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l'auteur

Christophe Metairie



 

14, chemin d’arancette
64100 Bayonne
0622594660

 ancien ingénieur du son
pour la télévision
formation audiovisuelle à
l'EFET (Paris 12e)

pratique la photographie depuis 25 ans

domaine de prédilection
photographie de paysages

 calibration des systèmes
 de prise de vue et d’impression
www.cmp-color.fr
christophe.metairie
@numericable.fr

 

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Cet article a été publié
pour la première fois sur
le site de Christophe Metairie
 Il est reproduit ici avec
l'aimable autorisation de son auteur

 


 

La chambre Carbon Infinity

par Christophe Metairie

Un retour aux sources :
du numérique aux plans films 4*5

Après une incursion de trois ans dans le monde numérique (EOS 1 DS), j'ai décidé il y a peu de revenir aux plaisirs de la prise de vue argentique en grand format : des tirages de grande taille et en haute résolution nécessitent une quantité de pixels que les numériques ne peuvent (pas encore) offrir : avec un EOS 1 DS un tirage de 60 * 90 cm implique d'imprimer à 115 dpi, ce qui n'est pas du tout suffisant pour obtenir des tirages " croustillants ". De plus travailler en grand format implique une réflexion et une implication physique dans la prise de vue que l'on a tendance à oublier lentement mais sûrement : l'image numérique instantanée est pratique dans un flux de production mais le cycle prise de vue / développement et le coté artisanal de l'argentique commençaient à me manquer...

En grand format les focales utilisées sont différentes : du fait de la plus grande surface de film à couvrir, la focale standard correspondant à un 50mm en 24*36 devient un 150 mm en 4*5, un 75 mm devenant un grand angulaire équivalent à un 24 mm en 24*36, ce qui restitue différemment la sensation d'espace et de perspective : en 4*5 un 150 mm a le même angle de vue qu'un 50 mm en 24*36 mais il conserve les propriétés d'un 150 mm optiquement parlant (profondeur de champs, écrasement de la perspective). La taille du négatif de 10 * 12 cm aide à restituer subtilement les plus infimes détails sans les problèmes liés aux mosaïques de beyer utilisées en numérique (pour information un négatif 4*5 est 14 fois plus grand qu'un négatif 24*36 !) et les problèmes d'aberrations chromatiques en grand angle sont inexistants.

Tous ces avantages ont bien sur une contrepartie: travailler en 4*5 inch implique l'utilisation de plan-films montés dans des châssis qui seront insérés dans une chambre photographique. Deux grands types de chambres sont utilisés : monorail ou folding. Une folding (chambre pliante) avec ses mouvements et son allongement réduits se destine aux prises de vues extérieures (principalement du paysage) alors qu'une monorail plus lourde et encombrante (mais avec des mouvement complets) sera utilisée en studio. Mon intention est de faire du paysage mais aussi de la macro en studio, tout en conservant une rigidité maximum et la portabilité de mon matériel.


folding Ebony et monorail Sinar

Une chambre peu connue fabriquée au début des années 90 permet d'avoir les avantages d'une folding (légèreté, encombrement) et aussi ceux d'une monorail (mouvements illimités, allongement important, rigidité) : la Carbon Infinity 4*5.

la Chambre Carbon Infinity

Cette chambre a été présentée à la Photokina de 1990 par ses créateurs Adrian Thompson et Bruce Noble.

Elle a été produite à 60 exemplaires seulement. Le prix original de cet objet luxueux (6500 $ de l'époque) n'était pas vraiment adapté aux contraintes économiques... la construction est exemplaire, la finition superbe et les matériaux utilisés nobles. Elle est construite en fibres de carbone, titane et aluminium et pèse 3.75 kg (85% de la chambre est en carbone - en vrai carbone, pas du plastique déguisé en carbone comme sur certaines chambres légères récentes). L'allongement est de 55 cm maximum et 3 cm minimum) ; tous les mouvements sont présents et faciles d'accès (corps avant et arrière). Repliée elle mesure 26x27x11 cm.

J'en ai fait l'acquisition il y a quelques semaines. Malgré le dépoli cassé elle est en très bon état.

La chambre repliée est contenue dans deux demi coques en carbone, une fois la demi-coque supérieure retirée, la demi-coque inférieure constitue la base de la chambre, elle fait 8 mm d'épaisseur ... gage de rigidité ! Sur cette image les 4 groupes de 2 leviers de blocage des mouvements sont bien visibles.

Les montants avant et arrière en L inversés s'imbriquent pour replier la chambre. Le cadre avant se désolidarise facilement du corps avant.

La chambre dépliée est prête.

Sans le soufflet on distingue mieux les possibilités de mouvements qui sont juste limitées par le soufflet.

L'allongement minimum est de 60 mm avec le soufflet standard (sans mouvement possible) et de 30 mm avec un soufflet grand angle en cours de réalisation.

L'allongement maximum est de 550 mm avec le soufflet standard tout en conservant une rigidité excellente ; la macro en studio est possible.

Mouvements du corps avant : les leviers en titane se manipulent précisément: Le plus court verrouille les décentrements horizontaux du corps avant, le plus long les bascules autour de l'axe vertical. Chaque mouvement possède son propre blocage. L'échelle de bascule est pratique (au degré près), il est facile d'avoir les 2 corps parallèles.

Le cadre avant se déplace d'avant en arrière pour pouvoir aligner l'axe de bascule et le point nodal de chaque optique : quand les deux sont alignés une bascule n'engendre pas de changement de point ni de cadrage. C'est la première fois que je rencontre ce système et son utilisation est vraiment très pratique.

Le dépoli BOSSCREEN n'est pas dans sa meilleure forme mais le dos springback réalisé en carbone est de toute beauté. Notez les quatre points de fixation pour les accessoires de visée.

Le dos est au standard "international" compatible graflock, par conséquent les dos roll-film sont utilisables.

L'utilisation de matériaux tels que le carbone ou le titane apporte un réel plus : la rigidité et la légèreté sont bien au rendez vous. J'utilise le même sac à dos qui contenait mon matériel numérique (EOS 1DS, 35mm 2.8, 50mm 1.4, 100mm 2.8 macro, 200mm 2.8, 400mm 5.6, batteries, disque dur nomade et autres accessoires) mais il est maintenant plus léger avec mon matériel 4*5 (chambre, 150 5.6, 75 5.6, châssis polaroid 545 PRO, cellule, 10 plan-films Polaroid 55PN et 10 plan-films Fuji provia 100F QuickLoad). De plus ces matériaux sont insensibles au temps qui passe, au sable, à l'humidité, aux variations de température (le carbone et le titane ne se dilatent pas en fonction de la température). 

Sur le terrain

La chambre en situation de prise de vue avec le soufflet grand angle réalisé par mes soins (en néoprène) : il permet l'utilisation d'optiques grand angle comme le Fujinon 75 5.6 SWD sur toute la plage de mouvements. 

 

Le dos Polaroid 545 Pro permet d'utiliser du film Polaroid 55PN (film noir et blanc à développement instantané avec négatif récupérable de très grande qualité) mais aussi tous les films Fuji disponibles en conditionnement "Quickload " je n'ai donc pas de châssis à charger, pas de problèmes de poussières et il y a un gain significatif de poids...

 

En plus du format XXL, les prises de vues à la chambre impliquent l'emploi obligatoire d'un pied : les optiques 4*5 sont performantes entre 16 et 22 et les temps de pose souvent compris entre le 15ème et la seconde. Ces facteurs ne sont pas pour rien dans la qualité et le piqué des Ekta obtenus. Le problème est le même en numérique haut de gamme : avoir un piqué maximum nécessite l'utilisation systématique d'un pied et d'être au diaphragme optimum.

J'ai souvent regretté de ne pas avoir de matériel grand format lors des prises de vues avec l' EOS 1DS, certains sujets s'accommodant assez mal des mosaïques de bayer (les paysages en grand angle notamment).

Après quelques séances de prises de vue les automatismes "argentiques" reviennent vite et le plaisir de contempler un beau négatif noir et blanc ou un Ekta est bien réel :-)

Un récent article sur le site Luminous Landscape compare le dos numérique Phase One P45 de 39 méga pixels à un Ekta 4*5 inch scanné sur un bon scanner ... le 4*5 est toujours légèrement devant en terme de qualité d'image.

Tant que les dos numériques n'ont pas 60 Méga pixels à un tarif accessible, l'argentique grand format a de beaux jours devant lui...

 

 

dernière modification de cet article : 2006

 

 

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