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Cités d'Alain Kauffmann
Alain, pourquoi un sujet sur les cités ? Je voulais réaliser un sujet lié à l'architecture et à la ville. C'est en observant les travaux de rénovation des cités que je me suis posé la question de savoir si cela allait les changer radicalement. Mais je ne voulais pas montrer la cité et son coté social propre au photojournalisme. Ma réflexion est plus tournée du côté spectateur et sur ce qu'il y avait à lui montrer dans une cité. Je me suis demandé ce que la cité m'évoquait ; ce que je n'aimais pas. D'où mon idée de cadrage, serré, rigoureux et froid. A l'image d'une cité. La photo telle que je la soumets au spectateur doit l'amener à envisager s'il souhaiterait vivre dans un tel milieu.
Où ont-été prises ces photographies ? Cette première série d'images des cités a été exclusivement prise à Strasbourg où j'habite. J'ai parcouru durant plusieurs mois en tram et à pieds les cités strasbourgeoises. Mais je pense à la suite... à errer avec ma chambre vers d'autres cités.
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l'auteur
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Ces cités sont vides. Pourquoi ce choix ? J'ai été formé au CFPJ (Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes) avec Yan Morvan et Wilfred Estève ; on pourrait penser que je suis adepte du social et de l'humain. Or, l'humain me pose trop de problèmes dans mes images. Son positionnement, son attitude, ses gestes sont autant de possibilités qui me dérangent dans l'image. Donc, je simplifie. Pour cette série, il m'était évident qu'aucun personnage ne devait apparaître afin de centrer le regard sur les bâtiments. Le spectateur ne doit pas se demander, en voyant un personnage dans l'image, s'il habite la cité. Il ne doit surtout pas l'identifier à la cité. J'aurais pu mettre en parallèle, avec des diptyques, de beaux quartiers, et montrer la différence. Mais il est plus important à mes yeux que chaque personne qui regarde les photographies fasse le rapprochement avec son propre environnement, avec son appartement, sa maison, et ainsi ressente profondément les sensations que peuvent avoir les habitants des cités.
Qu'est-ce qui vous intéresse dans le travail à la chambre ? Avec la chambre, je suis tranquille. Je prends mon temps, j'observe beaucoup, et je soigne mes cadrages. A la chambre, le souci c'est le coût. Au prix du plan film, on sélectionne en amont de la production. Travaillant librement, sans commande, je suis libre de ma production et de sa durée de réalisation.
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Quel matériel utilisez-vous ? Dans le cas présent, j'utilise une chambre Ebony SW45 et son optique Schneider 150/5,6 sur du plan film KODAK E100G. Les conditions de lumière choisies lors des prises de vue font que ce choix de film était le seul valable. Je scanne chaque plan film sur un IMACON 848 acheté d'occasion. Pour l'exposition qui va suivre, j'imprimerai sur du papier ILFORD Perlé avec une EPSON 9800 en 100x80cm. Sinon, j'ai fait l'acquisition, lors d'une commande pour du paysage aérien, d'un boitier Gaoersi 6x12 sur lequel j'ai monté une optique Rodenstock Grandagon 75/4,5. Rien à redire, c'est rustique mais cela fonctionne parfaitement et la qualité est au rendez-vous.
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dernière modification de cet article : 2009
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