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l'auteur

Alfons Alt

Photographe et altotypiste
Alfons Alt est né en Bavière en 1962
 Immortalisant les débuts du
Théâtre équestre Zingaro
avec Colette Godard
il a reçu en l’an 2000
 l’European Publisher’s Award
de la Photographie

Suivent plusieurs
Résidences & Expositions à l’étrange

 Après La ballade de Zingaro
aux éditions du Chêne
puis Bestiaire et estiae
et La La voie de l'écuyer :
Académie du spectacle équestre de Versailles
chez Actes Sud
 il vient de publier
Altitude et Effondrement des Certitudes
(Editions Images en Manœuvres)


Il vit aujourd’hui à Marseille
et travaille en son atelier
de la Friche Belle de Mai

alfonsalt@modulonet.fr
 

 

 

 

 

Alfons Alt, entre peinture et photographie

 

Alfons, comment êtes-vous venu à la photographie ?

Dans mes études de baccalauréat, il fallait clôturer l'année par un petit travail de recherche. J’ai choisi «observations de la lumière en Provence». Cela m’a dirigé à la fois vers la Provence et la Photographie. Je suis resté fidèle aux deux.

Ma pratique de photographe illustrateur en édition et Communication m’a montré mes lacunes techniques et artistiques. Je ne pratiquais alors que la photographie couleur. N’habitant pas très loin de Lacoste j’ai fait la connaissance de Jean-Pierre et Claudine Sudre. J’ai décidé de suivre des stages de formation de laboratoire, virages et procédés anciens pour combler ces lacunes.

Par la suite je suis parti à Tarazona et Barcelona pour approfondir mes connaissances avec des techniques pigmentaires avec Jordi Guillumet.

 


© Alfons Alt - Dactus Gustav

 

Comment s'appelle le procédé que vous employez ?

Le procédé que j’emploie le plus souvent est le Résino-pigmentype que j'ai nommé altotype, parce que je l’ai simplifié par rapport à celui que pratiquait son inventeur, Alphonse Poitevin. Altotype veut dire aussi pour moi que je prends des libertés esthétiques que l’inventeur n’aurait pas prises, en regard de l’histoire de la peinture récente. Je me suis donc approprié cette technique pour mes besoins esthétiques.

 

Comment se passe exactement la fabrication de l'image ?

J’applique de la gélatine photographique sur un support (papier ou bois).
Je rends cette gélatine photosensible avec des sels de Chrome, puis j’expose mon support photosensible à la lumière UV, par contact avec un film photographique demi-ton positif.
Après rinçage du sel avec de l’eau et après abandon quelque temps au séchage, je commence par saupoudrer l’épreuve encore un petit peu mouillée avec des poudres de couleurs, c’est à dire des pigments. Je frotte alors avec des pinceaux très doux à la surface jusqu’à ce que l’image se forme de la façon que je souhaite. C’est là exactement que je me situe entre le réel de la photographie et le monde onirique de la peinture avec la sensualité de la matière.

 

Que trouvez-vous le plus difficile dans votre procédé ?

Le résultat de mon activité pendant que je réalise le tirage peut prendre pas mal de temps et dépend des conditions hygro-atmosphèriques. En général, je comprends trop tard ce qui est en train de se passer.
Le bon geste est déterminant. Il faut parfois s’entrainer sur différents tirages, cela peut prendre plusieurs semaines.
C’est un procédé qui demande une attention de tous les sens.
Chaque tirage est donc un défi pour son auteur. La qualité du photographe n'est donc pas plus importante que la qualité de l’opérateur du tirage.

 

Qu'est-ce qui est le plus exaltant ?

La maîtrise de tous les éléments  hygrométrie, température, temps de séchage, geste maîtrisé, bon choix de pinceau pour pénétrer dans l’image, etc
Quand tout aboutit à un résultat qui donne envie de poser le regard longuement et qui fait en plus sens pour moi ou d’autres, cela est exaltant. Tous les artéfacts juxtaposés à une photographie qui narre ou témoigne densifient une image que l’on peut regarder longuement. Cet aspect est quand même un peu limité avec le support photographique fabriqué par l’industrie…

 

 


© Alfons Alt - Loup

   

 

Comment êtes-vous arrivé à ce type d'images ?

Par le désir et la nécessité de réaliser un objet fabriqué par mes propres mains. Et bien sûr pour la longévité de l’œuvre.

J’ai travaillé comme photographe de reproduction scientifique dans un Centre de Restauration de patrimoine, le CICRP à Marseille. Je faisais de la photographie UV, infrarouge, en lumière rasante, etc. C'est ce qui m’a sensibilisé à la possibilité d’altération des matériaux. Du coup j’ai voulu créer un atelier dans lequel on travaille quotidiennement sur la production d'images qui ont une chance de durer…
Et je voudrais qu'elles durent aussi pour un spectateur qui est habitué à un grand turn-over des images.

 

Finalement diriez-vous que vous faites plutôt de la photo ou plutôt de la peinture ?

Ni l’un, ni l’autre mais les deux à la fois.
Le désir du départ dans mon travail est photographique ; la photographie est ma colonne vertébrale, mon ossature.
La peinture est un moyen d’aller au bout de ma photographie.
Cele me permet de poser la question : Si je le faisais, je le ferais comment ?
...
et d'y répondre avec autre chose que les machines, avec ma maladresse.

Pour citer Sally Bonn, de anima, Bestiae , Actes Sud, 2000 : le renvoi à la peinture n’est pas de l’ordre d’une nostalgie historique, mais une manière d’introduire une temporalité dans l’image. La lenteur du travail et son aspect artisanal donnent à l’image une autre dimension temporelle, celle de l’apparition.

Peut-être je n’ai pas encore choisi entre la peinture et la photographie ?

 

 

 

 

dernière modification de cet article : 2013

 

 

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