un pied. A y être on est allé au
meilleur, on a pris du temps pour peaufiner une superbe nature morte
à la manière de Pieter Claesz et on a installé les 2 appareils
devant, au meilleur diaf des objectifs, puis réalisé une séquence de
prise de vue par superposition d'images. Les images sont dans les
2 cas passées à la moulinette d'Heliconfocus pour tirer la meilleure
netteté possible. Pour les 2 prises de vue on a pris environ une
vingtaine d'images,
- D'une façon commode et rapide avec le Nikon D800E dont le pilotage
par Helicon Focus est entièrement automatisé.
- D'une façon moins commode avec la Rm3di, puisqu'il a fallu prendre
les images une à une en tournant à chaque fois manuellement le
réglage de distance. Par contre on a eu grâce à l'immense bague de
la Rm3di un vrai confort concernant l'assurance de la régularité de
choix des plans.
Lors du test, la colorimétrie des images recueillies sur la Rm3d par
Capture One, le logiciel de Phase One, a été systématiquement
corrigée par un profil réalisé sur une charte gris neutre présentée
à l'objectif avant la prise de vue. Les images du D800E ont été
réalisées suivant une procédure classique de traitement de RAW avec
un premier RAW de la scène intégrant une mire Scuadra de True Colors,
mais pas de correction localisée du champ de prise de vue. La
philosophie générale de ce test est donc : aller au meilleur
possible selon le protocole de meilleure qualité possible
habituellement pratiqué avec chacun de ces appareils... puis
comparer.
Objectifs :
Le Nikon D800E est équipé d'un Nikkor 50mm 1,4G, utilisé pour le
test à F8.
L'Arca-Swiss Rm3d est équipée d'un Digitar 4,5/90, utilisé
dans le cadre du test image à partir de la limite minimale de prise
de vue de l'optique (0,90m) en ouverture F11. Chaque prise de vue
nécessaire à la construction de l'image a été prise à 7s.
Prise de vue générale

Vue d'ensemble D800E soit tirage de 52,02 cm x 41,59 cm en
300ppp ou 43,35 cm x 34,66 cm en 360pp

Vue d'ensemble (Rm3d) - Noter le champ plus large. La distance
proximale de l'objectif utilisé ne permet pas d'aller plus près.
Tirage de 87,44 cm x 65,70 cm en 300ppp ou 72,87 cm x 54,75 cm en
360pp
Potentiel de l'image : coupe au pixel.
Dans les images qui suivent, nous donnons un échantillon de
440x440px en 72ppp de chacune des images d'origine sur un endroit
particulier de la nature morte

Marque du pot d'étain - D800E

Marque du pot d'étain - Rm3di - dos Credo 80mpx

Citron - D800E

Citron - Rm3di - dos Credo 80mpx - la légère différence de couleur
est due à un angle de prise de vue légèrement différent d'une image
à l'autre.

Huitre - D800E

Huitre - Rm3di - dos Credo 80mpx

Nappe - D800E

Nappe - Rm3di - dos Credo 80mpx

Papier tabac - D800E

Papier tabac - Rm3di - dos Credo 80mpx

Verre - D800E

Citron - Rm3di - dos Credo 80mpx

Noisette - D800E

Noisette - Rm3di - dos Credo 80mpx
Les images ci-dessus illustrent plusieurs faits :
- Le potentiel de résolution d'un dos moyen format de 80mpx est très
largement supérieur au potentiel de résolution d'un capteur 24x36 de
35mpx. La différence de résolution entre l'un et l'autre saute aux
yeux et l'avantage qualité semble même encore se creuser dès que les
capteurs ont à collecter des informations dans des zones peu
lumineuses.
- De ce fait la matière des objets, de la noisette photographiée par
exemple, est décrite d'une façon tellement plus précise avec un
capteur moyen format que les petits objets restent tout à fait
signifiants dans notre nature morte, là où, en 24x36, ils ne font
plus que concourir à l'impression générale de l'ensemble. Au plaisir
de la matière retrouvée s'ajoute donc cet étonnement que connaissent
depuis longtemps les photographes à la chambre, toujours très
sensibles au fait que leur appareil collecte plus d'information
visuelle qu'ils n'ont eu le sentiment d'en avoir perçu eux-mêmes à
la prise de vue.
- Le seul argument pour le capteur de petit format concernerait les
franges colorées, souvent moins présentes en bord de champ dans une
optique à petit cercle d'image que dans le cas d'une optique à plus
grand cercle d'image, nécessaire à l'arrosage d'un capteur moyen
format.
Bilan
Ces quelques tests laissent évidemment de côté tout le jeu
extrêmement délicat de la mise au point en moyen format, qui peut
être considéré comme un fantastique système à jouer le net et le
flou. On s'est concentré, grâce à Helicon Focus, sur le potentiel de
résolution de l'image et sur un sujet immobile. Toute comparaison
qui serait montée à partir de sujets mobiles ou qui intègrerait la
variable temps/rentabilité amènerait évidemment à des conclusions
plus favorables au capteur 24x36.
L'utilisateur qui passe au moyen format doit le faire pace qu'il est
entré dans un genre photographique particulier : prise de vue lente,
précise, raisonnée ; peu d'images, mais les plus belles possibles.
S'il vient avec un esprit généraliste, il sera déçu. Les appareils
moyen format sont des appareils spécialisés.
Dans ce cadre, l'entrée dans le système Arca-Swiss avec une Rm3di et
(ou) une factum toutes les deux basées sur une monture hélicoïdale
dont on veillera à ce qu'elle reste unique quel que puisse être le
développement de la gamme personnelle, complétée d'un objectif neuf
et d'un capteur moyen format, le tout appuyé par un distomètre Leica,
donnera une satisfaction énorme et permettra d'accéder à un nouveau
monde photographique.
Par la suite seulement, pour plus de confort, on
s'intéressera aux modules d'Arca-Swiss.
Tant qu'on a pas une vue nette et précise de son travail
photographique et des résultats espérés, on ne sautera pas le pas.
La Rm3d est un appareil photographique qui ne peut convenir qu'à un
photographe passionné de qualité, et prêt à prendre le temps qu'il
faut pour faire les plus belles photographies possibles, mais
seulement un certain type, conçu et réalisé dans la lenteur et avec
une maîtrise technique qui oblige à un niveau de connaissance élevé.
Retrouvez le
matériel présenté sur
www.arca-swiss-magasin.com