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l'auteur

Henri Peyre
Né en 1959
photographe
Beaux-Arts de Paris en peinture
webmaster de galerie-photo
ancien professeur de photographie
à l'Ecole des Beaux-Arts
de Nîmes

www.photographie-peinture.com
organise des stages photo
www.stage-photo.info


 

 

 

Thierry Rebours



né en 1960
anime "occasions photo" de 1985 à 2006
puis la boutique de galerie-photo de 2005 à 2010
photographe de voyages
collabore à http://www.jupiterimages.fr

 

 

 

Comparaison d'images issues des
Canon 5D MkII et Rolleiflex 3.5F

 

par Henri Peyre (et merci à Thierry Rebours)

Cette comparaison ne vise pas à vous faire acheter un Rolleiflex. Il est clair que moins vous vous en achèterez et plus les prix en occasion resteront bas pour moi, qui vais très bientôt avoir envie de m'en acheter un deuxième. Cette présentation d'image a été réalisée avec mon Rolleiflex 3.5F xenotar à F/11 (et donc même pas à F8, le meilleur diaphragme) et scannée avec un Epson 4990 (et donc même pas avec un Hasselblad Imacon). La photographie a été faite sur de la Provia 100F. Il y a meilleur Rolleiflex, meilleur diaph, et meilleur scanner. Mais bon. On va dire que le monsieur au Rolleiflex est un amateur amoureux de beaux objets mais pas richissime qui veut savoir s'il peut faire de belles images en même temps qu'il se plaît à tripoter de beaux appareils, même avec un équipement photographique limité.

Voici donc une photographie faite au Rolleiflex. Elle a été scannée de sorte d'être tirée en 47x47 cm à 300ppp :


Photographie réalisée à la promenade des 3 moulins de Caveirac (30) par un pauvre petit jour de janvier 2009.

Vous connaissez Thierry Rebours, qui s'occupait de la boutique. Thierry est un garçon moderne. Il s'est donc acheté à Noël le dernier Canon 5DMkII et se moque bien des Rolleiflex. Le Canon 5DMKII est le sommet actuel du reflex numérique. Grâce à Thierry, j'ai pu réaliser ce petit test destiné à vous montrer ce que vous pouvez attendre des deux appareils sur un même sujet.

Rien de scientifique là-dedans.

D'abord je prends la photographie de Thierry qu'il a faite au 5D mkII, au 50mm, à f4.5, et hop, je la colle dans Photoshop sur le scan en provenance du Rollei (j'ai matérialisé le collage par 2 lignes vertes). Je ne sais pas pourquoi Thierry a mis l'horizon de travers... il est vrai que le Canon n'a pas de dépoli :

Sur la photographie je décide ensuite de prélever, pour les examiner de plus près, des plages de matières à certains endroits de l'image que je trouve intéressants. Sur l'illustration suivante, je présente les zones commentées :

Commençons donc par le détail sur la barrière.
 

 

Le voici traité par le Canon,
le Raw étant développé sans accentuation de netteté :


Et le voici traité par le Rolleiflex :

Commentaire : le rendu de la barrière du Canon semble un peu plus flatteur. Il est a priori un peu plus contrasté que celui obtenu sur la barrière au Rolleiflex. Mais le piqué ne semble pas vraiment meilleur. En même temps il y a des verts curieux, très présents sur l'arrière-plan de la photographie au Canon, qui semblent ne pas se "dégrader" avec l'éloignement comme sur la vue au Rolleiflex. Bizarre, bizarre.

Voici un arbre de lointain avec le Canon

... et le même avec le Rolleiflex :

 

 

Commentaire : il y a de gros poils qui trainent sur le scan de l'ancêtre. Forcément, le dépétouillage est le charme vénéneux de l'argentique numérisé. On l'a laissé exprès pour vous le rappeler. Vous n'allez tout de même pas idéaliser un vieux machin comme le Rolleiflex, non ? Mais au-delà des poussières, l'image montre que la définition du Rolleiflex tient nettement la route... elle apparaît même supérieure (sur le mât au premier plan ou sur la ligne d'arbre derrière).

Allons jeter un œil sur le mur de pierre, en dessous de la barrière.

 

Voici les rochers de la plateforme au 5D :

... et avec le Rolleiflex :

Evidemment, ceux d'entre vous qui savent commencent à le pressentir. Le traitement numérique peut faire des merveilles sur les matières "interpolables" (les pierres, une barrière). Par contre, sur la végétation à définition pointilliste, le traitement a du mal à s'exercer. Nous sommes là sur un mur où la plastification alliée à l'exercice calculé du micro-contraste peut s'exercer. Le Canon offre une belle image qui profite de son contraste supérieur d'un côté... mais la grosse ombre en bas de l'image semble bien plus bouchée que celle du Rolleiflex (et on n'est pourtant pas là avec scan de qualité du côté Rolleiflex, ni avec les nuances qu'offriraient un négatif couleur).

Sur ce genre de partie une accentuation par la suite pourra faire merveille sur une image issue d'un appareil numérique... et réussir bien moins sur une image argentique où la pierre est moins lisse, emportant avec elle le grain de la pellicule.

Observons la végétation proche.

 

Voici la végétation proche avec le Canon 5D MkII

... et avec le Rolleiflex :

 

 

Voilà un détail bien intéressant. L'ancêtre fait plus que se battre mais il est là limité nettement par l'acquisition avec un scanner grand public. Du point de vue de la qualité optique le Rolleiflex nous semble meilleur mais à ce que l'on peut juger dans les hautes et moyennes lumières où le scanner marche convenablement... le bruit de cet appareil est violemment apparu dans les basses lumières qui n'apparaissent pas mieux décrites, du coup, que sur le Canon . Voilà un enseignement important à retenir : pour profiter de l'extraordinaire qualité de l'ancêtre, il faut avoir recours à un meilleur scanner. Il va falloir mettre nos meilleurs clichés de côté et on ira les passer à la queue leu leu sur un flextight... Si vous faites des dizaines de photographies, évitez le Rolleiflex. Vous allez vous lasser, prenez le Canon.

 

Conclusion

Si vous aimez comme moi prendre votre temps, que vous ne faites pas plus d'une poignée de très belles photographies dans l'année, et que votre projet consiste en des tirages de 47cm sur 47 cm (que j'estime être la limite de tirage à ne pas dépasser en format carré avec le format 120), vous préférerez le Rolleiflex en terme de qualité pure. A moins que votre photographie ne comporte que très peu de basses lumières, vous devrez réaliser l'acquisition avec un scanner Hasselblad Imacon. Moyennant quoi vous obtiendrez de plus belles images qu'avec le Canon dans cette dimension.

Pour laisser plus loin derrière encore le Canon vous pourrez travailler en négatif, qui vous permet encore plus de détails dans les ombres à cause de sa meilleure dynamique.

 

(Voir aussi ici la comparaison entre la qualité d'image fournie par un Canon 5D MkII et celle fournie par chambre 4x5")

 

Voir aussi :

Toutes les questions que vous vous posez sur les Rolleiflex, (synthèse du forum de galerie-photo)

Les Rolleiflex Bi-objectifs, par Emmanuel Bigler

Le Rolleiflex et son image, par Emmanuel Bigler

Le Rolleiflex est aussi un projecteur de diapositive, par Jean-Pierre Sion

Le mode d'emploi des Rolleiflex 3.5 en français

Mes Rolleiflex par Rémi Mougenot

Peut-on acheter un Rolleiflex en 2009 ? par Henri Peyre

Comparatif Rolleiflex 3.5F - Canon 5D MarkII par Henri Peyre

Medium Format (120/620) Camera / Lens Resolution Testing, par Christopher M. Perez/Kerry L. Thalmann/Mike McDonald

Testing Four Cameras, or how I learned I am completely neurotic, par Christopher M. Perez

Rollei lens tests, again, par M.Phillips

 

 

dernière modification de cet article : 2009

 

 

 
   
   

 

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