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l'auteur

Michel GRANIOU
Né en 1955 à Nice
Dès l’enfance, son père l’initie au maniement de l’appareil photo et éveille en lui une passion pour la photographie qui ne le quittera jamais. Il commence à tirer ses négatifs dans un laboratoire installé sous un escalier. Son goût pour les sciences naturelles motive le choix de ses premiers sujets. En 1980 il achète sa première chambre grand format et agrandit son laboratoire. Il travaille depuis une trentaine d'années comme photographe dans le domaine du patrimoine artistique et culturel.
granioummp@gmail.com

 

Michel Graniou mène une recherche artistique personnelle composée de prises de vue en noir et blanc à la chambre grand format qu’il tire lui-même dans son atelier à Nice. Depuis quelques années, sa palette s’est agrandie grâce à des procédés anciens complexes et manuels (palladium, gomme bichromatée…) qui offrent un rendu particulier à ses tirages et ajoutent au plaisir du laboratoire.

Natures mortes et fragments de paysage sont ses sujets de prédilection. La lenteur des techniques de prises de vue et tirages font partie de sa démarche : faire une photographie de contemplation, de méditation et de délectation.

Depuis 1996, il fait partie des artistes de la Galerie Chave à Vence qui montre régulièrement ses photographies et en publie des catalogues. La dernière exposition à la galerie Chave a donné lieu à la présentation du livre d’artiste de Michel Graniou : CHAMBRE.

 

 

 

 

 

 

Michel GRANIOU

 


Michel Graniou ©

 

Galerie-Photo : "Michel, les idées de collection et d’inventaire semblent importantes dans votre travail. D’où cela vient-il ?"

Michel Graniou : " Au collège, je faisais partie du « club des naturalistes » avec un professeur de Sciences Naturelles et aussi du club photo animé par le professeur de Dessin. J’ai retrouvé des photos d’insectes ou de fossiles prises à travers une loupe.

Depuis plus de 20 ans, je suis photographe dans une Administration. Mon travail est axé sur l’inventaire du patrimoine culturel. Tous les jours, je suis en contact direct par la photographie avec la peinture et l’architecture. La confrontation aux œuvres originales est un immense plaisir et surtout une grande leçon de modestie.

 

G.-P. : La présentation des sujets est frontale selon le dogme de la photographie documentaire ; de la même façon on voit que les sujets illustrent un monde qui disparaît, ou a déjà disparu. Pourtant certaines photographies semblent également participer d’un autre registre, appartenant à la peinture : le trompe-l’œil. L’association des objets vient quêter le regard complice et amusé du spectateur. Quel est exactement votre registre ?

Ma façon de travailler me permet de rester des heures, quelquefois des jours, à regarder des objets (quel luxe à l’heure actuelle !). Certaines photos pourraient être des hommages à des Vanités du XVIIème siècle ou être prises dans des Cabinets de Curiosités du même siècle.
La photographie argentique noir et blanc est pour moi un moyen privilégié de parler de la dualité :
- des choses : l’ombre et la lumière, la vie et la mort, un monde souterrain et un monde aérien,
- et du temps, bien sûr.
On pourrait qualifier mon registre de « photographie méditative ».


Michel Graniou ©

 

Quelle chambre et quels films utilisez-vous ?

Pour la nature morte, j’utilise une TOYO 810 M, (ancien modèle grise) de format 20 X 25 avec un objectif SCHNEIDER SYMMAR de 300 mm.
Pour les autres prises de vues, je me sers d’une LINHOF MASTER TECHNICA 4 X 5 avec un SYMMAR de 150 mm ou de 240 mm.

Ce matériel, y compris les trépieds et agrandisseurs a largement dépassé les 30 ans, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Le film utilisé est principalement du ILFORD FP4.


Michel Graniou ©

 

Vous tirez le plus souvent au palladium sur papier arches. Pourquoi ce choix ?

J’aime le tirage au Palladium pour sa restitution des finesses des détails et des dégradés d’un plan film 20 X 25, il y a une certaine sensualité dans le rendu et la pratique de ce procédé, sans parler de ses qualités de conservation. J’apprécie beaucoup les tons chauds du Palladium ; lorsque je fais du tirage sur papier baryté, j’utilise du chlorobromure à grade pour les tons chauds.

Je pratique d’autres procédés anciens dans le même esprit : le contact direct et le plaisir.


Michel Graniou ©

 

Pratiquez-vous également le numérique ?

D’un point de vue professionnel, je vais certainement très rapidement pratiquer le numérique. Je sais que même mes photos argentiques actuelles sont immédiatement transformées en « fichiers ». Pour moi, ce n’est pas un problème.

Pour mon travail personnel, je pense que rien ne remplace une prise de vue argentique avec une chambre grand format sous le voile noir (même avec du vent).

Après, il y a le Labo avec sa lumière rouge , l’apparition de l’image dans le révélateur , le beau papier, le travail au pinceau, etc… même si la poubelle se remplit, quel plaisir !

On est loin d’avoir tout dit avec l’argentique, il faut surtout que les SAVOIRS ne disparaissent pas sous la pression du commerce.

 

dernière modification de cet article : 2005

 

 

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