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l'auteurs

  

Dan FROMM



Dan Fromm est né en 1944
Il a suivi des études d'économie
a travaillé comme spécialiste
des modèles en économétrie,
comme prévisionniste
économique et comme statisticien
Mais il a toujours refusé de répondre
aux questions concernant
la valeur des actions
cotées en bourse

La photographie est une autre
de ses vocations
il a commencé la photo
dans le but d'enregistrer
les couleurs naturelles des poissons
tropicaux qu'il avait choisi
d'héberger et de nourrir chez lui
En plus des photos de ses poissons
il a préparé et présenté de nombreux
diaporamas et films de ses voyages
dans les pays où il est allé
étudier les poissons

contact :
danielwfromm(at)hotmail.com

 

 

 

Traduction

  

Emmanuel Bigler est professeur (aujourd'hui retraité) d'optique et des
microtechniques à l'école d'ingénieurs de mécanique et des microtechniques (ENSMM) de Besançon.
Il a fait sa thèse à l'Institut d'optique à Orsay
E. Bigler utilise par ailleurs une chambre Arca-Swiss

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Des optiques inattendues pour chambre de presse 6x9
ou : les notes personnelles d’un collectionneur

Partie 2 : des objectifs pour la photo de tous les jours

 

par Daniel W. Fromm

 

Cet article est dédié à la mémoire de Charlie Barringer (1943-2010)

 

Table des matières

6  Des objectifs utiles pour de la photo de tous les jours, ou à des distances «normales»

6.1  Tests d’objectifs, fabricants, optiques pour banc de repro, surplus militaires

6.1.1  Tester les objectifs ?

Je teste mes objectifs de façon informelle, mais néanmoins en laissant peu de place à la subjectivité. L’un de mes objets-test est un morceau de ma pelouse situé à peu près à 10 m de l’appareil, parfois c’est la barrière en bois de mon jardin. Je prends des photos à tous les diaphragmes que je compte utiliser, soit f/11, f/16, parfois f/22. Je classe les objectifs en fonction de leur aptitude à séparer les brins d’herbe de la pelouse ou à rendre correctement la texture du bois de la barrière. Pour les longues focales je regarde le rendu des textures des brins d’herbe eux mêmes.

Je teste également mes longues focales en photographiant le panneau «STOP» au bout de ma rue, situé quelque part à 200 mètres de mon point d’observation. Il y a aussi un panneau «Attention : enfants» situé environ à 15 m du panneau «STOP». Je vérifie sur l’image du panneau «STOP» la netteté des contours et du lettrage, et sur l’autre panneau la lisibilité du texte. Mon but ici est d’indentifier les optiques qui ne fonctionnent pas bien à grande distance. Les longues focales que j’ai avec mes Graphics ont toutes beaucoup plus de cercle image que je ne peux en utiliser en 6x9, du coup je les fixe devant un Nikon 24x36 pour les tester au centre avec du film EB ou EPP. Cela m’économise des frais de labo, et cela me permet de tester par comparaison la résolution de chaque objectif au centre.

Bien entendu ces procédures de test n’ont pas l’ambition de remplacer un test de résolution formel, mais elles m’apportent beaucoup d’informations. Les résultats sont reproductibles et me permettent de classer mes objectifs entre «assez bons pour moi» et «pas assez bons». Le but n’est pas de déterminer dans l’absolu quel est le meilleur objectif, c’est plutôt de voir quels objectifs je ne vais pas utiliser.

6.1.2  Et les fabricants ?

Les objectifs de chambre modernes qu’on trouve le plus facilement semblent tous provenir de quatre fabricants, par ordre alphabétique Fuji, Nikon, Rodenstock et Schneider. De fait, la plupart des objectifs que j’ai acquis proviennent d’autres fabricants. Les optiques des «Quatre Grands» sont très bons, bien connus, et sont très recherchés en occasion. Il en est de même de leurs optiques pour banc de reproduction, beaucoup sont trop chères pour être montées sur un obturateur. Tout au contraire, j’ai essayé d’acheter des optiques relativement bon marché mais de bonne qualité, ainsi j’ai cherché des objectifs qui, pour quelque raison que ce soit, sont systématiquement sous-évalués.

6.1.3  Et les objectifs pour arts graphiques / banc de reproduction ?

Un grand nombre de mes longues focales sont en fait des objectifs peu lumineux, pour arts graphiques ou banc de reproduction. Comme je ne fais des photos qu’à f/11 ou plus fermé, l’ouverture maximale de ces objectifs (f/9 en général) n’est pas un handicap. En général on les trouve sans obturateur et quelques uns ont des filetages permettant de les monter facilement. Parce qu’ils sont dépourvus d’obturateur, presque toujours ils ne sont pas vendus chers malgré leurs grandes qualités optiques. Pour l’usage sur mes appareils 6x9, il est possible de les monter devant un obturateur bon marché ; pour des chambres de plus grand format, cette solution risque de ne pas marcher à cause du vignettage introduit par l’obturateur.

6.1.4  Que penser des surplus militaires ?

Quelques un des très bons objectifs en service sur des appareils militaires peu connus, principalement des appareils de photo aérienne, peuvent être adaptés sur les Graphics 6x9. J’en ai acheté environ une dizaine, et j’en utilise cinq, tous se sont avérés être de bonnes affaires. En revanche les objectifs de longues focales des appareils de photo aérienne sont d’habitude trop gros et trop lourds pour s’adapter sur mes «petits» appareils. Parmi ceux que j’ai achetés, deux se sont avérés inutilisables sur mes petites Graphics 6x9 parce que leurs montures ont un diamètre trop gros pour passer à travers le corps avant, et à cause de leur tirage optique qui est trop court pour me permettre de monter l’objectif entièrement devant la planchette.

6.2  Description des objectifs

6.2.1  De 35 mm à 95 mm (1 pouce 3/8 à 3 pouces 3/4)

35/4,5 Apo Grandagon sur Copal N°0. Je l’ai acheté à un vendeur sur Internet. L’objectif se monte sur une Century et arrive à faire la mise au point à l’infini. Pour le monter, il faut d������visser le bloc arrière et de le revisser après montage de l’avant sur la planchette.

J’ai fait des ektas 6x9 avec et j’obtiens finalement moins de perte de lumière dans les coins que je ne le craignais. D’autres peuvent ne pas être d’accord avec moi, mais je trouve qu’on peut parfaitement l’utiliser sans filtre dégradé concentrique ; je trouve aussi que le piqué est à peine moins bon que ce que j’espérais. Après avoir fait des tirages d’après plusieurs de mes diapos, j’ai acheté un filtre dégradé concentrique d’occasion. Les ektas montrent de fins détails dans les coins, mais le système d’impression n’arrive pas se tirer d’affaire avec l’assombrissement dans les coins.


 

Figure 1: La focale la plus courte couvrant le 6x9 : à ce jour, l’Apo Grandagon 35/4,5 est la plus courte focale disponible commercialement qui couvre le 6x9. Son seul rival est le Super Angulon 38/5,6 XL.


38/4,5 Zeiss Biogon sur Copal N°0. Acheté à un vendeur sur Internet qui proposait une caméra militaire pour photo aérienne A.G.I F-135 de la RAF, équipée d’une paire de de Biogons impossibles à utiliser parce que leur obturateur électromagnétique était en panne ou dépourvu du système de commande. Ces F-135 utilisent du film de 5 pouces (127 mm) de large, sont équipées d’un système compensateur de filé et d’un système d’exposition automatique. Les deux obturateurs s’ouvrent en alternance, c’est à dire que malgré la présence des deux objectifs, ce n’est pas un appareil stéréo. En service sur différents avions militaires dont les Nimrod, Harrier, Jaguar, et F4 Phantom.


 

Figure 2: Deux Biogons de 38 avec leur bouchon d’objectif de la Royal Air Force (RAF) : mes Biogons de 38 m’ont été livrés montés sur des obturateurs de type AGI F135, qui sont actionnés par une paire de solénoïdes qui poussent une tige lorsqu’on les met sous tension ; l’un d’eux ouvre l’obturateur, l’autre le referme. Le petit bouchon jaune de protection est censé s’adapter à la monture de l’obturateur F135 ; quelqu’un à la RAF devait avoir le sens de l’humour. Mon Biogon de 38 sur Copal N°0 utilise des bouchons faits sur mesure à l’avant et à l’arrière ; je les dois à l’obligeance du regretté Steve Grimes.


Le regretté Steve Grimes m’a facturé pour 500$ l’installation de ces deux Biogons dans un obturateur Copal N°0 neuf. Ainsi monté, l’objectif ferme à f/32 ; la version Hasselblad n’atteint que f/22. Les miens couvrent un cercle de 84 mm de diamètre, donc j’ai du vignettage sur le format 6x9, mais le 6x7 est presque couvert. Ce Biogon se monte normalement sur ma Century, par devant, car le groupe arrière a un diamètre suffisamment petit pour passer à travers le corps avant de la chambre. Il n’arrive pas à faire la mise au point sur l’infini avec une Speed 6x9. Le kit complet : Century Graphic, les optiques, un dos rollfilm Adapt-A-Roll 620, m’a coûté bien moins cher que l’Hasselblad SWC, et m’est plus utile. Et j’ai récupéré une partie de la dépense en revendant le deuxième Biogon de la paire.

La mise en œuvre du Biogon sur la Century est légèrement problématique. L’objectif atteint la mise au point à l’infini sur les rails intérieurs de l’abattant frontal. Avec le corps avant sur les rails intérieurs, il est difficile d’éviter une bascule droite-gauche intempestive sans l’adaptation d’un dispositif d’espacement particulier derrière le corps avant (voir plus bas la discussion relative au Taylor Hobson 4 pouces (101 mm)/f2). S.K. Grimes m’en a fabriqué un pour adapter sur ma Century ; celui que Fred Lustig m’a fabriqué pour ma Speed ne convient pas parce que les rails de la Century sont plus étroits que ceux de la Speed.

La réputation du Biogon de 38 est magnifique, et c’est totalement justifié.

Je n’ai donc pu utiliser aucun autre autre objectif pendant les deux mois qui suivirent sa réception après réparation chez S.K. Grimes. Pour finir, j’ai pris une photo vraiment affreuse du Mono Lake et de ses environs, qui ne montre en fait qu’un premier plan et du voile atmosphérique, ce qui m’a remis les pieds sur terre. En ce moment, pour changer un peu, c’est l’Apo Grandagon de 35 qui a supplanté le Biogon de 38 dans ma «trousse à outils de voyage». L’Apo Grandagon a l’avantage de mettre un peu de lumière dans les coins du 6x9, là où le Biogon ne laisse que de l’obscurité.

1,75 pouces (44,5 mm)/2,8 Elcan(Ernst Leitz Canada). Ferme à f/22. Je l’ai acheté au fils de l’ancien ingénieur en chef de chez Vinten. Il proposait une caméra de photo aérienne Vinten F-95 avec un Falconar 98/1,4 sur eBay, en précisant qu’il avait d’autres objectifs et pièces de F-95 à vendre. Je me suis renseigné directement, nous avons discuté, et j’ai acheté cet objectif. L’arrière de la monture est en gradins ; le bloc arrière a un diamètre de 47 mm pour une longueur de 32 mm. Il passe juste à travers l’ouverture du corps avant de ma Pacemaker Graphic. Le tirage optique est de l’ordre de 50 mm. Comme le tirage mécanique de ma Speed 6x9 est de 62 mm, cet objectif se focalise facilement à l’infini sur cet appareil. Je crois que c’est la focale la plus courte qu’on peut utiliser sur une Speed 6x9. Comme mes deux ex-F-95 Elcans (voir plus bas) on peut aussi l’utiliser sur une Speed Graphic 4x5.


 

Figure 3: Deux optiques grand angle ridiculement petites pour la photo aérienne : l’Elcan de 1,75 pouce(44,5 mm)/2,8 couvre le 6x6, il n’est pas compétitif vis à vis du Biogon 38/4,5, qui couvre aussi le 6x6, pas plus que vis à vis du Super Angulon 47/5,6, qui couvre le 6x9. Le S.F.O.M. 100/5,6 était conçu comme grand angle pour couvrir un format 114 mm x 114 mm sur du film de 5 pouces de large ; c’est une optique normale, pas un grand angle, pour le 6x9.


Cet objectif était déjà en service dès 1965.
Le site Internet http://www.pinetreeline.org/metz/otherm1/otherm1-40.html
explique que la première escadre de l’armée de l’air canadienne (RCAF) en avait reçu un pour les tests opérationnels en octobre 1965.
Selon le site http://www.dfrc.nasa.gov/Research/AirSci/ER-2/history.html,
ces objectifs ont volé sur les fameux avions-espions U-2c en 1971, «dans le but d’acquérir des images multi-spectrales à petite échelle et faible résolution d’un certain nombre d’écosystèmes, en vue de simuler le système d’acquisition Return Beam Vidicon (RBV) qui sera par la suite monté sur le satellite Earth Resources Technology (ETRS ; Landsat 1).»

Le Vade Mecum dit « Il couvre très bien le 6x7, avec un bon piqué et un bon contraste, mais il ne couvre pas la totalité du 6x9. C’est vraiment un objectif qu’on peut désirer avoir, il est facile à utiliser.» Le mien couvre un cercle-image de 87 mm, c’est à dire pas tout à fait le 6x7, avec une chute brutale de luminosité en bord de champ. L’image devient rapidement très sombre à proximité de la limite du cercle-image. Ce n’est donc pas tout à fait une optique pour le 6x7, mais on peut tout de même l’utiliser en 6x9 si on accepte de perdre les coins. Finalement, je préfère encore mon Super Angulon 47/5,6, qui couvre effectivement le 6x9.

47/5,6 Schneider Super Angulon|( sur Prontor Press N°00. Ferme à f/22. Un des premiers modèles, traité simple couche. Fait la mise au point à l’infini sur ma Century mais pas sur ma Speed. La vitesse la plus élevée de l’obturateur est le 1/125e, donc si on veut l’utiliser à grande ouverture en extérieur il faut un filtre gris atténuateur. Pour le monter sur la Century il faut un espaceur spécial. Une optique bien connue, de haute qualité.


 

Figure 4: Objectifs grand angle montés sur leur planchette : l’Elcan est un rétrofocus, on peut l’utiliser sur une Speed Graphic 6x9 grâce à cette conception optique particulière et à cause de sa monture spéciale. Le S.F.O.M. est une optique «normale» de construction quasi-symétrique, ni rétrofocus ni télé-objectif, on arrive juste à faire la mise au point à l’infini avec une Speed Graphic 6x9.



Figure 5: Comment l’Elcan tient sur sa planchette : au départ, j’avais l’intention de coller simplement l’Elcan sur sa planchette. Mais Adam Dau de chez SKGrimes, à qui je crédite toute la paternité de l’idée, m’a persuadé qu’un système à pince serait meilleur. La pince tient sur la planchette par une vis qui passe à travers cette planchette depuis l’avant.


Ce super Angulon de 47 provient d’une caméra Shackman destinée à enregistrer automatiquement l’indication de cadrans ou de cibles. Les propriétaires actuels de la marque Shackman, le groupe Unitek, m’ont informé de ce que «La caméra était utilisée par la Royal Navy pour enregistrer les résultats des exercices de tir en photographiant un panneau de cibles ; l’obturateur de l’appareil était lié électriquement au déclenchement des tirs. La caméra était fixée à une cloison à peu près à deux mètres du panneau, d’où la nécessité d’un grand angulaire. Au départ lorsque l’appareil fut fabriqué, il était équipé d’un objectif de chez Dallmeyer et de bobines de film spéciales, qu’il fallait renvoyer chez Ilford pour les faire recharger. Lorsque chez Ilford ont arrêté de fournir ce service, les caméras furent modifiées pour prendre du rollfilm 220 standard, mais comme l’avance du film s’effectuait par rotation constante de la bobine réceptrice, les 8 premières vues se chevauchaient, puis l’espacement entre les vues augmentait progressivement pour donner finalement des images plein cadre bien séparées. À peu près à la même époque fut adapté sur l’appareil un coûteux obturateur Prontor avec le Super Angulon Schneider.»


Figure 6: D’autres objectifs grand angulaires couvrant le 6x9 : Super Angulon 47/5,6, Grandagon 58/5,6, Hexanon 60/5,6, et Ilex 65/8. Tous sont très utilisables.


58/5,6 Rodenstock Grandagon sur Synchro Compur N°00. Ferme à f/32. C’est un objectif pour la Graflex XL. Les deux blocs optiques, malheureusement, souffrent de décollement des doublets dans les groupes internes proches de l’iris. Dans le groupe avant, ces décollements apparaissent comme des irisations argentées qui couvrent toute la surface des lentilles. Les objectifs Rodenstock de cette époque étaient sujets à ce genre de problème (le numéro de série 5 664 858 indique une date de fabrication probable en 1964).

Cet objectif était équipé pour être monté sur une Graflex XL, c’est à dire sur un obturateur dépourvu de prise pour déclencheur souple, sans pose T, et sans levier de pleine ouverture pour la mise au point sur dépoli. Le groupe arrière, de 51 mm de diamètre, ne passe pas à travers le corps avant de la Pacemaker Graphic 6x9, mais on peut le monter par l’arrière après avoir séparé les deux blocs. L’objectif fait la mise au point sur l’infini avec une Pacemaker Speed Graphic 6x9. C’était une espèce de cadeau pour lequel, outre le port, je n’avais payé qu’une somme symbolique.

Après l’avoir monté de bien mauvaise façon et après avoir fait quelques images avec, je l’avais monté sur une planchette afin de pouvoir faire un test honnête. Les résultats se sont avérés suffisamment prometteurs pour justifier l’achat d’un Synchro Compur N°00, les blocs optiques furent vissés dessus et les échelles de diaphragmes refaites. De cette façon il fut possible de se servir d’un déclencheur souple avec blocage de la pose B pour faire la mise au point sur le dépoli. En effet, la rampe de mise au point de la Graflex XL comprend une prise de déclencheur souple incorporée, du coup il n’y avait pas besoin d’en avoir une sur l’obturateur lui-même. Et comme la XL est une chambre de presse à télémètre couplé, il n’y avait pas besoin de pose T non plus puisqu’on n’avait pas, en principe, à regarder sur un dépoli.

60/5,6 Hexanon en monture pour les appareils Koni- et Rapid-Omega 6x7. Sur obturateur Copal N°0, avec les vitesses B, 1, ½, …, 1/500, ferme à f/32. La lentille frontale est équipée d’un pare-soleil télescopique intégral qui est très pratique. Acheté chez un brocanteur.

Les objectifs pour le Koni-Omega ne peuvent pas être réutilisés facilement sur d’autres appareils, parce que leurs obturateurs sont déclenchés par le boîtier Koni-Omega. Le levier de déclenchement dépasse de l’arrière de l’obturateur, et se raccorde à un poussoir dans le boîtier. Ces obturateurs n’ont aucun levier de déclenchement accessible et pas de filetage de déclencheur souple. Si on veut réutiliser les blocs optiques, il faut les remonter sur un obturateur N°0 avant de pouvoir monter l’objectif sur un autre appareil que le Koni-Omega.

Remonter les blocs du 60/5,6 semble problématique. Le groupe arrière ne laisse que très peu de jeu pour le diaphragme, le groupe avant est à ras de l’obturateur. J’ai essayé de revisser le groupe arrière sur un Synchro-Compur P N°0 et sur un Copal N°0 que j’avais sous la main, et je me suis convaincu que c’était peine perdue, les lentilles du groupe arrière touchant le diaphragme. Greg Weber, un réparateur spécialiste des appareils et objectifs Konica, m’a dit que les filetages à l’arrière de l’obturateur de l’Hexanon 60/5,6 ne sont pas usinés aussi profond que d’habitude. Sur ce point je ne suis pas d’accord parce que le groupe arrière a une butée qui vient toucher l’arrière du tube d’obturateur si on visse à fond.

Dean Williams m’a remis en état un Synchro-Compur N°0 et a vérifié que l’Hexanon acceptait de se visser dessus. Il m’a expliqué que l’objectif s’adapte parfaitement et que l’obturateur d’origine est un Copal N°0 tout ce qu’il y a de plus standard. Il a raison : l’objectif se monte effectivement sur le Synchro-Compur. Pendant que Dean s’occupait de mon matériel, j’ai acheté un autre Copal N°0, et j’ai pu vérifier que l’objectif se monte bien dessus.

Je me suis aperçu que mon erreur de jugement au départ n’est pas nouvelle. Voir la discussion suivante : http://nelsonfoto.com/SMF/index.php/topic,5457.0.html, qui ne donne pas tous les détails. Le problème vient probablement d’une subtile différence de cote entre un obturateur de type «Press» auto-réarmant et un obturateur classique à armement et déclenchements séparés..

Ce problème, qu’il soit réel ou imaginaire, ainsi qu’un problème analogue rencontré lors du remontage des groupes optiques de mon Ilex 65/8 dans un nouvel obturateur (voir ci-dessous) montrent clairement l’importance de respecter scrupuleusement l’espacement entre les groupes, ou, ce qui est équivalent, de bien respecter la longueur hors-tout de l’objectif, lorsqu’on passe les groupes optiques d’un obturateur à un autre. Bien qu’il y ait des obturateurs normalisés dans leurs cotes fonctionnelles, il n’y a pas de norme pour ce qui concerne la position effective des groupes optiques par rapport à l’obturateur lui-même.

Une autre difficulté : la monture du groupe avant cache la face avant du Synchro-Compur, ce qui rend pratiquement impossible la lecture des graduations des vitesses et des diaphragmes. Les autres objectifs prévus pour le Koni-Omega (58/5,6, 90/3,5, 135/4,5, 180/4,5) ont tous le même problème de monture trop large. La solution est de trouver un obturateur dont les échelles des vitesses et des diaphragmes sont sur le côté ; c’est pourquoi j’ai acheté un Copal N°0, qui provenait d’un site d’enchères sur Internet (pas eBay), pour un prix ridicule.

Le 60/5,5 a six lentilles en quatre groupes dans le même arrangement de lentilles que le premier Super Angulon f/8. Pour un schéma en coupe, voir page 15 de ce manuel :
http://www.cameramanuals.org/prof_pdf/koni-omega_rapid.pdf.
Il ne ressemble que superficiellement au 58/5,6 Hexanon/Omegon fabriqué par la suite pour les appareils Koni- et Rapid-Omega, qui a huit lentilles en quatre groupes, plutôt comme le Super Angulon f/5,6. Pour un schéma en coupe, voir page 20 de cet autre manuel :
http://www.cameramanuals.org/prof_pdf/rapid_omega_100-200.pdf.

Les tests de Chris Perez – http://www.hevanet.com/cperez/MF_testing.html – de trois exemplaires des 58/5,6 Hexanon montrent que c’est un très bon objectif qui couvre probablement le 6x9. Je soupçonnais que le 60/5,6 couvrirait également le 6x9. Le premier test que j’ai fait pour vérifier consista à monter les groupes sur un obturateur N°0 à diaphragme grand ouvert ; l’objectif fait la mise au point sur l’infini sur une Pacemaker Speed Graphic 6x9 avec le corps avant renfoncé dans le boîtier. Les premières images-test avec ce 60/5,6 ne m’ont pas permis de conclure. Elles étaient systématiquement sous-exposées et difficilement lisibles, et probablement affectées de défaut de mise au point. Une deuxième série de tests était bien meilleure. Moralité : quand les premiers tests sont mauvais, il faut d’abord mettre en cause l’opérateur, pas l’objectif, et il faut recommencer les tests.

Cet Hexanon 60/5,6 est un peu meilleur que l’Ilex 65/8, et il couvre le 6x9. Sa couverture effective m’est inconnue, mais elle est suffisante pour du 6x9 sans mouvements.

65/6.8 Raptar sur obturateur Rapax [revendu]. C’était la plus courte focale standard sur les chambres Century et Crown Graphics 6x9. Il ne fait pas la mise au point à l’infini sur une Speed Graphic 6x9. C’est un double Gauss de formule 4/4. Avec cet objectif, je n’ai jamais réussi à obtenir une image dont la netteté soit satisfaisante, et je l’ai remplacé aussi vite que j’ai pu. Celui que j’avais était peut-être un mauvais numéro. Je l’avais acheté à un vendeur via une petite annonce passée dans le magazine Shutterbug.

Un 65/8 mystérieux, monté sur un obturateur électrique tout aussi mystérieux. Ferme à f/22. Les seules indications sur le montage sont sur l’obturateur, dont la face avant indique «Opto Dynetics Inc Rochester NY Syncnetic Model 20C». L’échelle des diaphragmes sur le côté de l’obturateur va de f/8 à f/45. L’objectif ressemble à un Super Angulon.

Je n’avais aucune idée ni du fabricant ni de l’appareil dont il provenait. M. Grimes m’a dit que c’était une fabrication Ilex, chez qui on trouvait au catalogue un Acugon 65/8. C’est très probablement ce que j’ai. Il se focalise à l’infini sur ma Speed Graphic 6x9, il est bien meilleur que le Raptar 65/6,8 remplacé par cet optique-mystère.

Le remonter sur un obturateur utilisable n’aurait pas dû être trop coûteux. Grâce à un Compur Rapid N°00, neuf-de-vieux-stock, qui se présenta juste au bon moment, mais cet obturateur avait besoin d’une révision et de quelques modifications mécaniques. Les blocs optiques se vissaient bien, mais l’espacement entre groupes n’était pas le bon. Tout cela mis ensemble augmentait de beaucoup le prix de l’affaire. Cela restait tout de même moins cher que d’acheter un Super Angulon d’occasion ou un Acugon correctement étiqueté, mais cela restait tout de même bien plus cher que je ne l’espérais.
Il y avait trois focales pour les Acugons, 47, 65 et 90, tous à f/8 étiquetés Acugon, AcuVeriwide, AcuWide et Ilex-Caltar. Tous ont reçu des commentaires élogieux sur Usenet. J’ai vu sur eBay un objectif Ilex très similaire, monté sur un obturateur Ilex universel N°1, et étiqueté Wide Field Paragon.

Un 75/2,8 Anastigmat, sans marque de fabricant ni numéro de série, gravé «Anastigmat 1:2,8 / 75 Germany». En monture M39x1, ferme à f/32. Un mystère complet. Vendu comme objectif d’agrandisseur, ce qui paraît peu probable. C’est une combinaison optique inattendue, presque comme un Tessar mais avec trois lentilles simples en avant du diaphragme. Il ressemble beaucoup à ce que montre le diagramme Sc 004 dans le Vade Mecum, la description correspondante est celle d’un 50/2,8 Schneider S-Xenar ; ou aux types Sc 047 et Ste 023, non décrits dans le texte. Cet objectif vignette en 6x9 à 12 mètres de distance.

3 pouces (76 mm)/2 Elcan [revendu]. Échelle des diaphragmes non marquée. Provient d’une caméra Vinten F-95. Je l’ai acheté avec un Elcan 6 pouces (152 mm)/2,8 chez un vendeur Internet qui m’avait auparavant fourni un Dallmeyer Super Six de 6 pouces (152 mm)/1,9 et un Aviar de 14 pouces (356 mm)/5,6. Il semble couvrir au plus le format 6x6.

Le bloc arrière fait 61,5 mm de diamètre, donc il ne passe pas à travers l’ouverture de 48x48 mm de ma Speed 6x9. Le tirage optique est environ 50 mm et le tirage mécanique minimum de ma Speed est de 62 mm, donc il n’est pas possible de le remonter par devant la planchette. La distance entre la face arrière de la monture et l’extrémité du bloc arrière est de 53,5 mm. L’objectif peut être utilisé avec une Speed Graphic 4x5 dont le tirage mécanique minimum de 67 mm est bien plus court que distance entre la face arrière de la monture et l’extrémité du bloc arrière de l’objectif plus son tirage optique. Çà m’avait semblé être une bonne affaire, mais je ne peux pas m’en servir en 6x9.

76/2,8 Elgeet Militar. Je l’ai acheté parce que cela faisait trop longtemps que j’étais curieux de connaître ces optiques-là. Les verres des lentilles sont colorées couleur thé, le diaphragme est commandé par une tige qui sort d’une fente sur le côté de la monture. Il n’y a pas d’échelle des diaphragmes. Il semble couvrir le 6x6, mais il n’illumine même pas le 6x9 à l’infini.

Cet objectif est une espèce d’énigme. L’un de mes amis en a acheté un, un 76/2,8 Ektar, et un 76/2,8 General Scientific Finitar, chez Surplus Shack. Tous les trois ont des montures identiques. Mon ami pense qu’il viennent d’un appareil de photo aérienne équipant les hélicoptères. J’ai vu sur eBay des appareils Gordon KB-16 vendus avec un Ektar, un Finitar et un Militar ; apparemment c’était sur film 70 mm. Mon ami explique que ses trois objectifs sont identiques en apparence, vus de l’extérieur, mais que leur combinaison optique est différente. Ce qui est en accord avec les tables décrivant les objectifs de l’USAF.

3 pouces (76 mm)/4,5 Series II Velostigmat sur obturateur Rapax. Cet objectif non traité est pour moi un mystère complet. Après l’avoir acheté, du neuf-de-vieux-stock encore dans sa boîte d’origine, j’ai cherché à en savoir plus via le groupe de discussion rec.photo.equipment.large-format. Richard Knoppow a expliqué que, selon chez Wollensak, il couvrirait le 6x9. J’ai vu certains catalogues Wollensak annonçant une couverture de ce format pour le Velostigmat Série II et le Raptar Série II en focale de 3 pouces ½ (89 mm), mais je n’ai rien vu concernant un 3 pouces ; M. Knoppow a peut-être confondu. J’ai donc monté mon objectif de 3 pouces sur une planchette improvisée, et je l’ai testé sur ma Speed en utilisant l’obturateur à rideaux de la chambre. À f/16 et f/22, cette optique couvre effectivement le 6x9, c’est à dire que les coins sont aussi nets que le centre ; malheureusement l’image est molle partout. Donc pas aussi piqué que mon Acugon 65/8 ou que mon 80/6,3 WF Ektar, mais pas pire que mon Raptar 65/6,8. Ce Velostigmat est utilisable, mais ne vaut pas la dépense qu’impliquerait un nettoyage complet de obturateur. Je l’avais acheté dans une foire-photo.

80/2,8 Planar, démonté en blocs optiques séparés. C’est un cadeau de Charles Barringer. C’est une focale normale pour le 6x6, c’est un double Gauss de formule 5/4 [2]. Ces blocs optiques attendent un obturateur. Le bloc arrière ne se monte ni sur un Copal Press N°1 démonté d’un appareil CU-5 ni sur un Prontor Press N°1 parce qu’en vissant on touche le diaphragme avant d’avoir complètement fini de serrer. En revanche il se monte sur un Copal N°1 ou un Synchro Compur P N°1 classiques.


 

Figure 7: Deux réponses à la même question technique : des focales normales pour le 6x6, à grande ouverture (f/2,8) de chez Schneider et Zeiss.


80/2,8 Xenotar sur Synchro Compur P N°0. Ferme à f/22. Acheté dans une foire-photo. C’est encore une focale normale pour le 6x6, formule double Gauss 5/4. La lentille frontale et la lentille de sortie sont sévèrement rayées, l’obturateur est gommé. La lumière passe tout de même à travers et forme une image, mais sur le dépoli, avec le diaphragme grand ouvert, l’image est très mauvaise. Inutilisable à f/8 à cause d’une forte lumière parasite diffuse. C’est l’un des premiers modèles, les modèles suivants de ce 80/2,8 sont montés sur des obturateurs N°1. La question de savoir si le Xenotar 2,8 de 80 couvre le 6x9 est très controversée. Schneider ne le prétend pas, et je ne pense pas que le mien soit bon pour le 6x9, mais comme ce type d’objectif a été recalculé par la suite, peut-être qu’une version plus récente que le mien couvrirait le 6x9. Je l’avais en fait acheté pour récupérer l’obturateur, qui a par la suite été remis en état.

80/6,3 Wide Field Ektar sur obturateur Flash Supermatic. Ferme à f/32. C’était la plus courte des focales normales pour les chambres de presse Speed Graphics 2x3 pouces (6x9 cm) et 3x4 pouces (8x10 cm). C’est une combinaison optique bien connue et très respectable, un double Gauss à 4 lentilles, grand angle modéré de 80° ; j’en ai deux. Le premier, que j’utilise toujours, a été acheté via le forum des occasions sur Compuserve/Photoforum. J’avais acheté le deuxième dans une foire-photo en pensant le revendre, ce que j’ai fait finalement.


Figure 8: L’incomparable 80 mm Wide Field Ektar : cet objectif fourni d’origine pour les Graphics 6x9 est vraiment une très bonne optique. Il couvre moins que, par exemple, un objectif similaire Cooke Ser. VIIb de chez Taylor, Taylor & Hobson, ou qu’un Weitwinkel Aristostigmat de chez Meyer, mais il est probablement plus piqué.


84/6,3 Krauss Tessar sans obturateur, monté sur rampe hélicoïdale. Non traité. Je l’ai acheté par curiosité à un vendeur sur eBay.fr. En fait, si quelqu’un d’autre l’avait voulu, j’aurais perdu l’enchère. Son échelle des diaphragmes indique : 0,4 0,5 1 2 4 8 16. Selon le livre de Patrice-Hervé Pont, (Les Chiffres-Clés, 3eme édition) [3], cette échelle est celle du Congrès de 1889 et correspond, respectivement, à f/6,3, f/7, f/10, f/14, f/20, f/28, et f/40. P-H. Pont donne une date pour cet objectif entre 1905 et 1910, plus probablement 1906, donc cet objectif est le plus ancien de ma collection. Il vient probablement d’un appareil Gaumont Stéréo Spido qui prenait des paires stéréo sur plaques au format 6x13 ; il y avait également, en dehors des accessoires d’origine de chez Gaumont, un dos rollfilm adaptable. Quelques uns des Stéréo Spidos équipés d’un Tessar 6,3 de 84 permettaient à l’un de deux objectifs d’être centrés pour prendre des clichés panoramiques, donc ces objectifs couvrent en fait nettement plus que le format 6x6,5 d’une unique vue stéréo. Le Vade Mecum dit que les Tessars ouvrant à 6,3 couvrent 70°. Si c’était vrai, une optique de 84 de focale couvrirait en théorie un cercle de 117 mm, nettement plus petit que la diagonale du 6x13, mais très confortablement plus large que ce qui est requis pour le 6x9. Le mien couvre le 6x9 à f/11, il est à peine mou dans les angles à pleine ouverture.

3 pouces 11/32(85 mm)/6,3 Bausch & Lomb Zeiss Kodak Anastigmat sur Compound, ferme à f/32, non traité. La date de fabrication n’est pas claire, mais c’est très probablement avant 1916 ; en effet les mots «Zeiss Kodak Anastigmat» sont apparus pour la dernière fois au catalogue Kodak en 1915 . Démonté d’un appareil Premo N°12 de format 6x9. Lorsque je l’ai acheté, l’obturateur fonctionnait, était trop lent, et le tube du piston n’était pas attaché solidement. De plus, les groupes optiques ne se dévissent pas et les lentilles demandent à être nettoyées. La révision de l’obturateur a été faite chez S.K. Grimes. Le numéro de série de l’objectif est peint sur le côté de la lentille arrière, on ne peut le voir qu’en sortant le groupe optique de l’obturateur. D’autres marques d’identification, le nom du fabricant, le nom de l’objectif, la date du brevet et l’ouverture maximale mais pas la distance focale, sont gravés sur le pourtour à l’extérieur du groupe frontal.

C’est un tout petit objectif, il faut absolument que je l’utilise, ne serait-ce que pour épater les bourgeois (en français dans le texte). Malheureusement, bien que dans mes tests il couvre le 6x9 à partir de f/11, il n’est pas très bon ; le WF Ektar 80/6,3 est bien meilleur. Pour cette raison ce petit Bausch & Lomb reste le plus souvent à la maison.


Figure 9: Quatre antiques Tessars sur d’antiques Compurs : deux 85 mm ouvrant à 6,3, les deux furent fabriqués chez Bausch & Lomb, et deux autour de 5 pouces (127 mm) fabriqués par B&L et Carl Zeiss Iéna, respectivement. J’utilise le 130/6,3, j’ai l’intention d’utiliser le meilleur des deux 85 mm après en avoir fait réviser l’obturateur.


Un deuxième exemple d’un objectif très semblable, également récupéré sur un Premo N°12, également non traité, marqué «85 mm Bausch & Lomb Tessar Series IIb» fut fabriqué après 1915. Ses marques d’identification – distance focale, nom de l’objectif, date du brevet, numéro de série – sont marqués sur une bague du groupe optique avant. Les deux objectifs sont marqués avec la même date pour le brevet mais ne sont pas identiques. Sur le plus ancien, la première et la dernière lentille sont plus grandes que sur le modèle plus récent. J’ai essayé de remonter les lentilles du modèle récent sur l’obturateur du modèle ancien, qui est en bon état. Le groupe arrière se monte sur les deux obturateurs, le groupe avant du modèle ancien se monte sur l’obturateur du nouveau modèle, mais le groupe avant du nouveau modèle ne se remonte pas sur l’obturateur de l’ancien.

L’obturateur du nouveau modèle fonctionne, mais les vitesses sont trop lentes. Les deux objectifs utilisent de tout petits obturateurs Compound dont les numéros de série ne diffèrent que de 10 400 ; les numéros de série des objectifs, en revanche, diffèrent de 775 000. Bausch et Lomb n’ont probablement vendu que peu de Tessars 6,3 de 85 ; tout ceux que j’ai vus en plus longues focales montés sur Compound avaient des obturateurs plus gros que les 85.

Le modèle récent donne de bien meilleures images que l’ancien ; les temps d’obturation sont obtenus avec l’obturateur à rideaux de ma Speed, pas avec les Compounds incorporés dans les objectifs. C’est un objectif parfaitement utilisable bien que nettement moins bon que mon WF Ektar de 80, du coup si j’ai un jour le budget je ferai réparer l’obturateur ce WF Ektar. J’aurais en fait dû essayer en parallèle les deux objectifs sur la Speed avant de choisir lequel des deux Compounds faire réparer. C’est un autre exemple du proverbe : «too soon old, too late smart.» («Vieillir trop tôt, être intelligent trop tard.»)

Les appareils Premo N°12 étaient également proposés avec des Tessars 4,5 de 3 pouces ½ (89 mm) – qui étaient les objectifs plus chers – ainsi que d’autres optiques meilleur marché. Le fait que le Premo N°12 était vendu avec des optiques de focale plus courte que la focale normale du 6X9 (100 mm-105 mm est la diagonale du 56x82–56x84) est une surprise. Il est intéressant de noter que l’appareil contemporain Kodak Autographic N°1, de même format 6x9, était proposé avec des tessars 6,3 de 4 pouces 3/8 (110 mm) ainsi que des Tessars 4,5 de 3 pouces ½ (89 mm).


Figure 10: Les grosses bêtes dévorent les petites : les obturateurs Compound ont été fabriqués en de nombreuses dimensions. Le plus gros, le N°5, est trop gros pour être monté directement sur la planchette d’une Pacemaker Graphic 6x9.


95/2,8 Boyer Saphir sans obturateur, en monture filetée M39x1. Ferme à f/16. Une combinaison 6/4 de type double Gauss, je l’ai acheté pour voir ce qu’est cet objectif et comment il se comporte pour faire des photos avec. Vendu sur eBay.fr comme objectif d’agrandisseur, mais on peut l’utiliser en prise de vue. Les blocs optiques se vissent sur un obturateur N°1. C’est un objectif convertible dédoublable, le groupe arrière seul est un 133 mm ouvrant à 5,3. Eric Beltrando en a un, il me dit que cet objectif ne couvre pas le 6x9. Il me semble que le mien le fait, mais pas à pleine ouverture, de plus, Eric et moi avons probablement des critères d’appréciation différents pour désigner ce qui est une image acceptable. J’ai monté ce Saphir Boyer de 95 sur un Prontor Press N°1.


Figure 11: La dernière acquisition, dans sa nouvelle résidence : ce Béryl 90/6,8 de chez Boyer fut extrait d’un «Chevet Wild Endoscopographe». C’est une optique sans obturateur et sans diaphragme qu’on ne peut utiliser qu’à pleine ouverture. Les groupes optiques, cependant, se vissent directement sur un obturateur N°00. Avant de pouvoir utiliser cet objectif, il faut donc que je lui trouve une échelle des diaphragmes spécialement adaptée.


6.2.2  De 100 mm à 120 mm (4 pouces à 4 pouces 3/4)

100/2,5 Uran-27 sans obturateur. Échelles des diaphragmes mélangées entre deux séries courantes : 2,5, 3,5, 6,3, 8, 11, 16, D’origine soviétique, (une combinaison optique calculée à l’institut d’État G.O.I, en 1952 ; fabriqué chez KOMZ, l’usine d’Optique et de Mécanique de Kazan, voir l’Industar-51 plus bas) cet objectif équipait les caméras de photo aérienne Zenit AFA-39 et RA-39. Ces appareils sortent des images de 70x80 mm sur du film de 80 mm de large et ils étaient montés sur différents modèles de chasseurs MIG et Sukhoi des forces aériennes des Pays de l’Est. L’une des caméras AFA-39 a volé dans l’espace en 1957.
L’objectif est volumineux, il rentre dans un cube de 3 pouces (76 mm) de côté. La façon dont on pourrait le monter sur un obturateur n’est pas claire ; les groupes optiques sont tenus dans la monture par des vis calantes radiales qui semblent collées à demeure.


Figure 12: Deux optiques rares à grande ouverture pour le 6x9 : l’Uran-27 100/2,5 et le Taylor Hobson (TTH) anastigmat f/2 de 4 pouces (101 mm) f/2 (pour le format 6x6) furent fabriqués pour des appareils de photo aérienne, mais on peut les utiliser sur une Speed Graphic 6x9. Les deux couvrent le 6x9, les deux sont lourds, et aucun n’est supérieur à de bons objectifs d’ouverture moindre. Mais si quelqu’un a besoin d’optiques très lumineuses couvrant le 6x9, ces deux modèles un peu hors du commun sont intéressants.


J’ai discuté de cet objectif avec l’un des membres du groupe Internet photo.net. Il a expliqué que l’image donnée par le sien sur un dépoli était si floue à pleine ouverture qu’il ne l’avait jamais utilisé. Le mien n’est pas si mauvais. En 1963, le catalogue de l’institut d’État G.O.I annonce que l’objectif résout 48 cy/mm au centre et 8 cy/mm dans les coins à pleine ouverture. Ce qui ne veut pas dire du tout, à la vue de ces chiffres, que l’objectif soit inutilisable.


Figure 13: Montage de l’Uran-27, vue par devant : l’adaptateur est fixé sur l’objectif par 4 vis, les filetages sont taraudés à l’arrière de la monture.



Figure 14: Montage de l’Uran-27, vue par l’arrière montrant les 4 têtes de vis.


J’ai fait monter cet objectif sur une planchette par chez S.K. Grimes, et on arrive à mettre au point quelques millimètres au-delà de l’infini sur une Speed si l’appareil est réglé soigneusement avec le corps avant repoussé le plus loin possible vers l’arrière. Cette optique est plus que bonne à f/8 et plus fermé, mais dans quelques unes de mes images d’essais, les coins du format sont vignettés. J’ai vu cet effet avec mon télé-objectif Taylor Hobson de 12 pouces (305 mm), dans les deux cas c’est le soufflet sur le corps avant qu’il faut blâmer.


Figure 15: Optiques de focale normale à grande ouverture : les optiques trop grosses pour passer à travers le corps avant d’une Graphic 6x9 doivent être montées entièrement par devant la planchette d’objectif. L’ Uran-27 est légèrement sortant - rien de plus que ce qui est nécessaire - afin de ménager assez d’espace pour les glissières qui tiennent la planchette devant le corps avant.


100/5,6 S.F.O.M. sans obturateur, numéro de série 59. Je pense qu’il est non traité, mais je peux me tromper. Il n’y a pas de chronologie disponible pour les optiques S.F.O.M., mais je crois qu’il a été fabriqué dans les années 1950. La Société Française d'Optique et Mécanique était un fabricant français d’instruments d’optique civils et militaires : projecteurs de diapositives, objectifs, mais aussi appareils pour photo aérienne, collimateurs de tir et viseurs de bombardement. La S.F.O.M. a été rachetée par MATRA, peut-être l’entreprise existe-t-elle encore en tant que composante du groupe EADS. Je pense que l’objectif S.F.O.M 100/5,6 équipait les appareils S.F.O.M. 680 et 681 et quelques caméras de photo aérienne Omera (voir http://caea.free.fr/fr/coll/vautour2b.php). L’objectif est de type Metrogon, il couvre au moins 160 mm de cercle image (format 114x114). Son poids très élevé pourrait faire croire que l’Armée de l’Air française réussissait à faire voler des cuirassés !
Mon objectif vient d’un vendeur sur eBay.fr, il était très bon marché. Le cône de montage ne convient pas à l’appareil 680/1.


Figure 16: Adaptateur pour montage du S.F.O.M. 100/5,6 : l’objectif se visse sur un adaptateur cylindrique avec un épaulement qui tient sur la planchette par une bague filetée classique.


Je n’avais pas pu le démonter de son cône ; pour le sortir il a fallu réussir à dévisser le filtre rouge profond qui était grippé, chez S.K. Grimes ont fait cela pour moi. Une fois sorti de son cône, j’ai pu voir que le cône était en fait en alliage léger, c’est l’objectif seul qui était très lourd.

Finalement, j’ai payé S.K. Grimes pour réussir à avoir cet objectif monté sur une planchette de Pacemaker 6x9, et faire graver une échelle des diaphragmes sur la monture. Au départ, l’objectif était équipé d’une échelle des diaphragmes gravée sur le cône, à l’intérieur du cône qui est très large et qui ne se monte pas sur une Graphic 6x9. Une fois monté, il arrive à faire la mise au point à l’infini sur une Speed avec quelques millimètres en réserve.

En 6x9 cet objectif est parfaitement utilisable. il n’est peut-être pas aussi piqué que l’Ektar 101/4,5 et il est bien plus lourd, plus gros, et sans obturateur. Pour ces raisons je vais continuer à me servir de celui qui est plus petit et plus léger en focale autour de 100 mm et le S.F.O.M. restera dans un tiroir.

Je ne suis pas certain que le S.F.O.M. 100/5,6 puisse être utilisé sur des formats plus grands que le 6x9. Son tirage optique est trop court pour être utilisé, par exemple, en 6x12 monté sur une planchette de Speed Graphic. Sa monture est, il me semble, de trop grand diamètre – diamètre extérieur de 80 mm – pour pouvoir passer à travers l’ouverture carrée du corps avant d’une Speed. Et je ne vois pas comment on pourrait le monter sur un obturateur.

100/6,3 Meyer Weitwinkel Aristostigmat sans obturateur. Ferme à f/32. Un objectif traité, datant de la fin des années 1950. C’est un double Gauss de formule 4/4, très léger. Les blocs optiques ne se montent pas sur un obturateur standard. L’ouverture max de 6,3 est certainement prévue pour faire la mise au point, mais pas pour prendre des photos. Ce n’est pas le plus piqué de mes 100 mm / 4 pouces à f/11 et au-delà, mais il reste utilisable. Il y a de meilleures optiques standard pour le 6x9, ce Meyer Weitwinkel serait plus adapté comme grand angulaire sur un format plus grand. Trouvé dans une foire-photo.


Figure 17: Pas vraiment une optique normale pour le 6x9 : cet objectif couvre 100°, selon la brochure de chez Meyer. On utilisera l’ouverture maximale de 6,3 pour faire la mise au point et on fera la prise de vue à f/11 ou plus fermé.


4 pouces (101 mm)/2,0 Taylor Hobson Anastigmat (2¼ pouces x 2¼ pouces = 6x6), ferme à f/16. Le Vade Mecum dit que c’est «une optique de haute qualité» en usage sur les caméras de photo aérienne Vinten F-95 et Agiflite. Ces deux appareils produisent des images 6x6 sur film 70 mm. Certains modèles de F-95 et d’Agiflite ont un système de compensation automatique du filé. Mon 4 pouces (101 mm)/2 vient d’une caméra de photo aérienne de la RAF de type F-95. L’appareil F-95 pouvait être utilisé à main levée, mais il était d’habitude monté à poste fixe sur des supports équipant une grande variété d’avions comme les Swift, Hunter, Buccaneer, Canberra, Nimrod, F4-Phantom, F16, Harrier, Fiat G.91, et Jaguar. Ces deux types de caméras de photo aérienne ont été utilisées par de nombreuses armées de l’air. Après que chez Taylor Hobson aient arrêté de fabriquer des optiques pour eux, chez Vinten ont acheté des optiques chez Elcan, plus les Biogon 38/4,5 pour leurs modèles F-95 ; de son côté, AGI acheta des optiques Zeiss pour équiper les modèles Agiflite.

J’ai acheté cet objectif de 4 pouces (101 mm)/2 à un particulier qui proposait à la vente une caméra F-95 avec deux objectifs, sur un forum Internet animé par Warton Parfitt. J’avais l’intention de l’utiliser comme focale normale à grande ouverture, monté par devant la planchette ; on arrive à faire la mise au point sur l’infini en rentrant le corps avant de la chambre sur les rails de mise au point intérieurs. L’objectif couvre le 6x9 à pleine ouverture. Le remonter sur un obturateur n’apparaît pas pratique et de toutes façons le groupe arrière ne passe pas à travers l’ouverture du corps avant d’une Graphic 6x9. C’est très facile de faire la mise au point ������ f/2 parce que l’image est très lumineuse et que la profondeur de champ est très limitée ; la qualité d’image est très moyenne à f/2, nettement meilleure à 5,6.
L’exemplaire que j’ai acheté était vraiment très peu cher.

Pour coupler cet objectif avec le télémètre, il a fallu une pièce supplémentaire. Il n’y a suffisamment de place que pour une seule butée d’infini sur les rails intérieurs ; du coup, pour rendre l’usage de cette optique plus facile, Fred Lustig m’a fabriqué une cale d’espacement spéciale. Ce dispositif s’insère entre le corps avant et des butées d’infini placées sur les rails extérieurs. Le montage de l’objectif se fait de la façon suivante : on soulève les butées, on insère la cale d’espacement, on tire le corps avant contre la cale spéciale, puis on monte l’objectif sur le corps avant. Du coup, le corps avant est mis bien d’équerre et l’objectif est placé correctement pour être couplé au télémètre.

C’est un bon objectif, meilleur que mon Ektar de 4 pouces (101 mm), surtout dans les coins de l’image, mais il est bien plus lourd. Je l’utilise donc rarement à cause de son poids et de son encombrement.


Figure 18: La cale d’espacement de M. Lustig



Figure 19: La cale d’espacement spéciale de M. Lustig : la cale vient se placer entre la butée d’infini et le corps avant, elle maintient le corps avant parallèle au plan du film et permet au télémètre d’être étalonné pour cet objectif de courte focale.



Figure 20: Détails importants de la cale d’espacement de M. Lustig : la fente fraisée au milieu de la cale empêche d’interférer avec le levier de blocage du corps avant qui le verrouille dans la position «pas de décentrement».



Figure 21: La cale d’espacement de M. Lustig en action : cet accessoire a été fabriqué pour permettre à tous les télémètres d’être étalonnés pour le Taylor Hobson Anastigmat de 4 pouces (101 mm)/2.0


4 pouces (101 mm)/4,5 Aldis Anastigmat Uno sans obturateur, ferme à f/32, non traité. Je l’ai acheté pour voir ce que c’est. C’est un triplet, apparemment démonté d’un Ensign Autospeed ou d’un Ensign Focal Plane Rollfilm Reflex, appelé ensuite Speed Reflex. L’Autospeed est un appareil 6x9 pliant avec obturateur à rideaux. Le Focal Plane Rollfilm Reflex est, comme son nom l’indique, un reflex 6x9. Les deux appareils utilisent le même obturateur à rideaux. «Uno» est donc une marque déposée ainsi qu’une particularité de conception de ces appareils.

101/4,5 Ektar sur obturateur Flash Supermatic. Ferme à f/32, non traité. Acheté dans une foire-photo avec ma Speed 6x9. Graflex proposait une gamme d’objectifs standard avec les Pacemaker Graphics. Par ordre de réputation, du moins bon au meilleur, on trouve : des triplets, par exemple les Graflar et Graftar ; puis le 101/4,5 Optar, une formule Tessar fabriquée chez Wollensak ; l’Ektar 101/4,5, une formule Tessar de chez Kodak ; enfin le 105/3,7 Ektar, une formule Heliar de chez Kodak. J’ai eu deux 105/3,7 Ektars; j’ai trouvé que je préférais les images prises avec le 101/4,5 Ektar qui équipait mon appareil lors de l’achat, et j’ai revendu le premier. De toutes façons, mon 101/4,5 Ektar est tellement bon que c’est en fait l’objectif de référence auquel je mesure la performance des autres optiques de ma collection.

Plus un autre, traité, monté sur un obturateur Flash Supermatic cassé. Je l’ai remonté sur l’obturateur de celui qui n’était pas traité, mais je ne pense pas qu’il soit aussi bon. Celui-ci m’a été donné en cadeau par Steve Herman, accompagné d’une chambre Busch Pressman 6x9 que j’ai revendue ensuite.

101/4,5 Optar sur obturateur Graphex. Je l’ai acheté monté sur une planchette de Pacemaker 6x9 dans une foire-photo pour moins cher que la planchette nue. Donc je n’ai pas acheté un objectif mais seulement une planchette. J’ai aussi un 101/4,5 Raptar sur Rapax, même objectif avec même obturateur, mais portant les noms des marques de chez Wollensak plutôt que ceux de chez Graflex. Celui-ci est monté sur planchette, il était au départ sur ma deuxième Crown lorsque qu’il revint un jour chez moi, de retour de chez un ami qui m’avait pratiquement forcé à lui donner cette chambre.

Certains intervenants sur graflex.org (www.graflex.org) ne jurent que par cet objectif, d’autres affirment avec force qu’il n’est pas aussi bon que le 101/4,5 Ektar. Je n’ai pas d’avis à ce sujet, et je ne tiens pas à le savoir, ayant l’intention de vendre mes deux objectif 101/4,5 Wollensak. Je pourrai réutiliser les planchettes, car j’ai plus d’objectifs normaux pour le 6x9 qu’il ne serait raisonnable.

103/4,5 Graftar sur obturateur Century. Ferme à f/32. L’obturateur Century était fabriqué chez Wollensak, c’est un auto-réarmant de type «presse». L’un d’entre eux, revendu depuis, équipait la Century Graphics achetée dans une foire-photo. Je ne l’ai jamais utilisé.

Plus un deuxième exemplaire acheté également dans une foire-photo. Le vendeur pensait vendre un objectif, moi je pensais acheter une planchette. Je l’ai essayé : il est très compétitif vis à vis de mon 101/4,5 Ektar à f/11 et plus fermé.


Figure 22: Objectifs normaux livrés d’origine pour les chambre de presse Graphic 6x9 : ces objectifs sont ce que Graflex proposait en neuf avec les chambres. De mon expérience, le Graftar 103/4,5, un triplet fabriqué chez Wollensak, est le meilleur. Il ne faut pas le rejeter a priori avant de l’avoir essayé.


105/2,8 ERA-7. Sans obturateur, en filetage M75x1. Ferme à f/16. Fabriqué chez KOMZ (l’usine d’Optique et de Mécanique de Kazan). Selon Eugene Kulikov, « C’est une combinaison optique originale du Professeur Volosov, un fameux opticien russe, six lentilles en cinq groupes, un anastigmat dissymétrique. Ces objectifs furent fabriqués en très petites séries, et sont rares même en Russie … Votre objectif doit être une optique pour arts graphiques de très haute résolution, spécialement conçue pour cette application et capable de passer 300 cy/mm sur mire à grand contraste 1:1000. Il partage la même combinaison optique que son petit frère l’Era-6, mais c’est un objectif spécial. Le format le plus probable est le 6x9, mais je n’en suis pas certain.»


Figure 23: Era-7 : vraiment une belle optique, mais très difficile à utiliser.



Figure 24: Era-7b : les filetages de fixation sont très loin vers l’avant, et l’arrière de l’objectif ne passe pas à travers le corps avant d’une Graphic 6x9. On pourrait imaginer fabriquer un adaptateur en forme de bol cylindrique avec épaulement, mais la pièce serait très chère.


Je ne suis pas aussi certain que Zhenya sur le fait que mon Era-7 soit le même modèle que l’Era-6 en plus grand. L’era-6 est un 50/1,5 couvrant le 24x36, l’Era-7 ouvre à 2,8.
Il m’a dirigé vers le site http://www.zenit.istra.ru/catalog/lenseslist.html, qui mentionne un grand nombre d’objectifs Era. Les plus longues focales ont toutes un angle de champ réduit.

Pour me contredire, Vivek Iyer m’explique : « Ce monstre est capable de passer plus de 200 cy/mm, mais dans un cercle de 20 mm seulement. Il n’est pas corrigé pour la couleur.» Néanmoins, Vivek possède un Era-12 125/4. De la même façon, cet Era-12 n’est pas une version agrandie de l’Era-6 ni de l’Era-7.

En fait, Vivek avait partiellement raison. L’objectif n’arrive même pas à approcher le cercle du 6x9 à l’infini, il passerait au mieux le 6x6. Je n’ai trouvé aucune façon peu chère de le monter sur une quelconque de mes chambres.

105/3,5 Voigtländer Helomar sur Compur Rapid. Ferme à f/22. C’est un triplet non traité acheté dans une foire-photo pour récupérer l’obturateur. Probablement démonté d’un ancien Bessa. Pas testé.

105/3,7 Ektar sur obturateur Flash Supermatic [revendu]. Une formule 5/3 de type Heliar. Ferme à f/32. J’ai acheté cet objectif dans une foire-photo parce que c’était, dit-on, le meilleur objectif normal pour les Graphics 6x9. Il a un tirage mécanique bien plus court que celui de mon Ektar 101/4,5, que je souhaitais remplacer ; si court que sur ma Speed la butée d’infini pour le corps avant tombe sur la charnière. C’était imprévu, mais comme je l’ai appris par la suite, parfaitement conforme à la spécification technique d’origine. J’ai fait des photos à main levée avec cet objectif Ektar 105/3,7, et je n’ai jamais été totalement satisfait des résultats qu’il donne. J’ai finalement repris mon Ektar 101/4,5. J’ai vendu ce 105 parce que je ne l’utilisais pas, mais par la suite, je me suis rendu compte que j’aurais sans doute dû le garder.

Ce regret m’a donc poussé à racheter une Crown Graphic 6x9 équipé de ce 105/3,7 dans une foire-photo. Le prix était très bas, mais cet exemplaire donne toujours des images moins bonnes que mon Ekta 101/4,5 non traité.

105/5,6 Rodenstock Rodagon-G sur Prontor [revendu]. Une combinaison 6/4 de type Plasmat [1], objectif d’agrandisseur prévu pour des tirages de très grande dimension (gamme de grandissements recommandés : de 10x à 40x, optimisé pour 20x). Vient de Vivek Iyer, qui explique que cet objectif fonctionne très bien à l’infini. En fait, çà ne marchait pas aussi bien pour moi, donc je l’ai renvoyé.

105/5,6 Boyer Saphir BX sans obturateur, une autre combinaison 6/4 de type Plasmat pour agrandisseur [rendu à son propriétaire avec mes remerciements]. Je l’ai emprunté à Philippe Cas pour voir comment il marche à l’infini. Je n’ai pas réussi à dévisser les blocs optiques, donc ce n’a pas été facile de prendre des photos avec.

Depuis, j’en ai trouvé un qui se démonte facilement chez un vendeur sur eBay.fr. Les blocs se revissent directement sur un obturateur N°1. Les images sont bonnes, sans surprise car il aurait pu s’appeler Zircon, l’autre étiquette sous laquelle ces optiques étaient vendues pour la prise de vue. À 5,6 et plus fermé il n’est pas moins bon que mon Ektar 101/4,5 et que mon Taylor-Hobson de 4 pouces/2.
C’est un objectif convertible, le groupe arrière seul est un 178 mm ouvrant à f/12. Un petit problème avec cette optique : sur une Graphic 6x9, on monte bien cet objectif sur un obturateur N°1 mais on ne peut plus refermer l’appareil ensuite.

105/6,3 Leitmeyr sur Prontor II N°0. Ferme à f/16, non traité. C’est une formule optique grand angulaire classique double Gauss à 4 lentilles. L’obturateur, un Prontor à armement classique, est en mauvais état. Je l’ai acheté pour 10$ pour satisfaire ma curiosité. Les groupes se montent sur l’obturateur de l’Helomar, l’espacement est correct et je crois que les graduations de diaphragme le sont également.


Figure 25: Pour satisfaire ma curiosité : je n’utiliserai sans doute jamais ce grand angle de chez Leitmeyr, mais aujourd’hui je sais à quoi il ressemble. Pour ceux que cela intéresse, c’est un double Gauss de formule 4/4.


107/3,7 Ektar non traité, sur Compur sans synchro flash [revendu]. Je suppose que c’est une formule Tessar. Cet objectif équipait une chambre Miniature Speed Graphic que j’avais achetée pour récupérer le dos Graflok, une trouvaille de foire-photo. L’appareil présente bien. Je n’ai jamais utilisé cet objectif, je l’ai revendu avec la Mini Speed par la suite, après avoir échangé son dos contre le dos à ressort (Springback) de ma Pacemaker Speed Graphic 6x9.

12 cm/4,5 Zeiss Tessar [donné à M. Barringer]. Ferme à f/32, non traité. C’est un vieil objectif fabriqué en 1912, acheté pour en faire cadeau à Charlie Barringer. Je m’étais dit après avoir lui donné cet objectif que je devrais le lui ré-emprunter un jour.

4,75 pouces (121 mm)/7,7 Aldis Uno. Non traité, ferme à f/32. Le Vade Mecum dit : «Fabriqué pour couvrir le format 3 pouces ¼ x 3 pouces ¼ (83x83 mm), il couvre jusqu’à 80°. Le Uno est un très bon objectif, bien piqué et bien contrasté ; parfaitement utilisable aujourd’hui, c’est une très bonne affaire.» Ce petit objectif laisse effectivement passer la lumière et forme une image pas trop mauvaise. Plus qu’acceptable à f/16 et f/22, une optique étonnamment intéressante en 6x9. Mais pas tout à fait aussi bonne que mes meilleures optiques.

8  Notes et Références

[1]

de type «Plasmat» : le Plasmat est au départ un objectif à 6 lentilles en quatre groupes (6/4) conçu par Paul Rudolph, le père du Planar et du Tessar chez Carl Zeiss, alors qu’il travaillait en 1918 chez Hugo Meyer après avoir quitté Zeiss. Le Plasmat est une combinaison quasi-symétrique un peu comme le Dagor de von Hoegh chez Goerz, sauf qu’au lieu de triplets collés dans le Dagor, le Plasmat n’utilise que des doublets avec un écart d’air entre le doublet et la lentille du groupe de 3 lentilles. C’est l’une des combinaisons (6/4) les plus fructueuses de l’histoire de l’optique photographique, qui a inspiré encore de nos jours la conception des optiques de chambre de focale standard de très haute performance.

[2]

un 80/2,8 Planar, double Gauss de formule 5/4 [note du traducteur]: le nom déposé de Planar a été réutilisé chez Zeiss depuis 1896 pour désigner commercialement de très nombreuses combinaisons optiques comprenant entre 5 et 7 lentilles. Le Rolleiflex bi-objectif fut équipé de différents Planars à 5 ou 6 lentilles, en focales de 75 ou de 80, les Rollei 6x6 mono-objectifs sont équipés comme l’Hasselblad d’un Planar 2,8 de 80 à 7 lentilles. Celui de Dan Fromm a 5 lentilles, est donc très probablement similaire au Planar 2,8 de 80 à 5 lentilles du Rolleiflex bi-objectif.

[3]

Patrice-Hervé Pont, Les chiffres clés, de A comme Alpa à Z comme Zeiss - 3e édition, 2000, Éditions du Pécari - Atlantica-Séguier, ISBN : 2-91284-814-8 http://www.atlantica.fr




13 décembre 2010

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Dernière modification : 2011

 

 

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